[RP COLLECTIF] C'est Noël !

02/01/2015

Oh. Bordel. J'allais littéralement craquer. Lorsque ses doigts commencèrent à effleurer mon ventre, tout en m'embrassant dans le cou, je perdis totalement le contrôle de ma respiration qui commença à faire des siennes. Elle s'accéléra encore plus, brusquement, saccadée, et incontrôlable lorsqu'il descendit plus bas. Devrais-je enlever mon soutien-gorge ? Lui laissait toutes les libertés ? Oh, s'il le gênait, je ne doutais pas une seule seconde qu'il le détacherait. Moi parfois pudique, je n'en avais plus rien à faire, au contre, j'aurais presque réclamé à ce que ce soit lui, qui me le retire. Ses mains qui caressaient mon ventre me faisaient frémir. Je résistais pour ne pas m'accrocher à lui, pour éviter d'en demander plus avec des gestes dont je me savais parfaitement capable. William avait la main, mais après tout ce temps passé ensemble, je savais qu'une petite chose pouvait renverser la balance. Il avait le contrôle, je ne l'avais plus du tout, j'avais déjà signé mon arrêt de mort en enlevant mon pull. Et bordel, on ne passait même pas à l'acte, rien, ce n'était qu'un avant-goût de ce qui arrivera. Si déjà là je me perdais totalement, s'il arrivait déjà à me faire craquer, je n'imaginais même pas les choses sérieuses. Je perdis le fil de mes pensées, mon corps n'était plus qu'un mélange de frémissement dût à ses mains qu'il n'écartait plus, à ses lèvres qui rencontrèrent les miennes. Je répondais avec fougue en lui mordant presque les siennes, une de mes mains tenait sa chaîne pour qu'il reste proche de mon visage, que je puisse reprendre ma respiration. Il me faisait chavirer, et j'étais incapable de dire si c'était du bon côté.

- Tu vas... me rendre... folle. murmurais-je avec difficulté.

03/01/2015

Ses hanches étaient comme faites pour ses mains, et lorsque Anaïs parla William sourit contre ses lèvres.

"Si ce n'est que ça," chuchota-t-il, hilare.

Il allait tomber sur elle si elle continuait de le retenir avec sa chaîne, et pour éviter ça il posa une main en appui à côté de sa tête et continua à l'embrasser doucement, son autre main traçait de légers cercles sur son ventre découvert. Le jeune homme était heureux de voir qu'elle appréciait, ça voulait dire qu'il n'était pas un amant si minable que ça, finalement, et le savoir faisait du bien au moral après le fiasco de tout à l'heure. Mais elle voulait quoi, maintenant ? Plus ? Moins pour garder le contrôle ? Certes il se savait dans la bonne voie mais il ne savait pas comment elle apréhendait la suite. Wiliam étouffa un rire quand elle lui mordilla la lèvre inférieure, et il s'éloigna de quelques centimètres de son visage pour la regarder.

"Dis-moi ce que tu veux que je fasse," murmura-t-il.

C'était une opportunité pour elle de prendre le dessus, ou de lui signifier qu'elle voulait qu'il lui enlève un vêtement, ou les deux, William était ouvert à toute possibilité. La balle était dans le camps d'Anaïs, à elle de décider où elle l'envoyait.

02/01/2015

Ce que je voulais, c'était qu'il m'embrasse encore et encore, qu'il m'enlève ces derniers vêtements, qu'il enlève aussi les siens, qu'il continue de caresser ma peau du bout des doigts, qu'il passe mon corps au peigne fin et ne laisse aucune partie qu'il n'ait pas effleurée. Je voulais dépasser les borgnes, je voulais en profiter, je ne voulais pas qu'il me lâche, non surtout pas. Qu'il garde mon corps contre le sien toute la nuit, toute la vie si c'était possible, sentir sa douce peau contre la mienne, ses lèvres dans mon cou. Je voulais passer mes mains dans ses cheveux, sur son torse, avoir mon souffle dans le sien, je voulais aller plus loin. ça répondait à sa question ? Mais je ne pouvais pas répondre ça, pas après que nous ayons tenté et échoué, il n'accepterait pas, je devais en demander moins et regrouper mes idées. Redevenir lucide et réfléchie, il ne me facilitait pas la tâche, oh non. Je passais ma main sur la sienne qui se trouvait toujours sur mon ventre, et souris. Je mis du temps à répondre, mais il fallait me comprendre, le temps que je me calme un peu, que j'arrive à me convaincre qu'en vouloir plus n'était pas une bonne solution, sinon j'aurais demandé sans hésitation à ce qu'il m'enlève mon soutien-gorge. Calme, ne pas se laisser emporter de nouveau. La tentation était forte quand même.

