Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas...

03/01/2015

Ses sens n'étaient plus opérationnels. Déjà, il avait chaud, ça on l'avait compris. Une véritable fournaise, c'était assez logique. Mais après, il entendait des choses qui n'avaient pas lieu d'être, qui étaient le fruit de son imagination. Des voix étouffées qu'il ne parvenait pas à comprendre, des grattements, des chants d'oiseaux, ce genre de choses qui n'avaient pas lieu d'être ici. Quant à la vision, il passait de flashs confus en flashs confus, des images qui n'avaient aucun rapport entre elles. Ce qui était le plus dur à supporter, c'était qu'à chaque fois qu'il tentait d'analyser un bruit ou de comprendre ce qu'il imaginait, l'objet de sa curiosité lui glissait entre les doigts et il oubliait ce que c'était. C'était une ronde infernale dont il ne sortirait pas avant un bon moment. Il alternait les périodes de veille et de sommeil, si bien qu'il ne vit pas qu'Anaïs était réveillé. Il sentit à peine le froid contre sa peau.

Par contre, lorsqu'elle le déplaça, ça il le sentit passer.

Douloureusement. La souffrance le fit émerger. Un peu.

"Aïe," dit-il en grimaçant.

Euphémisme par rapport à ce qu'il avait senti. Mieux ne valait pas toucher son épaule, où l'infection grandissait.

"Évite... De toucher là."

Quand à trouver où était le "là", c'était un peu difficile pour Anaïs, m'enfin elle n'avait qu'à regarder, il n'avait pas la force de lui montrer. William ouvrit les yeux, puis les referma. Il lui semblait que la pièce était ampli d'une clarté insoutenable, ce qui ne devait pas être le cas puisque les fenêtres étaient condamnées ou les volets fermés. Il les rouvrit doucement pour s'y habituer et grommela.

"Tu as mangé ?"

Oui bon bah il n'avait rien trouvé de mieux à dire. Et puis fallait bien qu'elle se nourrisse, non ?

02/01/2015

Là ? Là où ? Je regardais William de haut en bas avant de voir une sorte de petite tache sur sa chemise. Horrifiée, je lui enlevais sans lui demander l'autorisation. Sur son épaule se trouvait le bandage, imbibé de sang. Perdue, je le dévisageais. Je ne pouvais pas laisser le pansement sale sur la blessure, elle s'infecterait encore plus ! De nouveau sans lui demander si je pouvais ou pas, je l'enlevais. La panique faisait de plus en plus tremblée mes mains. Je cherchais un torchon dans la cuisine. J'en trouvais un propre, alors que je pensais ça impossible. Nous étions quand même dans un trou paumé dans le foret. Tout était poussiéreux, sale, décrépi. Mais les placards avaient sauvé ce pauvre torchon de la poussière. Je prenais de grande bouffées d'airs. Je mis rapidement de l'eau dessus et retournais m'agenouiller près du jeune homme. La blessure n'etait pas belle à voir, je ne saurais même pas remettre un bandage si je le devais. D'ailleurs je ne savais pas où en trouver. Je tapotais contre son épaule et essayais de ne pas lui faire mal. Mais c'etait bien compliqué. J'etais plus douée pour faire de la glace que pour soigner les gens.
Je n'avais pas répondu à sa question, déjà il perdait des forces d'une manière inutile. De plus si j'avais faim j'aurais cherché un truc. Or en ce moment je ne m'en préoccupais pas, ni pensais pas et me concentrais sur son état. Il n'y avait pas de l'alcool pour bien désinfecter ? C'etait certe douloureux au début mais, les résultats étaient là. Malheureusement je ne savais pas si il y en avait, et où ?

Tu ne pouvais pas me le dire ? Tu risques pas de guérir avec un truc pareil.

Répliquais-je sur le ton de la reproche. Je n'avais pas tord, même raison.

03/01/2015

William serra les dents. Elle était pleine de bonne volonté mais ne savait pas s'y prendre. D'ailleurs, les points qu'il avait du coudre l'autre jour devait avoir cédé car ce bras était celui qui avait été attaché au lit. Il était fatigué, fatigué, fatigué... Tout ce qu'il voulait c'était vraiment dormir, mais il ne pourrait pas le faire avant un moment, et avant qu'Anaïs ne le laisse tranquille. Le jeune homme rassembla ses forces et, alors qu'elle lui disait je ne sais quoi, il se leva. Oula. ça tourne. Ne t'étales pas, ne t'étales pas, se suppliait-il lui-même alors qu'il s'asseyait sur le lit. Un instant pour souffler, et il tira de sa main libre sur la chemise qui céda avec un craquement. Il mit le bout de tissus dans sa bouche en guise de bâillon et inspecta les choses. Beurk. La plaie était mauve, suintante, ce n'était pas bon signe. Elle lui faisait très mal. Il fallait couper la plaie nettement. Sinon il était mal.

Avant qu'Anaïs ne puisse l'en empêcher, il avait son dernier couteau en main. Ce qu'il allait faire demandait du courage. Il craignait de se louper à cause de la fièvre, mais savait que ce moment de lucidité ne durerait pas. Aller William. Réfléchis pas, comme tu sais si bien le faire.

Le jeune homme posa le plat de la lame tout prêt de la plaie. Curieusement, elle était fraiche, propre, elle lui faisait du bien.

Et il la ramena vers lui d'un coup sec.

Aïe. Il perdit connaissance. Quelques secondes seulement. Il avait du hurler, mais au moins c'était fait, et il était encore vivant donc il ne s'était pas trancher la gorge tout seul.

Tremblant de tous ses membres, William lâcha l'arme qui rebondit sur le sol, et sentit la nausée le submerger de nouveau.

