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 Voler une banque

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William O'Leary
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyDim 3 Nov - 21:23

         "Quoi ? Mais... Mais qu'est-ce que tu racontes ?"
         Dire que William était perdu était un euphémisme. Il avait l'impression de l'être perpétuellement ces jours-ci, mais plus Anaïs ouvrait la bouche, plus il semblait sombrer dans un puits sans fond. Il ne comprenait plus rien : que voulait-elle dire par "si c'est vraiment toi" ? Qui voulait-elle qu'il soit d'autre ? Elle ne le reconnaissait pas ? Il avait maintenant besoin de prouver qu'il était lui et pas un autre ? Pendant quelques secondes, William se posa vraiment la question de sa propre identité, et je peux vous dire qu'être rendu à se poser cette question ne respire pas la santé mentale. Un peu sous le choc, il s'assit sur un rocher, résistant à l'envie de se prendre la tête dans les mains. Il ne voulait pas avoir l'air aussi misérable qu'il se sentait physiquement et mentalement, ni qu'Anaïs interprète ce geste comme un aveu de culpabilité (il n'était plus certain de rien à présent).
En attendant, il n'avait proprement aucune idée de comment se sortir de ce pétrin, et son cerveau encore sous morphine ne l'aidait en rien à trouver une solution. Réfléchis William, réfléchis. Il ne comprenait toujours pas comment quelqu'un aurait pu se subtiliser à lui, retrouver le chemin de la boucle et retrouver l'endroit d'où il était parti aussitôt, ni comment quelqu'un aurait pu lui piquer son apparence. William eut alors une idée et commença à assembler les morceaux : elle croyait qu'il était un estre ? Alors c'était foutu. Comment donc pouvait-il bien lui montrer le contraire ?
          "Je ne sais pas comment te convaincre, soupira-t-il, dépité, en se passant finalement une main sur le visage. Tu veux me poser des questions ?"
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Anaïs Young
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyDim 17 Nov - 18:53

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe secouai la tête. William avait l'air aussi désemparé que moi, enfin, si c'était William. Il s'assit sur le rocher en face de moi et je restai là, pantelante, les mains le long du corps, sans trop savoir quoi en penser. Tout avait l'air réel. Enfin, ses réactions lui ressemblaient bien. Je pris de grandes respirations discrètes pour calmer les battements de mon cœur. Reprenons depuis le début. Il avait disparu pendant quatre jours, ce qui était définitivement louche, il ne se souvenait de rien, nous sortions d'une mission, nous avons été en contact avec des estres, et voilà que William revenait sur le point de tomber dans les pommes. Je devais rester rationnelle. C'était ce que je me répétais, encore et encore, et ce qui m'obstruait indéniablement l'esprit. Je ne parvenais pas à trouver des arguments rationnels. Excepté un. Orion.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe tournai le regard vers le chien. Il pouvait voir les sépulcreux et sentir les estres. S'il n'attaquait pas William c'était que, incontestablement, il était humain. Enfin, c'était le vrai William. Je ne pouvais que me rassurer avec ça. Je me rapprochai alors de lui, tout de même prête à me défendre s'il s'avérait que ma logique était fausse. Mais rien ne se passa. Plus proche, je me rendis compte que je ne savais même pas quel était l'intérêt de ce mouvement. Qu'est-ce que je voulais faire, en fait ? Que pouvais-je faire ? Je ne bougeai pas, et restai là.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb - « Non, ça devrait aller. »

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe ne fournis aucune explication à ce revirement de pensée, incapable de prononcer quoi que ce soit pour développer mes pensées.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- « Rentrons, tu es fatigué. »
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William O'Leary
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyLun 18 Nov - 22:55

         Soudainement, Anaïs parut renoncer à répondre à la question de l'identité de William. Celui-ci en fut soupçonneux, il était impossible qu'elle ait changé d'avis aussi vite, ça ne lui ressemblait pas. Il renonça pourtant à déterminer ce qui avait motiver ce changement d'opinion, ça l'arrangeait bien que le problème se résolve de lui-même. Cela ne répondait toutefois pas à toutes les questions qui demeuraient en suspend : puisqu'il était parti si longtemps, qu'avait-elle fait ? Depuis combien de temps s'était-elle aventurée dans les bois ? Avait-elle été alertée par Orion ? (William fronça les sourcils, il ne savait plus quand il avait faussé compagnie au chien.) Et par dessus tout...
        "Bon dieu princesse, qu'est-ce qu'il fout là ce canasson ?"
***********************************************


           William en avait ras-le-bol. Il sentait la moutarde lui monter au nez et c'était un miracle qu'il n'ait pas laissé le tout exploser depuis longtemps. Anaïs le suivait partout, lui avait demandé de ne pas fermer la porte de la salle de bains à clef, allait avec lui dans la forêt. Il allait exploser, il avait besoin d'un bol d'air frais seul. Pourtant, elle se faisait discrète, et n'avait jamais été d'une compagnie dérangeante. Les premiers jours après sa disparition, William avait surtout dormi (presque douze heures d'affilée, un miracle pour lui), et après il avait voulu reprendre ses petites habitudes, les balades dans les montagnes, les repas avec Anaïs et les sorties près du lac. Sans oublier les visites à B et Chilla, et son psy qui voulait le revoir en séances de temps à autre, chose qu'il faisait la plupart du temps semblant d'oublier. Malgré tout, le thérapeute le fliquait dans l'Institut et dès qu'il le croisait lui faisait la remarque, William l'évitait donc tout simplement. Et il était plutôt fort pour éviter les gens.
         Sauf Anaïs.
         Qui, bizarrement, s'était adaptée sans se plaindre à son train de vie pas du tout reposant du, je me lève en pleine nuit et je fais des insomnies, je fais du sport très tôt, je me promène, je fais à manger, je fais du sport, je ressors, je refais à manger, je fais du piano jusqu'à tard le soir et rebelote.

          Il allait mieux. Les épisodes de perte de mémoire se faisaient plus rares, il voulait croire que les choses étaient revenues à la normale. Il ne s'était qu'une fois "réveillé" dans la cuisine, un verre d'eau à la main en pleine nuit à l'instant où une Anaïs au visage bouffi de sommeil allumait la lumière sans savoir trop ce qu'il faisait là, mais avait été incapable de l'avouer à Anaïs. Il avait prétexté une soif nocturne (après tout, il se levait plutôt souvent la nuit) avant qu'ils ne retournent tous deux se coucher.
         Oui, William allait mieux. Mais sentir le regard dubitatif d'Anaïs dans son dos devenait vraiment pénible.
         Justement, William prit son sac à dos et se dirigea vers la baie vitrée. Anaïs, assise sur le canapé, referma au même moment son bouquin et s'apprêta à se lever.
          "Je sors, annonça William en s'efforçant de ne pas être trop cassant. Tout seul," précisa-t-il au cas où elle n'aurait pas compris.
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Anaïs Young
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMar 19 Nov - 20:53

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbWilliam... avait l'air d'être William. Mais je ne pouvais pas en être sûre, je ne parvenais pas à en être certaine tout à fait. Il agissait comme William, parlait comme William, subissait les mêmes troubles que William. Mais quelque chose, un septième sens me chuchotait à l'oreille que je ne devais pas faire comme si tout allait bien, alors qu'il avait disparu pendant quatre jours. Ça ne lui était jamais arrivé, et il ne se souvenait de rien. Ce n'était pas normal, pas du tout normal, et je ne pouvais pas agir comme s'il n'avait jamais disparu.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLa première nuit, j'avais attendu qu'il s'endorme, que sa respiration se fasse plus lourde, ce qui n'avait pas été long. Mais mes yeux étaient restés ouverts la majeure partie de la nuit, tourmentée par mes questions sans réponse, tourmentée par la possibilité de dormir avec un inconnu, avec quelqu'un qui n'était pas William, mais qui se faisait passer pour tel.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb Je ne pouvais pas le quitter des yeux, je ne pouvais pas l'imaginer repartir. Et s'il ne revenait pas ? S'il se passait quelque chose de grave et que pendant que ce pseudo William me jouait la comédie, mon vrai William était quelque part, en dehors de cette boucle ? Ce n'était pas possible. Il ressemblait beaucoup trop à lui pour ne pas être lui. Mais ça ne m'allégeait pas spécialement de la crainte de le voir de nouveau disparaître. Alors je le suivais quasiment partout. Mon corps se réhabituait petit à petit aux mouvements, et je fus bientôt – plus par persévérance que par précaution – capable de le suivre, même quand il allait courir dehors le matin. Bon, forcément, pour ça, je n'étais pas vraiment entraînée. Voire pas du tout. Et je sentais bien que, dernièrement, il allait plus vite, certainement pour me dissuader de venir. Sauf que je continuai quand même de le suivre, soutenue par Orion. Je crachais mes poumons à la fin, souffrais de mon corps courbaturé, mais je gagnais aussi en muscle, ce qui n'était pas plus mal. Mes mollets se formaient distinctement, et je me sentais plus légère. Ahah, crotte alors, si j'avais pensé que fliquer William en me demandant si c'était réellement William serait mon déclic pour me mettre au sport, je n'y aurais pas cru. Mais me voilà devant le fait accompli, que voulez-vous.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbQuoi qu'il en soit, aujourd'hui, il voulait encore sortir. Il venait de mettre son sac à dos sur ses épaules, et je n'eus qu'à fermer mon livre et à me redresser un peu, pour saisir mes chaussures au pied du canapé, et de les enfiler. Mais il stoppa net mon mouvement pour me dire qu'il sortait. Seul. Lentement, je finis malgré tout de mettre mes chaussures, et je me levai pour me tourner et lui faire face. Il n'avait pas l'air du tout d'avoir envie de m'avoir dans les pattes.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- « Je ne peux pas te laisser faire ça, » soupirai-je en secouant légèrement la tête. «Tu sais bien qu'il se passe un truc de bizarre avec toi, je peux pas te laisser disparaître une seconde fois dans la nature comme ça.»

«J'aurais déjà du en informer l'Institut, » pensai-je douloureusement. Mais je ne pouvais pas le trahir de la sorte. Je ne pouvais pas le balancer aussi traîtreusement à Victor et Hisoka. Il m'en voudrait certainement à vie, plus que maintenant, face à mon opposition. Je le fixai dans les yeux, les sourcils froncés, et croisai les bras sur ma poitrine.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMar 19 Nov - 21:45

        Évidemment, Anaïs ne l'entendait pas de cette oreille. ç'aurait été trop facile qu'elle accepte si aisément de le laisser vaquer à ses occupations sans lui emboiter automatiquement le pas comme c'était perpétuellement le cas ces temps-ci. C'était tout juste si elle ne le regardait pas d'un œil sceptique quand il allait aux toilettes. Elle ne voulait pas la lui tenir aussi ? William, calme-toi, tu deviens vulgaire - et méchant. Il leva les yeux au ciel, en se maudissant de l'avoir prise en pitié lors de leur premier jogging commun dans la forêt où elle avait tellement de peine à le suivre qu'il avait de un abrégé de moitié son tour habituel, et de deux fait des pauses à chaque fois qu'elle en avait besoin. Si ce n'était pas une preuve de sa bonne volonté, ça, il se demandait bien ce que c'était. Il avait juste besoin d'une heure, une petite heure sans personne, juste lui et lui-même, histoire de se rappeler ce que ça faisait de ne pas avoir une jolie blonde accrochée aux basques vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et le pire, c'est qu'il savait qu'argumenter avec elle ne changera rien. Elle allait à coup sûr relever légèrement le menton, du haut de son mètre soixante, et rester dans la position qu'elle venait de prendre, les bras croisés et rien ne pourrait la faire changer d'avis. Mais il se devait d'au moins essayer avant d'envenimer complètement la situation. Anaïs était peut-être têtue, mais c'était quelque chose qu'ils avaient en commun. Et William, lui, comptait bien sortir sans elle, avec ou sans son consentement.

        "Écoute, ça va durer jusqu'à quand, ce flicage en continu ? Je ne vais pas te supplier à genoux de me laisser sortir sans toi, parce que je ne suis pas un gosse sous ta garde. J'ai déjà donné avec l'Institut et j'en ai marre d'être enfermé avec des gens."

       Il avait failli dire "je t'ai déjà dit que j'étais désolé pour ma "disparition"", mais remettre ça sur le tapis n'était pas forcément l'idée du siècle, et il doutait parfois que cet épisode eût lieu. Par contre Anaïs elle, le ressassait : il voyait bien qu'elle y pensait de temps à autres et se souvenait encore de ces traits tirés à certains réveils. Cette inquiétude de quatre jours avait laissé des traces, et c'était bien pour ça que William s'était montré conciliant jusqu'ici. Mais il ne pouvait pas prendre sur lui éternellement.