- Que tu t'allonges, toi aussi. souriais-je.

03/01/2015

Si les rôles s'inversaient, saurait-il se contrôler ? Rester passif dans un moment pareil serait une torture, mais une de ses tortures dont on ne veut pas voir la fin. William les aurait bien fait rouler mais vu la dimension du lit, c'était impossible, ils se seraient retrouvés par terre comme à l'Institut. Un peu tue l'amour, comme instant. Le jeune homme se contenta de se laisser tomber à côté d'elle, à quelques centimètres parce qu'il n'y avait pas la place autrement, en se demandant si elle comptait échanger les rôles ou simplement rester comme ça à discuter. Il ne la connaissait pas de ce point de vue là, c'était une découverte. Mais avec son corps, elle pouvait mettre à ses pieds n'importe quel mec et ce qu'il avait eu devant les yeux ne faisait que renforcer cette idée. Il faudrait quand même un jour trouver un lit à deux places digne de ce nom, même s'ils avaient l'habitude de dormir ensemble un peu n'importe où. William la regarda bouger et mis ses mains derrière sa nuque, sans la quitter des yeux, provocateur.

02/01/2015

Je répondis à son regard provocateur d'un sourire sauvage, indomptable, et montais à cheval sur lui, un éclat dans mes yeux montra que j'aimais cette situation. Raaaaah, il était pas possible, rien que ça me donnait envie de faire des choses pas très appropriées, et il le faisait exprès en plus. En même temps même si je paraissais confiante, au fond de moi, j'avais peur de gaffer et qu'il ne soit plus d'accord. Je calculais ce que je faisais, et en même temps absolument pas du tout, je devais voir où ça allait nous mener. Je pris son visage dans mes mains et l'embrassais lentement, malgré un certain empressement présent dans mes mouvements, ma bouche descendit le long de son menton, puis dans son cou. Je souriais contre sa peau, et mes mains commencèrent à jouer leur rôle. Tandis que j'embrassais son torse dans sa longueur, elles passèrent sur ses côtes, caressèrent sa peau comme je l'avais fait dans la grande salle (sauf que cette fois il n'avait plus sa chemise, j'étais -nous étions- plus libres de nos mouvements), et glissèrent jusqu'à son jean, la limite, jusqu'où j'avais accès (pour le moment). Je me souvenais encore à l'Institut, lorsque j'avais glissé mes doigts dans les passants de son jean, ça lui avait fait de l'effet, tiens. A la place ils suivirent les marques de certains de ses muscles. J'embrassais sa cicatrice par balle, et en profitais pour remonter, en faisant passer mes mains sur son corps parfait. Je relevais ma tête en souriant, passais mes petits doigts dans ses cheveux, l'embrassais, et passais sur son visage progressivement pour avancer jusqu'à son oreille, où je murmurais :

- Tu veux aller plus loin ..?

03/01/2015

William était au bord de la syncope lorsqu'elle posa sa question. Elle était si belle ! Et elle lui montrait comment elle pouvait user de son charme, laissait imaginer bien plus tout en comblant un vide qui s'était creusé au fil des années de solitude en forêt. Son toucher le rendait fou. C'était devenu une évidence, une nécessité. Elle le guérissait de tout ce qu'il avait subi dans le passé. Elle lavait toutes ces saloperies accumulées en lui et balayaient la terreur qu'il ressentait d'un revers de la main. Oh oui, Anaïs était une magicienne et elle ne se privait pas pour montrer qu'elle était tout à fait apte à contourner le part-feu de son traumatisme si tout cela se déroulait dans les règles. Elle avait tous les mots de passe qu'il lui fallait, elle avait craqué le code du cœur de William il y a bien longtemps. William était en apnée. Elle, au-dessus de lui, ses yeux, sa bouche, son souffle sur son visage, ses doigts sur son torse, son corps si proche... Tout se mélangeait dans sa tête, elle le droguait à l'amour et il se sentait plus léger qu'il ne l'avait jamais été, tout en bouillonnant sur place, brûlant d'une passion incontrôlable. Elle le consumait entre ses bras et il n'avait pas d'autre choix que de contenir ce qui le secouait tout entier. Il caressait ses hanches, résistant à l'envie irrésistible d'ajouter sa participation au jeu. S'il se laissait emporter, il allait perdre la partie. Ils allaient perdre la partie. Malgré sa raison vacillante, William ne risquait pas d'oublier leur précédente altercation, ni la promesse qu'il s'était faite de ne plus lui faire revivre ça. Alors, s'il voulait aller plus loin ?.. Oh que oui il en avait envie, le problème c'est qu'il sentait bien que s'ils continuaient, il n'allait plus pouvoir s'arrêter. Et il était hors de question que ça se passe comme ça.