02/01/2015

Il était atteint. La fièvre le faisait délirer. Et si il m'attaquait avec son couteau et cette fois réussissait son coup ? Apeurée je me reculais rapidement. Il était désormais sur le lit, son arme en main. Son geste ne m'etait même pas venu à l'esprit. Je ne le comprenais pas. Je m'approchais à vitesse grand V pour essayer d'arreter son acte. Mais trop tard. Une trace rouge passait sur la plaie déjà grande. Il criait, mais le son fut atténué par le tissu qu'il avait en bouche, et sombra sans que je ne puisse être que témointe de la scène. Dans sa chute, le couteau tomba au sol. Je le prenais, si j'avais pu le casser je l'aurais fait. Je me contentais de le mettre à l'opposé de William. Mes mains tremblaient, la nuit que je venais de passer, accompagnée de cette journée, mes nerfs ne tiendront pas le coups. Je voulais sortir, je plus le voir dans cet état. Je voulais le voir guérit, au summum de sa force et non à moitié mort, avec deux belles plaies sur la poitrine. Cependant je ne pouvais pas le laisser ici, dans cet état. Mais en même temps je ne pouvais rien faire, à part m'inquiéter, voir la fièvre rester forte et le voir souffrir. Je restais debout, à le regarder trembler -de chaud ou de froid ?-, un liquide s'échappait de la plaie. Et ce n'etait pas du sang, malheureusement. Rien qu'a voir ça, une forte envie de rendre me prit à la gorge. Je prenais le torchon que j'avais lâché. Le liquide partait doucement, je l'essuyais, fermant les yeux à moitié. C'etait juste... Horrible. Lorsque j'estimais avoir fait ce que je pouvais je lâchais le chiffon ,désormais sale, et m'ecartais. Je me mis dans un des coins de la petite maison. Les jambes retroussées sous mes bras, je regardais le vide sans arrêter de ressasser la journée depuis hier. Une suite de choses horribles, arrêtée par quelque chose d'époustouflant et nous retombions dans l'obscurité. J'allais, crier, pleurer, ma lâcher. Exprimer ma douleur à le voir comme ça, la peur ressentit. Mais je devais résister. Il combattait la fièvre, je devais combattre mes sentiments. Je devais tenir. Je devais me retenir. En même temps, c'etait tellement difficile.

-J'en peux plus.

Murmurais-je pour moi même, d'une voix chevrotante, les larmes allaient coulés, encore une fois. J'avais trop peur, et cette fois j'etais seule. William n'etait plus là pour me réconforter. Je devais me convaincre que tout allait bien et que le jeune homme serait bientôt debout. Mais lorsque je levais les yeux, je voyais un William épuisé, tremblant. Et je ne pouvais rien faire à part attendre...

03/01/2015

Peu à peu, William reprenait ses esprits. Le sang battait à ses tempes. La fièvre encore était supportable - quoique, par moment... - mais être blessé, surtout d'une façon aussi stupide, et devoir perdre encore de l'énergie pour ça le mettait en colère. Il alimentait cette colère pour être libre d'agir. Parce qu'il fallait qu'il agisse, il ne pouvait pas rester comme ça maintenant que la moitié était faite. Il déserra les dents et respira de nouveau - un peu - en enlevant le bâillon. Aller, concentres-toi. Un dernier effort. Combien de fois il s'était dit ça ! Il n'y avait que des efforts, de toute façon ! Il commençait à en avoir sérieusement ras le bol de cette histoire. Tout était plus compliqué !

Et il avait chaud. Affreusement chaud.

William chercha des yeux le couteau. Anaïs l'avait jeté à l'autre bout de la pièce. Il ne se sentait pas capable d'aller jusque là. Par contre, il restait son sac, bien plus proche, près de la porte. Il n'avait pas encore le courage d'y aller, mais ça urgeait : son épaule pissait le sang.

William se leva, l'esprit brumeux.

Il se rattrapa de justesse au mur. A l'autre bout de la pièce, il y avait Anaïs. Recroquevillée par terre. A la voir ainsi, il ressentit une tristesse infinie - si bien qu'il faillit lâcher le mur et s'écraser par terre comme une vieille serpillière. Merci, William. Après tout, c'était de sa faute, tout ça. Elle avait accepté de venir sans savoir ce qui allait se passer. Il aurait du la convaincre de partir. Il n'y aurait eu que lui pour endurer ça, et il était assez solide pour le faire. Le courage d'Anaïs, lui, en avait pris un sérieux coup. Elle allait craquer, elle n'avait pas besoin de voir ce qu'il allait faire. Surtout que dans peu de temps, il retournerait à ses cauchemars brulants.

William s'assit sagement par terre et pu lâcher le mur, pour prendre un de ses couteaux jetés pelle-mêle dedans, et puis ce dont il avait besoin autrement. Il se sentait bien plus à l'aise assis que debout où il risquait de se casser la figure à tout moment. Il sortit un briquet d'une poche de son pantalon, et se mit à chauffer la lame. C'était idiot, puisqu'il se sentait aussi chaud que la flamme créé par le gaz. Il la regarda danser quelques instants, fronçant les sourcils pour ne pas faire tomber l'ensemble de ses mains moites, et contempla Anaïs.

"Sors."

Elle leva les yeux. Soit elle ne l'avait pas bien entendu, soit elle ne savait pas s'il était sérieux, soit... Bah, peu importait. Il était trop fatigué pour réfléchir, et faire ce qu'il était en train de faire - c'est-à-dire, ne pas lâcher le briquet qui risquait de faire cramer la baraque s'il le faisait tomber - monopolisait trop son attention pour ça.

"Sors. Va te promener, te défouler, je sais pas moi. Y'a une rivière pas loin, si tu veux te laver. Je bouge pas d'ici."

William était on ne peut plus sérieux. Si elle ne sortait pas, il la ferait sortir lui-même, à coups de pieds aux fesses s'il le fallait. Au moins, après, il saura qu'il était mal pour une bonne raison.

Fallait qu'il garde un œil sur le briquet, parce que sinon, avec la chaleur qu'il dégageait, il pouvait ne pas remarquer tout de suite s'il se brulait.

