Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas...

03/01/2015

William dévisagea Anaïs en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qui lui prenait comme ça d'éluder ses questions par d'autres questions ? Elle pensait qu'il avait dit ça juste pour détourner l'attention de lui ? Il voulait savoir si elle allait bien, c'était pourtant pas compliqué. Enfin, on allait dire que c'était parce qu'elle n'avait rien qu'elle réagissait comme ça. Lui, en position assise comme ça n'avait mal nul part. Son dosc? Il était tombé sur le dos ? En fait, il ne savait pas trop ce qu'il était arrivé, mais il était assez perspicace pour comprendre qu'ils étaient tombés de l'arbre. Maintenant qu'il y faisait attention, il avait un léger élancement en bas du dos mais c'était largement supportable. Ce qu'il ne savait pas, c'est que la douleur allait augmenter.
La forêt était calme, paisible. Ils étaient tous les deux sales et couverts d'égratignures, mais puisque ce n'était que ça.

"Ça va, répondit-il en levant les yeux. On est tombés de haut ?"

02/01/2015

Attendez, il était sérieux ? C'était lui qui était tombé et avait reçu le choc, moi je n'avais rien, il m'avait protégé, et je ne pouvais pas m'inquiéter ?! Ignorant - une nouvelle fois, je commençais à me moquer de beaucoup de choses... Bref - son regard, je me frottais le bras pour enlever le peu de sang, où une légère griffure apparaissait. Surement à cause des branches. J'aurais du prendre un manche longue. Ou ne pas lui demander de retourner dans la chambre.

- Assez. Je m'appuyais contre l'arbre moi aussi avant d'ajouter. Et merci pour... Enfin de m'avoir prise dans tes bras pour ne pas me fracasser au sol.

J'esquissais un sourire en me tournant vers lui. C'était étrange comme je pouvais contenir énormément de sentiments contradictoires. Je lui étais reconnaissante, mais aussi surprise, en colère, et inquiète. Et je n'arrivais pas à me démener pour savoir comment j'étais. Mitigée on allait dire, un peu de tout en même temps. N'allez pas chercher, vous ne trouverez aucune logique à ça, et même si vous en trouveriez une, j'arriverai à vous prouver le contraire.
J'enlevais une feuille coincée devant une mèche, avant de remettre celle-ci correctement, puis je me frottais les mains pour enlever la terre. Niveau chute, il y avait moins salissant...

03/01/2015

William soupira. Il se sentait vide, vanné, c'était le calme plat dans sa tête et s'il n'y avait pas eu Anaïs il se serait sûrement endormi sur place et réveillé quelques heures plus tard, un peu plus reposé. Mais là il préférait lui parler et être là avec elle plutôt que de pioncer. De toute façon, après leur randonnée dans la forêt le soleil avait continué sa course dans le ciel. D'où il était, il ne le voyait pas assez pour estimer l'heure qu'il était. William ferma les yeux. Non, ce n'était pas important, c'était juste un réflexe comme ça, s'amuser à deviner le moment de la journée rien qu'en regardant le ciel. Le jeune homme rouvrit les yeux et sourit à Anaïs.

"De rien, de toute façon il me semble que c'est moi qui nous ai fait tomber, non?"

C'est en bougeant la tête qu'il sentit une feuille tomber de ses cheveux. Horrifié devant la tête qu'il devait avoir avec ce machin-là sur la tête sans s'en rendre compte, il dévisagea la jeune fille.

"Hé, mais t'aurais pas pu me dire que j'avais ça sur la tête ?"

02/01/2015

Tu nous as teleporté, j'avais un pied dans le vide, tu m'as pas lâché, on est tombé. Résumais-je

Tu aurais dû me lâcher. La prochaine fois - en priant pour qu'il n'y en ai pas une - il n'avait pas intérêt à me retenir. C'était idiot, mais je me sentais coupable de lui être tombée dessus alors que je n'étais pas en tord. Lui nous avait emmené là haut, c'était donc, normalement, sa faute.
Je le détaillais, comme souvent, lui avait les yeux fermés. À quoi pensait-il ? Aucune idée. En espérant qu'il ne reportait pas toute son attention sur ... Une feuille. Je souriais, amusée. S'il devait se concentrer sur une feuille, ou si celle-ci prenait entièrement ses pensées, je pourrais croire qu'il était .. Simplet. Bon, s'il entendait ces pensées, j'étais presque sure qu'il les contre-dirait, ce qui était normal, il pourrait même être vexé. En ce moment, j'étais fière de ne pas avoir un petit copain télépathe, mes pensées ne seraient plus les miennes, il aurait connu dès le début ce que je pensais de lui. Peut-être que avec l'habitude, notre esprit devenait insondable. Bref.