        "Mon pouvoir, c'est la téléportation, ironisa-t-il, je pourrais me barrer sans problème si je le voulais et tu ne pourrais rien y faire. Alors lâche-moi, s'il te plaît."
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMar 19 Nov - 22:35

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbMon désaccord ne plut définitivement pas à William qui se retenait très certainement de s'énerver plus. Malheureusement pour lui, j'étais bel et bien ce qu'il décrivait, et lui aussi. Il était un enfant, sous ma garde, et si pas un enfant, quelqu'un que je devais attentivement surveiller. Et puis, il ne me considérait plus que comme un « gens » ? Je n'étais donc qu'une parmi les autres ? Je comprenais bien que ce n'était pas des plus plaisant, d'être suivi, mais c'en devenait vitale pour que je parvienne à vivre dans la même maison que lui sans craindre le pire. J'en devenais aussi paranoïaque que lui, c'était grave. Les choses ne pouvaient plus durer ainsi. Ce n'était pas vivable ni pour lui, ni pour moi. Mais je n'avais aucune solution, ni ce n'était elle... ou l'Institut. Mais l'Institut chercherait à faire la même chose qu'avec moi, pour protéger cette zone si secrète. Et ils auraient raison, c'était entièrement compréhensible. Sauf pour William, qui n'accepterait certainement pas d'être de nouveau enfermé dans ces cellules dans lesquelles il avait déjà passé énormément de temps. Il avait souffert là-bas, mais il s'était ouvert aussi, il s'était sauvé de ses cauchemars. C'était... le centre de notre vie, dans lequel il n'était pas prêt à retourner, bien que la situation ne me laisse pas beaucoup de choix.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe sentais sa colère monter, cachée par son sarcasme qui était le dernier frein à ses cris. Je savais bien qu'il pouvait se téléporter, son don pouvait le faire, mais sa conscience le ferait-elle ? Il savait qu'il s'embarquerait dans de gros ennuis, et surtout d'autres cris, mais de ma part cette fois. Mon regard se refroidit, et je me plaçai entre lui et la baie vitrée.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- « Je n'aurais pas d'autre choix que d'informer l'Institut de ce qui s'est passé la dernière fois, » déclarai-je presque solennellement. « C'est pas en te téléportant que tu me fuiras. Je t'ai cherché pendant quatre jours, je suis plus à ça près. »
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMar 19 Nov - 23:02

          ça y était. Le point de non-retour qu'il essayait de repousser de plus en plus en thérapie, pour éviter de s'énerver pour un rien, de prendre le moindre désagrément beaucoup trop à cœur, de laisser ressortir cette fureur qui bouillonnait en lui depuis longtemps. Cette colère due à l'impuissance et au chagrin de la mort d'êtres chers depuis longtemps disparus, mais dont les fantômes avaient pendant des années hanté ses pas. Il avait appris petit à petit à drainer cette colère, et à mieux gérer ses émotions, mais dans le cas présent, il était incapable de retenir plus longtemps.

          "Mais putain, Ana ! Je ne retournerai pas à l'Institut ! Et je te dis que j'étais avec eux pendant ces quatre jours, va leur demander si tu ne me crois pas ! Ils te rassureront, vu que moi, tu n'en as rien à foutre de mon avis !"

        Pourquoi est-ce qu'elle se contentait de le suivre sans rien changer ? Comment pouvait-il vraiment lui prouver qu'il était lui-même, qu'il était aussi sain d'esprit qu'il pouvait l'être et que, bon dieu, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter autant ? Comment lui prouver qu'elle pouvait avoir confiance en lui, parce qu'à un moment son attitude était blessante !
        Sentant qu'il allait envoyer valser quelque chose s'il restait là - son regard avait déjà dévié vers la lampe qu'Anaïs aimait bien, celle toute proche du canapé - il sentit qu'il devait s'éloigner avant de faire une connerie, comme s'en prendre physiquement aux meubles. Jamais il ne toucherait Anaïs, mais il ne voulait pas non plus maltraiter leur intérieur, qui, accessoirement, ne leur avait rien fait. En plus, ils en avaient encore besoin.
Alors, il contourna très rapidement Anaïs qui se tenait devant la porte vitrée gauche, la plus proche de lui et ouvrit la baie vitrée droite, avant de la refermer aussitôt en la claquant.
Avec un dernier regard insondable pour Anaïs à travers la vitre, il se téléporta.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 0:42



Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbWilliam me contourna, ouvrit la baie vitrée, la traversa, claqua la vitre derrière lui, se retourna, me regard droit dans les yeux, et se téléporta, comme ça. Sans rien ajouter de plus. Je restai un moment là, à fixer l'endroit où il avait disparu, pétrifiée par son regard, par son départ. Il était parti. Pour combien de temps encore ? Allait-il revenir cette fois ? Etait-ce une excuse pour faire autre chose ? Et ce regard... Ses yeux déjà sombres d'ordinaires ne m'avaient jamais parus aussi ténébreux. Ils ne m'avaient jamais glacé le sang à ce point. Peut-être parce que j'eus le doute, plus que jamais, de savoir s'il était réellement lui. Orion gratta la vitre en pleurant, et je finis par lui ouvrir, d'un mouvement mou, lent, après plusieurs secondes. Il sortit en courant, renifla l'endroit où s'était tenu William, avant de passer à autre chose et de descendre de la terrasse. Mais je n'allais pas parvenir à passer à autre chose aussi vite, moi. Non, loin de là.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe me détournai de la baie vitrée et de la forêt, et fis face à la porte menant à l'Institut. Je ne savais pas ce qu'il était entrain de se passer, mais dans une telle situation, je ne pouvais pas accepter qu'il soit parti de la sorte. L'idée me vint que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas entraînée au tir, avec Hisoka. Il serait peut-être temps de reprendre. Oui, c'était ça, c'était fini la convalescence. Il était temps de tout recommencer. William était parti, contre mes conseils, alors je ferai du tir, bien que cela ne lui plaise pas. J'attendis qu'Orion rentre, avant de rassembler des affaires et de prendre la porte qui menait à l'Institut. Je la claquai de la même façon, bien qu'il ne fut plus là pour l'entendre.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe m'étais épuisée à la tâche. Mes bras ne tenaient plus les armes avaient autant de fermeté qu'auparavant, et ma précision avait terriblement baissé, par manque d'entraînement. Alors je dus corriger tout ça, et ce, encore et encore, avec une rigueur peu coutumière. Je montrai aussi le nouvel aspect de mon don, que j'avais découvert à la banque à Hisoka, qui trouva cela "tout à fait extraordinaire" ce qui ne manqua pas de réchauffer quelque peu mon petit coeur apeuré. Il me demanda aussi si tout allait bien avec William, chose à laquelle je mentis aisément, affirmant que oui, mais qu'il avait préféré rester dans la forêt. Puis s'ensuivit en entraînement beaucoup plus difficile, où Hisoka n'hésita pas à faire venir un médecin pyromane, pour rester mon don. Il était cependant beaucoup plus puissant que  moi et heureusement qu'il y avait de nombreux particuliers guérisseurs à l'Institut, sinon mes brûlures auraient certainement parue très suspectes... Quoi que William ne les aurait certainement même pas remarqué.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbNotamment parce que je ne lui parlai pas, quand bien même il fut rentré. Je l'ignorai. Je jouai avec Orion, nous préparai à manger quand il ne le faisait pas, mais allai toujours manger ailleurs, là où il n'était pas. Ma rancoeur se mêlait à de la culpabilité et du manque, mais ma raison soutenait que je ne pouvais pas accepter ce qu'il avait fait. Je dormis tout ce temps dans le canapé, avec Orion, incapable de passer une nuit de plus à psychoter pour me demander avec qui je partageais mon lit. Nous ne parlions pas, et une lourde atmosphère planait dans le chalet, rendant l'air à peine respirable. Je passai le plus clair de mon temps à l'Institut, à m'entraîner et à passer du temps avec Hisoka. Je croisai bien une fois Chilla et B qui demandèrent des nouvelles de William - ça faisait un moment qu'ils ne l'avaient pas vus - et je mentis une énième fois, en disant qu'il dormait peu en ce moment, et qu'il se rattrapait la journée, c'est pour ça qu'il venait très peu, voire jamais. Et tous connaissaient suffisamment l'instabilité de William pour y croire. J'avais l'impression que notre lien, si puissant et fort était entrain de se rompre, que j'allais me rompre en deux également. Je me noyais dans l'effort. Plus, encore plus. Le pyromane devait continuer. Encore. Je tiendrai. Je survivrai. Ma puissance augmentait autant que mon désarroi. Et William ne revenait pas.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Tu devrais te reposer, t'as l'air fatiguée," me fit Hisoka, avant que je n'entre dans la salle hermétique pour les combats.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe haussai les épaules.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Je connais encore mes limites, ça va aller," répliquai-je avant d'entrer.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbMon ennemi du jour était un télékinésiste, et la pièce avait été spécialement remplie d'effets pour ce combat. Mais je n'avais pas peur. L'homme se présenta. Il s'appelait Vincent, était assez âgé. Et à peine eut-il fini de se présenter qu'il me balança la plus lourde des armoires dessus. Emportée par le poids, je basculai avec, cachée par la grandeur. Mais un puissant jet de glace la dégagea violemment,la relevant et  la transperçant de part en part, j'apparus alors, glacée de mon don. Il essaya, encore et encore, de mettre au travers de ma route tout ce qui lui tombait sous la main, de m'écraser sous des meubles, de m'immobiliser. Il tenta même de me poignarder. Mais la lame du couteau se heurta à la rigidité de mon don, à sa puissance, et le couteau ricocha et tomba au sol. Je poussai l'homme avec la neige, et l'alarme annonçant la fin du combat sonna. C'était fini. Il avait perdu, j'avais gagné. Le pauvre était blanc comme un linge et respirait avec difficulté. Je repris une allure normale et lui adressai un sourire froid, en lui tendant la main en signe de paix. Confus mais rassuré, il se frotta la nuque avec un sourire, et serra ma main. Mais à cet instant, l'alarme sonna une seconde fois. Excepté que ce n'était pas la même alarme en réalité. L'alerte de l'Institut sonnait. Et je ne l'avais, jusque ici, jamais entendue. Nous sortîmes précipitamment de là, et Hisoka partait déjà par la porte la plus proche. Je le suivis au pas de course.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Il y a eu une intrusion d'un particulier dans la salle des cartes" m'expliqua-t-il sommairement.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbIl ne prit pas le temps de développer plus. Je n'avais jamais entendu parler de cette salle des cartes, mais elle devait être rudement importante pour que de tels moyens soient mis en oeuvre pour la protéger. Alors je suivis Hisoka, qui ne mit que très peu de temps avant d'arriver au couloir qui menait à une porte comme les autres. Rien de plus ne la distinguait. Hisoka l'ouvrit. Il y avait un homme. Et pas n'importe quel homme. Il y avait William.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbMon sang ne fit qu'un tour, et ce fut, pour moi, la preuve que ce n'était réellement pas William. Je dégageai Hisoka d'un coup d'épaule et traversai d'un bond les pas qui nous séparaient de ce faux William, avant qu'il n'essaye de se téléporter, pour l'attraper par le col qui se gela en partie à mon contact. Il avait fait quelque pas en arrière, certainement parce qu'il était acculé et qu'il était surpris de s'être fait prendre.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Qui-es-tu ?" sifflai-je en séparant les mots un à un, le regard effroyablement glacé.