02/01/2015

Je mis un petit moment à remarquer que William était debout, et s'approchait de son sac. Je ne savais pas ce qu'il voulait faire, et sans mentir, je m'en fichais. Je le regardais avec de grands yeux. Il se fichait de moi ? J'avais fait le plus gros. Le mauvais moment de la nuit. Mais lui, il ne s'en souvenait plus. Mais je sentais encore lorsque l'air me manquait, lorsque j'avais vraiment crus que j'allais mourir. Lorsque... enfin bref ce n'etait pas le problème.
Son regard, je ne pouvais pas le contrer. Il voulait que je sorte. Je ne savais pas ce qu'il allait faire. Pour le voir souffrir une nouvelle fois, je préférais sortir. Je le fis en lançant un dernier regard à William et de fermer la porte.
Les cernes cerclaient mes yeux et ne je sus retenir un rapide bâillement.
Je ne savais pas où aller, étant donné que je ne savais pas où nous étions. Je voulais prendre l'air, m'éloigner, si je devais l'entendre crier autant ne même pas y penser. Il avait parlé d'une rivière. Je m'éloignais au hasard en essayant de trouver un clapotis, qui me prouverait la présence d'eau. Au bout de plusieurs minutes à marcher, j'y arrivais. C'est le moment où je craquais de nouveau, je tombais à genoux laissant les larmes couler lentement. Mes mains sur mes yeux je me laissais aller. De toute façon, se retenir ne servirait à rien. Pleurer n'etait pas signe de faiblesse, plutôt de courage. Même si de doute façon je n'aurais pas sut retenir les gouttes.

Après de longues minutes dans cette position, je m'asseyais au bord de la rivière. Je prenais de l'eau dans mes mains pour me le mettre sur le visage, avant de m'appuyer contre le tronc d'un arbre, non loin de la source. Je respirais à plein poumons et regardais les oiseaux qui volaient ou les herbes qui dansaient sous la fine brise. Je tentais de ne plus penser à rien, à par la nature qui m'entourait. Et ce ne fut pas si simple.

03/01/2015

Anaïs claqua la porte derrière elle.

Malgré lui, William se détendit si soudainement qu'il faillit en lâcher ce qu'il avait dans les mains - euh, il ne tenait pas à finir en marshmallow grillé, mauvaise idée. Pour ne pas commettre de bévue, il referma carrément le briquet avec un coup sec, et posa la tête contre le mur. Ils étaient dans la même pièce depuis maintenant plus de douze heures. La promiscuité apportait forcément des problèmes, mais là... Il avait l'impression que lorsqu'ils étaient là tous les deux, la tension était plus forte, comme si l'épée de Damoclès étaient suspendus au-dessus de leurs têtes.

Pas le temps de souffler. Il avait de plus en plus chaud, ça augmentait à une vitesse inquiétante. Il devait faire vite.

William se traina jusqu'au lit. Remit le bâillon dans sa bouche. Raffermit sa prise sur la lame brulante.

Et fit ce qu'il avait à faire.

Quand il reprit conscience, il était allongé en travers du lit, la tête presque dans le vide. Il avait du tomber sur le coté.

William ferma les yeux. Il ne sentait plus son bras. Il prit une grande inspiration avant de regarder en direction de son épaule découverte. Sa chemise était inutilisable, déchiré sur tout le coté droit, laissant apparaitre des muscles tendus à craquer par l'effort constant qu'il fournissait. Et des cicatrices, aussi. Mais ce qui l'intéressait était plus haut. La plaie ne saignait plus. C'était fait, propre et net. C'était fait. Un tel soulagement l'envahit qu'il eut envie de chanter. Il allait se laisser aller dans un sommeil agité quand il se rappela que dernièrement, il tenait un couteau chauffé à blanc. S'il était encore sur le lit, il allait tout faire bruler.

Alerté, William se redressa d'un bond, si vite que les vertiges le firent gémir.

Non, c'était bon, le couteau était par terre, là. Aucun risque de feu accidentel.

Le jeune homme se laissa tomber sur les couvertures. La fièvre était revenue au galop, il tremblait. Cette fois, il avait froid. Mais il n'avait pas la force de défaire des couvertures, ou d'enlever sa chemise à moitié déchirée et trempée de sang. En désespoir de cause, pour se réchauffer et au cas où Anaïs voulait piquer un somme, il se blottit contre le mur sur le lit et ferma les yeux.

02/01/2015

Il devait être environ midi. Je m'etais endormis contre l'arbre sans m'en rendre compte. Au mois, cette fois, le sommeil avait été réparateur. S'endormir avec le chant des oiseaux et le frémissement des feuilles n'etait pas désagréable. Lorsque je rouvrais les yeux, je me demandais où j'etais ? Je me souvenais de la maison, de William qui m'ordonnait de sortir puis. Ah oui. C'est bon. Je savais où j'etais. Je me relevais, les jambes ankylosées. Les cheveux en bataillent et les yeux encore rouges je regardais les environs. Je venais de derrière moi, je m'en souvenais. Je me relevais rapidement et repris le chemin du retour. Avec, sans mentir, aucune envie de rentrer dans cette maisonnette.

Elle était en face de moi, tout était calme, pas un bruit ne venait troubler le silence. Je prenais une grand inspiration en entrais.
William était dans le lit, encore tremblant, sa chemise à moitié déchirée et pleine de sang. Je me mordais une lèvre avec inquiétude. Cependant une sorte de grognement s'éleva. Honteuse je posais ma main sur mon ventre. J'avais faim. William Se moquerait de moi si il était conscient. Je regardais le petit plan de travail puis la malle qui était contre le mur. Je l'ouvrais en essayant de ne pas laisser de grincement. Une fois que ce fut fait, je regardais l'intérieur. Des fruits séchés, c'était pas ce que je préférais mais c'était déjà ça. Je ne me posais pas réellement pour les manger. Je ne les dégustais pas, j'avalais. Je ne cherchais pas à comprendre au moins ça comblerait mon estomac pendant un bon moment. Une fois que l'étape "mangée" fut accomplie, je m'approchais de William. Des cicatrices s'étendaient sur son torse. Elles n'étaient pas ressentes -bien heureusement- sauf une. Qui n'était pas une cicatrice. C'était une vrai belle blessure. Elle s'était refermée. En voyant le couteau au sol, la marque et le briquet non loin, je grimaçais. Moi même je n'aurais jamais sut. Je me frottais le visage, avant de m'allonger sur le lit. Je ne voulais pas le réveiller. C'était pour ça que je restais sur le bord du matelas. C'était très différent du tapis de mousse. Et plus agréable. Sans fermer les yeux je fixais le vide, en attendant que William ait un semblant de réaction.

