Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas...

02/01/2015

C'était ça. Nous n'étions vraiment pas si différentes, elle manquait juste de petite choses qu'elle acquerrait avec le temps. Au final, je haussais les épaules, il ne la connaîtrait jamais, qu'il la supporte ou pas, on s'en fichait.
J'arquais un sourcil, il avait vécu à la guerre et n'avait que trente ans ? Ce serait avec la boucle et les soldats ? Celle qui fut détruite ? C'était étrange son histoire. Comment il pouvait être plus jeune que moi, et être née bien avant. C'était illogique, totalement illogique, bon, pas la peine de chercher, une ombrune aurait peut-être la réponse, mais moi pas, et là, je ne comptais plus réfléchir beaucoup. Tout était fait pour rester allonger au sol, et laisser ses pensées divaguer, ce que je comptais bien faire.
Je pris un air vexée, avant de répondre :

- Je n'y peux rien si tu aimes les vieilles mon chou.

Je souriais avant de rire, bonne humeur retrouvée. Au moins une question lui avait permis de se rattraper, c'était déjà ça. Puis il trouvait toujours un moyen de me faire sourire après, ce qui n'était pas plus mal.

03/01/2015

William lui fit les gros yeux, faussement choqué. Ah, elle le prenait comme ça ? Elle allait voir cette petite impertinente, de quel bois il se chauffait ! Par contre, bon, il allait peut-être se recevoir une bonne slave de glace en punition, et, franchement, ce serait amplement mériter face à ce qu'il allait dire :

"Dites donc madame, les cougars c'est pas par ici !"

Anaïs une cougar... Rien que son caractère démentait l'affirmation, elle n'avait rien à voir avec ces femmes qui séduisaient les hommes de vingt ans de moins pour se sentir jeune et sexy, ce n'était pas du tout le genre de la maison ! D'ailleurs, physiquement il avait deux ans de plus qu'elle, ça suffisait à rendre leur couple viable. Enfin, il n'était pas expert en couple de particuliers puisqu'il évitait autant que possible la maison, mais il lui semblait qu'ils étaient normaux. C'était déjà un miracle qu'elle soit toujours là avec lui, et elle était parfaite comme ça, alors il n'allait pas se plaindre. Il se prépara aux représailles en souriant avec toute l'innocence dont il était capable, c'est-à-dire pas beaucoup vu les circonstances.

02/01/2015

Ça commençait à partir loin là, moi une cougars ? J'avais un doute, mais bon, autant suivre son délire. Au force, nous aurions l'habitude, ce matin ça s'était très bien fini, s'il pouvait recommencer, je ne dirais pas non.

- Si ça te dérange à ce point, je ne tiens pas à bousculer ton jeune cerveau, je vais y aller.

Je haussais les épaules comme si je m'en fichais, en levant les yeux au ciel.
Il n'aurait pas posé la question, il ne le saurait jamais. Il me prendrait même peut-être pour plus jeune. Et puis ici, l'âge ne servait plus à rien. Le physique restait tel-quel, je ne voyais pas du tout William à trente ans (s'il était dans le present), surement parce qu'il était très bien comme ça et que je ne voulais pas le voir autrement, et j'avais la chance de pouvoir le garder ainsi, pour l'éternité.
Je me levais, remettais mes cheveux en arrière et regardais une dernière fois le paysage, avant de faire mine de prendre le chemin du retour.

03/01/2015

William fronça les sourcils. Hé, elle faisait quoi, là ? Elle le prenait au mot, ou quoi ? Elle se fichait de lui, ce n'était pas son genre d'être aussi susceptible, et de partir à la moindre broutille un peu mal placée. C'était une blague, bon sang ! Bien sur qu'il ne l'a voyait pas comme une cougar ! William la suivit du regard en attendant qu'elle se retourne... Ce qu'elle ne fit pas, même au dernier moment. Elle disparut dans les sous-bois. Elle n'était pas sérieuse, tout de même ? Le jeune homme, agacé, leva les yeux au ciel avant de lui emboîter le pas, presque au pas de course malgré lui. Il ne manquerait plus qu'il la perde et qu'il ne la retrouve pas dans la forêt ! Ce serait un comble !

"Hé, Anaïs, c'était une blague ! Reste !"

Ou alors si tu pars, je pars.