Dernière édition par Anaïs Young le Mer 20 Nov - 10:32, édité 1 fois
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William O'Leary
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 9:51

          William avait eu son heure de tranquillité. Et même un paquet d'autres. Mais à quel prix ? Quand il était revenu avec sa culpabilité sous le bras, Anaïs ne lui avait pas pardonné, alors même qu'il s'était excusé plusieurs fois. Elle avait gardé un air désespérément impassible, sans doute pour se protéger de ses inquiétudes, et de lui-même qui les causait. Au quotidien, c'était insoutenable. William avait tenté de faire la conversation pendant quelques repas, et puis il avait abandonné, se contentant de manger en regardant Anaïs, qui elle évitait son regard la plupart du temps. Et puis il avait cessé de regarder Anaïs, pour ne regarder que le vide. Après tout, il avait eu ce qu'il voulait, non ? Un tête à tête avec lui-même. Est-ce que c'était ça qu'Anaïs voulait lui faire sentir ? Il s'énervait tout seul, parfois, en y pensant. Le plus dur était certainement ce silence, à moins que la distance ne le soit aussi. Ils ne dormaient plus ensemble. Ils vivaient ensemble en étant à des années-lumières l'un de l'autre. William vaquait normalement à ses occupations, mais les trous de mémoire et les migraines revinrent à la charge. La plupart du temps, c'était gérable, mais une fois il dût rester au lit avec les volets fermés et un silence complet en attendant que ça passe.
       Auparavant, ça ne lui était jamais arrivé. Il devenait migraineux, ou quoi ? Peut-être que les médecins sauraient quoi faire mieux que lui. Malgré tout, à chaque fois qu'il allait à l'Institut, il ne se rappelait jamais qu'il devrait en parler. Tout comme les problèmes de sommeil.
       William commença à dérailler. Il n'était plus lui-même, ne venait plus aux entraînements avec B, et gardait un air absent la plupart du temps. Quand on lui demandait ce qu'il avait fait la veille, il inventait parce qu'il ne s'en souvenait plus. Et quand il s'en rendait compte, la panique prenait le dessus. Un jour qu'il s'était réveillé en pleine nuit devant le canapé où dormait paisiblement Anaïs sans se souvenir de comment il était arrivé là, la terreur s'était emparé de lui. Il s'était demandé s'il était un danger pour elle, et il avait voulu la secouer, la réveiller, lui dire qu'il ne dormait plus, qu'il ne se souvenait plus de la veille. Qu'il devenait un étranger pour lui-même. Mais il avait été incapable de faire un geste. Il était juste retourné se coucher, impuissant.
       Une autre fois, il avait voulu lui écrire. Mais à peine avait-il tracé les mots "aide-moi" que le papier avait été déchiré entre ses mains.
       Et il oublia.
       En parallèle, la mission avançait bien. Les virées nocturnes (et même diurnes lorsque la situation le permettaient) se révélaient efficaces. Les plans de l'Institut qu'il avait tracés étaient presque aboutis, il ne manquait plus que cette fichue carte, mais la salle était protégée et difficile à trouver. Il avait fini par la localiser à force d'observation méthodique et de déduction.
Sauf que quand il y pénétra, malgré toutes ses précautions, une alarme se déclencha. Il se mit à chercher frénétiquement la carte, celle qui comptabilisait toutes les boucles de l'Institut. Mais trop tard, la porte s'ouvrit sur Hisoka et... Anaïs. William, subitement revenu à la réalité (et encore une fois dans une pièce qu'il ne connaissait pas) recula, s'appuya sur une table en regardant autour de lui. Et puis il reconnut les deux personnes qui lui faisait face.
        "Anaïs ?.."
        Il allait demander où il était quand il se sentit soudainement faiblir, une douleur insupportable lui vrilla la tête et ce fut le noir.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 11:30

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbCe faux-William m'appela, avant de tourner de l'oeil. Je sentis qu'il ne tenait plus rien, que le poids était de plus en plus lourd, et sa tête retomba mollement sur ses épaules. Hisoka fit rapidement le même constat que moi et m'aida à rattraper William, et à l'étendre au sol. Il me fit aller chercher des médecins, qui se chargèrent d'informer Victor à leur tour, et vinrent nous aider à porter William à l'infirmerie. Je restai avec Hisoka, qui ouvrit de nombreux tiroirs pour vérifier que tout était bien là. Finalement, il releva les yeux et me regarda.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Tu n'étais pas censée voir cette pièce, c'est dangeureux pour ceux qui sortent de l'Institut."
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJ'ouvris la bouche pour lui répondre quelque chose, mais rien ne vint. Alors il soupira.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb -"Je demanderai à Victor ce qu'il veut faire."
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbIl passa à côté de moi et passa une main dans mon dos pour m'inciter à sortir. Ma curiosité me poussa à demander malgré tout :
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "C'est quoi cette pièce ?"
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbAuquel Hisoka répondit d'un hochement de tête et son regard me dissuada de poser plus de questions, bien qu'il ne m'ait pas répondu. Nous nous dirigeâmes vers l'infirmerie. Les particuliers avaient déposé William dans un lit, et il reposait, là, inconscient. Je lui jetai un regard peu convaincu. Ce n'était pas William. Il n'aurait jamais essayé de s'infiltrer dans une telle salle. Il s'en fichait de tout ça, cela n'avait aucun sens, excepté... que quelqu'un ait pris sa place. Il ne pouvait y avoir que ça pour expliquer un tel comportement. William avait été kidnappé, de je ne sais quelle manière et...
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Anaïs ?", m'appela Hisoka.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe sursautai, sortie de ma réflexion.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Tu avais remarqué quelque chose ? Des changements dans son comportement ?"
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbAcculée, je soupirai et acquiesçai
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Quand il était revenu malade d'une téléportation, après avoir disparu pendant quatre jours, il m'a dit qu'il ne se souvenait pas ce qu'il avait fait. J'ai d'abord cru que c'était un estre, mais Orion ne réagissait pas, alors je me suis dit que ce n'était pas possible. Mais je commence à croire qu'il s'est trompé," avouai-je.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe vis le regard d'Hisoka se durcir, et il m'attrapa le bras. Je fus soudainement en colère, pour aucune raison. Je compris. C'était lui qui l'était, et qui m'offrait cette colère gratuite pour ne pas m'engueuler au beau milieu de l'infirmerie.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Arrête ça Hisoka !"
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Te rends-tu compte que tu nous as tous mis en danger ?!" siffla-t-il. "Cet estre aurait pris toutes les cartes des boucles que nous possédons et nous nous serions tous fait envahir !"
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLa pression sur mon bras se reserrait. Elle atteint son paroxysme pendant que je défiai mon interlocuteur du regard. Il relâcha la pression soudainement et se détourna, sortant de la pièce en déclarant : "Je vais en avertir Vladimir." Il la porte fut claquée derrière lui. Une nouvelle fois, je me retrouvai les bras pantelants, dans une pièce avec un William qui n'était même pas William, et des infirmiers que je ne connaissais pas.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe m'assis donc sur le siège, en face du lit. Un seul infirmier resta avec moi, il s'appelait Frédéric et, de toute évidence, était aussi peu bavard que moi. Il semblait... gêné. Peut-être qu'il n'avait pas l'habitude d'être en présence d'un estre, ce que je pouvais comprendre, ils n'étaient pas trop en contact avec les dangers du dehors, ici, dans ce cocon. Il me demanda d'ailleurs si c'était la première fois que j'en rencontrais un. Je secouai la tête et lui fis récit de l'attaque de la boucle, mais également de la jungle. Il me fit de grands yeux surpris avant de se plonger dans ses propres réflexions. Je fis de même, peu d'humeur à plus parler que ça.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLe cas de William était contraignant. Dès qu'il se réveillerait, il essayerait certainement de se téléporter, et nous échapperait incroyablement facilemement. Je pris la chaise et la plaçai à côté de sa tête avec une certaine dureté. Puis je levai les yeux vers Frédéric.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Vous devez avoir des menottes dans cet Institut, non ? Vous sauriez m'en trouver ?"
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLe médecin sembla suivre la même pensée que moi, à un point près.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "ça ne sert à rien de l'attacher au lit il va..."
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "C'est pour ça que je vais l'attacher à moi."

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbFrédéric revint bien vite avec une paire de menottes. C'était incongru, mais plutôt efficace. Cela surpris d'ailleurs Hisoka et Victor, quand ils entrèrent, mais ils ne firent pas de réflexion de plus. Ils avaient amené avec eux Chilla. Je saluai la jeune femme aveugle d'un bonjour plus froid que je l'avais voulu. Ils la firent s'avancer, et je ne sais par lequel miracle, elle toucha le visage de William, et grâce à un sixième sans iné, elle déclara que c'était bel et bien lui.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbEstomaquée et désespérée, je me mis à me masser les tempes. Comment est-ce que cela pouvait bien être William ? Il ne pouvait pas travailler à la solde des estres, c'était impossible ! Et puis comment Chilla pouvait en être sûre alors que moi-même je doutais ! C'était impossible, ce n'était même pas envisageable que je confonde William avec quelqu'un d'autre je... Perdue, c'est Chilla qui vint poser une main sur mon épaule.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "ça va aller, tu sais, l'Institut va trouver le problème."
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe soupirai en secouant la tête.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Tu sais Anaïs, tu seras forcément seule si tu n'acceptes pas qu'on soit là pour toi. Mais la réalité est que B et moi sommes là pour William, donc tu aurais pu nous le dire qu'il se passait quelque chose, nous aurions essayé de t'aider."
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe relevai mes yeux vers la jeune femme. Ses mots sonnèrent comme une leçon. Ils sonnaient terriblement vrais, et terriblement fautifs également. Je serrai les poings.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "D'accord, merci," répondis-je poliment, mais froidement.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe n'étais pas spécialement prête et je n'avais pas non plus spécialement envie de recommencer des relations. B et Chilla étaient les amis de William, je les savais importants pour lui, mais je savais aussi que je ne pouvais pas être aussi proches d'eux que je l'avais été avec Louis. Notamment parce que Louis en était mort, mais également parce que notre rencontre relevait d'un drame que je ne pouvais pas effacer de mon corps. Chilla dut le comprendre, car elle finit par retirer sa main de mon épaule, et s'asseoir au fond de la pièce, à côté de Frédéric, qui l'aida à trouver un siège. Je continuai de regarder le sol, à éviter le regard de Victor principalement, que je ne saurais tenir très longtemps. J'étais fautive, et j'avais le sentiment que tous me regardaient comme tel.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 15:15

           Le réveil fut brutal. Quand William ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit furent les néons juste au-dessus de sa tête. La deuxième chose qu'il capta furent les conversations environnantes, qui lui semblèrent très bruyantes. Il lui était impossible d'ignorer cette cacophonie et il eut une furieuse envie de se boucher les oreilles, chose qu'il ne put pas faire... Parce qu'il était attaché. Lorsque cette information navigua jusqu'à son cerveau, il se redressa brusquement, et toutes les conversations se turent subitement. L'attention générale était fixée sur lui, une tension électrique habitait la pièce et il se sentit comme une bête de foire, un monstre capturé dont on avait pas encore évalué la dangerosité... Et surtout qu'il faudrait neutraliser à la moindre signe de rébellion. William regarda autour de lui en essayant de rattraper le cours des événements. Apparemment, il était dans l'Institut, et encore une fois, il lui manquait des pans de mémoire, comme s'ils avaient été effacés, ou plutôt arrachés vu le mal de tête qu'il avait quand il tentait de les récupérer. Il leva la main gauche et comprit qu'il était attaché à quelqu'un. Pas à n'importe qui : son poignet était attaché par des menottes à celui d'Anaïs, qui se tenait à côté de lui, sur une chaise. Anaïs qui n'arrivait même pas à le regarder depuis plusieurs jours maintenant. Combien, il ne savait plus. Pourquoi était-il dans un lit de l'infirmerie de l'Institut ? Pourquoi la poignée de personne présente le regardait-il comme s'il lui était poussé une deuxième tête ? Et bordel, qu'est-ce qu'il fichait là.

          "Qu'est-ce que... Qu'est-ce que je fais là ?.. bredouilla-t-il.
          - Il est réveillé. On le conduit dans la salle d'interrogatoire," assena d'une voix froide Victor, qu'il n'avait jusqu'ici pas vu.

          Parmi les personnes présentes, il y avait Hisoka et quatre autres particuliers. Anaïs se leva, et William dut suivre le mouvement.
Il tenta de capter l'attention de la jeune fille pendant le voyage jusqu'à la salle en question, pour savoir à quoi s'attendre et quel était le crime qu'il avait commis pour s'en retrouver là. Crime de première importance, parce qu'il reconnaissait des particuliers très puissants parmi son escorte. Ceci rajouta à son stress et il dut se retenir pour ne pas freiner des quatre fers ou éclater en sanglots, il ne savait plus. ça va forcément s'arranger, se répétait-il en boucle pour essayer de retenir le peu de santé mentale qui lui restait. Il chercha du soutien du côté d'Anaïs, sans vraiment en trouver : elle répondait à ses questions par des phrases très courtes, et son attitude corporelle demeurait fuyante, malgré les menottes qui les maintenaient ensemble. Au moins, elle ne s'en irait pas puisqu'ils étaient attachés, et William se raccrocha à cette idée.
Alors qu'il ralentissait en voyant la dernière porte, l'un des particuliers le poussa dans la pièce. Une table, deux chaises, un miroir sans teint, cela rappelait vraiment les salles d'interrogatoire classiques. William fut assis, Anaïs aussi, deux autres chaises furent amené pour deux particuliers, et Victor qui plaça en retrait derrière William et Anaïs. Les autres sortirent. Devant lui, William reconnut Fred, le type à la barbe rousse qui donnait les ordres ici. Oui, décidément, c'était une affaire de la première importance.