Elle l'ensorcelait, et résister au chant d'une sirène n'était pas chose facile.

"Pas plus loin, non. Sinon je vais faire des bêtises," souffla-t-il.

02/01/2015

Je résistais avec difficulté à l'envie de lui demander quel genre de bêtises il pouvait faire. Mais ça serait plus méchant qu'autre chose, le pousser à le faire alors que nous nous étions en quelque sorte mis d'accord silencieusement pour ne pas aller plus loin. Et si lui faisait l'effort de ne rien tenter, je devais lui rendre la pareille de mon côté. Je ne pouvais donc pas dire ça, surtout qu'au fond, je me doutais un peu ce qu'étaient ces bêtises, et non, je ne voulais pas revoir le pyromane. Pas ce soir, encore, pas alors que ses mains me tenaient, c'était bien lui qui me tenait, et non pas quelqu'un d'autre. J'avais l'impression de brûler sous ses doigts qui caressait mes hanches, mais une brûlure non pas douloureuse, une brûlure douce et agréable, un feu qui s'était déjà allumé il y a bien longtemps, et qui jamais ne s'était éteint. Mes lèvres glissèrent de sa joue pour revenir contre ses lèvres, contre lesquelles je souris en l'embrassant. Je passais avec délicatesse ma main de ses cheveux au bas de son visage, que je caressais du bout du pouce, sans détacher mes lèvres des siennes. Pouvoir l'embrasser encore et encore, dans l'intimité, avoir toute la nuit devant soi pour ne jamais s'arrêter, tout ça donnait un étrange effet que je chérissais. À ce moment là, il n'y avait vraiment plus rien entre nous... Tu sais pas à quel point je t'aime, à quel point j'ai besoin de te sentir près de moi, à quoi point ça me fait mal toutes ces fois où nous avons été séparés... J'aurais pu lui dire, à la place je relevais la tête de quelques centimètres et souriais.

- Parfois je me demande comment on fait pour réussir à se supporter, regarde-nous, tous les deux au bord de...

Mon souffle caressait avec douceur son visage.

03/01/2015

William avait repris sa respiration, qui était plus lente, plus profonde que jamais. Pourtant, il ne dormait pas, non, loin de là. Il contemplait la beauté qu'il avait au-dessus de lui. Ses yeux brillaient, et la fatigue semblait les avoir momentanément désertés, mais William la côtoyait assez souvent pour savoir qu'elle reviendrait bien vite. Quand à ce qu'elle disait... Il n'y avait aucun doute, si on devait blâmer quelqu'un, ce n'était pas elle. Anaïs était bien plus facile à vivre. Elle parlait comme s'ils avaient toujours été destiné à faire l'amour. Le sexe n'était qu'un moyen physique de partager leur amour, justement, un passage normal dans un couple, en somme... Et la façon dont elle en causait était plutôt drôle. Cependant, c'était vrai que pour eux, c'était plus délicat de passer le cap, à cause de ce qui s'était passé à l'Institut. William rit tout bas en caressant de son pouce son menton toujours au-dessus de lui :

"Comment tu as fait pour me supporter, oui."