02/01/2015

J'allais attendre qu'il me suive, il mit un bon bout de temps avant que je puisse entendre ses pas derrière moi. Un centième de secondes avant, je m'étais dis que j'allais m'arrêter et m'attendre. Mais je continuais ma route comme si ne rien n'étais. Mais je pus l'empêcher de sourire, amusée. Il ne le vit pas, il était derrière. Il croyait que je partais vraiment ? Ce n'était pas mon genre de partir ainsi, si ? J'étais pourtant jamais partie sans lui dire avant. Enfin, quand j'étais avec lui, je ne l'avais pas laissé en plan. Sauf si, juste avant la nuit à la cabane, lorsqu'il s'était moqué de moi et que j'avais fait ma susceptible. Or, je ne voyais pas pourquoi je prendrais mal ce qu'il avait dit, nous rigolions tous les deux, je ne pouvais que rire. Apparement mon air sérieux l'avait dissuadé que c'était de l'humour.
Je me retournais en riant.

- Je ne te laisserais jamais comme ça sans rien te dire idiot, tu vois, ça aussi c'était une blague.

Je m'approchais de lui pour m'arrêter à deux mètres, environs, sans lâcher ce sourire, je demandais :

- Bon alors ? Ça te dérange pas de passer ton temps avec une vieille ?

03/01/2015

William avait eu sérieusement peur que ça arrive vraiment, qu'elle ne joue pas la comédie. Ça avait l'air bête parfois, mais il se demandait plusieurs fois par jour comment elle faisait pour être encore là, alors son visage sérieux et un peu ennuyé et son ton à la limite de la froideur... Oui, il y avait vraiment cru, et si elle avait eu vraiment l'intention de partir il ne savait pas ce qu'il aurait fait. Il avait vraiment peur qu'elle se rende compte qu'il n'était pas assez bien pour elle et qu'elle décide de s'en aller du jour au lendemain. Il avait décidé que quelque soit sa décisions si ca se produisait, il la respecterai. Mais ça ne voulait pas dire qu'il l'a supporterait. Tout en la suivant, il avait senti cette peur d'être abandonné commune à tous les humains ressurgir en lui.
Mais non, ce petit rien. Rien de plus qu'une blague qui avait bien marché.
Pour l'instant. William sourit lorsqu'elle tenta de blaguer mais ses yeux restaient tristes.

"Bien sur," fit-il sans réussir à être pleinement enthousiaste.

Évidemment, le regard inquisiteur d'Anaïs lui indiqua qu'elle avait remarqué son changement d'humeur.

"C'est rien, répondit-il à sa question muette. On peut y aller si tu veux partir."

02/01/2015

Mon sourire se désagrégea comme eau au soleil, en voyant sa mine attristée. Il avait vraiment cru que je partais. Mais c'était une blague ! Lui même venait de m'en faire une !
Je ne l'abandonnerai pas, je savais que trop bien que ce que ça faisait, et je ne voulais pas que William ressente ça... Par ma faute ! Mes yeux s'arrondirent lorsque je compris qu'il avait eu peur que je ne rigole pas. C'était touchant, mais je ne voyais que le fait d'être lâché par les personnes qui nous étaient chères. Toute mes idées pour lui prouver que je tenais énormément à lui, nécessitaient le toucher. Et meme les plus belles paroles ne faisaient pas toujours effets.
Ignorant totalement le fait de partir ou rester - ce qui au fond, m'était totalement égale- je ma rapprochais un peu.

- Je sais ce que ça fait de se faire abandonner. Je ne te ferais jamais subir la même chose, je te le promets, mais enlève moi cette tête de chien battu, tu fais très mal le mec heureux quand tu ne l'es pas.

J'esquissais un petit sourire. Je me sentais ridicule à dire des choses pareilles, mais bon, c'était la vérité.
Je me sentirais horriblement mal de me mettre à la place de mes parents, d'être aussi lâche et d'aussi égoïste. Des personnes sans cœurs qui ne faisaient attention qu'à leur petite personne et ne se souciaient pas du malheur des autres. Je ne savais même pas comment je réagirai si William me disait qu'il ne voulait plus me voir. Un frisson me parcourut le dos.