03/01/2015

William avait froid, son corps envoyait des signaux d'alarmes. Il savait que c'était à cause de la fièvre, n'empêche qu'il avait l'impression d'être plongé dans un bain d'eau froide, et que c'était ça qui le maintenait dans un état comateux de semi-conscience. Il n'était pas éveillé, mais pas endormi non plus à cause de ça. Et lui, tout ce qu'il voulait, c'était partir de ce lieu et de ce corps simplement quelques heures. Ce n'était pas plus compliqué que ça. Pas trop demandé non plus. Après ce qu'il venait de faire, il avait bien le droit de souffler un peu, non ? Et puis, ces courtes périodes de sommeil lui offrait ce répit qui reprenait dès qu'il se réveillait, en sursaut ou non. Alors oui, il rêvait de dormir en ce moment, peut-être depuis des heures, il n'avait plus trop la notion du temps.

Quelque chose venait de changer. Il y avait une source de chaleur, là, tout près. William bougea légèrement, empêtré dans son demi-sommeil. Il avait besoin de cette source de chaleur, il en avait un besoin immédiat, elle était ce qui lui manquait pour enfin être délivré de ses souffrances.

William l'attira vers lui jusqu'à ce qu'elle le touche, le plus près possible. Elle apaisait ses tremblements, lui donnait ce dont il avait besoin. Il en soupira de soulagement et de reconnaissance. Le bras passé autour d'elle, il sombra dans un sommeil agité.

02/01/2015

Je ne m'attendais pas à ce qu'il me prenne d'une tel manière. Au debut je ne bougeais pas, surprise. Puis peu à peu, je décidais de prendre une position plus confortable. Je me retournais alors de façon à mettre mon souffle chaud sur lui. C'était ce qu'il voulait non ? De la chaleur ? Ma tete dans son cou, je ne cherchais plus à savoir si il etait brûlant. J'étais bien là, dans les bras de William, sans bouger. Je posais un de mes mains sur la sienne qui me tenait. Je voulais tellement que le temps s'arrête et nous laisse à jamais comme ça. Enfin avec le jeune homme guérit bien évidement. Je fermais les yeux et me lovais un peu plus contre lui.
William avait un sommeil tres agité, je le sentais bouger. Je tentais de lui procurer ce qu'il cherchait. Autant le refroidir si il avait chaud, je savais. Autant, le réchauffer c'était plus compliqués. Je soupirais à mon tour en fermant les yeux. Je ne voulais plus bouger. Rester tel qu'elle, comme une statue. Cette fois je m'endormais à mon tour mais d'un sommeil simple. Je ne pouvais rien faire d'autre et de toute façon je n'avais que ça à faire.

03/01/2015

Le lendemain, vers 4h du matin.

William émergea lentement. Il ouvrit les yeux, fixa le plafond, l'esprit encore brumeux d'un rêve qu'il avait oublié. Il était toujours dans la cabane, les poutres en bois le lui confirmaient. Il y avait quelque chose qui avait changé... Le jeune homme referma les paupières, cherchant ce que c'était. Il y avait quelque chose de lourd contre lui, il était bien... Et fatigué, aussi, il pouvait continuer à dormir d'un sommeil de plombs, il était en sécurité et au chaud tout contre Anaïs...

William tiqua. Hein ? Comment ça, tout contre Anaïs ?

Comme toujours dans ces cas-là, il se dématérialisa. Il se raccrocha de justesse au mur car le sol tanguait. Il était encore faible, il n'avait pas manger depuis une éternité. Mais plus de maux de ventre, plus de chaleur suffocante ou de refroidissement à en trembler pendant des heures. Envolée, la fièvre ! Il avait enfin l'esprit clair ! Il n'avait qu'un mot à dire, ou plutôt deux : BON DÉBARRAS ! Le jeune homme avait envie de danser et de chanter, là, tout de suite, mais il ne voulait pas réveiller Anaïs qui dormait d'un sommeil d'ange. D'ailleurs, il faisait encore nuit, il serait plus raisonnable de se recoucher sagement pour reprendre des forces, mais il était tout à fait éveillé pour la première fois depuis deux jours, impossible de se rendormir dans ces conditions.

Le jeune homme attrapa son sac, fouilla dans la malle pour en sortir de quoi se remplir l'estomac et s'éclipsa sans déranger Anaïs.

Il retrouvait enfin son chez-lui. Tous ses muscles lui faisaient mal, perclus de courbatures, mais ce n'était pas ça qui allait l'arrêter. La première chose qu'il fit, c'est plonger la tête la première dans la rivière pour se laver du sang, de la sueur et de la saleté accumulés ces derniers jours. L'eau glaciale le gifla, mais c'était si bon de retrouver des sensations normales ! Et grisant, aussi. Une fois séché et changé, William mangea, assis sur un rocher, les cheveux dégoulinants, pensif. Le soleil allait se lever dans quelques heures, il avait du temps devant lui. Il en profiterait pour reprendre l'entrainement qu'il avait délaisser. C'était douloureux, mais ça faisait circuler le sang et les courbatures disparaitront plus vite.

Le soleil était levé depuis deux bonnes heures et grimpait dans le ciel quand il entendit des pas derrière lui. Il était en train de faire des pompes. A une main, parce qu'il n'était pas encore assez fou pour forcer sur son épaule blessée. En sueur à cause de l'effort, il ne releva pas les yeux, concentré sur ce qu'il faisait.

"Sa... Lut. Bien... Dormi ?"

02/01/2015

Des heures apres que le jeune homme soit partit je me réveillais. Doucement, le temps d'émerger du mon profond sommeil. Je dus cligner plusieurs fois des yeux avant d'avoir une vision nette et précise du lieu où je me trouvais. Encore la cabane. Je soufflais, je n'en pouvais plus de ce truc. Cependant je n'avais pas remarqué que William était partit. Il n'était plus dans le lit ni même dans la piece. Je me levais doucement et m'avançais vers la malle pour prendre un petit bout de pain. Je savais que à la suite je ne me sentirais pas bien. Mais j'avais besoin de manger. Les fruits secs n'avaient pas comblés mon estomac au maximum. Une fois que je déjeuner rapide fus fini, je sortais. Il était partit où ? Je le retrouvais dans une sorte de mini-clairière entrain de faire des pompes. Il était propre ! Ça changeait des deux jours où je le voyais plein de sang et dégoulinant de sueur due à la fièvre. Un petit sourire de coin esquissa mon visage. Il était à peine guérit et encore, et voilà qu'il refaisait ses entraînements. Il fallait etre timbré.
Je me retenais de soupirais puis je m'approchais de l'ancien souffrant.

