Promenons-nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas...

02/01/2015

Oh, ma fois, ce n'était pas un timbré désagréable. J'aurais pu tomber sur bien pire. Une bête sauvage - non William n'était pas un animal -, un estre ou un humain du passer. On ne savait jamais ce qui pouvait se tapir dans l'ombre d'un buisson, en pleine forêt. Cependant, ça m'étonnerait que l'Ombrune laisse des renards ou des loups dans sa forêt, qui n'hésiteraient pas à attaquer une de ses pupilles. Le temps remontait-il aussi pour eux ? Les pouvoirs de l'Oiseau pouvait n'affecter que les humains et laisser les animaux vivre une vie à peu près normale - bah oui, si l'on enlevait leurs charmants voisins particuliers - sans revivre le jour d'hier. William savait peut-être, faudrait que je lui pose la question un de ces jours. Plus tard, pour le moment il y avait des questions qui le concernait plus intéressantes.
Pour l'escalade, je n'étais pas contre, mais je doutais fortement d'exceller dans ce domaine. Rien que les premières branches étaient un supplice, alors plus haut, ce serait l'enfer. Et je pesais mes mots. Je m'asseyais à côté de lui, un peu plus près que la barrière imaginaire instaurée par son problème. Il fallait bien essayer petit à petit n'importe quand. Je le dévisageais en arquant un sourcil. D'un haussement désinvolte des épaules et répondais :

- Tu m'excuseras, mais je pense que ça prendra du temps. Il te faudra de longs cours particuliers avec moi. Je souriais à mon tour malicieusement en le regardant.

03/01/2015

Le visage de William se fendit d'un large sourire. De longs cours particuliers, hein ? Elle était sérieuse ? Vu sa tête on pouvait se demander quelle serait la réelle nature de ces "cours particuliers", le moins qu'on puisse dire était que ça n'avait pas l'air de l'embêter. Elle se fichait vraiment de lui, ma parole ! Remarque, il l'avait bien cherché, à insinuer qu'il était idiot dès le départ. Enfin, pas idiot, analphabète, ce n'était pas pareil mais ça s'en rapprochait, ceux qui ne savent pas lire sont privés de tellement de choses. Il y avait beaucoup à apprendre dans les livres, tant d'horizons qu'ils ne verraient jamais à découvrir ! Bon après il y avait tout ce qui concernait la législation, le vote... Hé, en 1940 les femmes n'avaient pas encore le droit de voter, c'était super bizarre ! Enfin, c'était pas comme s'ils étaient concernés dans la boucle, mais tout de même...
Le jeune homme s'appuya sur ses mains pour regarder le ciel.

"Vu ma patience légendaire ça risque de prendre un certain temps."

02/01/2015

- T'en fais pas pour ça, j'ai de la patience pour deux. Souriais-je.

Je ne savais même pas d'où je la tenais, elle. Pas de mes parents en tout cas, sinon ils ne m'auraient pas mise à la porte. Ils auraient attendu des explications - qu'ils n'auraient pas eu puisque je ne savais rien de ce don jusqu'à ce que je rencontre l'ombrune - mais ils auraient pu être plus compréhensifs. Pas me mettre à la porte de la sorte. Faire en sorte d'être humain quoi, pas une sorte de bête qui n'a rien à faire de ce qui était de sa famille quelque seconde avant qu'on la renie. Donc c'était sur, ni mon père, ni ma mère n'avait une telle patience. ça remonterait à plus loin ? Grand-mère ? Arrière grand-père. Aucune idée, nous n'avions jamais eu de grands repas de famille, je n'ai donc jamais su comment était les autres. S'il y avait d'autre particulier, si mes parents étaient les seuls à être... Comme ça.
Je m'allongeais et mettant mes bras sous ma nuque, profitant de cet éternel soleil de fin d'été. Si je pouvais contrôler le temps, je l'arrêterais sans hésitation, juste pour ne pas être autre part, ni avec quelqu'un d'autre. Rester maintenant.

- C'est surement ma plus belle journée passée ici.

03/01/2015

William la regarda s'allonger. Lui resta plutôt assis, une jambe repliée, l'autre étendue devant lui. Ce qu'il faisait beau ! Le soleil avait chauffé la pierre toute la journée et elle restituait maintenant cette chaleur avec une douceur agréable au toucher. Il était bien, là, même si le ciel était un peu trop bleu, on ne voyait pas les nuages qui lévitaient au-dessus de la mer d'ici, ils étaient masqués par les arbres. Anaïs semblait pensive mais souriait tout de même, William se demandait bien à quoi elle rêvait. Il choisit de ne pas poser la question, tant qu'elle ne pleurait pas ça lui allait.