03/01/2015

William fronça les sourcils, dubitatif. Sa réponse était étrange, d'un côté la première phrase était censée faire plaisir et rassurer, de l'autre côté sa seconde phrase, elle, était plus insultante qu'autre chose. Qui serait ravi d'être traité de "chien battu" ? William leva les yeux au ciel, il aurait dû rester impassible comme il arrivait à le faire bien souvent, ça lui aurait éviter d'entendre ça. Mais comme il avait eu peur et n'avait pas trop réfléchi en la suivant, il n'avait pas pu s'en empêcher. N'empêche, peut-être qu'Anaïs se serait aperçu que quel que chose n'allait pas, mais elle ne l'aurait pas traité de "chien battu".
William soupira.

"Si tu le dis."

Il n'était pas convaincu et ne le serait pas avant un long moment. C'était inutile d'essayer de le faire changer d'avis.
Ses derniers mots le firent sourire malgré lui.

"C'est que je n'ai pas l'habitude de mentir, jolie fille."

02/01/2015

Je haussais les épaules. Il ne voulait pas me croire ou quoi ? Il serait télépathe il connaîtrait le fond de mes pensées et changerait peut-être d'avi. Enfin William télépathe, n'était pas William, la téléportation lui allait très bien, il le rendait différent, et unique, même si l'était déjà. Et puis je n'allais pas tergiverser sur une chose pareille. Il était très bien comme il était, avec ses qualités, comme ses défauts.
Ses derniers mots me mirent du baume au coeur, je souriais de plus belle, évitant de justesse de m'approcher. Il était inaccessible, je devrais m'y faire à l'idee. Il était loin, trop loin, et un mur nous séparait. Un mur qu'il instaurait lui meme, et qu'il n'arrivait pas à détruire. J'étais minuscule face à cette barrière, je pouvais créer un impact, mais jamais à moi toute seule le briser. Je devais me contenter de rester d'un côté, alors qu'il était de l'autre, et le regarder, en priant pour que quelque chose se passe, et fissure le tout.

- Moi non plus, beau garçon.

Certes, je rajoutais une couche sur le fait que ce que je venais de dire, etait vrai, que je ne comptais jamais le lâcher, désormais.
Un sourire espiègle vint éclairer mon visage. Je le mangeais des yeux pour appuyer sur mes propos avant de demander :

- Te regarder toute la journée je me dérangerai pas, mais être au milieu de nul part si un peu plus, on y va ?

03/01/2015

William, surpris, arqua un sourcil. "Beau garçon", hein ? C'était nouveau, ça. Il s'était fait piqué son surnom méliorateur, là ! On allait pas dire que c'était désagréable, loin de là, c'était juste bizarre de se l'entendre dire. Il n'avait pas du tout l'habitude d'être complimenté et sa tête ahurie devait tout à fait traduire sa surprise.
Tiens donc, être perdu en pleine cambrousse ne la rassurait pas ? C'était bon à savoir. Un sourire inquiétant se forma sur les lèvres de William. Lui se repérait facilement, mais elle... Oh non, la perdre serait bien trop cruel, mais c'était tentant de lui rendre la monnaie de sa pièce. Juste pour rire.
Il regarda autour de lui, ils s'étaient un peu éloignés du point de vue mais pas énormément. Il suffisait de ne pas trop s'éloigner des sentiers.

"Pourquoi, tu veux aller où ? Retrouvez ton amant caché ?" demanda-t-il malicieusement.

Tout en demandant ça, il disparut dans les fourrés et revint à côté d'Anaïs.

"Bon, où mademoiselle veut-elle se rendre ?"

02/01/2015

Je souriais à sa tête. Lui non plus ne semblait pas avoir l'habitude de recevoir des compliments, pourtant ce n'était que la vérité. Je ne voyais pas pourquoi je mentirais, pour une chose pareille. Il allait falloir que je trouve ma propre appellation pour lui, galant ? Charmant ? Attirant ? Bon j'avais le temps, je trouverais en marchant à mon avi.
Cependant, ce sourire se déforma vite en voyant le sien. Il manigançait quelque chose, mais quoi ? Il sembla passer à autre chose, surement, et heureusement pour moi. Je me voyais mal retourner sur la falaise, ou une autre chose saugrenue dont il aurait eu idée.
Ouais, mon amant. Il ne le savait pas ? J'avais déjà quelqu'un, je suis là pour jouer avec lui. Tiens, nous revenons au sujet du cougar si je continuais.
Non mais réellement ? C'était assez fatiguant d'être avec lui, je m'imaginais mal devoir en supporter deux. Et puis je n'avais besoin que de William, je ne demandais rien d'autre, que lui, de toute façon, je ne me voyais pas avec une autre personne. Je souriais de plus belle.