- Je me sentais moins seule à être couverte de feuilles tu vois.

Je souriais en m'en enlevant une de plus. Les cheveux longs n'étaient pas des plus pratiques lorsque nous devions tomber des arbres. Je devrais peut-être me les attacher.

03/01/2015

William ferma les yeux. Il y avait une légère brise qui lui chatouillait le front, ça faisait du bien, il allait commencer à faire chaud. Le sol n'était pas très confortable (pour ne pas dire pas du tout confortable) mais élèveraient protégés du soleil de midi, qui laisserait de jolies marques toutes rouges et bien désagréables. Attraper un coup de soleil en septembre au Pays fé Galles ? C'était possible, suffisait d'emménager dans la boucle, et le tourner était joué. Est-ce que les ombrunes avaient fait exprès pour créer une atmosphère joyeuse ? Elles ne pouvaient pas influencer la météo sauf erreur de la part de William, mais quelque part leur but était de protéger les particuliers dans la boucle. S'ils avaient te vécu indéfiniment un jour de pluie, il y avait fort à parier que l'Oiseau aurait eu du mal à garder ses protégés. Donc, en plus d'une maison qui explose, il fallait que le jour précédent il fasse beau temps ? Quel casse-tête, heureusement que bien souvent les emplacements des boucles avaient déjà utilisé auparavant, pas besoin d'en chercher d'autre. Mais attention, le secret des lieux est sévèrement garder, il en va de la survie de ses habitants.
William tiqua et rouvrit à demi les yeux.

"Ouais, bah en tout cas c'est moi qui t'ai transporté là-haut sans ton accord. C'était stupide."

William eut un sourire tordu. Il se contrôlait toujours aussi bien, on dirait. Voilà qui ne rassurait pas. Mais il venait de s'apercevoir de quelque chose.

"T'en as une là," sourit-il en tendant le bras vers la tête d'Anaïs.

Le mouvement se répercuta le long de sa colonne vertébrale et il serra les dents en sentant une douleur cuisante s'allumer. Bon, d'accord, il était tout de même un petit peu cassé. Le jeune homme se rassit sagement en soupirant.

02/01/2015

Je lui aurais dis que c'était stupide, à ce moment, il ne m'aurait surement pas écouté, et nous aurait teleporté au même endroit, comme s'il était dans un état second et que rien ne pouvait le faire sortir de sa transe. À mon avi, j'aurais pu le frapper, il n'aurait pas changé de trajectoire. De plus, je doutais fortement qu'il me le demande s'il arrivait une chose semblable à celle-ci.
Je haussais les épaules, pour lui répondre que ce n'était plus important, il était entier, moi aussi, enfin, à première vue.
Je posais ma main dans les cheveux à la recherche d'une nouvelle intruse emmêlée, avant de la trouver et de tirer doucement pour ne pas me faire mal.
Je le dévisageais en voyant sa mâchoire se crisper, ce ne devait être que la courte distance lorsqu'il avait levé sa main qui avait provoqué ça. Je l'espérais. Je passais mes deux mains dans mes cheveux et faisant comme si elles étaient des brosses, et essayais d'enlever le plus de saletés possible, pas facile. Je regardais le ciel, l'heure de manger devait être passé depuis peu, mais l'heure c'est l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure, et maintenant j'avais faim, ça ne pouvait pas tomber un meilleur moment. Je laissais s'écouler plusieurs minutes silencieuses, avant de me lever et de frotter mon pantalon pour enlever la terre, mes vêtements étaient de plus en plus sales et j'avais changé de t-shirt une fois, j'allais tout salir en une journée ou quoi ?
L'appel de la faim prit le dessus, j'esquissais un sourire en demandant :

- Tu sais où il peut avoir un truc à manger ?