Par contre, ses paroles le surprirent. Oui, pour la balade en forêt, pour le réveil de ce matin où il avait ouvert les yeux avec le sol dur sous lui et Anaïs au-dessus, tout ça ça lui allait très bien, et le moment présent était très agréable aussi. Par contre, il y avait eu une étape en cours de route qu'il aurait été quand même mieux d'éviter, l'histoire de la téléportation ratée.

Le jeune homme rit :

« Tu adores tomber des arbres ? »

02/01/2015

S'il me servait de matelas, si l'on ne faisait pas ça tous les jours, et s'il ne se faisait pas mal - atterrir sur lui n'était pas désagréable entre nous - ça pourrait commencer à me plaire. Les effets secondaires étaient moins appréciables. Le mur de dos, ce qui pourrait se rompre sous le choc, les feuilles dans les cheveux, les griffures des branches. Je fis une mine pensive, indécise. Oui, non. Si ça ne devenait pas une habitude, comme tomber de la falaise, tout irait bien.

- C'est pas quelque chose que je recommencerais, surtout si tu te prends tout, mais être prise dans tes bras, même pendant la chute, ça, j'ai adoré.

Je regardais le ciel, pour reporter mon attention sur autre chose que sa réaction.
J'aperçus une masse cotonneuse à travers les feuilles des arbres et fus éblouie par le soleil lorsque le nuage passa son chemin. Le soleil c'était bien, mais avec modération. C'était quand même ce qui faisait fondre la glace, donc j'avais beau apprécier, qu'il y en ait trop, trop fort, ce n'était pas ce que je préférais. J'étais peut-être protégée du froid, elle chaleur, elle, non et je ne supporterais surement jamais de vivre en l'espagne ou dans un pays similaire.

03/01/2015

William finit par s'allonger à son tour, juste pour voir si le monde était plus beau de là. En tout cas, une fois étendu sur la pierre, on avait l'impression que le ciel n'attendait que de les emmener là où ils le souhaiteraient. Pour cela, encore fallait-il qu'il leur pousse des ailes. Le jeune homme jeta un coup d’œil à Anaïs. Il n'avait pas besoin d'en rêver, il les avait déjà. C'était elle, ses ailes, qui lui permettaient de sortir peu à peu de l’abîme où il était tombé il y a longtemps. Sans elle, il n'aurait jamais cherché à le faire ; sans elle, il ne l'aurait même pas envisager sérieusement une seule seconde. C'était l'ange qui l'arrachait peu à peu à son enfer terrestre, et même le diable ne pouvait rien y faire. Avec elle, il se sentait entier. Avec elle, il se sentait prêt à déplacer des montagnes, et à défier le destin si c'était possible. Et pourquoi pas ?..

William leva les yeux vers le ciel comme s'il voulait s'y noyer.

« J'y arriverai, tu sais. Je te le promets. »

02/01/2015

Et si j'imaginais juste une fois comment nous serions s'il n'avait pas ce problème ? Est-ce que ça me ferait plus de mal que de bien ? Si je n'essayais pas, je ne pouvais pas savoir, si ça avait un effet négatif, j'étais certaine de pouvoir arrêter. Je fermais les yeux en hochant la tête. Déjà, rien que l'approcher. Pouvoir me mettre à côté de lui, plus près que la distance qui nous séparait maintenant. Plus près, encore plus près, contre lui si ça me chantait. Sentir sa peau contre la mienne, ainsi que mes lèvres. Non, juste lui prendre sa main, ne plus la lâcher, ne plus le lâcher. Se sentir en sécurité contre lui, ne plus être seul, rester non loin de lui. Savoir que l'on a une nouvelle famille. Il n'y avait que lui, mais il comblait le trou que mon passé avant fait. Et je m'en rendais compte, maintenant, pendant ce moment de silence, où il n'y avait que lui, et moi.
Et maintenant ? Et bien ça me donnait encore plus envie de l'aider, je voulais qu'il s'enleve ce cauchemar du crâne, qu'il vive comme il le méritait, sans être tourmenté par les fantômes du passer, sans les revoir, sans sentir ce qui l'avait profondément choqué.
Je rouvris les yeux et souriais.