- Retourner à l'endroit de tout-à l'heure, pour regarder une dernière fois le paysage en votre charmante compagnie.

03/01/2015

Retourner au point de vue? William en revenait, c'était bien la peine d'avoir récupéré son sac! Mais ce n'était pas une mauvaise idée, la vue était vraiment splendide et il était lui aussi en "charmante compagnie". Le jeune homme rebroussa chemin en entraînant Anaïs dans son sillage. Une fois rendus à destination, et après quelques minutes de contemplation silencieuse, il déclara :

"Voilà votre vœu exaucé ! Si vous voulez rentrer..."

William se retourna et indiqua le sentier à peine visible, à droite, par où ils étaient arrivés.

"Après vous, ma chère."

02/01/2015

Je le suivais parmi les buissons, lorsque la vue apparut doucement face à nous. Je me rasseyais au sol, en priant pour qu'il se rapproche. Ne pas prendre ses rêves pour des réalités.
Nous restâmes un bon moment ici, à regarder ce paysage face à nous, jusqu'à ce que le soleil soit trop haut, emportant avec lui les dernières lueurs chaudes des nuages, et donc un morceau de beauté du lieu.
Je me relevais en le regardant, avant de sourire et d'hocher la tête pour prendre le sentier abrupt. Je cherchais encore pourquoi c'était moi qui allaie devant, je ne connaissais - désormais - que peu la route du retour. Bon tant pis, ce n'était pas la mort.
Je m'engageais sur le chemin sans faire très attention à où je posais mes pas. L'inattention, faisait partie de la maladresse, les deux étaient contre moi en ce moment. Surprise de ne pas sentir mon pied rester au sol, je dérapais dans la poussière. Horrifiée, je regardais ce qui m'attendait en bas, j'en sortirai plein d'épines et d'égratignures, il n'y avait pas mieux.

03/01/2015

William avait l'habitude des sentiers abruptes, il n'y faisait plus tellement attention et les connaissait bien, ce qui lui permettait de penser à autre chose en marchant. Il ne s'attendait donc pas à voir Anaïs glisser dès le début de la pente et s'apprêter à la dévaler pour finir sa course en contrebas. S'il s'y était attendu, il l'aurait agrippé par autre chose que son tee-shirt pour la retenir. Là, il y eut un craquement inquiétant et il l'empoigna carrément par la taille pour la remettre sur le droit chemin. William jeta un coup d'oeil en bas, frissonnant à l'idée qu'il avait failli retrouver le corps d'Anaïs enchevêtré au milieu des buissons et mutilé par les ronces et des branchages. Oh, elle n serait sans doute pas morte, mais il suffisait d'une pierre mal avisée pour subir des dommages catastrophiques, et il n'était pas du tout prêt à s'en vouloir de l'avoir amené ici. Il la prit par les épaules et scruta son visage, à la recherche d'une trace de douleur.

"Ça va, t'as rien ?"

02/01/2015

Un craquement qui n'augurait rien de bon, et je sentis les mains de William me retenir. Heureusement qu'il était là - comme à chaque fois en fait - sinon je me serais retrouvée dans une bien mauvaise posture. Les ronces, ce n'étaient pas ce que je préférais, je ne tenais pas à me retrouver empêtrée dedans et ne plus pouvoir bouger à cause des branches et des épines.
Si William me tenait comme ça à chaque fois, je voulais bien tomber encore plus souvent, ce n'était pas un problème. Parfois je me demandais comment j'aurai fait pour rester vivante sans lui depuis que nous nous sommes rencontrés. Les jambes un peu tremblantes, j'us un réflexe de retenir le bout de tissu qui tombait. Mes yeux s'arrondirent sous la surprise. Le craquement, mon t-shirt s'était déchiré lorsqu'il avait voulu me rattraper. Puis bien, en plus ! Presque en deux morceaux distincts. Ignorant sa question, je lui demandais d'un ton presque suppliant.