03/01/2015

William sourit en entendant un discret gargouillement qui ne pouvait venir que du ventre d'Anaïs, à moins qu'un animal affamé soit assez prêt deux pour se faire entendre et assez discret pour qu'ils ne l'aient pas remarquer. La première option semblait plus plausible que la deuxième, et c'était compréhensible parce qu'ils n'étaient pas rentrés à la maison des particuliers (enfin, si, ils y étaient allés, mais sûrement pas pour manger). William était complètement décalé par rapport à son rythme de vie habituel, donc il ne pouvait pas savoir quel était l'heure du déjeuner. S'il avait à manger ? William chercha son sac du regard. Où est-ce qu'il était passé, lui, dans l'histoire ? Il ne l'avait tout de même pas laissé dans la chambre d'Anaïs ? Non, il lui semblait qu'il l'avait à côté de lui avant que... Enfin, vous avez compris. S'il s'était téléporté avec Anaïs, Il y avait fort à parier que le sac avait été transporté avec eux. William leva les yeux vers la cime des arbres. Il ne savait plus vraiment où il les avait fait atterrir, il fallait espérer que le sac était tombé avec eux. Il prit appui sur ses bras pour se redresser, étouffant un grognement de douleur. Aïe, mais c'est que ça faisait vraiment mal ! Une fois debout, c'était supportable. Mais dès qu'il s'agirait de se baisser, pas besoin d'être devin pour savoir que les conséquences de sa cuite reviendraient en force. C'était possible, ça, qu'il ait le dos coincé comme un grand-père incapable de se déplacer ? Il aurait l'air fin, tiens ! William fit quelques pas, cherchant ses affaires en se disant qu'il n'en ratait pas une, avant d'avoir la chance de le repérer dans les buissons à quelques mètres de là. Il alla le récupérer en se battant avec une branche épineuse tenace, puis finit par avoir le dessus. Le sac n'avait rien, il avait eu plus de chance que lui. Il l'ouvrit et en sortit une pomme.

"Tiens, si tu veux."

Lui n'avait pas faim pour le moment. William jeta un coup d'oeil au soleil puis regarda Anaïs.

"On bouge ? Tu veux aller quelque part ?"

02/01/2015

Ce n'était pas une bonne idée, mais alors vraiment pas. Je savais pertinemment qu'il ne sortira pas indemne de la chute, et je lui demandais de se lever ? Je n'avais pas de plombs dans la cervelle ou quoi ? Levant les yeux au ciel face au fait que je n'avais pas réfléchi, je me mis à chercher moi aussi dans les feuillages des alentours. Il n'etait pas dans les branches, c'étaient déjà ça, je ne voulais pas qu'il refasse un trajet périlleux. Venir le ramasser au sol avec le coccyx brisé, non merci.
Je me retournais pour voir s'il l'avait, avant de comprendre que oui, je m'approchais. Un large sourire vint illuminer lorsque je pris la pomme et me mis à la manger. Cependant, je ne pus m'empêcher de le dévisager. Aller quelque part, il voulait se faire du mal pour rien ? Ou faire comme si tout allait très bien. Or j'avais bien vu qu'il avait eu mal, rien qu'en se relevant. Si je devais compter le nombre de fois où je m'attardais sur son visage ou sur ses lèvres, nous serions surement encore entrain de compter, donc j'avais tres bien vu qu'il n'était pas au summum de sa force. Je croisais les bras en mâchant mon morceau - ça faisait extrêmement sérieux, bien sûr - avant de le contredire doucement :

- Es-tu seulement capable de marcher plus de deux heures sans que ça fasse mal ?

J'arquais un sourcil dubitative, mais inquiète.

03/01/2015

Rien qu'à la tête d'Anaïs on pouvait déjà voir qu'elle n'était pas du tout convaincue. Elle le regardait avec cette moue bizarre qu'elle avait quand elle savait très bien que William prenait les choses trop à la légère, et qu'elle n'était pas près de gober ce qu'il disait quoiqu'il ferait pour la faire changer d'avis. Mais bon, au moins elle avait accepté la pomme, ce n'était pas si mal. Il faudrait par contre qu'elle arrête un peu de le dévisager comme s'il était un spécimen particulièrement étrange, et qu'elle n'avait pas décidé si c'était étrange version bien ou version suicidaire.