          "Vous avez pénétré dans la salle des cartes qui est strictement interdite à tout public et maintenue secrète. Je veux savoir comment vous avez fait, ce qui vous motive et qui d'autre est au courant."

         William aurait presque regardé derrière lui pour savoir si c'était bien à lui qu'on parlait. Il n'avait aucune idée de ce qu'était la salle des cartes et du motif qui avait amené quelqu'un à y pénétrer.

          "De quoi est-ce que vous parlez ?"

          Fred leva les yeux et le dévisagea, enleva ses lunettes.

          "Je ne plaisante pas. Nous avons les moyens de vous faire parler."

          Son ton signifiait presque que s'il était encore en vie, c'était parce que l'Institut devait savoir qui d'autre était au courant. Quand William posa ses mains sur la table, il s'aperçut qu'elles tremblaient, et s'empressa de les remettre sur ses genoux, tripotant ses poignets avec nervosité.
L'interrogatoire continua, Fred mit sur la table une carte. William reconnut avec effroi son écriture. Il s'agissait d'un plan de l'Institut. Le regard du jeune homme alla de Fred à la carte, de la carte à Fred puis à Victor, et il n'osa même pas regarder du côté d'Anaïs. C'était lui qui avait dessiné ça ? Il n'en avait aucun souvenir. Les questions, incisives, durèrent de longues minutes, l'accablant de tous les mots. Tout ce que William trouvait à dire, c'était des "Je... Je ne sais pas, j'en sais rien. Je vous le jure.", avec le sentiment horrible de ne pas être écouté. Comment pourrait-il en être autrement ? Tout l'accablait.

          "Nous poursuivrons plus tard, avec des particuliers qui pourront éclaircir l'affaire."

          Ils sortirent, et alors que la porte était ouverte sur la salle d'à côté d'où des bavardages s'échappaient, le nom du particulier antidon s'échappa.
William n'en pouvait plus. Il paniquait complètement, la fatigue de ces insomnies de ces dernières nuits ne l'aidant pas. Il se prit la tête dans les mains (emportant la main d'Anaïs avec lui) et gémit, sentant la crise d'angoisse pointer. Il avait beau se concentrer, un vide insondable le guettait. Et ce mal de tête qui empirait ! Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar, il allait se réveiller !
          Un moment passa, durant lequel il n'entendit que les battements frénétiques de son cœur et sa respiration hachée, en s'efforçant de calmer ses tremblements et l'angoisse qui l'assaillait. Puis, il releva la tête et fit une dernière tentative désespérée, avec l'espoir ridicule d'avoir au moins une personne de son côté en s'adressant à Anaïs.

           "Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je t'en supplie, tu dois me croire !"

          Je ne sais pas ce qui ne tourne pas rond chez moi, ça me fait flipper autant que vous !
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 18:36

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLa situation était à peine soutenable. Je la vivais comme une réelle torture. J'étais menottée avec un William qui n'était peut-être pas William, et tout s'empira quand Fred nous fit entrer dans la pièce pour les interrogatoires. Je gardais le silence, incapable de dire quoi que ce soit. Est-ce que c'était William ? Je voyais bien qu'il allait mal, cela se vit encore plus lorsqu'il posa durant à peune un quart de seconde ses mains sur la table, et qu'elles tremblèrent tant qu'elles firent cliqueter la chaîne qui nous reliait. ça ne pouvait pas être faux, ça ne pouvait pas être de la comédie, non ...? Fred sortit la carte qu'ils avaient trouvé dans ses poches. Elle était la charge la plus lourde qu'ils pouvaient lui présenter devant les yeux. C'était un plan de l'Institut, annoté de sa propre main. ça ne pouvait pas être William. La preuve était là, concrète, face à moi. Je me retenais de pleurer. Je ne savais plus. Il ressemblait tant à William, et pourtant, William ne ferait jamais une chose pareille ! William ne travaillerait pas pour les estres, non, il ne ferait jamais ça, pas après qu'ils aient tué sa famille, c'était impossible. Ce n'était pas William. Mais il persistait à affirmer qu'il ne savait rien. Je fuyais douloureusement le regard de Fred, d'Hisoka et Victor. J'avais envie de lui hurler de m'expliquer ce que c'était, qui il était, mais ma gorge était nouée d'angoisse et de douleur. Je ne parvenais même pas à le regarder non plus.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbFred quitta la pièce, suivi de Victor et Hisoka. Nous fûmes seuls. Il tremblait énormément et se prit la tête entre les mains, avant de gémir. Cet appel à l'aide me brisa la coeur et je me sentis me fendiller. Il ne pouvait pas faire si bien la comédie, il ne pouvait pas immiter la détresse de William et... J'avais terriblement envie de le rassurer, de lui dire que j'étais là, de le prendre dans mes bras, de tenir sa main, mais en réalité je n'étais pas sûre que lui soit là. Mon coeur me criait de faire quelque chose, quand ma raison m'imposait de ne rien faire. Et face à cette tension, je craquai. Les larmes perlèrent au coin de mes yeux. Sa respiration hâchée me tortutait, je voulais sortir de cette pièce, je voulais oublier, tout oublier. Il se retourna brusquement, je gardai mes yeux rivés sur le mur d'en face. William me suppliait de le croire. Je ne demandais que ça ; pouvoir le croire. Mais les évidences étaient là, rien ne concordait, rien n'allait dans son sens. Je pris une grande respiration pour calmer les battements affolés de mon coeur.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Le problème c'est que je ne sais même pas si tu es vraiment toi, sinon je t'aurais cru à la seconde-même."

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe trouvai enfin le courage de tourner la tête vers lui, les yeux larmoyants. Il était dévasté, lui-aussi, au bord de la crise.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "William ne travaillerait jamais pour les estres, pas après tout ce qui s'est passé. Ou alors... Je préfère croire que ce n'est pas toi, plutôt que d'envisager le contraire," avouai-je tristement. "Ils vont faire venir un télépathe, lui saura quoi croire."

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe fixai ses yeux gris, et ne pus m'empêcher de sourire faiblement pour le rassurer

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "ça va aller, ils ne te feront rien dans tous les cas, il ne peut rien t'arriver."
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 19:34

           Je suis vraiment moi ! Arrêtez tout ça ! avait-il envie de hurler, mais rien ne sortit de sa bouche. Il ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas quoi penser, comment convaincre. Il ne savait rien, et c'était bien le problème. Il perdait tout ce qui le personnifiait et n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Il se sentait baisser les bras, céder le pas à la pression qui l'habitait. Avouer l'enfer qu'il vivait depuis plusieurs jours allait renforcer la suspicion à son égard, alors à quoi bon leur parler de la vérité ? Ils ne voudraient de toute façon pas l'entendre. Il était un cas incurable, un cas désespéré. A quoi est-ce que ça avait servi, tout son parcours jusqu'ici ? Il ne serait jamais plus accepté par ceux de l'Institut qui étaient au courant de cet épisode, le doute planerait toujours. Il avait déjà eu tant de mal à se faire accepter... Voir Anaïs pleurer fut la goutte qui fit déborder le vase. William détourna le regard pour ne pas se laisser aller aussi. Mais c'était dur, très dur. Son menton tremblait et il essuya ses yeux d'un reste rageur. Il ne voulait pas paraître faible, il détestait ça. Il ne pleurait jamais devant personne et c'était très bien comme ça. Mais là, on touchait le fond. Il était un problème, il aurait dû disparaître depuis longtemps. Et si sa détresse était palpable, personne ne lui tendrait la main à l'instant où il en avait le plus besoin. La preuve, il tentait depuis un certain temps de regagner la confiance d'Anaïs sans aucun résultat, et pourtant elle était celle qui le connaissait le plus.
         S'il avait eu les mains libres, il se serait giflé. Il ne voulait pas paraître faible et pourtant il avait pleuré. Il ne savait pas quoi dire. Un ange passa.
         Ils ne me feront rien ? Ils n'ont rien besoin de faire, le mal est déjà fait. Je perds la tête, Anaïs. Et plus que ça, plus personne ne me fait confiance.
          Il se rendit compte qu'il avait pensé tout haut en entendant le mot confiance. Ce qui faisait défaut en cet instant. Il regarda Anaïs, avec une espèce de message muet dans les yeux.
          Je t'aime, princesse. Pardon pour tout ça.
         Il allait rendre les armes, peu importe tant qu'ils le laissaient tranquille. Il ne pouvait pas supporter ça une seconde de plus. Ni voir Anaïs en souffrir autant.
         La mission doit être menée à bien. Une simple phrase, qui changea tout. Subitement, toute émotion s'était effacée. Il n'était pas question d'avouer quoi que ce soit, ni de céder du terrain. Il fallait informer des avancées. Il avait encore le plan en tête, il n'était pas trop tard. Avant qu'ils ne l'emprisonnent tout à fait, et tant pis pour les dommages collatéraux qu'il emportait avec lui.
         Il se téléporta.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 19:59

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJ'allais répondre à ses mots quand il tourna la tête vers moi, et me regarda, l'air un peu surpris, l'air... silencieux. J'ouvris la bouche malgré tout, sans trouver les mots. Personne ne pouvait démentir ses mots. Il perdait la mémoire, se perdait lui-même, me perdait moi, et moi je le perdais lui. Ni Victor ni moi ne savions que croire dans ses mots, personne ne lui faisait confiance. Comprenant son désarroi qui m'aurait également achevé, je me mordis la lèvre et séchais mes larmes de mon index. Lui aussi avait pleuré, et cela me donna encore plus envie de me laisser aller. Mais les particuliers de l'Institut allaient bientôt revenir avec un télépathe, et tout irait bien, oui, c'était certain. Tout aurait pu se passer comme ça, mais quelque chose de brisa en William, irrévocablement, sans que je ne puisse rien y faire, alors que c'en était très certainement ma faute.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "William ? William !"

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbSon visage venait de se faire inexpressif, son regard vide. Il ne paraissait plus sur le point de céder à la panique. Il ne paraissait plus être mon William, encore moins que d'habitude. Qu'est-ce qu'il se passait ? Comment ..? Non. Il allait partir, quitter l'Institut. C'était très certainement ça, il pensait au dehors, à fuir cet endroit, c'était certainement ce qui l'empêchait de paniquer. Je me relevai d'un coup sec et la chaise tomba en arrière en un claquement effroyable. La chaîne me liait à lui, il ne pourrait pas partir sans moi. Mais que ferais-je seule ? Au même moment, Victor et Hisoka ouvrirent la porte. Je leur jetai un regard paniqué.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Il va se téléporter !"