- Ramène moi dans ma chambre.

Je ne m'imaginais pas me montrer devant lui en soutien-gorge maintenant. Je n'allais pas me plaindre, justement, c'était lui, et il n'y avait personne d'autre, bien heureusement. Mais cela ne m'empêcha pas de rougir horriblement. Sentir son regard dans une position pareille, n'était pas forcément désagréable, mais j'aurais préféré avoir un vêtement en plus, voyez vous.
Je devais voir le bon côté des choses, nous étions dans la foret, là où personne d'autre aurait idée de venir, donc de me voir. Je jetais tout de même des regards paniqués autour de nous.

03/01/2015

William se demanda brièvement pourquoi elle rougissait comme une tomate mais n'eut qu'à baisser les yeux pour découvrir le pourquoi du comment. Dans l'urgence de la situation, il n'avait pas fait attention à ses gestes et le craquement entendu s'expliquait par la peau mis à nu d'Anaïs là où il devrait y avoir des vêtements. William ne pût pas retenir un grand sourire er sifflement admiratif en la contemplant alors qu'elle tentait de cacher sa poitrine et son soutien-gorge.

"Mince alors, t'es sûre que tu veux pas rester comme ça ?"

Bah oui, c'était un mec, c'était dans sa mature de reluquer les filles bien faites, surtout quand il trouvait déjà la fille en question magnifique avec des vêtements. Sans, il avait touché le jackpot ! En voyant le regard plus qu'assassin d'Anaïs, Il déchanta vite sans parvenir à être sérieux.
William leva les mains en l'air en signe de paix.

"Ça va, ça va, c'était juste une question ! On y va !"

Il la toucha (le bras, pas autre part bande de pervers) et ils se téléportgèrent, direction la chambre d'Anaïs.

02/01/2015

J'arquais un sourcil, ses paroles ne me firent que rougir encore plus, comme si j'avais besoin de ça. Je le fusillais du regard, avant de répondre en haussant les épaules.

- Si tu t'approches je veux bien rester comme ça, sinon, non.

Je venais de sous-entendre que lorsque sa phobie serait passée, je me remettrais dans une situation pareille. Et merde. J'aurai du me taire, une fois de plus, en espérant qu'il ait oublié d'ici là, j'en doutais. Il ne risquait pas de rater un tel moment, une possibilité comme celle-ci. Ça allait me revenir dans la figure ces paroles.
Lorsque le décor de ma chambre apparut devant nous, je soupirais. Je balançais le tissu - vu son état on ne pouvait plus appeler ça un habit - dans le coin de la piece et passais exprès sous son nez avec juste mon soutien-grogne pour cacher ma poitrine, en oubliant totalement la distance, le frôlant meme. On allait essayer une nouvelle technique pour qu'il approche, ça avait fait ses preuves ce matin.
En fait dans les deux cas, nous étions seuls, donc être devant lui comme ça ici, et là-bas, c'était la même chose, mais je préférais être comme ça, dans ma chambre. Sans me soucier de lui, je pris un nouveau haut dans mon armoire et rentrais dans la salle de bain, un large sourire aux lèvres.