- T'as pas le choix de toute façon, je ne te lâcherais plus. La vie est trop belle pour que ce qui nous est arrivé nous gâche ce qui arrivera.

03/01/2015

William ferma les yeux. Ah, oui, décidément il était vraiment bien là, à écouter les paroles pleines de philosophie – et pleines d'avenir, il l'espérait de tout son cœur – d'Anaïs. Savoir qu'elle était proche de lui sans l'être trop lui donnait plus de réconfort qu'il ne l'aurait cru, comme s'il réagissait de manière instinctive à la présence d'un autre être humain. Bon, pas n'importe lequel, mais cette présence était plus rassurante et chaleureuse qu'il ne le pensait jusqu'alors. Il ne croyait pas pouvoir s'attacher autant à quelqu'un, et pourtant,c'était fait, et à l'en croire, ça n'était pas près de changer. Cette perspective le réjouissait d’autant plus qu'il savait qu'elle ne pourrait pas aller bien loin sans sortir de la boucle, car, ce qui valait dans un sens le valait dans l'autre. Lui non plus, il n'était pas près de la lâcher. Il était addict à quelque chose de bien plus puissant qu'une drogue : la présence de l'autre était à ses yeux la plus belle chose au monde.

« Des paroles pleines de philosophie, ma chère. Y aurait-il un cœur sous ce cerveau de glace ? »

02/01/2015

Hum ?.. Cerveau de glace hein ? Trop gentil comme compliment, surtout venant de lui. de nous deux, ce n'était pas moi qui avais un cerveau au ralenti à des moments. J'avais beau avoir la maitrise de la glace, sur ce niveau, c'était lui qui l'emportait. Et puis quoi, il avait un problème avec la glace ? C'était trop froid au gout de monsieur ? ça ne m'empêchait pas de réfléchir correctement, je n'avais pas le cerveau congelé, loin de là. Donc que voulait-il dire par ça ? Encore cœur de glace, je pourrais comprendre, je n'étais pourtant tout de même pas renfermée. Et puis, ce cœur, il fondrait vite avec lui, comme s'il était pyrokinésiste, voir en plus rapide.
Je me relevais un peu, posant un coude au sol pour me retenir, et de mon autre main, lui tapais la tête, comme pour reprendre un enfant qui allait faire une bêtise ( la différence entre un enfant et lui ne se résumait pas à grand chose si l'on regardait bien ). Il pouvait des moments où il ressemblait vraiment à un gamin, comme lorsqu'il décidait de m'enquiquiner, avec la cougar, la lecture, ou ce matin avec la question sur le lit. Un gamin craquant.

- Tu insinues que je suis givrée ? Demandais-je, faussement vexée.

03/01/2015

William rit en sentant la paume d'Anaïs s'écraser sur sa tête, comme il l'avait (ou pas) redouté. Fallait avouer que le jeu de mots était tout de même bien trouvé ! William n'avait pas dit "cœur de glace" parce que de son point de vue c'était tout le contraire: Anaïs possédait un cœur d'or, sinon il y aurait longtemps qu'elle l'aurait laissé tomber pour quelqu'un de plus accessible. C'était très facile à trouver, même dans un environnement aussi bizarre que la maison des particuliers.

"Aïe ! Mais c'est qu'elle fait mal, la givrée !" s'exclama-t-il en se protégeant des deux bras comme s'il avait affaire à un ours.

Et c'est comme ça qu'il tomba du rocher. William, qui n'avait pas tout suivi, se retrouva par terre au milieu des touffes d'herbe et des premières feuilles mortes, avec une tête de poisson hors de l'eau.

02/01/2015

- Pauvre chou, c'est vrai que t'es battu avec moi. Riais-je.

Je le regardais faire son cinéma - il serait un bon acteur dans le présent - avant d'éclater de rire en voyant sa tête. Il venait de tomber du rocher où il était assis il y a quelques secondes. L'agilité était à revoir ! Tomber en étant assis, quand même, on pouvait se poser des questions ! Je m'en posais déjà, moi qui me croyais la plus maladroite de nous deux, apparemment, il l'était tout autant que moi. ça promettait tiens.

- Je nous déclare le couple le moins adroit de toute la boucle. Riais-je de nouveau.