02/01/2015

Au début c'était de la curiosité : pourquoi un jeune homme vivait ainsi, reclus dans la nature ? Qu'est-ce qu'il y faisait ? Et puis petit à petit : pourquoi ne supportait-il pas le contact ? Que lui était-il arrivé ? Jusqu'à ce que les sentiments s'en mêlent et décident de changer les choses, de nous rapprocher, lentement. Des milliers de petits facteurs, de petits actes, de paroles et de choses, qui avaient fait que ces sentiments s'étaient développés, lentement, et après l'acharnement dont j'avais fait preuve pour apprendre à le connaître et faire en sorte qu'il m'accepte enfin... Hé bien... Tout s'était enchaîné pour rendre les choses plus faciles, pour que mon attachement à lui prenne de l'ampleur jour après jour au point que je ne sache plus le quitter. Alors comment je faisais pour le supporter ? Pas grand chose, puisque pour moi il n'était pas un fardeau, un problème ou quelque chose dans ce genre. C'était mon William.
Je souris dans l'obscurité et descendis doucement du lit, en laissant William sans jeune fille au dessus de lui un instant. Drôle de phrase, mais réelle. Je m'échappais donc de l'étreinte, pour enlever mon pantalon, et prendre un t-shirt dans mon armoire. Avec le manque de lumière de la chambre, je ne pris pas la peine d'aller dans la salle de bain pour enlever mon soutien-gorge et passer un haut au dessus, tout en lui répondant :

- C'est pas bien compliqué, tu sais, même si pour toi ça te paraît impossible...

Je revins vers lui, et cette fois, beaucoup plus à l'aise dans mes habits de nuit, m'asseyais sur le lit, juste à côté de William.

- Et puis, faut pas oublier que au début, c'est toi, qui avais du mal à me supporter.

03/01/2015

Le jeune homme laissa échapper un grognement de mécontentement en la voyant descendre du lit, puis comprit vite qu'elle allait se changer. Bien qu'il distingue à peine sa silhouette dans la pénombre, ça ne l'empêchait pas d'avoir de l'imagination, avec toutes les idées peu recommandables que ça impliquait. William, qui s'était redressé sur les coudes pour voir ce qu'elle faisait, se laissa retomber sur le lit avec un soupir et croisa les mains derrière sa nuque en fixant le plafond. Un plafond qu'il devrait connaître par cœur, vu le temps qu'il passait dans cette chambre. Malgré la fatigue, il se sentait plus alerte que jamais - nul doute que le sommeil l'emporterait d'un coup sans qu'il ne s'en rende compte, mais il n'avait jamais eu comscience de ce phénomène - et frisonna en se rappelant ce qu'il avait ressenti avec toutes ces personnes autour de lui dans la grande salle. William ferma les yeux un instant, histoire de chasser cette impression d'étau mortel autour de lui. De toute façon, inutile de penser à aller dehors, vu le froid qui y régnait. On se calme, de toute façon il y a Anaïs. Anaïs qui venait de s'asseoir à côté de lui, à en juger par le bruissement du matelas. William rouvrit les yeux et fixa de nouveau le plafond, un peu morose.

"Ça c'est parce que je ne supporte personne." dit-il platement.

Tu parles d'une nouveauté, il trainait ce boulet depuis semblait-il une éternité, et se demandait parfois si à force, il n'avait pas fusionné avec lui.

02/01/2015

En même temps, soit il les repoussait, soit ils n'osaient plus approcher. Mais aussi, s'ils faisaient partis des malchanceux qui avaient fini avec un couteau sous la gorge, c'était... Normal. Quelqu'un qui vous agressait avec un couteau n'était pas sain d'esprit la majeur partie du temps, donc s'enfuir était la réaction la plus appropriée, on ne pouvait pas leur reprocher. Là, ça allait être plus difficile de trouver quoi dire. Expliquer qu'il n'est pas un cas si désespéré que ça puisque la preuve : il m'avait supporté pendant trois ans et là, il était à côté de moi dans mon lit ? Ça pouvait marcher, mais il pouvait me répliquer que c'était parce que je l'avais (légèrement) obligé au début à accepter ma compagnie, et aussi parce que notre relation nous le permettait. Donc... Je me retrouvais dans de beaux draps.
Tout en réfléchissant à quoi répondre, je m'allongeais en posant ma tête contre lui, en sentant également de nouveau la fatigue me gagner. Hé oui, forcément s'allonger ça n'aidait pas à rester éveillée, pourtant j'étais tellement bien là où j'étais que je décidais de ne pas bouger. Il ne manquait plus que la couverture au dessus, et ce serait parfait. Un William juste là, dans mon lit, à parler de n'importe quoi, et le futur sommeil que nous attendait... Je baillais lentement et me frottais le visage pour essayer de rester un peu plus éveillée, avant de lui répondre avec un sourire :

- Si tu me supportes, moi et mes bêtises, tu dois pouvoir supporter d'autres personnes, tu sais.