03/01/2015

William rit en voyant ce petit bout de femme le défier comme ça. Elle n'avait vraiment pas froid aux yeux, mais ce qu'elle disait lui était malheureusement impossible. William se tourna pour la laisser s'habiller et avança vers la fenêtre, apercevant au loin la forêt à travers la vitre. Les joints de 1940 n'étaient pas de première qualité, un vent froid vint le faire frémir et il se souvint malgré lui des planches plantées à la va-vite sur les fenêtres de la chambre où ils s'étaient fait piégés. Et puis les bruits, les ténèbres, la terreur de la nuit de siège, au point d'être incapable de dormir. William ferma les yeux, le souffle accéléré. Non, il ne voulait pas se souvenir de ça, il ne voulait se souvenir de rien.
Mais il sentait bien qu'il allait perdre les pédales. Le jeune homme s'assit dans un coin de la pièce, à l'opposé de la fenêtre, les yeux grands ouverts. Il revoyait les uns et les autres, la douleur, le fracas incessant à en devenir fou, la certitude qu'ils allaient entrer. Et ils étaient rentrés. Ils étaient rentrés, ils étaient...
Tu es mort à ma place.
William sursauta violemment en entendant la voix de son mentor. Son image ensanglantée, affreuse, était insupportable.
Et à ma place. Et à la mienne, la mienne, la mienne...
Une autre voix, une autre personne. Et encore une autre, encore une autre... Il y avait tant de personnes qui avaient péri cette nuit-là. William ferma les yeux, se prit la tête entre les mains, incapable de réfléchir, d'ôter ces images de son esprit. Il tirait sur la racine de ses cheveux à se les arracher, il voulait en finir. Pourquoi ne cessaient-ils jamais de le hanter ?! Il savait bien que c'était des créations de son imagination, et seulement de son imagination. Ils n'étaient pas là, bon sang ! Laissez-moi, laissez-moi tranquille ! Ce n'était pas ma faute !
Qu'en sais-tu ? S'ils avaient eu ton sang, peut-être serais-je toujours en vie.
La voix de son télépathe de mentor, une nouvelle fois. Elle était tout prêt, comme s'il avait chuchoté dans son oreille. William tressaillit une nouvelle fois et regarda la chambre. Il n'y avait personne. Sans s'en rendre compte, un de ses couteaux avait comme sauté dans sa main... Sauf qu'il le tenait non pas par le manche mais beaucoup trop haut, là où la lame lui entaillait la paume. Où était-il ? Où était-il, qu'on en finisse ?

02/01/2015

C'était calme, trop calme. Quand il y avait un vacarme pas possible, c'était mauvais signe, mais un calme aussi. Donc il fallait quoi ? Aucune idée. De léger bruit, je ne savais pas ! Mais quelque chose !
Lorsque je revins, mon regard parcourut immédiatement la pièce à la recherche du jeune homme. Contre le mur, il semblait chercher quelqu'un, un couteau en main. Je tentais de voir, ce qui le voyait, en vain. La chambre était vide, il n'y avait rien d'anormal. Inquiète, je fronçais les sourcils en m'approchant.

- Euh... Will ?

Je m'approchais doucement en voyant sa main qui se couvrait lentement de sang. Prendre la lame serait une très mauvaise idée, je ne savais pas comment il réagirait et me la prendre quelque part n'était pas ce que je voulais, je ne tenterais donc pas d'approcher.
Mais je ne pouvais pas le laisser comme ça ! Il y avait bien quelque chose que je pouvais faire pour le sortir de cette torpeur !?

- Will, réponds moi.

Je posais ma main sur son épaule, un geste désespéré dans cette situation. Ce n'était pas la première fois pourtant, je devrais pouvoir trouver un moyen de l'aider ?!
Parce que le toucher, n'était surement pas la chose à faire. Comme je ne devais pas le faire. Et si il retournait le couteau contre moi ? Je blêmis à cette pensée sans pour autant enlever ma main.

- William. Lâche ce couteau, tu vas te trancher la main, lâche le. Répétais-je avec plus d'insistance.

03/01/2015

William tremblait de la tête aux pieds, et aurait sûrement fait un bond en arrière en sentant une main toucher son épaule s'il n'y avait pas eu le mur pour l'en empêcher. Il se leva immédiatement, reconnaissant Anaïs. Mon dieu, il fallait la faire sortir d'ici avant qu'ils arrivent, avant que ces démons n'entrent et la tuent. Il ne supporterait pas de la voir déchiquetée, offerte en pâture à ces monstres invisibles. William rêvait, ou plutôt cauchemardait éveillé. Il fallait qu'ils sortent d'ici, maintenant. Tout de suite. Bon sang, pourquoi est-ce que Anaïs ne réagissait pas ? Tout se mélangeait dans la tête de William, tout ce qu'il voulait c'était partir d'ici en l'emmenant avec elle, elle ne méritait pas de finir aussi atrocement, personne ne le méritait.
Il les téléporta.
N'importe où, peu lui importait tant qu'ils n'étaient pas ici. Il n'en pouvait plus.
Ce n'est pas une forêt ou une plage paisible qui s'offrit à leurs yeux. Non, c'était une vue plongeante sur la forêt, qui ne pouvait se faire que des hauteurs d'un arbre. Oh, ils n'étaient bien sur pas au sommet, mais bien assez pour se faire très mal. Or, dans ces circonstances, il était impossible que l'arrivée se fasse sans accrocs. Ils n'avaient ni l'un ni l'autre aucun équilibre sur cette branche perdue au milieu des bois. William n'eut pas le temps de comprendre (de toute façon, comment aurait-il compris avec la peur et la panique qui l'animaient ?) et lorsqu'ils arrivèrent, il n'eut aucun de ses réflexes habituels, et fut entraîné par la main d'Anaïs qu'il aggripait toujours comme une bouée de sauvetage. A moins que ce fut lui qui tomba le premier ? Toujours est-il que quand il sentit le sol se dérober sous ses pieds (ou la branche, de toute façon il ne comprenait rien) il enveloppa Anaïs de ses bras pour la protéger des griffures ou de ses monstres imaginaires qui menaçaient de la dévorer.
Il sentit vaguement la morsure des branches qui les gifflaient sur le passage, et puis il y eut un choc (le sol ?) et il dût perdre connaissance pendant une ou deux minutes, tout ça pour se réveiller avec le visage d'Anaïs penché vers lui.