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLa surprise traversa le visage de Victor qui, en un bon, me tomba dessus pour me toucher le bras, et il fut emporté avec William et moi, dans l'inconnu.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyMer 20 Nov - 22:52

          La suite se déroula très vite. Ils arrivèrent dans le second lieu de rendez-vous, un hangar dans une zone tranquille, prévu pour ce genre d'éventualité. Il était malheureusement accroché à Anaïs qui resterait dans ses pattes. Plus imprévu encore, il entendit le déclic de la sécurité d'une arme qu'on ôte, et il pouvait être certain que c'était pour sa pomme. En effet, un membre de l'Institut avait été transporté avec eux, et pas n'importe lequel : Victor, très difficile à éliminer, ce qui n'arrangeait pas ses affaires. William appuya discrètement sur la balise qui se trouvait dans une cache, et saisit immédiatement l'arme à feu qui se trouvait avec, avant de le pointer sur le chirurgien, attirant d'un geste fluide Anaïs vers lui, le bras sous sa gorge pour éviter qu'elle ne bouge. Il n'était pas certain qu'elle reste tranquille, mais dans l'immédiat cette option lui semblait la plus sûre, même s'il faudrait certainement s'acharner sur Victor pour le faire taire. Celui-ci ne tremblait pas et son visage n'exprimait aucune émotion. Il était décidément indéchiffrable, et particulièrement imprévisible. Cependant, il n'avait pas tiré. William aurait parié que c'était grâce à Anaïs. Finalement, la jeune fille encombrante avait son utilité. Il devait attendre quelques minutes.
          "Lâche-la," dit calmement Victor, saisissant son arme à deux mains.
           Il avait un regard de tueur. William sourit, parfaitement serein.
           "Tu aimerais bien, hein."
           Il resserra sa prise sur Anaïs, et tira une fois par terre juste à côté de Victor, au cas où il songerait à se cacher parmi les caisses qui traînaient dans le hangar.
            "Ne bouge pas."
            Enfin, un bruit de moteur se fit entendre. Victor en profita pour se jeter vers lesdites caisses à sa gauche, et William tira trois fois. Il était sûr de l'avoir touché, mais ne savait pas où était passé l'infirmier. Il n'en faudrait pas si peu pour le tuer, il était encore vivant, c'était certain. Dans d'autres circonstances, William se serait lancé à sa poursuite, mais Anaïs l'encombrait. Il remarquait à peine qu'elle tentait de lui parler, son attention focalisé sur son environnement. La mission avant tout.
         Jack, alerté par les détonations, arriva en courant, avec deux hommes de main. Des estres ?
          "Y'en a un qui est parmi les caisses. Je pense que je l'ai touché."
          Jack ordonna aux autres de le chercher et se tourna vers lui, furieux.
           "C'est quoi ce bordel William ? On avait dit pas d'invités.
         - Je me suis fait chopper."
         Jack accusa le coup et glissa un regard soupçonneux autour de lui. Il sortit aussi un pistolet, et désigna du menton Anaïs.
         "Bien, tue-la et on s'en va. Vite."
        Une pétarade éclata non loin, ce qui fit sursauter Jack mais pas William. Celui-ci demeurait figé, Anaïs toujours contre lui. Le doute s'insinuait dans son esprit, en même temps qu'une légère douleur à la tête. Qu'était-il en train de faire ?
         "Tu as entendu ? Débarrasse-toi d'elle !"
         Cette fois, sa voix était imprégnée de son don. William pointa l'arme sur la tête d'Anaïs, mais quand il pressa la détente, sa main avait décalée l'arme de plusieurs centimètres, sans qu'il ne l'ait remarqué. La douleur se faisait plus forte. Les mains de William tremblaient. La balle se serait perdue dans le décor (et la détonation aurait certainement rendue Anaïs à moitié sourde, mais elle ne serait pas morte) si elle n'avait pas été endommagée. Il n'y avait pas tente-six particuliers dans le coin capable de faire ça, c'était certainement un coup d'Anaïs. William regarda d'un air surpris l'arme en question. Une petite voix se faufilait dans son esprit, l'alertant sur ce qui était en train de se passer. Que c'était mal. Qu'il allait le regretter le reste de sa vie. Que c'était Anaïs.
          Agacé par son immobilité, Jacques lui lança la sienne, qu'il attrapa au vol.
          "Tiens, bon sang !"
          Un tir retentit et Jack chancela. Victor - si c'était bien lui - n'avait pas raté sa cible, mais la blessure à la jambe paraissait mineure. Elle mit pourtant Jack dans tous ses états, et il s'adressa à William.
          "TIRE ! TUE-LA QU'ON EN FINISSE."
          NON ! Ne fais pas ça ! lui hurla cette fois sa conscience, qui avait repris du poil de la bête et se battait farouchement avec l'emprise qu'exerçait Jack sur lui. La tête de William était écartelée entre l'ordre et son cœur qui s'affrontait dans un combat acharné. Il gémit, porta la main avec le pistolet à sa tête. Il se serait frapper contre le mur s'il avait pu, pour faire cesser cette douleur qui le déchirait. Le jeune homme libéra momentanément Anaïs en l'écartant de lui aussi loin que possible parce qu'il était attachés. William vit sa main défaire la sécurité de l'arme et la pointer sur Anaïs. Il découvrit avec horreur qu'il était incapable d'arrêter ses gestes alors même qu'il essayait désespérément de le faire. Mais il tremblait tellement qu'il serait capable de la manquer, même à un mètre et demi de distance. Des larmes coulaient sur ses joues. Il tira une fois et la rata.
TUE-LA ! TUE-LA ! Les mots de Jack l'assourdissaient, le mettaient au martyr. Il ne voulait pas qu'elle meurt. C'était la dernière chose qu'il souhaitait en ce bas-monde, et il ne pouvait pas s'arrêter. Il devait fournir un effort mental inhumain rien que pour s'empêcher de tirer. Au moindre relâchement, son corps exécuterait l'ordre et il risquait de l'atteindre. Il ne voyait plus rien à cause des larmes. Anaïs lui parlait, lui répétait qu'elle était désolée, qu'elle voulait rentrer chez eux. Trop tard, songea William qui perdait complètement pied, malgré sa volonté de se raccrocher à ses paroles. Il voulait faire taire les deux parties de lui qui s'affrontaient avec une violence incroyable. L'intensité de la douleur augmentait de seconde en seconde et si ça continuait, il allait s'évanouir. C'était une torture et sa raison se disloquait à vue d’œil. Il comprit dans un éclair de lucidité qu'il allait perdre ce combat contre lui-même. Il fallait qu'il agisse avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne tue Anaïs. Il était un danger pour elle et pour tous les particuliers. Il devait se neutraliser.
          Et faire cesser les voix dans sa tête par tous les moyens possibles.
           "Va-t-en. Je... Je peux pas me retenir," articula-t-il à Anaïs.
         Les lèvres d'Anaïs s'arrondirent pour laisser passer un cri que William n'entendit pas. Dans un dernier sursaut de conscience, il visa la chaîne des menottes et pressa la détente, les libérant tous deux puis alors que l'ordre continuait de résonner dans sa tête, pointa le canon de l'arme sur son menton et tira.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyJeu 21 Nov - 9:25

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJ'étais étrangement calme, au vue de la situation. William me retenait, menaçait Victor. Plus rien n'allait, et je ne pouvais rien faire. Je n'avais évidemment pas assez de force pour me libérer de l'étreinte de William, et je n'avais pas eu le temps de geler son arme avant qu'il ne tire sur Victor. Enfin, je ne m'étais pas sérieusement attendue à ce qu'il l'utilise. Victor, je n'avais aucun doute qu'il aurait tiré sur William, mais l'idée que le contraire se déroule me paraissait improbable. Pourtant si. Victor détala à la première occasion, et c'est en cet instant que Jack entra dans le hangar, par une porte adjacente. Jack. Jack de chez Ivy. Celui qui avait le don d'ordonner et d'obliger l'exécution. J'ouvris en grand mes yeux. Alors c'était bien William, sous l'impulsion de Jack et... oh non. Comprenant ce qui allait très prochainement m'arriver, je posai mes yeux sur l'arme que William tenait dans sa main, et entrepris de geler son mécanisme. C'était ma seule chance de survie. J'aviserai ensuite. Peut-être pas. Jack sortit à son tour un pistolet. "Tues-la. Vite." Tels étaient les ordres. Je déglutis. Je devais le ramener à la raison, c'était très certainement possible. Je ne pouvais pas me laisser tuer par William d'une façon aussi minable, ce n'était pas posisble.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "William, William regarde-moi, William je t'aime, William on peut s'en sortir. Ne l'écoute pas William, c'est moi, c'est Anaïs tu ne peux pas faire ça ! "

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbMa voix se mit à trembler quand il amorça un mouvement décisif, et qu'il pointa ma tête. Oh non. Son doigt pressa la détente, et je fermai les yeux prête à encaisser n'importe quoi. Mais il ne se passa rien. Il fut aussi surpris que moi. Avec tout ça, j'en avais presque oublié que j'avais gelé son arme ahah ! J'étais sauvée !
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbPas du tout. Jack se mit à s'énerver, et lui lança son propre pistolet. Mon teint passade pâle à livide. Où était Victor ? Il devait faire quelque chose ! Je scrutai du regard le hanger, des coups de feu s'échangeaient, mais il m'était impossible de le voir. Jack hurla d'en finir. Sauf que quelque chose émergeait chez William, car il se mit à trembler. Surprise, je finis par lever les yeux vers lui. Il pointa son arme, et tira.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbLa détonation au coin de mon oreille mon sonna un peu, et tout le hangar se fit soudainement incroyablement silencieux, avant d'être remplacé par un sifflement effroyable, qui ne provenait de nulle part autre que de ma propre oreille. De l'eau me tomba dessus. Non, pas de l'eau, des larmes. Je tentais de profiter de cet instant de confusion pour me libérer de lui, mais ses bras me retenaient toujours très fermement. Tremblante, je portais la main à mon oreille, mais en ce même instant, il me repoussa soudainement. Je faillis tomber en avant, mais la chaîne me rattrapa. Il tira dessus, et elle se brisa. Puis il porta l'arme à sa propre tête. NON !
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe n'étais pas si loin, pas si loin du tout. Mon corps réagit au quart de tour, mes mains se gelèrent et je me jetai sur lui afin de placer mes mains gelées au dessus du canon. Elles essuyèrent l'explosion de l'arme, ainsi que la balle, mais assez mal, tout comme mes tympans supportèrent très mal cette nouvelle  détonation juste à côté de ma tête. Je fus projetée en arrière en le pistolet vola en l'air, et William fit à son tour trois pas en arrière. Tous deux les deux sonnés, je n'entendais définitivement plus rien, si ce n'était ce sifflement qui m'entourait de partout. Tremblante, je me ramassais, et sentis que mes mains me faisaient assez mal, chose peu normales étant donné qu'elles étaient toujours de glace. En regardant de plus près, je constatai que la glace s'était fendillée, et craquelée à différents endroits, voire qu'il y avait des filets blancs à l'intérieur. Ah. ça ne semblait pas être une bonne nouvelle, pas du tout. Je les secouai un peu mais cela ne fit rien du tout. Tant pis. Je me mis à genou, en regardant William à ma droite. Il était toujours debout, une main portée à la tête, mais son visage était aussi livide que le mien. Il semblait sur le point de tomber dans les pommes. Entre nous deux, il y avait le pistolet. Ce fameux pistolet, qu'il fallait impérativement que je récupère.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb C'était justement le moment. Jack ne pouvait plus rien contre moi, j'étais quasiment sourde, et William était momentanément mis KO. Dans le doute, je le fis quand même tomber avec un violent jet de neige tandis que je me lançai sur l'arme. Une fois dans mes mains, je me relevai aussi sec, et visai Jack. Sans attendre le moindre de ses mots, sans atteindre qu'il ne puisse réagir, je tirai. J'accueillis sa surprise avec une satisfaction certaine. BANG. BANG. Son corps accusa les balles en plein torse. Je continuai de m'avancer en tirant, encore et encore. J'entendais à peine les détonations, et quand je fus au dessus de lui, Jack était définitivement mort, mais je continuai encore de tirer. C'était pour ce qu'il avait fait à William, parce qu'il avait failli le tuer, il avait failli nous briser, parce qu'il travaillait avec des estres, parce que les estres avaient tué Louis. Son visage ne fut bientôt plus reconnaissable, criblé de balles. Je ne m'arrêtai que lorsqu'il n'y en eut plus dans le chargeur.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb Mon visage était éclaboussé de sang, mais j'en avais à peine conscience. Je laissai mollement tomber le pistolet au sol et me retournai pour observer le carnage du hangar. Victor sortit de derrière des caisses et William était allongé au sol. Epuisée mentalement, je tremblai de tous mes membres, mes mains toujours glacées, douloureuses. Je savais que ce serait pire lorsqu'elles reviendraient à la normale. Et je ne pouvais pas faire ça maintenant. Je m'approchai de Victor, sans trop savoir quoi dire, sans trop savoir quoi faire de plus, quand l'idée me vint qu'il aurait peut-être voulu le prendre pour avoir des informations sur les estres. Je regardai un instant derrière moi. Ouais nan, il était vraiment mort, je ne pouvais plus rien faire de plus.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "D-désolée de l'avoir tué," m'excusai-je réellement, sincèrement.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJ'avais à peine entendue ma voix, par conséquent je ne savais même pas si j'avais crié pour m'adresser à lui ou non. Je passai à côté de lui sans attendre plus de réponse pour aller m'agenouiller auprès de William. Je pris son visage entre mes mains et posai sa tête sur mes genoux, en me rassurant moi-même avec mes pensées. "ça va aller maintenant que Jack est mort, tout va revenir à la normale, c'est sûr, et William ira mieux, bien sûr qu'il ira mieux." Je caressai son front de mes mains froides de glace et essuyai avec délicatesse les larmes qui parsemaient encore son visage. Une tomba sur sa joue, c'était la mienne. Et je finis par sourire tristement, sentant ma pression s'écouler de ces larmes curatrices.
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William O'Leary
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyJeu 21 Nov - 18:47

                    William, projeté au sol, ouvrit la bouche dans un cri muet. Ses oreilles sifflaient, sa mâchoire le lançait mais ça n'avait rien à voir avec la douleur qui lui fendait le crâne. Il n'était plus conscient de rien. Il se frappa la tête, et puis sombra dans l'inconscience.
Tout s'était arrêté. Il devait être mort. Il se sentait flotter, ses membres étaient lourds. Soudain, des centaines d'images revinrent à lui et tournoyèrent devant ses yeux en un flot continu, qui tournaient de plus en plus vite, tourbillon de souvenirs qu'il retrouvait brutalement.
Allongé par terre, ses yeux ouverts fixaient quelque chose que seul lui pouvait percevoir. Ces centaines de petits morceaux de vie qui rejaillissaient avec violence et qu'il ne parvenait pas à assimiler. Il se vit à l'Institut, au Chalet, de nouveau à l'Institut, dans des pièces qu'il ne connaissait pas. Il vit un visage familier dont il ne parvenait pas à se souvenir le nom, et puis un autre, de plus en plus vite. Tout s'imbriqua et il commença peu à peu à retrouver des sensations, se sentant tout à coup très fatigué sans savoir ce qu'il faisait là.