"Oui. Non. J'en sais rien, y'a qu'à essayer."

Ses yeux bleus semblaient le transpercer littéralement. Faudrait interdire d'être aussi jolie, c'était trop déconcentrant pour le commun des mortels.

"Quoique je dise tu ne me croiras pas. Et puis, on peut toujours se poser quelque part."

02/01/2015

Essayer et se rendre compte après qu'il n'aurait jamais du ? En fait, lui non plus ne pouvait pas répondre à ma question, il voulait quoi ? Tenter le diable ? Ça nous apporterait que des embrouilles en plus, comme si on avait besoin de ça après être tombés d'un arbre. À moins qu'il ne veuille sa perte. Je ne pouvais pas l'empêcher de nous teleporter dans ces moments de paniques,je devais faire comment ? Déjà je lui montrais la réalité en face, il n'avait pas à faire comme si tout allait très bien alors que c'est le contraire, de toute façon je le voyais. Efforts idiots et inutiles.
Je me sentis tout de même un peu vexée, sa remarque n'était même pas cassante ou cinglante. Mais en disant ça, c'était comme si je m'amusais à le contredire, alors que c'était faux. Ça me mènerait nul part de toute façon de faire ça.

- Bien sur que je te croirais, mais pas là, et tu sais très bien pourquoi.

Je m'approchais un peu, ma pomme toujours en mains, m'attardant sur son visage et esquissant un léger sourire. À la regarder souvent et longtemps comme ça, il allait se demander ce que je faisais, mais il devait se douter de la réponse, pas besoin d'être devin.

- Bah on y va alors, t'as de la chance d'être aussi mignon, sinon je craquerais pas aussi facilement.

Je souriais en le regardant avant de m'approcher encore un peu pour me mettre en face de lui, tout en conservant une distance respectable, à mon plus grand regret.

03/01/2015

William regarda derrière lui comme un imbécile avant de se rendre à l'évidence : apparemment, c'était bien de lui qu'Anaïs causait. Il n'avait pas vraiment réfléchi et avait ouvert de grands yeux de hiboux en entendant ça. Maintenant, il se rendait compte qu'il devait avoir l'air d'un parfait idiot. Aucune chance de rattraper le coup vu qu'Anaïs était généralement attentive au moindre détail. Il avait l'air fin maintenant tiens ! Rien que la tête d'Anaïs qui s'empêchait tout juste de rire lui donnait envie de disparaître sous terre.

"Oh, ça va, gromella le jeune homme, buté. On y va."

Soudainement pressé de s'en aller, il tourna le dos à Anaïs et ouvrit la marche un peu plus rapidement qu'il ne l'aurait fait un peu plus tôt. Le sentier à peine visible serpentait à travers les arbres et se perdait dans la végétation.

02/01/2015

Je le regardais se retourner, avant de me demander s'il était sérieux. Il croyait que je parlais à quelqu'un d'autre ? Si oui, avec qui ? Nous étions seuls dans cette forêt, enfin peut-être pas mais dans cette zone en tous cas, si. C'était vrai que nous ne croisions jamais personne, mais pourquoi dirais-je ça, à une autre personne que lui ? Je souriais surprise et amusée. Je ne m'attendais pas à une telle réaction, je posais ma main sur ma bouche pour qu'il ne voit pas le sourire amusé. Il venait déjà de le prendre mal, et je ne pus m'empêcher de rire discrètement.

- Faudra que tu t'y fasses, si je le dis, c'est que c'est vrai.

J'esquissais un sourire. Le but n'était pas de le mettre mal-à l'aise, mais je le trouvais réellement à croquer. D'ailleurs, je n'étais pas la seule à penser ainsi. Je repensais brièvement à cette horrible soirée en lançant un regard aux alentours. La rencontre avec l'estre était encore fraîche dans mon esprit, et même s'il était là, je ne tenais pas à recroiser la route d'une de ces bêtes. Ou le revoir embrasser Elsa. Une lueur d'inquiétude passa dans mon regard avant de disparaître aussitôt. Pas la peine qu'il ne la voit, il ne pouvait rien faire.
Je me mis à côté de lui en silence à la limite du raisonnable, sans vraiment m'en rendre compte. J'avais pensée à autre chose, oubliant le périmètre de sécurité. Lorsque je le remarquais, je jetais un regard vers lui et m'éloignais en murmurant un desolée à peine audible.