02/01/2015

Je fis un pas en arrière en le voyant se relever subitement. Je regardais derrière moi, il n'y avait toujours rien ma parole ! Je n'étais pas aveugle, s'il y avait quelque chose d'anomal je l'aurai vu ! Je le dévisageais lorsqu'il s'approcha. Pourquoi il nous teleportait ?! Il nous emmenait où là ?! J'us vite la réponse, et ce n'était pas comme ça que je la voulais. Loin de là. Une branche, assez haute pour se faire bien mal, j'avais déjà un pied dans le vide, et William ne me lâchait pas. J'aurais préféré tomber et le laisser sur la branche. C'était toujours moi qui tombais après tout. Je sentais mon poids basculer avec le sien, il allait nous téléporter une nouvelle fois non ? J'en aurais presque ris d'hystérie lorsque je compris que non. Il me prit dans ses bras, comme pour me protéger. Je déconnais quand je disais que je voulais bien tomber plus souvent s'il me tenait dans ses bras. Je n'étais pas sérieuse, c'est si difficile de comprendre que je blaguais ?! Donc je devais me remettre en cause sur mes blagues non ?!
Je voulus m'écarter de lui, qu'il n'ait pas à me supporter lorsque nous toucherons le sol, mais cela ne fit que resserrer son étreinte. Je me forçais à ne pas regarder le sol, c'était plus dur que ce que je croyais, et je vis bien le sol approcher pour venir rencontrer le dos de William. Le choc me coupa malgré tout le souffle, l'envie de sombrer comme il venait de le faire était bien présenté. Je relevais la tête, horrifiée, en le voyant gésir, sous moi en plus. Je resterais bien allongée contre lui, au moins que n'avais pas besoin de vérifier s'il était toujours vivant, ma tête se levait et se baissait doucement au rythme de sa respiration, ce n'était pas désagréable, aussi étrange que cela puisse paraître ça me calmait. Je m'étais reposée contre lui un moment à fixer le vide. Je ne voulais plus bouger, je m'en sentais incapable. Je le regardais, enlevais une mèche de cheveux qui lui tombait presque dans les yeux, lorsqu'ils s'ouvrirent.
Pas de "ça va ?" Ou "Qu'est-ce qui s'est passé ?" Je ne voulais pas le savoir, je ne voulais pas qu'il bouge. Juste qu'il reste là, et que je puisse rester contre lui. C'était tout ce que je demandais, mais c'était surement trop.

03/01/2015

William ouvrit les yeux sur une fille des feuilles pleins les cheveux. C'était Anaïs, mais pourtant il ne la reconnut pas, il n'était plus qu'un animal paniqué, traqué, qui essayait de sauver sa peau. Fini d'être assaillant, il avait bien compris qu'au final, quand il redevenait lui-même, il ne supportait plus les agissements du William à l'instinct primitif qui sommeillait en lui, ce que faisait son côté sombre à Anaïs. C'était mal, mal, et s'il n'avait toujours pas entendu raison, c'était parce qu'il se menottait avec sa peur de lui-même. Mais accepter ce côté obscur et violent résoudrait-il les choses ou les ferait-il empirer à la seconde où il le déciderait ? Impossible de le savoir. En tout cas, il semblait pour cette fois faire une exception pour la jeune fille.
La preuve : William, terrifié par ses démons, ne s'en prit pourtant pas à Anaïs quand il émergea. Elle était proche, si proche.
Il se téléporta à côté d'elle, debout, la respiration sifflante et le couteau toujours dans la main, aux aguets. Il ne comprenait rien à comment ils avaient atterri ici mais ceux qui les poursuivaient allaient payer, il les attendait de pied ferme. Il était dans un tel état de stress que même la présence des arbres au-dessus de sa tête et l'environnement familier de la forêt ne suffisait pas à le calmer.