Je me levais et approchais afin de la tendre la main pour l'aider à se relever. Je lui souriais et le contemplais un instant, c'était plus fort que moi.
Mais quel idiot quand même, c'était marrant comme il était totalement différent avec moi et les autres. Il était plus... ouvert, gentil, amusant, facile à vivre. Difficile à croire quand on le voyait pour la première fois et qu'il ne nous connaissait. C'était radicalement un autre homme. Cependant William idiot mais intelligent, attentionné et amusant m'allait parfaitement. Je ne pouvais pas demander mieux.

03/01/2015

William arqua un sourcil en entendant les premières paroles de la jeune fille qui, évidemment, se fichait de lui - et on ne pouvait pas lui en vouloir, s'il avait été nez-à-nez avec sa tête de merlan frit, il aurait sans doute fait de même.

"Hé, oh, on ne se moque pas de son petit ami qui a failli finir le bout du nez gelé à cause d'une certaine personne." protesta-t-il en saisissant la main tendue avant de se lever et se de dépoussiérer.

Il n'était pas toujours très propre, surtout après plusieurs jours en vadrouilles avant les mêmes vêtements, mais ce n'était pas pour cela qu'il allait aller se précipiter la tête la première dans une mare de boue. Quant il était seul, ça ne le gênait pas d'avoir l'air d'un épouvantail, mais quand Anaïs était là, il faisait le minimum pour paraître le mieux possible, même si ses chutes répétées n'arrangeaient vraiment pas ses cheveux en pétard. Enfin, il ferait avec, hein. Un couple. C'était vrai, ils en étaient un, mais le mot lui inspirait une joie et une inquiétude étroitement mêlées. Le dire tout haut l'officialisait, comme il venait de le faire en employant "petit ami". Ils n'avaient jamais vraiment parlé de ça, leur relation s'était imposée au fur et à mesure, et, malgré lui, il avait peur de ne pas être à la hauteur - qui n'avait jamais ressenti ça ?
Malgré tout, le jeune homme ne se départit pas de son sourire et se rassit près d'Anaïs.

"Je suis entièrement d'accord, renchérit-il, et aussi le plus original, le plus bagarreur, le plus casse-cou, et je suis sûr qu'on peut trouver encore pleins d'adjectifs correspondants !"

02/01/2015

- Je ne me moque pas, je te taquine. Répliquais-je.Et je te signale que ça fait longtemps qua t'as pas eu de coups de froids.

D'ailleurs, pour moi, se moquer, c'était mépriser une personne. Rire avec de mauvaises intentions, la rabaisser, ouais se foutre de sa gueule en gros, mais méchamment. Très explicite, je sais, m'enfin, je n'avais pas d'autre description à vous donner. M'enfin, ça pour dire que je ne me moquais pas de lui, loin de là, et ce n'était en aucun cas mes attentions. Donc oui, je taquinais juste, je le charriais, et il faisait de même, c'était presque une habitude désormais. Franchement, on ne devait pas passer une heure sans se lancer des pics, la preuve. Et franchement, s'était pas dérangeant, loin de là. De toute façon, je devais avoir pris l'habitude dès que j'avais commencé à rester avec lui. Combien de fois avait-il pu rire de moi pour ceci ou cela ? Et puis de toute façon, avec toute les gaffes que je pouvais faire en une journée, je commençais à connaître le fait d'être charrier, pas de problème sur ce point. Et puis ça m'amusait. S'envoyer des vannes comme ça. Bref.
Je me rasseyais sur le rocher, mettant mes bras en arrières, puis me callant grâce à eux.

- Bon, tu veux faire quoi ?

03/01/2015

    William jeta un coup d'œil à Anaïs, toujours sur son rocher, et ramassa son sac qui avait pris un coup - ni le premier, ni le dernier - avant de mettre une fesse sur le rocher, histoire de lui laisser le choix autant qu'à lui. Bah oui, pourquoi déciderait-il du parcours de la journée ? Bon, d'accord, il avait l'avantage de connaître la forêt, mais quelques heures s'étaient déjà écoulées depuis leur départ précipité de la maison des particuliers, et ils avaient mine de rien pas mal marché pour atteindre les hauteurs de l'île. Elle pouvait être fatiguée, mais à voir la lueur de défi qui brillait dans ses yeux, indomptable comme jamais, elle avait l'air de pouvoir encore traverser un continent entier, rien que pour l'embêter. Tss... Le jeune homme observa le ciel, ils avaient encore toute la journée devant eux, le soleil était haut et n'attendait que de leur apporter un peu plus de joie.
Sans se départir de son sourire, William, pensif, pencha la tête sr le côté.