La deuxième â etait bien plus reposante que la première.

Je n'allais pas l'oublier de si tôt et je voulais que William s'en souvienne. Mais je savais qu'il était comme inconscient. Un mirage dut à la fièvre.
Dans tous les cas, la nuit passées contre lui avait été juste... Trop rapide. J'aurais aimé en profiter plus. Je m'approchais doucement. C'était vrai que moi aussi je devrais me laver. Le visage, je l'avais fait hier pres de la rivière. Mais c'était tout. Oh et puis zut. Je ne cherchais pas à le draguer, de toute façon ce n'était pas avec ma tête que j'y arriverais.

Tu sais que tu m'as embrassé la nuit dernière ?

Pas la peine de tourner autour du pot pendant onze ans. J'allais droit au but. Je voulais des réponses, des réactions. Et recommencer si il le fallait. Je regardais William sans me laisser démonter.

03/01/2015

William, concentré, écoutait d'une oreille distraite ce que disait Anaïs. Il n'avait entraperçu que ses pieds mais qui pouvait donc venir se perdre dans les bois à sa recherche, sinon la jolie blonde échevelée ? Il en était à vingt-six. A trente il arrêtait, parce qu'il n'arrivait pas bien à suivre sur les deux fronts, à gérer à la fois la conversation et l’effort bienfaisant qu'il fournissait. Il ne pouvait pas tout faire à la fois. Vingt-sept. Vingt-huit. Vingt-neuf. Trente.

Cette fois, il pouvait accorder à la jeune fille toute son attention. Il s'assit en tailleur, ôta les mitaines en cuir usé qu'il utilisait pour ne pas se blesser lors de l'entrainement et engloutit la fin de son pain en un clin d'oeil. Ah bon, la nuit n'avait pas été reposante ? Il n'avait pas grand espoir de se souvenir, lui, d'ailleurs, il n'en voyait pas trop l'intérêt, vu qu'il était malade comme un chien, surement en train de délirer dans un coin poussiéreux. Il se souvenait par contre très bien de l'étape où il avait cautérisé sa plaie, qui était en bonne voie de guérison malgré les exercices qu'il infligeait à son corps.

Par contre, quand le verbe "embrassé" parvint à ses oreilles, il fut si surpris qu'il avala de travers sa dernière bouchée et toussa comme un dératé pendant plusieurs secondes avant d'enfin pouvoir parler.

"J'ai fait quoi ?" demanda-t-il, certain d'avoir mal entendu.

02/01/2015

Je le regardais. Je ne répondais pas, j'espérais que mon regard allait le convaincre. De devais ajouter quelque chose. Mais en même temps un doute s'insinua en moi et je ne dis plus rien avant un moment. Si il partait ? Que ferais-je ? Je pris une voix sèche avant de répliquer:

- Et tu as voulu me tuer.

Des que le dernier mot était sorti, je savais que je venais de faire une énorme erreur. Que je n'aurais jamais dût lui dire ça. Mais c'était fait. Je retenais à grande peine les larmes qui menaçaient de tomber une nouvelle fois. Je ne voulais pas pleurer de nouveau, je l'avais déjà assez fait ces deux derniers jours. Enfin c'était mon droit non ?
William assit devant moi, avait mis un peu temps à se remettre de la première phrase. Alors la dernière n'allait pas bien passer. Je m'assis face à lui, sans oser le défier du regard, ni même de le regarder réellement. Peut-être qu'il n'a va pas me croire. Mais j'en doutais. William devait savoir ce qui pouvait arriver, il m'avait demandé de lui attacher une main, il y avait une raison. Mais ça n'avait pas suffit. Il avait tirée comme pas possible, s'etait abimé le poignet et on le voyait bien. Il avait dû se dire qui c'etait passé quelque chose, que les marques n'étaient pas arrivées comme ça par magie.
Tête à moitié baissée, je regardais mes mains, sans savoir comment réagir.

03/01/2015

"QUOI ?"

William s'était levé d'un bond, horrifié. Il ne pouvait pas croire ce qu'il venait d'entendre, c'était pas possible, il n'avait pas fait ça. En un clin d'oeil, il était devant Anaïs et la secouait comme un prunier, désespéré.

"Tu plaisantes, dis-moi que tu plaisantes ! Que c'est pas la vérité !"

Mais il n'y avait aucune trace d'humour sur son visage encore bouffi de sommeil. Elle semblait plutôt prête à éclater en sanglots. William la lâcha, sans encore mesurer ce que ça signifiait. Il avait voulu la tuer. Encore, une tentative de suicide ratée, ça passait, mais elle. Elle n'avait rien fait bordel, elle avait du être terrorisée par lui. Et s'il s'était réveillé avec son cadavre dans les bras ?! Il ne s'en serait pas remis, il ne s'en serait jamais remis, qu'est-ce qui lui était passé par la tête ?! Comment il avait pu faire ça ?! Elle n'avait aucune raison de mentir, et... Un détail qu'il venait de voir venait de retenir son attention.

William revint droit vers elle, la saisit par une épaule plus durement qu'il ne l'aurait voulu et écarta ses cheveux pour découvrir son cou.

"C'est moi qui t'ai fait ça ?!"

02/01/2015

Je ne voulais plus être. Ne plus être ici, ne plus vivre. Ne pas être moi, être quelqu'un d'autre. Qui sait ? Je tomberais sur une vie peut-être plus... Enfin moins triste. Une vie sans don, avec des parents, dans le monde réel, une vrai famille qui nous chouchoutait. Une vie normal quoi. Je venais de fermer les yeux quelques secondes, lorsque je les rouvrais mes yeux étaient emplis de larmes qui ne tarderaient pas à glisser pour venir humidifier mes joues. William était debout, droit comme un piqué, il me secouait. J'etais réveillée ! Pas la peine de fait ça ! Lorsqu'il me lâchait j'approchais mes mains de mes yeux. Et laissais les gouttes tomber. Je ne saurais pas les retenir, pas maintenant. Je savais que je devrais lui dire. Que je devrais voir sa réaction. Je ne pouvais pas le laisser dans ce sorte de secret. Lorsqu'il me reprit l'épaule avec un geste brusque je me retins de crier. Je le regardais. Quoi j'avais quoi ? Non. Quand même pas. Je ne voyais pas mon cou, comme tout humain. Mais j'imaginais très nettement ce qui apparaissait dessus: des traces rouges de mains qui avaient serrées. Ses mains.
Je me contentais d'un hochement de tête. Je ne voulais pas répondre un "oui" c'etait au dessus de mes forces. Je voulais m'approcher, je ne me retenais pas. Je posais mes bras sur ses épaules, sans rien dire. Ma tête contre son épaule, j'avais fait attention à ce que se soit le bonne. Je ne voulais pas qu'il parte. J'avais besoin de lui, en ce moment. Je voulais sentir ses mains dans mon dos, qui me réconfortaient comme la nuit dernière. Mais je ne savais pas si il était juste à demi conscient ou pas du tout.