02/01/2015

Au final, je finis la chute au sol, ma joue dans la terre alors qu'elle était dans sa chemise. Vous savez ce que je préférais, mais bon, j'aurais dû me douter qu'il ne me laisserait pas un moment de répit. J'en avais marre, plus que marre là.
Je m'assis totalement en enlevant la terre de mes joues, génial, en plus pour laver mes cheveux ce soir, ça promettait. Lui n'allait pas mieux, oh que non. Dans ces moments je ne savais plus quoi faire. Mais j'avais cette petite chose qui venait me titiller et me pousser de l'avant, encore et toujours. Cela n'empechait pas que j'étais exaspère et fatiguée dès le matin. Je me frottais le visage comme pour me motiver, avant de me lever, mes mains en avant. Je voulais juste qu'il se calme, c'était si compliqué ?
Doucement, je vins me mettre non loin de lui.

- Je t'en supplie, calme toi. Il n'y a rien, on est dans la forêt, tu vois, il ne t'arrivera rien ici, il n'y a personne d'autre que toi et moi. Et moi, c'est Anaïs, tu vois, pas autre chose que tu pourrais inventer. Anaïs.

Je soupirais en me frottant le visage. Ça ne s'arrêtera donc jamais tout ça ?
Qu'il ne me reconnaisse pas avec la fièvre et pas très lucide, ok, mais éveillé, dans son milieu, non. Il n'avait qu'à aller voir un psy' pour particulier, je ne savais plus comment m'y prendre.

03/01/2015

William redescendait lentement sur terre, sortant de cet état de panique fiévreux dont il était victime. Ses tremblements se calmèrent, il se rendit compte qu'il avait mal et donc qu'il était vivant, ce qui, entre nous, était une bonne chose. Il déserra le poing et le couteau tomba, tâché de son sang. C'est là qu'il se rendit compte qu'il l'avait serré comme un forcené et ce n'était pas une bonne chose. Les arbres apparaissaient comme par magie et de toute évidence, ils étaient de retour dans la forêt. Il les avait téléporté et personne ne les cherchait pour leur faire la peau.
Un peu calmé, William baissa les yeux vers la jeune fille et fronça les sourcils.

"Je sais que tu es Anaïs."

Ses jambes cédèrent et il s'affala par terre avec un grognement étouffé. A bout de souffle mais encore vivant même après leur chute, il s'adossa à un arbre, récupérant doucement de ses émotions.

"T'as mal quelque part ?"

02/01/2015

Je soupirais en le voyant revenir à la normal. Je regardais la lame désormais au sol, il y avait de son sang un peu partout. Automatiquement, je regardais sa main dans un mauvais état. Que ce n'était pas les poignets, c'était ses mains qui étaient en sang, pitié, qu'un jour ces choses ne se reproduisent plus.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il tombe, mais c'était logique, maintenant qu'il était sorti de sa panique.
Je m'asseyais non loin de lui, et regardais, inquiète.
Il fallait qu'il s'arrête de s'inquiéter pour moi, j'allais très bien. Dans cette situation, c'était moi qui devais me préoccuper de s'il allait bien ou pas.

- Ton dos, ça va ? Tu veux que je mette de la glace ?

Ça devenait une habitude d'ignorer ses questions, mais j'estimais que c'était utile, si un de nous deux avait mal, c'était lui. Comme d'habitude il m'avait protégée, j'aurais préféré endurer que le choc que lui faire mal, encore plus, en tombant.
J'allais lui demander ce qui s'était passé, mais c'était une très mauvaise. Je me contentais de lui lancer des regards inquiets.

» « Il est des rêves qui nous bordent et nous bercent, et d'autres qui nous froissent et nous blessent. » {Evan H. Caster • Alex Smith}
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