     "Je ne sais pas, on peut rester là ou rentrer à la maison des particuliers."

    Il retint de justesse un "si t'es fatiguée" amplement sous-entendu.

    "Ou alors on continue à se balader dans la forêt, ou on peut aller à la plage, ou à la rivière... Y'a le choix, t'as une préférence ?"

02/01/2015

Rentrer à la maison ? Maintenant ? Il se fichait de moi ma parole ! On avait fait encore moins de chose que d'habitude, sans compter que nos multiples accidents n'étaient pas de tout repos. Alors là, la petite marche que nous venions de faire, c'était du pipo. Je lui lançais un regard, peu persuadée par la première option, avant de secouer la tête en levant les yeux au ciel, dans un signe exagéré.
Si la maison, n'était pas un bon choix, ses autres propositions pouvaient l'être. Déjà, j'aimerais sortir de la forêt un peu, la rivière, pas bonne idée, je n'ai vraiment pas de bon souvenir de cet endroit. La falaise, même pas en rêve, le village, sans façon, le marais encore moins, nous connaissant un de nous deux pourrait y laisser sa peau. Bah, la mer, après nous n'y étions jamais vraiment allés à deux, et l'air marin ne nous ferait pas de mal. Cette fois, je n'étais pas à moitié morte de fatigue pour lui soutirer une de ses fièvres, la nuit avait même été très reposante, et j'étais en parfaite possession de mes moyens. Aucun risque que je coule, et je ne voyais pas ce qui pouvait nous arriver là-bas dans ces circonstances. À part dormir et attraper des coups de soleil...

- Tu sais, tous les endroits sont bien, tant que t'es là. Je me relevais en haussant les épaules avant de finir : Mais si tu veux un endroit précis, je dirais la plage.

03/01/2015

    William eut un demi-rictus narquois. Elle œuvrait dans la verve romantique, maintenant ? C'était nouveau, un peu - carrément - cul-cul la praline sur les bords. Mais c'était mignon, on ne pouvait pas dire le contraire. Tant de simplicité et de niaiserie ensemble... Un mélange craquant, d'accord, mais seulement dans la bouche d'Anaïs, et pas plus d'une phrase sinon on risquait de vite être lassé. La plage ? D'accord, après tout il s'y rendait assez souvent mais, avec Anaïs, se serait une grande première. Il n'aurait qu'à la pousser dans l'eau pour la voir toute nue, et le tour serait joué ! Non, il rigolait, évidemment qu'il n'allait pas la mouiller, sauf si elle le cherchait vraiment, et encore, il risquait fortement de se faire taper sur les doigts et de piquer bien malgré lui une tête dans l'eau salée. Quoique, lui ça ne le gênerait pas plus que ça, il n'avait pas peur de l'eau et savait très bien nager - c'était son frère qui lui avait appris vers ses sept ou huit ans - et il se baignait presque tous les jours dans la nature. Bah ouais, faut bien rester présentable et quand on a pas des douches à disposition, on fait comme on peut. Et franchement, ça ne le dérangeait pas.

     "Va pour la plage," rit-il en lui tendant la main.

    Elle n'eut qu'à la saisir et ils se retrouvèrent devant la mer.

02/01/2015

Le paysage de la plage devint rapidement notre nouveau lieu pour parler et nous promener. Enfin, nous n'étions pas la plage, plage, puisque qu'il y avait encore de l'herbe, pas beaucoup de sable, nous étions à l'orée de la forêt, la mer n'était qu'à quelques mètres. Mais je sentais déjà l'air marin qui picoter la peau, et le vent me la caresser en même temps. Il y avait bien qu'ici que l'on pouvait ressentir de telles sensations en même temps, et il me tardait de plonger mes pieds dans le sable qui devait être encore frais de la nuit.
Je m'étais éloignée, afin de sortir du périmètre "danger", ça devenait une habitude. Surement par ce que je savais qu'il se sentait mal, et que je ne voulais pas qu'il en soit ainsi. Quoi qu'il en soit, que ce soit devenu un geste naturel n'était pas plus mal, ça assurait ma sûreté et évitait également de le mettre dans une de ses colères noires.
Je m'avançais vers l'étendue bleu intense, qui n'était rien d'autre que le simple reflet infini ciel, mais qui dégageait un charme que l'on ne pouvait pas trouver au milieu de ces arbres ou des prés. William me suivait, j'entendais ses pas malgré tout sur le sable. En m'arrêtant à peine, j'enlevais mes bottines pour les déposer loin des vagues, accompagnées de mes chaussettes. Manquerait plus qu'elles soient trempées, tiens, ça serait agréable. Je m'asseyais non loin du sable mouillé, laissant donc mes pieds aux vagues qui venaient s'échouer sur le sable, non loin de moi. L'eau était fraîche, mais ce n'était pas désagréable avec la température de l'air. Mes yeux brillaient en observant l'eau, puis je me retournais vers le jeune homme :