Ne t'en va pas, s'il te plait. Dis moi juste que tu n'etais pas conscient. Rassure moi. Dis moi que c'etait un autre toi.

Je le suppliais, mais disais la vérité. Même avec tous ce que j'avais vu cette nuit, je ne voulais pas qu'il parte. Je voulais juste oublier, et me laisser aller. Je ne voulais plus me battre contre la tristesse. Je ne voulais plus que l'on me mette à la porte. Je ne voulais plus.

03/01/2015

La vérité se lisait dans le regard d'Anaïs. Le visage de William se décomposa, et il la lâcha comme s'il risquait de la blesser, le teint blême. Comment on en était arrivé là, à un tel degré d'horreur. Il s'était réveillé, persuadé qu'il n'avait été que malade durant ces deux jours, heureux d'être enfin délivrer de son mal ! Et maintenant, maintenant... Tout s'effondrait. Durant les heures qui lui manquaient, quelque chose quelque part en lui s'en était pris à quelqu'un qui ne lui voulait aucun mal.

Et il avait beau chercher, c'était comme les autres fois.

William surmonta la surprise à une vitesse prodigieuse, mais cela ne voulait pas du tout dire qu'il acceptait ce qu'il venait d'entendre. Il saisit la première chose qui lui tomba dans les mains, à savoir une gourde et la balança contre un arbre. Sous le choc, celle-ci s'ouvrit en grand et déversa son continu quelque part de l'autre coté de la rivière. William était dans une rage folle. Furieux contre lui-même.

"Merde, merde, MERDE ! Je m'en souviens pas, je me souviens de RIEN !"

Il tremblait de rage, les muscles tendus, ses ongles lui rentraient douloureusement dans les paumes mais il n'en avait rien à faire. Il avait envie de hurler sur Anaïs qu'elle n'aurait jamais du le suivre, jamais du lui adresser la parole dès le début. Toutes ses craintes se révélaient vrai, il lui semblait que c'était le pire moment de sa vie. La colère le submergeait, il essayait de la contenir pour ne pas se défouler sur la jeune fille en contrôlant son souffle, mais elle menaçait d'exploser.

Et puis il entendit des supplications entrecoupées de larmes derrière lui.

Il se retourna, et ce qu'il vit lui fendit le cœur. Anaïs était choquée et terrifiée, c'était évident, il avait été trop égoïste pour le remarquer avant. C'était elle la victime qui avait besoin de réconfort, il s'occuperait de sa culpabilité plus tard. Il fallait qu'il la rassure, qu'il la console.

Qu'elle arrête de pleurer, parce qu'il se sentait tellement coupable qu'il avait envie de hurler.

Arrête de penser à toi, bordel. Tu en as déjà trop fait. On s'en fout de ce que tu as envie de faire, pense à elle pour une fois.

William fit demi-tour et retourna près d'elle.

"Hé, ne pleure pas, tout va bien, je ne te ferais jamais de mal."

Pas consciemment en tout cas. Il allait trouver une solution, faire en sorte de se mettre hors d'état de nuire.

Il avait affreusement envie de la toucher. Mais il ne pouvait pas. Il risquait de compromettre ce qu'il venait de lui dire. La frustration le rongeait.

"Je n'étais pas dans mon état normal, ça ne se reproduira plus jamais. Plus jamais, tu entends ? Tu es en sécurité maintenant."

Tant pis. Il en avait trop envie. Elle en avait trop besoin.

Il écarta les mèches blondes colorées par les larmes et lui caressa la joue du bout des doigts, s'appliquant à paraitre le plus confiant possible, malgré la tension que provoquait ce simple geste. Il se demanda même si elle le voyait à travers ses larmes.

"Tu entends ? Tu es en sécurité maintenant."

02/01/2015

Il allait partir. Crier sa rage comme il l'avait déjà fait de nombreuse fois. Me laisser ici dans un état pitoyable, cherchant à comprendre ce qui m'avait poussé à lui dire. Je pouvais ne pas le faire, il ne serait au courant de rien mais c'était mieux comme ça non ? Il ne se serait pas déjà éloigné de moi comme il venait alors que je cherchais juste de quoi me persuader que c'était bien lui et non celui qui m'avait agressé dans la cabane. En meme temps, ce n'était plus celui qui m'avait embrassé. Je ne pourrais peut-être plus jamais le refaire. Ça aussi c'était peut-être mieux ainsi. Je voulais tomber au sol, creuser la terre pour y mettre ma propre tombe et y rester. Mais William etait là, je ne le faisais pas car il arrivait. Etait pres de moi. Il acceptait ma compagnie et que malgré tout ce qui était arrivé William restait avec moi.
Les paroles ne recollaient pas un coeur. Elles etaient certe, douce, on voyait bien qu'il voulait me consoler. Stopper ces larmes qui ne finissaient de couler.
Sa main approchait doucement. Mais il avait du mal. Je le voyais bien. Quand je pense que hier sa bouche touchait la mienne et qu'il ne devait ressentir que du bien. Là, il n'arrivait plus à juste me toucher la joue
Le sourire que j'essayais de prendre se déforma avec cette constatation. Il n'était pas celui qui soufrait dans la cabane. Celui qui n'avait plus peur des contacts. Ce William semblait avoir passé un capte que celui en face de moi ne réussissait pas. Je retirais sa main de ma joue doucement lui lançant un petit regard. Je tentais au mieux de calmer mes pleurs. Mais je n'y arrivais pas totalement. J'essuyais mes joues avant de m'éloigner de William. Mais en réalité je voulais faire l'inverse, me rapprocher le plus possible. C'était devenu un simple rêve, une illusion sans queue ni tête qui ne se reproduirait surement jamais. De moins pas tant qu'il n'aurait pas vaincu sa crainte du touché. Lorsque je reculais, mon pied se prit une pierre ou une petite racine. De l'arrière je n'avais pas assez d'équilibre. Je tombais au sol face à William. Je voulais me frotter le visage, mais si je le faisais je serais pleine de terre. De toute façon une bonne douche ne me ferait pas de mal. William paraissait... Gigantesque d'ici. Je ne bougeais pas, je restais sur le sol à fixer le jeune homme.