       Vladimir -

        La situation avait échappé à tout contrôle. Le protocole d'urgence de l'Institut avait été appliqué à la lettre, seul un de mes employés n'avait pas été à sa place à temps. Je demandai à Fred d'aller le réprimander et découvris que l'intrus n'était autre que le patient n°33. Pourquoi nous trahissait-il de la sorte ? Miss Young n'en menait pas large à côté de lui. La suite se déroula selon mes ordres, un interrogatoire en règle, et ma couverture me permit d'avoir le loisir d'observer le couple.
        Comme c'était à prévoir, le patient n°33 se téléporta. Miss Young réussit heureusement à me prévenir à temps. J'eus tout juste le temps de saisir son bras qu'il nous emmenait dans un lieu inconnu, un hangar que je ne cherchai pas à identifier, me concentrant sur la situation présente. La cible à abattre était simple, mais il se servit avec intelligence de Miss Young. Je ne pouvais pas risquer de toucher un membre de mon personnel, mais le patient n°33, lui, n'hésita pas. Un bruit de moteur retentit et j'en profitai pour me jeter sur le côté, essuyant trois coups de feu. Une balle me toucha durement au flanc, une autre mit provisoirement mon bras hors d'état de nuire. Je restai cacher, retrouvant peu à peu l'usage de mes membres, pendant le court échange qui s'ensuivit.
       Notre véritable ennemi était bien un particulier, allié avec des estres. Les éliminer me prit un peu de temps, mais j'y arrivai tant bien que mal. Une de ces répugnantes créatures me toucha tout de même alors que je m'apprétai à viser le particulier en question qui donnait des ordres au patient n°33. Mon coup partit, et je ne pris pas le temps de regarder s'il avait été efficace, étant occupé ailleurs. Il fallait que Miss Young se débrouille toute seule.
Alors que j'achevais le second estre, quelqu'un vida son chargeur et les détonations emplirent le hangar. Le silence qui s'ensuivit n'augurait rien de bon, j'espérai que c'était notre côté qui avait eu le dernier mot.
       J'arrivai en courant en grimaçant, le bras encore en charpie. Miss Young, au-dessus d'une forme allongée dans une mer de sang, s'excusa de l'avoir tué avec une voix blanche. Elle avait l'air indemne, ce qui était loin d'être le cas pour sa victime qui n'était pas reconnaissable. Je m'approchai du corps qui aurait soulevé le coeur de n'importe qui, et le fouillait. Je ne trouvais qu'un téléphone, dont les contacts étaient chiffrés. Je le rangeai dans une de mes poches et grimaçai quand un craquement provenant de mon bras se fit entendre. L'os venait de se ressouder. Je me dirigeai vers Miss Young.

        "Vous avez fait ce que vous deviez faire. Qui était-il ? Vous sembliez vous connaître, et son visage me disait quelque chose."

        Il était certain de déjà l'avoir vu dans un rapport. Avant qu'elle ne puisse répondre, il l'invita à se décaler. Il examinerait le patient n°33 plus tard, il ne savait toujours pas s'il était de mèche avec celui qui tenait les ficelles.

         "Etes-vous blessée ?"

         Alors que j'examinais ses mains, impressionné malgré moi par la faculté qu'elle avait de les transformer en glace, et alors que mon esprit scientifique me soufflait qu'il faudrait étudier ça un jour ou l'autre, le patient n°33 se mit à convulser à quelques pas de là. C'était une crise d'épilepsie généralisée. Je retins Miss Young qui faillit se précipiter à son chevet et jetai un coup d'oeil à ma montre. Miss Young résista, paniquée. Mais je ne la lâchais pas, la forçant à m'écouter et à se tenir à distance.

        "Il fait une crise d'épilepsie. C'est très impressionnant mais sans danger. Vous ne pouvez rien faire. Il ne peut pas se blesser grâce à la neige. La phase tonique se terminera dans quelques secondes."

         C'était en général très impressionnant, et cette crise n'échappait pas à la règle. Son corps étaient arquebouté, ses muscles raidis au maximum. Puis les clonies, cette succession de contractions involontaires commencèrent et durèrent ce qui semblait une éternité, mais objectivement seulement trente secondes, montre en main. Puis la phase de résolution commença, durant laquelle tous les muscles se relâchaient et je fis signe à Anaïs de me suivre.

         "Aidez-moi à le mettre en position latérale de sécurité. ça devrait aller maintenant, il va retrouver ses esprits dans quelques minutes."

        Aussitôt dit, aussitôt fait. Par contre, il était difficile d'obtenir des informations dans ces conditions. Et quelqu'un alerté par les détonations pouvait arriver à tout moment. Je me remis debout après quelques conseils : à la fin d'une crise, les patients étaient généralement dans un état de confusion, il convenait de les rassurer et de répondre avec bienveillance à leurs questions. Je signalai finalement que j'allais fouiller les corps des estres, en réfléchissant à un moyen de me débarrasser des preuves, laissant à Miss Young le soin de s'occuper du patient n°33.

          William -
           William ouvrit de nouveau les yeux. Il était allongé sur le côté, et la voix d'Anaïs lui parvenait vaguement. Il se recroquevilla, il avait froid. Il était trempé à cause de la neige. Il leva les yeux et dévisagea la jeune femme qui lui faisait face, sans rien comprendre de ce qui s'était passé. Il fit un geste vers elle et elle l'aida à s'asseoir. William reprenait peu à peu ses esprits en regardant autour de lui, perdu. Il avait cette sensation bizarre d'un mal de tête lointain et beaucoup de mal à rassembler les éléments qui l'avait mené jusqu'ici.
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Anaïs Young
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyJeu 21 Nov - 19:35

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbVictor m'invita à me décaler de William, et notamment à me relever, pour être à sa hauteur, ce que je fis, sans une once d'opposition. Il avait des questions à poser, ce que je comprenais évidemment. Il me demanda tout d'abord qui était l'allier des estres. Je regardai quelques secondes le cadavre de Jack, avant de hocher la tête.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Il faisait partie de la troupe d'Ivy."

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbComprenant que c'était le moment où toutes les pièces du puzzle se rassemblaient et prenaient du sens, je sus que c'était le moment de plaider William non-coupable, et surtout simplement un marionnette des manipulations du don de Jack.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Son don est celui de dire quelque chose et d'obliger les autres à le faire, il a du parler à William pendant que nous étions chez Ivy, ça explique ce pourquoi William ne se souvenait de rien, tout ça allait à l'encontre de sa volonté, il ne devait même pas en être conscient de ce qu'il faisait ! Tout s'explique, William n'aurait jamais comploté avec les estres contre l'Institut, vous comprenez ..?"

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe lui adressai un regard quasi implorant, mais Victor changea bien vite de sujet, pour prendre mes mains et les observer. Je soupirai. Il devait certainement y réfléchir plus attentivement, et avoir les explications de William, s'il en avait plus à fournir. J'allais lui répondre que je n'étais pas blessée (du moins je ne saignais pas) quand, du coin de l'oeil, je vis William s'arc-bouter dans tous les sens et être pris de soubresauts. Paniquée, j'allais me précipiter vers lui, mais Victor retint mes mains entre les siennes, et me fixa droit dans les yeux. Mon instinct me criait d'aller auprès de lui, mais rien à faire, Victor ne lâchait rien, m'expliquant que c'était sans danger. Ses paroles eurent pour mérite de m'apaiser quelque peu, mais mon coeur battait toujours vite, trop vite, et ce n'en était pas moins douloureux de le voir se tordre dans tous les sens pendant aussi longtemps, impuissante.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbQuand tout son corps commença à se calmer, Victor laissa enfin mes mains craquelées en paix, et m'invita à le suivre. A deux, nous mîmes William sur le côté, et il me certifia qu'il se réveillerait bientôt. Puis il s'éloigna, pour fouiller les estres qui avaient accompagné Jack.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe m'étais assise devant le visage de William, les genoux ramenés contre ma poitrine, entourés de mes bras. J'observais mes mains. Je n'avais jamais fondu contre un pyromane, uniquement mal contrôlé ma transformation. Je n'avais jamais non plus craquelé contre Vincent et tout ce qu'il pouvait me tomber dessus. Alors est-ce la puissance d'une arme était trop violente pour une si mince couche de glace ? Il semblerait que oui. Mon corps devait certainement pouvoir encaisser une puissance proportionnelle à la quantité de glace dont il se composait. Et manifestement, une telle explosion était trop puissante pour mes petites mains fragiles. Je soupirai. Ce n'était pas tant douloureux, pour l'instant. Mais je craignais le pire quand je devrais enlever toute cette glace qui permettait à mes doigts de tenir ensemble. Je ne donnais pas cher de leur peau. La douleur était superficielle, mais elle semblait venir de l'intérieur de mes doigts et elle remontait progressivement au bout. C'était désagréable, mais pas abominable, pour l'instant. Et si je perdais un doigt, alors qu'il était gelé ..? Prise d'un frisson, je détournai le regard de mes mains. C'est en cet instant que William se ramassa sur lui-même, éveillé. Surprise, je me dépêchais de l'aider à s'asseoir quand il me tendit une main. J'aurais aimé la garder dans la mienne, mais elle ne ferait que lui donner encore plus froid, alors qu'il était déjà trempé. Ce n'était donc pas réellement une bonne idée. Je scrutais son visage, cherchant quoi dire, quand lui demeurait silencieux.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Tu te sens comment ? ça va ? Jack est bien parti de ta tête ?"