- Je fais gamine, face à un vieux de dix-huit ans comme toi. Dis-je, en faisant mine d'être en pleine réflexion.

03/01/2015

William, un peu surpris, regarda Anaïs avancer à petits pas vers la mer immense. Il lui sembla qu'elle était toute petite face à l'élément salé, mais il ne fallait pas oublier de quoi elle était capable. Après tout, sa maîtrise de la glace en faisait une force de la nature à elle toute seule. Petite chose qui cachait tellement de puissance, qui l'eut cru ?.. En tout cas, elle avait l'air d'une petite fille heureuse quand elle mit de côté ses affaires pour aller gouter l'eau du bout des pieds. William enleva lui-aussi ses chaussures et déposa son sac plus haut sur la dune, avant de la suivre plus lentement. A sa grande surprise, elle s'assit carrément par terre, à même le sable, en calculant son coup pour avoir tout de même les pieds dans l'eau. Ce n'était pas très prudent de sa part, tout de même, elle était bien proche de l'eau...
William s'arrêta juste à côté d'elle, les bras croisés sur le torse, et contempla l'immensité, pensif, quelques instants, avant de regarder ce qu'elle faisait.
Il arqua un sourcil à ses paroles. C'était de la pure provocation, là.

"Tu vas voir ce qu'il va faire, le vieux !"

Sur ce, il la souleva carrément comme un sac à patates sur son épaule et la balança à la flotte. Non mais !

02/01/2015

Ce n'était pas le résultat attendu. Vraiment pas. Depuis quand, lorsque je plaisantais, il le prenait mal directement ? Quand on a parlé de notre âge réel, il ne m'avait pas mis à l'eau ! Il faisait son susceptible pour ce petit rien, quand il m'avait traité de cougar je n'avais pas réagi ainsi ! Alors quand j'avais vu qu'il s'avançait vers moi pour m'attraper, j'avais écarquillé les yeux, n'ayant pas le temps de me remettre debout pour courir et essayer de lui échapper. Là, j'étais sur son dos, à essayer de me dégager de lui et le frappant à l'épaule et criant, alors qu'il continuait de s'enfoncer un peu plus dans l'eau, comme si ne rien n'était. Il aurait été sourd, c'était pareil, il ignorait totalement mes cris désespérés pour qu'il me lâche, et même en me débattant, il avait beaucoup trop de force pour moi.

- William, non ! Je plaisantais ! Lâche moi ! WILLIAM ! JE SUIS HABI...

Comme si j'étais aussi légère d'une plume, il me balança dans l'eau fraîche, habillée, ou pas, de toute façon la fin de ma phrase avait été coupée par ma respiration prise ainsi que l'entrée dans l'eau. Je nageais automatiquement vers la surface et reprenais ma respiration une fois ma tête hors de l'eau.

- Alors ça ! Tu vas me le payer !

