Juste pour des crayons aquarelles. [Elsa Whitenay]

Elsa n'avait rien à faire cet après midi. Elle en avait marre. Marre de rester enfermée, marre de devoir jouer avec les petits, marre de sa vie à l'orphelinat. Elle avait prétendu qu'elle se sentait mal et avait fermé sa chambre à clef, puis avait sauté par la fenêtre. Non, elle n'était pas tarée, le premier étage était très bas et c'était sans aucun danger. Enfin bref, elle avait décidé de faire un tour à la ville, elle n'y était pas allée depuis des lustres. Depuis son arrivée dans la boucle, elle n'avait pas écrit une seule fois. Ecrire ? Non, pas faire des lettres en attaché comme au CP, inventer des histoires, exprimer ses pensées. Elsa n'avait ni de stylo, ni de cahier, ce n'était pas très pratique non ? La jeune fille marcha jusqu'à la rue commerçante, qui était à vingt minutes environ de la maison. Arrivée à la fontaine, elle fit une pause et regarda les boutiques des alentours. Une poissonnerie, une boucherie, il y avait quand même une papeterie dans cette fichue ville, non ? Elle se leva et s'apprêta à demander aux gens si il y avait une papeterie près d'ici, ou si ses espoirs étaient vains. Au pire, elle pourrait demander à Miss Tit des feuilles et un stylo, mais elle n'avait pas vraiment envie de partager sa passion pour l'écriture... Elsa ne savait pas du tout pourquoi, mais c'était quelque chose qu'elle avait envie de garder pour elle. En soupirant, elle se remémora ses longs après-midi en Australie à remplir ses Codex de ses pattes de mouche. A ce moment là, elle aurait tout donné pour y retourner, malgré tous les défauts de son ancienne vie. Soudain, une jeune fille arriva vers elle. Elsa lui donnait entre 18 et 22 ans, mais ses vêtements la vieillissaient. Elle portait une veste beige, pas d'un beau beige non, un beige... terne. Elle observa les tenues des autres "jeunes", c'était plutôt ressemblant. La jeune fille devait surement se fondre dans la masse, parce que à observer ses cheveux, elle n'avait pas l'habitude de porter ce genre de vêtements. Peut-être était ce une particulière? Elsa ne l'avait jamais vue, enfin bon, qu'est ce qu'elle lui voulait ? Elle fut surprise par sa question. Elle cherchait une papeterie ?!

- Je suis aussi venue pour ça ! Et je n'en trouve pas, non, répondit-elle de sa voix la plus aimable.

Elsa voyait qu’elle était troublée, et essaya de se figurer la scène de l’autre côté du miroir. Elle vient voir une jeune fille, au hasard, car elle ne connait pas bien la ville. Elle cherche une papeterie, peut-être pour dessiner, ou écrire des lettres à sa famille –si ce n’est pas une particulière-. Et là, cette jeune fille en cherche une aussi, alors qu’il y a des estres qui rodent partout. En effet, Elsa se dit qu’elle aurait sûrement eu peur, mais elle était une particulière. Alors l’autre en était sûrement une. D’ailleurs, au fur et à mesure qu’elle avait ses yeux posés sur la nouvelle, elle se disait qu’elle était vraiment jolie. Quand elle lui sourit, Elsa sourit également à la nouvelle –il faudrait qu’elle connaisse son nom, un de ces quatre-.

- Ouais, bonne idée de chercher à deux.

Elles continuèrent à marcher un peu quand soudain, l’autre se dirigea vers un petit homme qui tenait des fleurs, Elsa remarquait que c’était des jonquilles, une plante fréquente ici. Elle lui tendit des pièces et revint vers Elsa, tout sourire. Pourquoi était-elle si heureuse ? La jeune fille brune s’imagina des cas de figure. 1 : elle aime les fleurs, tout simplement, le cas le plus probable. 2 : la Florakinésie. Bien sûr, ce n’était pas vraiment une explication, mais tout dans son comportement faisait qu’elle était particulière, et la Florakinésie, hum, ce n’était pas une particularité très courante, mais c’était possible qu’elle l’aie. Elsa se demanda si il fallait lui demander. Peut-être quand ils seraient de retour à la maison, sinon, ils seraient à la merci de l’estre.

- Un stylo et un cahier. Pour écrire. Et toi ?