03/01/2015

De quoi il se plaignait, au juste ? La solitude ne l'avait jamais dérangé, jusqu'ici, il avait été bien content que tout le monde le prenne pour un taré qui vivait dans les bois (ce qui se rapprochait étrangement de la vérité) pour qu'on le laisse tranquille. Et ça avait plutôt bien marché, jusqu'à ce qu'une jolie blonde vienne lui chercher des noises. Par dessus le marché, il s'était tellement entiché d'elle qu'il la suivrait comme un petit chien qu'importe où elle irait si elle le lui demandait (en râlant au début, pour la forme, mais ça revenait au même). Il devenait presque civilisé si elle lui faisait regretté la sociabilité qu'il avait perdu en s'exposant à ce qui le terrorisait à présent. Mauvais endroit, mauvais moment, comme on disait. Inutile de revenir là-dessus, c'était fait, et inutile de plomber l'ambiance qu'ils avaient si agréablement installé.

"Si tu le dis," rit-il en rouvrant les yeux.

William se décala en sentant Anaïs s'allonger contre lui. A deux sur un lit une place, ils avaient l'habitude, mais y'avait plus pratique tout de même. Remarque, au moins comme ça, ils étaient obligés de se serrer. Le jeune homme se rappela vaguement que ses fringues n'étaient pas totalement sèches, mais ça ne le dérangeait pas plus que ça, et puis maintenant que le calme était revenu il n'avait pas l'intention de quitter tout de suite le lit où Anaïs était allongée. D'ailleurs, celle-ci retenait mal ses bâillements.

"Dors, princesse, tu l'as bien mérité."

02/01/2015

Je traçais de tout petits dessin sur sa peau, devant mes yeux, et ne pus retenir le sourire qui ne demandait qu'à naître. C'était toujours aussi étrange d'entendre le mot "princesse" de sa bouche en sachant qu'il m'était adressé. Ma main s'immobilisa en me souvenant d'une fois où mon père descendait les escaliers de notre maison. Il nous appelait, ma soeur et moi, d'une manière qui aimait : nous étions ses princesses. En même temps, je devais avoir neuf ans, et ma soeur six ou sept, alors évidemment ce petit surnom nous plaisait bien. J'esquissais un sourire en revoyant le visage radieux de Camille quand il s'avançait, les bras tendus pour la prendre dans ses bras. Haute comme trois pommes, elle arrivait tout de même à lui sauter dans les bras, en riant. Ce qui faisait rire d'ailleurs toute notre petite famille. Oui, nous étions ses petites princesses, quant-à ma mère, elle s'amusait beaucoup à appeler ma soeur son "poussin", ce qui la faisait ronchonner, et alors elle se faisait surnommer Bougonronchon, ce qui n'améliorait pas vraiment son caractère de petite fille, qui se sentait vexée. J'avais gardé tant d'images. Je revoyais des scènes de la maison : ma mère qui faisait à manger, et mon père, occupé à son bureau, quand Camille jouait avec ses poupées, et que je ne me gênais pas pour l'accompagner dans ses histoires. Mais plus le temps passait, plus je me demandais si c'était vraiment eux, que je voyais, et non une image refaite cause de l'oubli. Si leur visage était réellement ce qu'ils avaient été, si leurs traits n'étaient pas purement imaginés pour ne pas m'avouer à moi-même que je les oubliais, que leurs images s'effaçaient. Quoi qu'ils aient fait, quoi qu'il arrive : ils étaient ma famille. Et ils s'étaient occupés de moi pendant des années, ils m'avaient toujours aimé durant ces seize ans.
Je soupirais longuement, en fermant les yeux. Aller, stop, ils avaient dû vivre une longue, et joyeuse vie après. Et puis c'était pas le moment de penser à ça. Non. J'attrapais la couverture pour nous la mettre dessus, et me recouchais contre lui.

- Et, je t'aime, murmurais-je en levant les yeux vers lui.

Juste pour lui dire, parce que c'était la vérité.
Puis je me reposais contre lui, les yeux clos, et me laissais enfin aller au sommeil qui n'attendait plus qu'un petit signe de laisser aller pour me prendre.

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