Mes vêtements me collaient à la peau, c'était très désagréable. Je fis le crawl jusqu'à ce que j'ai de nouveau pied, puis plongeais ma tête dans l'eau pour remettre mes cheveux en arrière. Je réfléchissais à un moyen de me venger, il était pas totalement mouillé, juste aux cuisses, et par rapport à moi, c'était rien. Surtout que des habits mouillés comme ça, ça devenait des vêtements bien moulant. Bon, au moins ce côté de la plage était désert, dans le contraire je l'aurais sûrement gelé sur place. Après le t-shirt craqué, voilà les vêtements collant par ce que j'avais voulu plaisanter. Tss, journée à son avantage s'il voulait du spectacle. C'était à se demander s'il le faisait pas exprès, là, déjà, c'était sur, il m'avait mis à l'eau avec préméditation. Mais je ne comptais pas me laisser faire. Je restais un instant à l'observer, les bras croisés. Il ne me croirait sûrement jamais assez folle pour faire ça, mais en attendant, c'était la seule idée qui me venait à l'esprit. Alors, je me jetais littéralement sur lui, le poussant par les épaules, ce qui le fit basculer en arrière, et évidemment, moi avec, mais bon, vu comment j'étais déjà trempée, sauter une fois de plus dans l'eau ne changerait pas mon cas. Par contre pour William, si, puisqu'il n'avait pas eu une baignade obligatoire. Enfin maintenant si, et je devais m'attendre à des représailles. Je me relevais rapidement, pour atteindre le lieu où je n'avais plus pied, et nager pour m'éloigner de lui, en fait, c'était inutile, il n'avait qu'à se téléporter derrière moi et me faire couler. Ok, il avait toute les chances de son côté, et moi aucune, je n'étais pas sortie de l'auberge...

03/01/2015

Arghl. Il ne s'attendait pas à de telles répresailles, qu'avait-il fait au bon dieu pour mériter ça ? Bon, d'accord, il l'avait cherché en ma mettant à l'eau sans sommation, mais de là à se jeter sur lui pour le faire basculer en arrière !.. La gifle glaciale de l'eau salée le surprit, et il pataugea avant de se remettre sur ses pieds, les cheveux dans les yeux. Où était-elle passée, qu'il lui fasse payer son affront ? Ah... Anaïs mouillée, c'était plutôt intéressant à voir. Mais si elle ne voulait pas attraper froid, il fallait la faire bouger, et William allait se faire un plaisir de lui rendre ce service. Pas idiote, la fille, elle s'était éloignée aussitôt son crime commis. Mais elle n'était pas encore hors de sa portée, loin de là. Dégoulinant, William, sachant qu'elle attendait qu'il se téléporte en regardant un peu dans toutes les directions, fit un aller simple à la nage et finit par disparaitre sous l'eau.
Les yeux grands ouverts, freiné par ses vêtements mais on ne peut plus alerte, William progressa sous l'eau jusqu'à trouver un mollet qui pédalait pour maintenir sa propriétaire la tête hors de l'eau. Il lui suffit de lui saisir la jambe pour l'attirer sous la surface d'un mouvement brusque. Une fois que cela fut fait, le manque d'air obligea William à percer la surface, et il regarda autour de lui, tout sourire, en attendant qu'Anaïs apparaisse.

02/01/2015

Ce n'était pas bon pour moi, mais alors pas du tout. Je le regardais disparaître sous l'eau, méfiante. Je sentis soudain un main m'attraper la jambe et m'enfoncer dans l'eau. Je dus me retenir de rire pour ne pas boire la tasse que j'avais failli prendre quelque seconde plus tôt. Il voulait continuer dans ce sens, comme il voulait... Ayant déjà mal aux poumons -bah oui, étant donné que je ne m'y attendait pas d'un telle manière, je n'avais pas pris une respiration suffisante pour tenir un peu plus longtemps dans l'eau- je me dépêchais d'aller un peu plus dans le fond pour passer en dessous de lui. Les yeux entre-ouverts à cause du sel et du sable, je remontais bien vite à la surface, heureuse de reprendre des goulées d'air frais, sans bruit. Apparemment, il n'avait pas encore remarqué que j'étais derrière lui, car il étudiait toujours l'endroit où j'étais quelques seconde au par avant. Tant mieux, si je ne faisais pas de bruit, je pourrais surement revenir sur la plage. Ouais, non, franchement, même mouillée et habillée comme ça, le moment était on ne peut plus amusant. Et je n'étais pas pressée de sortir bien que l'eau soit fraiche, ne n'était pas dérangeant. Bon, allez, je n'allais pas le laisser poireauter comme ça.

- Je suis là !

Il se retourna, j'us le temps de sourir, une boule de neige vint faire son apparition dans ma main, et je n'us qu'à la lancer dans la figure de la cible. Celle-ci l'atteint sans grand problème, et je ne pus m'empêcher de rire face à sa tête.

03/01/2015

William ne s'attendait pas du tout à recevoir en plein dans la nuque quelque chose de plus froid encore que la mer qui bordait Cairnholm, qui n'était déjà pas très chaude. Il ne mit pas longtemps à se retourner avec la mimique accusatrice d'un gamin de trois ans. Il secoua la tête comme un chien qui s'ébroue, n'ayant pas la possibilité d'utiliser ses bras qui servaient déjà à le maintenir hors de l'eau. Ah ouais, elle le prenait comme ça ? Il allait se venger, en plus elle avait bien visé, la traître !