03/01/2015

Ce n'était pas la réaction qu'Anaïs attendait, mais William ne pouvait pas faire mieux. Elle le savait, il comprenait que ce soit dur pour elle, mais ça l'était presque autant pour lui. Quoique, il ne savait plus ce qu'il ratait, il l'avait oublié. Donc ce devait être plus difficile pour elle. Il se rendait compte de ce que ce devait être de rester avec lui, des difficultés qu'elle avait du traverser pour ça. Il ne comprenait pas pourquoi elle prenait toute cette peine, elle aurait pu l'oublier tout simplement, couper les ponts dès le début. ça lui aurait éviter de... D'être... Enfin, de subir ce qui c'était passé ces deux derniers jours.

Il ne voulait pas y penser maintenant. Il verrait ça plus tard.

Quand il serait seul. Il ferait un point sur la situation.

En attendant, il détaillait l'expression d'Anaïs, pleine de regrets dont il ne voyait pas quelle était la cause. Elle essayait de sourire à travers ses larmes, ne parvenant qu'à produire un rictus. Et puis elle recula, l'abandonnant sur place. William laissa retomber son bras. Si c'était sa manière de fuir, il ne l'en empêcherait pas.

Sauf qu'Anaïs s'étala si soudainement, dans un moment si critique, avec une expression si surprise que William ne pu s'empêcher d'éclater de rire. Cet écart se mua en véritable crise de fou rire, un peu hystérique sur les bords. Comment peut-on rire dans des moments pareils ? Hé bah demander à Anaïs, c'était facile.

William mit quelques minutes à se calmer, et tendit la main à la jeune fille pour l'aider à se relever sans pouvoir s'empêcher de sourire comme un imbécile.

"Désolé, c'était plus fort que moi."

02/01/2015

Il riait ? Ah. Ah ah ah.
Nan vous pensiez vraiment que j'allais faire de même... Maintenant ? Passer du pleur au rire ? Je n'etais pas folle merci. Je fronçais les sourcils. Vexée et en colère. Il arrivait à rigoler dans des moments pareils lui ? Je pris à peine sa main pour me relever. J'etais plutôt hors de moi. Je lui en voulais, beaucoup. J'avais attendu qu'il arrête de rire pour lever les yeux au ciel en soupirant. Je ne pouvais pas l'empecher de rire de toute façon. Au moins la discussion sur les deux nuits venaient de se passer, mais je savais que le sujet allait un jour ressortir. J'aurais des questions ou peut-être lui. Enfin bref, ce n'etait pas le problème. Et là, je voulais éviter de parler ma perte d'équilibre. Je me passais les mains sur les yeux pour enlever l'eau salée, puis je regardais William après quelque seconde de blanc.

- C'est quoi ces cicatrices sur ton torse ? Je les ai vu en revenant hier.

Je changeais de sujet, radicalement. Mais en même temps comprenez moi ! On a peut-être pas envie de repenser à deux jours horribles. Vous regardiez quelqu'un, qui pendant deux jours étaient souffrant, vous étiez souvent là pour vérifier si tout allait bien presque tous le temps. Et vous, vous chutez et riait. Normal quoi.

03/01/2015

Anaïs était vexée. Une première, elle qui devait supporter les colères de William à longueur de journée s'énervait à présent pour un rien. Enfin, ce n'était pas un crime de rire tout de même. Il avait la mémoire courte, c'était sur, ou bien il essayait peut-être inconsciemment de justement oublier pour un moment ce qu'il venait d'apprendre, parce qu'il n'était pas encore prêt à l'accepter, quelque chose comme ça. Il n'était pas idiot au point de croire qu'il ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé, mais ça pouvait attendre quelques heures. C'était sa façon à lui de retarder l'inévitable. Anaïs gérait ça différemment, il n'y avait pas de mal à ça. Personne n'était pareil.

Elle accepta tout de même sa main et il l'aida à se redresser sans pouvoir se retenir de sourire.

William, se rappelant qu'il avait envoyé sa gourde se fracasser contre un arbre de l'autre coté de la rivière, se rapprocha du bord tout en répondant :

"Ah, ça, fit-il le plus simplement du monde. C'est quand j'ai découvert mon don."

Tout en parlant, il se déchaussa, et fit passer son tee-shirt sans manches par dessus sa tête. Sa chaine tinta en retombant dans son cou.

"Je me suis matérialisé devant une balle. ça fait pas trop de bien, mais je m'en suis sorti. On a du quand même enlevé les morceaux. D'où les cicatrices."

William tiqua en testant son épaule douloureuse. Il n'avait pas mis de bandages, ça le gênait pour s'entrainer. ça devrait aller, y'avait quoi ? Trois brasses à faire pour atteindre l'autre coté.

Il plongea, et nagea vers la rive. Il ressortit quelques minutes plus tard, dégoulinant, et chercha au pied des arbres la fameuse gourde, qui ne fut pas longue à trouver, un peu tordue après avoir subi sa colère. Par contre, le bouchon, lui, lui demanda un peu plus de temps. Évidemment, il était tombé au milieu des ronces, et les égratignures furent au rendez-vous quand il le récupéra.

Il revint à la rivière en ôtant les épines plantées dans son bras une à une, puis s'accroupit pour remplir sa gourde.