03/01/2015

Que c'était vrai ? Hum, ouais, peut-être, enfin, si elle le pensait vraiment. Un coup d’œil en arrière fut la seule réponse à la fermeté des paroles de la jeune fille. Qu'est-ce qu'il pouvait répondre, de toute façon ? En voyant son regard penaud, William ne put s'empêcher de sourire. Non, sérieusement ? Elle s'excusait alors qu'elle n'avait strictement rien fait de mal ? Il leva les yeux au ciel. Ah la la, Anaïs avait vraiment un sens des réalités étrange quand il s'agissait de le froisser. Cet air larmoyant ne lui allait pas du tout, elle était bien plus jolie quand elle souriait. Il s'énervait si souvent que ça ? Il n'allait pas la taper ni lui faire la tête pour si peu, quand même ! D'ailleurs, la frapper était hors de cause, mais est-ce qui lui arrivait d'avoir peur de lui ?.. Peur, disons, qu'il s'énerve et perde le contrôle ? En général, quand il arrivait quelque chose - autrement dit très souvent, quoi - c'était souvent de sa faute, en tout cas, il avait toujours plus d'implication qu'elle. Est-ce qu'elle en avait marre parfois ?
Tout en marchant, William demanda :

"Est-ce que tu trouves que je m'énerve pour rien ?"

02/01/2015

S'il s'énervait trop souvent ? Drôle de question. Comme s'il voulait savoir absolument ce que je pensais de lui. C'était pourtant simple, et clair, non ?
Je souriais pourtant en réfléchissant à une réponse. Ce qui était sur, c'est qu'il avait changé. Je ne reconnaissais pas le William de la toute première fois. J'avais l'impression qu'il était devenu plus .... Enfin moins solitaire, plus amical, différent en somme. Et niveau colère, ça avait changé également. La dernière fois remontait à hier en fait. Après la salle de bain, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, ça s'était passé juste après ses "cauchemars", c'était donc compréhensif. Et ensuite, je ne savais plus, ça datait en tout cas.
J'accélérais un peu la marche pour me mettre non loin de lui, avant de répondre.

- Avant oui, maintenant c'est différent. Tu ne t'énerves plus pour les même raisons, mais beaucoup moins quand même.

Je regardais son visage par dessus son épaule. J'aimerais bien grandir un peu, je n'étais pas minuscule, mais je n'étais pas grande non plus, pas assez en tout cas pour pouvoir le regarder dans les yeux. À moins d'être assit, il devait souvent baisser la tête.
Crotte hein, elle petite me donnait un air plus naïf - certes je pouvais l'être de temps à autre - mais les personnes me surestimaient la plupart du temps. Pas grand monde, à part lui, ne savait des choses sur moi et c'était très bien ainsi.

03/01/2015

Bon, hé bah on pouvait remercier Anaïs de son tact et de sa capacité à supporter le caractère de merde de celui qui la considérait comme sa petite amie, disons seulement psychologiquement pour le moment. Cependant, il comptait bien réussir à franchir le cap avec elle, et même s'ils n'en avaient jamais parlé, de peur d'avoir de l'espoir trop tôt, il faudrait être idiot pour ne pas envisager qu'ils couchent ensemble un jour. Pour l'instant, la barrière mentale de William les en empêchait, mais le jeune homme mentirait en affirmant qu'il ne l'avait jamais imaginé toute nue devant lui.
Anaïs surprit son regard lubrique sur elle. Hum, il était temps de changer de sujet.
William s'éclaircit la gorge et prononça les premières paroles qui lui passèrent par la tête :

"J'aimerais bien avoir le don du feu, rien qu'une fois... Pour t'embêter."