"Hé ! Les pouvoirs, c'est de la triche !"

S'il avait eu un quelconque don offensif, soyez certains qu'il s'en serait servi sur le champ pour lui faire payer son insolence ! Il devait encore en avoir dans les cheveux mais c'était bien la dernière chose dont il se souciait. Au lieu de ça il se jeta sur elle pour la chatouiller, les faisant couler tous les deux.

02/01/2015

- Ah ouais ? Tu as posé des règles, toi ?

J'us juste le temps de prendre ma respiration avant qu'il ne se jette sur moi. Arg, il savait déjà que j'étais chatouilleuse, il avait testé la dernière fois en plus. Mais il ne fallait pas que ça finisse justement, comme la fois dernière. Et pour ça, autant ne pas lui rappeler cet événement ni la proximité du moment. Moi, ça ne risquait pas de me gêner. Le seul problème, était que j'étais pétée de rire sous l'eau, et que j'avais beau faire tous les efforts possibles pour ne pas ouvrir la bouche, l'eau décida de passer par le nez. Je mis quelques secondes avant de réussir à me dégager de lui, puis je remontais à le surface le plus vite possible. Nous avions coulés profondément quand même et le temps de remonter, j'avais l'impression d'étouffer en moi même.
Lorsque mon visage atteint l'air libre, je toussais un moment, avec des difficultés à reprendre l'air. Bah oui, tousser et respirer en même temps, ce n'était pas simple, mais alors pas du tout. Les larmes aux yeux après ça, je remis en arrière la mèche de cheveux qui me tombait dans les yeux.

- Noyer son partenaire aussi, c'est de la triche, je te signale ! Éclatais-je de rire après un moment.

03/01/2015

William faillit couler tout seul tellement il riait en voyant Anaïs gesticuler et s'étouffer dans l'eau. Il s'était bien reçu un ou deux coups de coude avec ses tentatives pour se libérer de son étreinte désagréable, mais rien de bien méchant et franchement rien à côté du plaisir que procurait la tête de la jeune fille aux cheveux trempés. Ses vêtements mouillés flottaient autour d'elle tandis qu'elle riait autant que lui. Ils bougeaient toujours, pour se maintenir hors de l'eau mais William commençait à avoir froid. Il pensa que c'était aussi le cas d'Anaïs, mais après réflexion avec son don elle ne devait plus sentir le froid.
Après un court silence souriant, (et tremblant pour l'un) William finit par dire :

"On remonte ?"

02/01/2015

Pour toute réponse, je hochais la tête, tout sourire. J'avais beau sentir l'eau froide sur ma peau, elle ne m'était pas pour autant nuisible et ne me faisait pas mal. Je ne claquais donc pas des dents, ne grelotais pas, ou ne me plaignais pas de la fraîcheur. Par contre, pour William, ça devait être une autre histoire, l'eau devait lui griffer la peau et je le voyais trembler d'ici, je ne pus m'empêcher de sourire. Je préférais qu'il ne soit pas malade à cause de ça, il était déjà servi avec son don, on s'en contenterait.
Je nageais lentement vers la rive, me rendant soudainement compte que mes vêtements pesaient une tonne une fois mouillés, et que c'était très désagréable.
Je sortais lentement de l'eau, essorant le bas de mon tee-shirt, trempée de haut en bas. Nous avions légèrement dérivé par rapport à tout à l'heure, mais mes chaussures n'étaient pas loin. En espérant qu'avec cette baignade pas du tout prévue nos vêtements sèchent plus ou moins vite. Je m'approchais de là où j'étais avant qu'il ne me mette à l'eau, pris mes bottines avant de m'éloigner. On aurait du prendre des serviettes pour les mettre au sol, ça aurait été plus agréable que le sable qui allait nous coller de partout. Tant pis, de toute façon, ce n'était pas la mort. J'avançais loin de l'eau - au cas où il lui reviendrait l'idée de me jeter à nouveau dedans- puis m'assis à même le sable. Finalement, je m'allongeais au soleil, les bras derrières la nuque profitant du soleil de l'après-midi.

- Tu veux pas essayer de t'approcher un peu ?

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