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbMais Victor m'avait dit qu'après le réveil, il serait assez confus, alors peut-être que lui poser autant de questions d'un coup ne l'aiderait pas à rassembler ses idées. Je fronçai les sourcils.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Dis-moi juste si tu as mal quelque part, d'accord ?"
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William O'Leary
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyJeu 21 Nov - 23:13

          Jack est bien parti de ta tête ? Jack... Ce nom lui disait quelque chose, où l'avait-il déjà entendu ? William chercha dans sa mémoire, pour finalement mettre un visage dessus. Et puis soudainement, une quantité d'images lui revint en pleine face. Il parut absent pendant quelques secondes, cherchant pourquoi tout à coup il le connaissait dans autant de situations sans que son nom y soit raccroché. Une des premières choses qu'il remarqua était qu'il n'avait plus mal à la tête. Un liquide coulait le long de sa tempe, et il y porta les doigts. Il s'était certainement cogné quelque part en tombant, mais la souffrance avait disparu. C'était un de ses souvenirs les plus vivaces, une douleur intolérable. Envolée, totalement. C'était une réelle délivrance. Qui en était à l'origine ? Que s'était-il passé ? De nombreuses questions restaient sans réponse. William frissonna, secoua négativement la tête à la question d'Anaïs. Il n'avait plus mal nulle part, il voulait juste s'emmitoufler dans une couverture et dormir. Anaïs commença à s'éloigner. William esquissa un geste pour la main et la retenir pour qu'elle réponde à ses questions. Mais il ne le fit pas : un détail attira le regard du jeune homme. C'était au tour de William de froncer les sourcils. Après son visage, qu'était-il arrivé à ses mains ?.. C'était assez flou dans sa mémoire. Anaïs sembla attendre qu'il dise quelque chose, il ouvrit la bouche, hésita et décida que finalement ça n'avait pas d'importance. Il venait de se souvenir qu'il avait menacé Anaïs et faillit la tuer. Il lâcha son regard et se passa une main sur le visage, avisant enfin la réalité de son environnement et le carnage qui régnait dans le hangar. Le sol était couvert de neige à laquelle se mélangeait un peu de sang. Le reste du sang, épais, d'un pourpre profond, formait une grande flaque autour d'un corps. Le corps de qui ? De Jack ? Qui l'avait ?.. Anaïs était elle-aussi pleine de sang, des éclaboussures qui ne provenaient pas de ses propres blessures.
          William se leva tant bien que mal, tremblant sur ses jambes mais reprenant rapidement son équilibre. Il avait l'impression d'être totalement détaché de la réalité, de connaître les faits en détails mais que la personne qui les avait accomplis n'avait rien à voir avec lui. N'était pas lui.
            "Ah, vous êtes réveillé," prononça une voix.
           William sortit momentanément de sa contemplation et essuya dans un geste mécanique le sang qui lui coulait de la tempe qui se tarissait tout seul. Victor venait de revenir. Il était lui-aussi couvert de sang, mais il devait s'agir du sien, cette fois. Son uniforme d'infirmier portait au moins deux impacts de balles différents, et l'autre manche avait tellement subi qu'il n'arriverait jamais à récupérer le vêtement. Le reste de son uniforme avait à peine meilleure mine, le sang avait dégouliné sur son pantalon. Il paraissait pourtant toujours aussi maître de lui-même après ce qui venait de se passer. William se demanda si en ce monde il existait quelque chose qui pouvait l'ébranler.
          "Nous poursuivrons l'interrogatoire à la lumière de ces nouveaux événements plus tard, il nous faut partir rapidement. Miss Young, si vous pouviez nettoyer le sang, il y en a aussi dans les deux allées de gauche. Je vais pour ma part nous trouver des sacs et des lestes pour les corps. Dépêchons-nous."
         Il avait dit cela avec un tel détachement qu'on aurait juré qu'il se débarrassait tous les jours de corps gênants. C'en était alarmant, d'avoir un esprit pratique aussi développé. Il n'avait donné aucune indication à William, qui resta sur place sans savoir que faire, avant de se mettre en branle parce qu'il avait vraiment froid. Il vagabonda dans le hangar, jusqu'à revenir avec trois sacs assez larges pour accueillir une personne entière chacun. Il les tendit à Victor qui leur demanda de prendre les pieds du premier type qu'il avait tué d'une balle dans la tête avant de le mettre dans le sac. Il utilisa un chariot et ils les chargèrent tous les trois dessus. Mine de rien, c'est lourd, un cadavre. Victor empoigna ensuite le chariot et le traîna dehors sans plus de sommation. Des bruits d'eau caractéristiques retentissaient aux oreilles de William qui suivit le mouvement. De petites vaguelettes s'échouaient jusqu'à un ponton, auprès d'un canal désert. Victor les attacha et les lesta, et William l'aida à les balancer à l'eau. Il regarda les corps couler sans relever l'analogie avec lui-même. Anaïs revint de son côté, et Victor lui passa quelque chose.
           "Faites tourner le moteur, je reviens."
         La seule voiture présente sur le parking improvisé n'était pas vraiment difficile à trouver. William ne savait pas plus que ça conduire, la dernière fois qu'il avait essayé cela remontait facilement à des décennies. Il s'assit à l'arrière sans vraiment faire attention à ce qu'Anaïs faisait. Victor revint, avec de nouveaux vêtements qui étaient au moins deux tailles trop larges pour lui. Il s'était essuyé le visage et tendit à Anaïs un linge en lui indiquant de faire de même, et une veste trop large qui devait appartenir au même type. Il s'installa au volant en demandant à la jeune fille expressément de garder un œil sur William qui ne releva pas. Victor démarra et ils partirent. Quand William se réveilla puisque apparemment il s'était endormi sans s'en rendre compte, la voiture était arrêtée. Il avait trop chaud, Victor devait avoir mis le chauffage à fond. Ils étaient chez Ivy, il reconnut le hangar. William referma les yeux. Il n'avait aucune envie d'entrer, malgré ses vêtements toujours inconfortables. Des voix résonnaient d'ici, Victor devait avoir pris Ivy à part pour lui demander des explications. Ce que William ne vit pas, c'est que Victor passa un coup de fil en parlant en russe, puis en anglais, et rendit le portable à Ivy. Anaïs, elle, revint avec les mains en bien meilleur état.
          Ils remontèrent tous les deux en voiture. Victor reprit le volant, direction l'entrée de la boucle. Ils retournaient à la maison.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyVen 22 Nov - 9:10

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbVictor nous avait laissé rentrer au Chalet, en nous sommant de ne pas y bouger. De toute façon la salle des portes était surveillée, et notre porte y menait directement. Les montagnes nous empêchaient de partir bien loin, donc nous n'aurions... je n'aurais jamais ne serait-ce qu'espérer fuir. De toute façon, là n'était pas l'idée. Je préférais parler au singulier, essentiellement parce que j'étais seule. Depuis que William s'était réveillé, dans le hangar, il n'avait pas dit le moindre mot. Il ne m'avait pas adressé la parole, il ne m'avait pas touché. Il était là, mais je sais qu'en réalité il ne l'était pas. Son regard était toujours dans le vague, ses lèvres scellées. Je m'étais d'abord dit que c'était le choc, que cela passerait. Il voyait même un psychologue, en fin d'après-midi. Mais il n'en tirait rien de plus que moi. Victor m'avait aussi proposé les séances de ce psychologue. J'avais alors poliment refusé. Je ne me sentais pas d'aller voir un inconnu pour parler de tout ça, j'étais presque... habituée à ça. Sauf au silence de William, et son absence psychique qui durait depuis déjà trois jours. Nous étions revenus à avant toute cette histoire, plongés dans un silence de plomb au chalet.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe ne voulais pas le brusquer, le forcer, lui crier dessus quand c'était en parti de ma faute tout ça. Je ne l'avais pas écouté, j'aurais du. Et je sentais ma culpabilité pointer, tous les matins, en le voyant se lever, sans me regarder, sans dire le moindre mot. Il était vide. Et cela me rendait vide. Mais incontestablement, je n'étais pas aussi vide que ça. J'avais envie de lui parler, de m'excuser, de tout lui raconter ce qui s'était passé. J'avais envie de le voir vivre, mais même lui ne semblait ne pas en avoir envie.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbHisoka ne m'avait pas non plus parlé depuis ce jour-là, certainement m'en voulait-il encore de ne rien avoir dit, bien que Victor ait dû lui en parler. Pour conclure, ma vie était bien silencieuse, insipide même. Je sentais parfois mes mains trembler en fixant William qui mangeait ce que j'avais moi-même cuisiné. Il en aurait très certainement ri, d'habitude, se serait moqué de moi pour avoir trop cuit la viande d'un côté et moins de l'autre. Mais toujours rien. Quand il partait, je me frottais le visage et l'arête de mon nez, accablée.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe ne pouvais pas le laisser seul, c'était au dessus de mes forces, et en même temps, ce silence m'oppressait. Il me rappelait mes fautes. Et puis, étrangement, Jack venait me hanter la nuit. J'avais déjà tué des estres, au visage inconnu, que j'avais oublié à l'instant même. Ils n'avaient jamais ressemblé à des alliés. Alors que Jack avait semblé amical, lors de la soirée - dont je ne me souvenais que très peu de chose - et je ne me serais pas attendue à un tel revirement de situation. Je ne m'étais pas attendue à ce que ce visage familier ne devienne une cible à abattre à tout prix. Je n'avais pas discuté avec Ivy, quand Victor était retourné les voir. Mais Raphaël m'avait emmené dans une salle à part, pour soigner mes mains qui me firent incroyablement souffrir au moment même où la glace disparue et qu'elles retombèrent mollement. Il avait eu un froncement de sourcil anxieux, avant de se mettre au travail, qui dura une éternité. Ce fut au moins suffisant pour lui raconter tout ce que nous avions vécu. Il ne s'était pas le moins du monde attendu à ce que Jack soit de paire avec les estres, et cette nouvelle sembla profondément l'attrister, autant que sa mort. Alors je me gardai bien de dévoiler certains détails, notamment que c'était moi qui avais tenu l'arme en cet instant, et qui n'avais pas hésité à tirer. Il accueillerait très certainement assez mal cette nouvelle, et il ne manquerait plus qu'il abandonne le traitement de ma main pour cette raison.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbDe toute évidence, personne n'avait eu l'air au courant de ce que tramait leur ami dans l'ombre. Et bien heureusement, sinon je n'aurais pas donné cher de leur peau.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbWilliam passa à côté du canapé, ouvrit la porte de la salle de bain, et la referma derrière lui. Je débarassai mon assiette, puis partis m'asseoir dans le canapé, pour prendre le livre que j'y avais laissé. Orion me rejoint bien vite, et s'allongea, la tête sur l'accoudoir, les yeux rivés sur la porte de la salle de bain.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Il te manque à toi aussi, hein ?", lui demandai-je, comme s'il allait pouvoir me répondre.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJ'essayai de me reconcentrer sur mon livre, c'était un livre traduit du français, nommé Belle du Seigneur, qui narrait l'histoire de deux amoureux qui refusaient de laisser partir la passion, et faisaient tout pour l'entretenir. Mais ce livre était long, et les images se superposaient indéniablement. Je repensais à l'interrogatoire où il m'avait supplié de le croire, à mon désespoir en voyant qu'il ne m'écoutait pas quand il me tenait, à ma terreur quand il avait pointé son arme sur son menton, et à ce silence. Ma respiration s'était faite plus profonde, pour contrôler mon coeur douloureux, mais rien à faire. Je me frottai le visage pour chasser les larmes qui en coulaient et reniflai. Par désespoir de cause, je fermai le livre et le posai à côté de moi, avant de poser mon coude sur l'accoudoir et de laisser mon visage dans ma main. Maintenant qu'elles étaient lancées, les larmes ne voulaient plus s'arrêter de couler. La pression s'écoulait et venait se perdre dans les coussins du canapé. Mais j'entendis en cet instant le déclic du verrou de la salle de bain, et William en ressortit. Je relevai la tête surprise, et lui, resta là, sans bouger, la main sur la poignet, dans l'entrebaillure de la porte. Je finis par lui sourire tristement.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "C'est rien, c'est juste de la fatigue ne t'en fais pas," je rassurai-je par réflexe, alors qu'il ne devait pas en avoir grand chose à faire.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe reniflai discrètement pour me calmer. Et l'envie de parler, depuis ces trois jours, s'écoula comme les larmes : intarissablement.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "J'ai juste eu peur, surtout quand tu as essayé de te tuer. Je t'en ai empêché mais j'ai l'impression de t'avoir laissé là-bas. Je ne sais même pas si c'est que tu refuses de me parler parce que tu m'en veux, si c'est ça je suis désolée de ne pas t'avoir écouté, mais j'avais trop peur que ce ne soit pas toi, et que-que... Que tu sois en danger. Peut-être que tu refuses de me parler parce que tu ne peux pas ? Je ne sais pas, je ne sais rien de ce qui se passe dans ta tête depuis que j'ai tué Jack." Je passai mon pouce sous mes narines, pour ne pas paraître trop minable. "Je suis vraiment désolée, j'aurais aimé pouvoir faire mieux que ça, mais je ne pouvais pas savoir, je ne pouvais pas tout comprendre comme j'ai tout compris en voyant Jack. Je sais que ça a dû être horrible à vivre, mais maintenant je suis là, si tu as besoin." (j'hésitai un quart de seconde) "Ne me donne pas le sentiment de t'avoir perdu là-bas, s'il te plait. "

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe ne parvins plus à soutenir son regard, alors je me mis simplement à regarder la table en face de moi, avant de reprendre mon livre, après m'être essuyé le visage une nouvelle fois de la main.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyVen 22 Nov - 15:25

          Verbaliser les choses les rendaient beaucoup trop réelles. Beaucoup plus dérangeantes. Les paroles d'Anaïs forcèrent William à se confronter à ses émotions qu'il avait laissées loin derrière lui, dans ce hangar où, pour lui, tout s'était arrêté. Il lâcha la poignée de la porte qu'il avait serré tellement fort que ses jointures étaient devenues blanches. Quelque chose montait en lui, il le sentait. Il faillit repartir dans la salle de bains. Il alla mécaniquement s'asseoir à côté d'Anaïs. Et tout déferla en lui. Non seulement les images et les souvenirs, mais aussi le sentiment intime qu'il était l'auteur des faits. La voix de Jack qui lui indiquait quoi faire, les choix de cacher tout à son entourage direct, c'est-à-dire Anaïs, le sentiment horrible de perdre pied et de ne plus se reconnaître dans le miroir, tout cela lui était arrivé, à lui et non à cet autre qu'il avait placé entre lui et la réalité trop dure à accepter. Il se mit à trembler, et les premiers mots sortirent sans qu'il ne puisse l'empêcher.