02/01/2015

J'arquais un sourcil mais ne pus m'empêcher de sourire. Ok ok, j'étais ouverte à toute proposition tant que c'était dans ses cordes. Ce dont je doutais sérieusement en ce moment. Après je n'étais pas contre, comme si n'avais jamais pensé à ce que nous pourrions faire à deux... Je hochais la tête comme exaspérée. C'était lui qui allait me donner des penser malsaines ! Quoi que, s'il en faisait parti, elles ne pouvaient être qu'agréable.
Le feu ? Mouais, non. C'était pas ce que je préférais, c'était sur. Déjà avec Samuel qui avait failli brûler un mur de la maison. Je pourrais m'y bruler les mains en essayant d'arrêter une flamme. La glace ne ferait pas long feu ( c'était le cas de le dire ). Et je ne tenais pas à être brûlée au troisième degrés. Je m'en passerai bien. Je frissonnais en le regardant presque avec horreur. Pitié, ne lui permettez jamais d'avoir un don pareil, je ne serais pas sure de durer une journée. Je me frottais les yeux, et décidais de changer de sujet.

- Oh, monsieur est chaud apparement. Plaisantais-je.

03/01/2015

Alors là, s'il s'attendait à ça !.. Pour une surprise, c'était une surprise ! Si bien qu'il en resta bouge-bée et faillit se prendre une branche qui traînait (rien de plus normal dans une forêt, me diriez-vous) qu'il évita précipitamment en récoltant des feuilles dans les cheveux. C'était bien le cadet de ses soucis. Il n'en revenait pas, après Anaïs sage, Anaïs geignarde, Anaïs en colère, voilà une facette d'Anaïs bien plus coquine qu'il ne l'avait pensé. Cette journée était pleine de surprise, il n'allait pas s'en plaindre, mais quand même !.. Comment avait-elle su ce qu'il pensait il y a ?.. Et puis pour le feu, il ne parlait même pas de ça !
Il se surprit à rougir, et pas qu'un peu.

"Mais !.. Je ne..."

D'une clarté à toute épreuve. William déglutit avant d'enchaîner.

"Bon sang, mais je parlais du fait d'entraîner tes pouvoirs moi, pas d'autre chose !"

Silence de quelques secondes.

"En fait, t'en as bien plus envie que moi on dirait," sourit-il sans pouvoir s'en empêcher.

02/01/2015

J'éclatais de rire devant sa mine gênée. C'était un record, on ne voyait pas William rouge comme une tomate tout les jours !
Puis moi non plus en fait. Je n'avais jamais parlé de ça avec quelqu'un et comme je ne faisais pas souvent attention à ce que je disais, c'était pas prévu que ce qui venait de passer dans ma tête, soit retranscrit à l'oral. Je le dévisageais sceptique comme s'il était un enfant qui plaidait coupable au vol d'un biscuit. Il était trop mignon comme ça, n'empêche ! Donc oui, peut-être que j'avais envie, mais là, il était inaccessible, pas la peine de se leurrer. Et il était encore loin, nous étions encore loin d'avoir réglé le problème, aucun de nous deux ne pouvait l'oublier.
Je me mis face à lui pour l'arrêter de marcher et je scrutais son visage un moment. Pas de ça, ah ouais ? Avec ce regard "spécial" je voyais autre chose que notre don. Quelque chose de plus intéressant.

- De quoi ? Pouvoir t'approcher, te toucher, t'embrasser, bien sûr que j'en ai envie, grandement même, tu crois quoi ? Dis-je comme si c'était évident.

03/01/2015

William leva les yeux au ciel, avant de finalement reprendre son chemin. Ils n'allaient pas se perdre, mais s'assommer contre un arbre ne le tentait vraiment pas. Il avait déjà donné question chute, aujourd'hui, mais là franchement Anaïs lui en avait bouché un coin, il ne l'a croyait pas si oser. Hum, si elle continuait à énumérer ce qu'ils pourraient faire s'il ne, s'il n'avait pas ce... Problème, il allait exploser de frustration. Et là, il faisait tout pour se concentrer sur le chemin devant lui,sur le ciel, sur n'importe quoi sauf Anaïs qui marchait à quelques mètres de là. Maïs c'était plus fort que lui, les images naissaient d'elles-mêmes. Il se tourna brutalement vers elle.

"Chut, sinon je vais te dévorer toute crue."

C'était déjà ce qu'il faisait, du regard seulement.