02/01/2015

Il faisait quoi là ? Il n'allait pas dans l'eau quand même ? Elle devait être froide. Il enlevait son t-shirt doucement avant de s'avancer vers la berge. Il allait vraiment plonger ? Il voulait attraper la creve cette fois ? La fièvre de ces derniers jours n'avait pas suffit.
Je grimaçais en attendant sa réponse. ça fait pas trop de bien, tu m'étonnes. Moi je n'aurais même pas fait ça. En fait je ne serais même pas allée bataillé. Je n'etais pas assez courageuse pour ça. Je soupirais une nouvelle fois en le voyant retirer une à une, les épines de ronces qui s'etaient plantées dans son bras. Il n'avait pas la chaire à vif à force ? Enfin à avoir des blessures comme ça tous les jours...
Je le regardais quelques secondes, son corps ruisselant encore d'eau avant de m'approcher et de m'accroupir près de lui. Je parcourais des yeux ses cicatrices qui parcouraient son corps. Ça avait quelque de chose de séduisant.

Tu sais que tu es encore plus beau comme ça ?

C'etait la première fois que je lui disais qu'il était plutôt attirant. Je ne lui ai jamais dis Je t'aime, mais en même temps je ne savais si il était prêt à l'attendre. Je tournais la tête vers lui avant de regarder les mouvements de l'eau.

03/01/2015

William n'eut pas besoin de voir Anaïs pour bouger pour savoir qu'elle venait le voir. ça lui allait, tant qu'elle ne s'approchait pas trop. Elle savait à quoi s'en tenir, il n'avait pas besoin de se rappeler qu'il avait un problème de ce coté-là aussi. Un problème plutôt encombrant, en plus. Il allait aller se sécher dès qu'il aurait fini ça, pour l'instant il n'avait pas froid grâce à l'effort produit mais ça n'allait pas tarder. Inutile d'attraper une pneumonie, quoiqu'il n'était jamais tombé malade à cause de ça, il n'y avait pas de raison pour que ça change aujourd'hui. Anaïs s'assit à coté de lui, William ne releva pas la tête. Le courant était fort sur cette partie de la rivière, il fixait la gourde qui se remplissait vite, il s'agissait de ne pas la laisser tomber.

Raté. Le compliment d'Anaïs le surprit et il se désintéressa de ce qu'il était en train de faire, si bien qu'elle lui glissa des mains. Grommelant un juron, William se jeta en avant pour la rattraper avant qu'elle ne soit emporter trop loin, si bien qu'il finit le bras entièrement dans la flotte, le menton à quelques centimètres au-dessus de l'eau. Il finit par se redresser, l'objet dans les mains. Il reboucha sagement sa gourde avant qu'il fasse une autre idiotie.

"Euhum, merci."

Il chercha quelques instants comment lui rendre le compliment sans paraitre trop bête ou maladroit.

"Je te dirais bien que tu es belle, mais tu vas croire que c'est par politesse."

Il pencha la tête sur le coté pour la dévisager.

"Alors que je le pense vraiment."

William la détailla. Même là, les cheveux ébouriffés, les yeux un peu rouges d'avoir pleuré, elle était jolie, mignonne à croquer. Il était heureux. L'instant était parfait.

Si on oubliait ce qui c'était passé.

Les yeux du jeune homme s'assombrirent soudain et il détourna le regard vers les arbres d'un air pensif, pour ne pas alerter Anaïs. Il ne voulait pas qu'elle repense à ce moment-là, mais lui ne parviendrait pas à repousser l'idée qu'il avait failli la tuer éternellement.

02/01/2015

Je crus rougir avant de sourire. Ce moment était tellement parfait, tellement propice pour m'approcher doucement de lui. C'était juste que... Il détourna son regard pour le poser sur la foret. Je serrais les dents, avant de faire de même. Mais de l'autre côté. Pourquoi avait-il fait cela ? Il semblait savourer ce moment, comme moi trente secondes avant. Mais. Il venait de le soustraire du temps.

- William, j'ai essayé de veiller sur toi. Même après ce que tu m'as fais. Alors regarde moi. Quand j'ai fait tout ça, je ne peux pas dire que...

C'etait compliqué. Même pour moi, je me demandais comment je faisais pour le supporter parfois. Je me rapprochais de lui et voulus prendre sa main encore mouillée. Mais je me retins. Pas la peine qu'il s'éloigne de nouveau, surtout avec ce qui voulait sortir de moi mais que j'avais tant de mal à dire.

- Enfin, non, mais je t'aime William. Comme je n'ai jamais aimé personne.

C'etait dit. Je sentais un poids s'elever de ma poitrine. Maintenant je n'avais plus qu'a attendre sa réaction. Dans toute les histoires, un baisé venait interrompre la scène. Mais pas nous, nous étions différents. Et malgré le fait qu'il ne veille pas me toucher, je savais que je l'aimais. Je savais qu'il essayait une chose minime. Et si il le faisait pas, tant pis. Au moins il savait ce que je ressentais réellement.

03/01/2015

William n'avait pas le visage fermé. Il était juste dépourvu de toute émotion notable. Il pensait à tout ce qui aurait du la faire fuir, mesurait la gravité et le sérieux de la scène. Anaïs était bien plus forte qu'il ne pouvait l'imaginer. Elle prenait des risques en livrant totalement ses sentiments. D'eux deux, c'était celle qui parvenait à le faire le plus naturellement, alors qu'elle avait connu l'enfer de la solitude, rejetée définitivement par ceux qui jusqu'à présent avaient été toute sa vie. Il prenait conscience de la difficulté pour leur relation que représentait la distance qu'il instaurait sans le vouloir entre eux, du chemin qu'il restait à parcourir et des emmerdes qui allaient forcément avec. Ils se disputaient tous les jours depuis qu'ils se connaissaient, c'était normal, mais dans leur cas de particuliers possédant des dons comme les leur, ça pourrait finir très mal. Ils n'auraient pas ce problème si William était par exemple capable de soigner les autres. Quoique, on pouvait refaire le monde avec des si, c'était inutile de se poser la question, ça n'allait plus en finir.

Après une telle déclaration, Anaïs attendait forcément une réponse. Il prit le temps de bien réfléchir à la réponse, les yeux dans le vague.

"Tu es la deuxième personne la plus courageuse que je rencontre, tu le sais ça ?"

Il y eut un blanc. Un long blanc durant lequel son expression ne changea pas.

Il planta simplement son regard dans les yeux bleus de la jeune fille.

"Merci."

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