           "J'ai essayé de te dire mais je ne pouvais pas. Ça ça a commencé doucement, et puis il avait demandé à avoir un premier compte-rendu, donc je... Je suis allé lui donner. C'est là que j'ai disparu pendant plusieurs jours, il m'a dit... Il m'a dit que je devais revenir même si j'étais déjà malade."

          Les souvenirs affluaient avec une clarté chirurgicale, c'en était effrayant de réalisme. Il se souvint de l'odeur de renfermé de la pièce où il avait fait son rapport, de la gêne occasionnée par la fièvre qui s'annonçait à cause d'une téléportation trop lointaine. Il s'arrêta, déglutit. Des larmes commençaient à couler malgré lui en se rappelant la douleur intolérable qu'il avait ressentie. Il continua, la voix cassée par l'émotion.

           "J'ai cru que j'allais mourir, Anaïs. Je n'avais jamais ressenti ça. Mon don m'a déchiré. La suite, on me l'a expliquée à mon réveil. Heureusement que l'Institut était là. Et... Et quand... Quand on s'est brouillé, tout est parti en cacahuètes, j'avais des migraines, je ne me souvenais de rien et mon autre moi te surveillait, si tu avais été trop curieuse je ne sais pas ce qu'il aurait fait. J'ai essayé de te prévenir quand je m'en rendais compte, mais rien n'a marché, et j'oubliais l'instant d'après. Et il, enfin moi je me suis fait prendre, personne ne me croyait, et j'ai... J'ai tiré sur Victor, et j'ai failli te... Te..."

          Son discours devenait décousu, mais il fallait que les mots sortent. Qu'ils se réapproprient ces événements durant lesquels il avait été à la fois victime et bourreau. Il cacha sa tête dans ses mains, marqua une pause durant laquelle il essaya de calmer ses sanglots sans grand succès, et reprit finalement péniblement.

          "Il... Il me parlait dans ma tête, et j'arrivais à peine à résister. Plus je le faisais plus j'avais mal à la tête, plus je sentais que j'allais lui obéir... C'était intenable. Je... Quand je me suis réveillé, tout m'est revenu d'un coup mais j'ai pas réussi à gérer je crois."

         Une nouvelle pause. Il avait l'impression de se réveiller d'un long sommeil. Ses pleurs, eux, ne voulaient pas se tarir, il n'avait pas l'habitude et se sentait complètement vulnérable.

          "Je suis désolé," fit-il entre deux hoquets.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyVen 22 Nov - 20:26

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbA ma plus grande des surprises, Willia lâcha la poignet et me rejoint sur le canapé. Je l'avais fixé tout le long du trajet, quand lui fuyait mon regard. Mais je vis bien qu'ils brillaient, ses yeux, plus que d'habitude. Je séchais mes larmes du revers de la main pour débarrasser mes joues de leur humidité, sans trop savoir quoi faire de plus. Il y eut une minute de flottement, durant laquelle j'hésitai à le toucher, à engendre le balbutiement -du début - d'une amorce - de quelque chose, mais il me coupa net. William s'était mis à parler.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbIl ne s'était pas simplement mis à parler en réalité, il me livrait tout sur un plateau d'argent, tout ce que j'avais attendu ces trois derniers, il me l'avouait enfin, il me le partageait enfin. William s'ouvrait enfin à moi. Mais cela à un prix qui lui coûtait. Les larmes perlèrent aux coins de ses yeux, et bientôt, elles dévalèrent ses joues. Sa voix se fit rauque d'émotion, entrecoupée par la douleur, par la culpabilité, par l'effroi. Il était hanté par ses propres mots, ses sentiments qu'il avait si longtemps refoulé. Je m'en voulus presque de l'y avoir poussé. Mais quelque chose en moi me disait que c'était la meilleure des choses à faire. Il devait parler, s'exprimer, s'adapter à ce qu'il avait vécu. William avait su faire le deuil de ses frères d'armes, il passerait au travers de tout le reste. Et puis, il parlait rarement autant, s'il le faisait, c'était qu'il en ressentait le besoin. Oui, il faisait ce qui était le meilleur pour lui.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbMes larmes étaient quasiment sèches quand il clôtura ses explications par de sincères excuses, et que ses sanglots redoublèrent, bien qu'il tenta sans conteste de les étouffer. William se noyait dans un désespoir que je n'avais jamais vu chez lui. Et j'étais impuissante, de nouveau. La première fois c'était parce qu'il ne m'écoutait pas, qu'il n'était pas lui, la seconde car quoi que je fasse, rien n'aurait pu l'aider, mais maintenant, je pouvais l'aider. Je pouvais le calmer. Je me levai, sans rien dire, et pris sa main dans la mienne.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Viens avec moi."

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbIl leva ses yeux larmoyants vers moi, je lui souris, puis il se leva, et je nous guidai vers le dehors. J'ouvris la baie vitrée, et nous sortîmes. Une douce brise nous accueillit, et je continuai de le tirer. Nous descendîmes de la terrasse, et prîmes le chemin qui menait non pas au lac, mais au petit sentier dans la forêt. Une fois à la lisière, je lâchai sa main, me mordis la lèvre en regardant autour de nous, puis en le regardant lui. Je n'osais pas avancer mes mains vers son visage pour le débarrasser de ses larmes.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Respire profondément. Il n'est plus là. Rien de grave n'est arrivé, et rien de grave n'arrivera. Tu n'es pas tout seul."
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptyVen 22 Nov - 23:29

          Anaïs eut une idée surprenante, ou qui, en tout cas, ne serait jamais venue à l'esprit de William. Elle lui prit la main et l'emmena dehors. L'air frais lui fit du bien, même s'il avait du mal à reprendre sa respiration et qu'il ne voyait plus rien par moment. La forêt, calme mais éveillée, frissonnait de ces milliers de petits bruits qui faisaient sa nature. Contrairement à ce qu'il pensait, c'est vers elle et non vers le lac où Anaïs avait plus l'habitude d'aller qu'elle se dirigea. Comme si elle savait, sans qu'il n'ait à la dire, qu'il se sentirait mieux à l'extérieur. Après tout, les bois avaient longtemps été son refuge après la première tragédie, témoins silencieux de sa colère et de sa douleur, mais aussi de ces joies solitaires. A présent qu'il y réfléchissait, il se demandait comment il avait pu survivre seul si longtemps. Etait-il, à ce moment-là, si peu conscient des autres ? Cette question demeurerait sans réponse. Lorsqu'ils furent arrivés devant le sentier que William connaissait par cœur pour l'avoir emprunté quotidiennement ces dernières années, Anaïs eut un instant d'hésitation puis s'adressa à lui. Il s'efforça de suivre ses conseils, ses pleurs se calmant enfin peu à peu. Il ne savait pas vraiment si rien de grave n'était arrivé, Victor s'en était sorti, mais pas Jack, c'était sans doute ça dont elle parlait. Quand au rien de grave n'arrivera, il ne savait pas et ne voulait pas savoir. Mais c'était vrai, il n'était pas seul.
          "Je... Oui."
          William renifla, il aurait dû prendre un mouchoir en partant. Il s'engagea sur le sentier pour contrer sa gêne persistante et la culpabilité qui lui laissait un arrière-goût amer.
           "En fait... Qu'est-ce qui s'est passé... Dans le hangar ?" demanda-t-il entre deux hoquets qui le secouaient encore.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptySam 23 Nov - 10:38

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbWilliam emprunta tout naturellement le sentier, qui s'enfonçait dans la forêt. J'avais l'impression qu'il paraissait moins pâle, moins fantomatique que lorsque nous étions dans le chalet. Mais ce n'était qu'une impression car au fond, je me doutais que ce n'était que les rayons du soleil qui devaient lui donner un air plus vivant, plus réel.
Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbQuand il me posa sa question, je me détournai presque fiévreusement vers la forêt, observant les arbres et les lueurs du soleil qui filtraient au travers des branches. Il ne se souvenait donc pas de ce qui s'était passé ? Certainement parce que je l'avais envoyé au tapis un peu brusquement, après avoir récupéré l'arme. Mais se souvenait-il de ce qui s'était passé avant ? A partir de quand sa mémoire lui faisait-elle défaut ? Je pris une grande inspiration. Je n'avais pas envie de poser des mots sur ce qu'il s'était passé, et encore moins sur un élément particulier, que je ne pouvais que prendre avec des pincettes. Je fis attention à tous mes mots, prenant un grand soin à les détacher un à un, et à les mesurer. Je ne voulais pas tout trop lui décrire, déjà parce que c'était moche, qu'il était encore chamboulé, et qu'il me fallait, à moi aussi, encore un petit temps pour digérer tout ce qui était arrivé.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Tu as eu un éclair de lucidité, qui m'a sauvé. Et ensuite tu as... porté l'arme sur toi. Mais j'ai récupéré l'arme à temps." (je me tus quelques secondes, portant mon regard au ciel.) "Puis j'ai tué Jack," résumai-je, préférant rester assez vague pour ne pas avoir à entrer dans les détails.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbJe pris une grande respiration puis lui souris. L'air de la forêt pénétra mes poumons et eut le mérite de m'apaiser un peu. Orion nous rejoint en aboyant et se mit à gambader à côté de moi, un bâton dans la gueule. Je lui pris, puis le lançai le plus loin possible. Il déguerpit de nouveau dans un buisson à la recherche dudit bâton. Avant qu'il ne puisse répondre, je décidai de changer de sujet, par initiative personnelle, qu'il n'apprécierait peut-être pas forcément. Il pouvait encore avoir des questions, certainement même. Mais... Tant pis. Je tendis mes mains vers lui.

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bb- "Regarde ce que je peux faire maintenant."

Voler une banque - Page 8 Alin-a-4b4f0bbUne lueur bleue naquit du creux de mes paumes, avant de se déployer sur tout le reste de mes avant-bras, transformant entièrement ma peau en glace.
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MessageSujet: Re: Voler une banque   Voler une banque - Page 8 EmptySam 23 Nov - 22:54

          Un éclair de lucidité ? Un combat à mort dans sa propre tête, oui. Mais de l'extérieur, on pouvait le voir comme ça. Il se rappelait surtout de la douleur, et il avait certainement eu l'idée lumineuse de vouloir la faire cesser en retournant le pistolet contre lui. Après tout, c'était logique, ça aurait effectivement permis de sauver des vies et de faire taire la douleur, avec l'inconvénient majeur de ne plus avoir de vie du tout après. Ce qui voulait dire qu'il ne voyait vraiment plus aucune solution à part attenter à sa vie, et qu'il était donc au fond du trou à ce moment-là. William frissonna d'horreur malgré lui. Heureusement qu'Anaïs avait réussi à l'en empêcher, sinon il ne serait plus là. Il lui jeta un regard surpris, elle en avait de ces mots "porté l'arme sur soit"... Peut-être ne voulait-elle pas le choquer, après tout il avait déjà beaucoup à assimiler. Et c'était elle qui avait tué celui qui avait manigancer tout ça. Etait-il vraiment la tête pensante d'une telle entreprise ? Que quelqu'un puisse être aussi tordu (ou malin, selon le point de vue) pour élaborer une machinerie pareille faisait vraiment froid dans le dos. Et s'il n'avait pas été seul ? Si d'autres complotaient encore dans l'ombre ?.. William ne se souvenait pas d'avoir donner les informations qu'il avait récolté, mais si Jack avait réussi son coup... Avec de telles pensées, son moral menaçait sérieusement de tomber plus bas que terre, et sa nervosité de grimper en flèches.
          Anaïs intervint une nouvelle fois en lui montrant sa peau. William ouvrit de grands yeux en la voyant se couvrir d'une couche de glace scintillante. Il en resta sans voix.

          "Waouh. C'est solide ? Tes mains ne sont pas vraiment entièrement en glace, y'a juste une couche par-dessus ?"
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