02/01/2015

"Te manger tout crue. " Il dit, hein ? Pas déplaisant comme idée, très tentante même. Après tout, s'il avait vraiment faim ,je ne voyais pas pourquoi je refuserai... Il n'avait qu'à s'approcher. Ah oui, voilà l'éternel problème. Avec les efforts qu'il fournissait, il y avait bien une chance qu'il puisse s'approcher de moi, sans être hanté par ses cauchemars.
Bon, ce n'était pas pour tout de suite, chaque chose en son temps. Pour le moment, j'étais très bien avec lui, malgré la distance qui nous séparait, elle me frustrait, mais nous arrivions à vivre avec. Certes, le sujet de discussion n'était pas forcement grandiose, mais il mettait du baume au cœur d'une manière étrange. Se sentir désirée, c'était l'inverse de ce qui m'était arrivé. Et inutile de vous préciser ce que je préférais. Je riais et trottinais pour le rattraper. Ce serait bien de retrouver son sérieux, donc de changer de sujet, à contre cœur. Après un silence où nous n'entendions plus que les bruits habituels de la forêt , je demandais, curieuse :

- Sinon, tu faisais quoi, seul ici, avant que l'on se tombe dessus ?

Parce que personnellement, je ne voyais pas. Il n'allait pas à la bibliothèque, ne parlait avec personne ( faire la causette avec un écureuil, il n'y avait rien de plus normal voyons ), et comment vivre ainsi pendant tant d'années ? Reclus dans une solitude créée par la peur qui lui collait à la peau.

03/01/2015

Ahem, drôle de question. Mais légitime, en fait maintenant qu'il y pensait William se demandait pourquoi elle ne l'avait pas fait plus tôt. Il était du genre très très solitaire, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, et dès le premier contact. Mais la jeune fille avait attendu plusieurs mois pour le lui demander, quand même. Y avait-elle jamais pensé avant ?.. Pour William, il y avait des tonnes de choses à faire en forêt. Et il les avait visité et revisité. C'est vrai qu'il s'était ennuyé, parfois. Mais pas plus que quelqu'un de la maison, non ? Qu'est-ce qu'il y avait dans cette baraque en plus ? Une bibliothèque ? Bah, il était allé chiper quelques livres, parfois. Il n'y avait pas eu de suite. Une ombrune ? Miss Tit ne lui demandait rien tant qu'il n'embêtait personne, il restait dans son coin si ça lui chantait.

Qu'est-ce qui faisait toute la différence ?.. Les gens. C'était eux qui pimentaient sans doute le qotidien des particuliers de la maison, bien plus que le bruissement des feuilles dans les arbres. Quelqu'un a qui parler, c'était normal de vouloir ça. William l'avait oublié, pendant un temps. Et il réapprenait doucement ce que ça faisait, d'avoir de la compagnie.

« Je parcourais la forêt, énuméra-t-il en réfléchissant tout haut. Je m’entraînais beaucoup, je chassais... Ce genre de chose. »

Il jeta un coup d’œil à Anaïs, souriant.

« Tu imaginais quoi ? »

02/01/2015

S'entrainer ? D'où ces muscles bien développés, alors. Je ne pus m'empêcher de passer son corps au peigne fin. De son torse, jusqu'à son visage (en l'imaginant bien évidemment sans chemise, vous me prenez pour qui ?) en souriais en croisant son regard. Il ne fallait pas que je retourne dans un délire comme tout à l'heure, toute réponse incitant à être dans un lit, avec lui, ou à l'envisager était exclu. Donc, pas de commentaire, même s'ils me brulaient la langue. Se changer les idées, penser à autre chose. Bien plus facile à dire qu'à faire. Si tout me ramener à lui, je n'étais pas sortie de l'auberge. Changeons de sujet, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, hum... Hum... La chasse, oui, bien, que dire ? Je ne pensais pas que ça pouvait être un passe temps. Il chassait, et tuait par la suite les animaux ? Je n'étais pas pressée de le savoir, je ne poserai pas la question.

- Je sais pas, sinon je te poserais pas la question. Répondis-je en riant.

03/01/2015

William suivit avec amusement le cheminement des pensées d'Anaïs. Les fois où elle s'énervait, il avait beaucoup de mal à deviner ce qu'elle pensait – elle avait légèrement tendance à se refermer sur elle-même, comme si elle craignait d'exploser devant tout le monde – mais le reste du temps, c'était un livre ouvert ! Il sentit son regard sur lui qui le scannait de haut en bas, et un sourire ironique naquit sur les lèvres du jeune homme. Elle le matait, là ? C’est bon, il remplissait les critères, ou il lui fallait passer par la case chirurgie esthétique ou salle de muscu ? Au fait, vu qu'Anaïs était là depuis un certain temps, peut-être qu'elle ne connaissait même pas ces termes. Avant, les critères d'élégance n'étaient pas vraiment les mêmes que dans le présent. Oh, et puis en fait, on s'en fichait.

Anaïs rentrait tout à fait dans ses critères, ça suffisait amplement.

Hé, elle fermait un peu la conversation, là ! A lui de trouver quelque chose à dire. Bah, y'avait qu'à lui renvoyer l'ascenseur.

« Et toi, tu faisais quoi pendant ces dernières années ? »

02/01/2015

Je devais me douter qu'il me poserait la question par la suite. Nous avions encore tellement de choses à savoir l'un de l'autre. Il était toujours un secret pour moi, dans certain domaine... Mais j'étais bien décidée à tout connaître de lui. Des millions de questions bouillonnaient dans mon cerveau, mais une à la fois, il avait bien le droit, lui aussi, de me poser des questions. Je n'avais aucune raison de lui refuser des réponses, en espérant qu'il soit sincère, mais je lui faisais suffisamment confiance pour lui dire ce que j'avais toujours refoulé au plus profond de mon être depuis des années.
J'essayais de me remémorer le début dans la boucle. ça a bien changé quelques années après puisque au début, on pouvait me prendre pour une solitaire à toujours rester dans mon coin. J'étais bien plus ouverte désormais, j'avais retrouvé ma vraie nature, il y a des blessures où le seul pansement est le temps.

- Les livres, je passais beaucoup de temps dans les jardins sans forcement parler à quelqu'un. Juste être là, et regarder ce qui se passait. J'allais parfois aux cours par curiosité et au village. Après... Je partais souvent à la plage pour utiliser mon don, jusqu'à ce qu'il commence à avoir trop de monde et décide d'aller en forêt.

Et j'avais fait ça pendant tant d'année, les activités n'étaient pas nombreuses, mais j'aurai pu essayer de nouvelle chose. Quoi qu'il en soit, ça avait changé, dès le premier jour où j'avais commencé à venir et revenir le voir, jour après jour, et je ne comptais pas m'arrêter maintenant.

03/01/2015

William n'aurait pas pensé qu'Anaïs serait une si grande lectrice. En fait, il ne l'avait jamais vu avec un livre dans les mains, mais après tout, avec la bibliothèque que possédaient les particuliers et du temps devant soi, c'était normal de risquer son nez dans les bouquins reliés dont regorgeaient les étagères. Il y en avait sûrement pour tous les goûts, et peut-être qu'Anaïs y avait passé des heures à rêver d'histoires imaginaires. Ce n'était pas dans la nature de William de rester planter quelque part, mais mieux valait qu'ils soient différents sur ce point, un hyperactif ça suffisait bien. Elle devait avoir appris beaucoup de choses durant ces années !

Quant au fait qu'elle ne parlait pas forcément à quelqu'un, c'était compréhensible, la plupart des particuliers qui arrivaient ici devaient avoir vécu des expériences traumatisantes en rapport avec leurs dons. Anaïs ne faisait pas exception à la règle, et pourtant elle avait conservé sa joie de vivre sans baisser les bras.

William eut un sourire admiratif devant son courage.

« Inutile de me rappeler que tu es tombée sur une espèce de timbré pendant une de tes ballades en forêt, je crois que je le connais, rit-il. Je te proposerai bien de t'apprendre à grimper aux arbres, mais tout bien réfléchi... Non. »

Ils arrivèrent à flanc de coteau où quelques pierres plates saillaient, chauffées par le soleil. Il s'assit sur une d'entre elles et tapota la roche à côté de lui pour l'inviter à s'asseoir.

« ... Mais tu peux toujours m'apprendre à lire, » fit-il avec un air intéressé.

Bien sur qu'il savait lire, il avait juste envie d'embêter la jeune fille.

» « Il est des rêves qui nous bordent et nous bercent, et d'autres qui nous froissent et nous blessent. » {Evan H. Caster • Alex Smith}
» PREMIER EVENT - Les estres sont parmi nous ! [rp : 2/2]