Réellement une voleuse ? |Sean D. Bower & Hope E. Brown|

28/01/2015

Je la retenais pour qu'elle ne retombe pas totalement dans la boue une nouvelle fois, puis la lâchais ensuite, estimant qu'elle saurait rester plus de deux minutes sur ces jambes. Tout sourire mais toujours un peu essoufflé ( comme elle ) je l'observais enlever la terre dont ses bras étaient couverts. Puis, sans prévenir elle m'en barbouilla un peu partout.
Je gardais une tête ahurie un moment, les yeux clos, la bouche la plus fermée possible pour ne pas avoir le goût. Elle m'en mit partout : visage, cheveux, t-shirt. Puis, je sentis ses mains se balader sur mon torse. Ah ouais, c'était comme ça ? Je passais ma main sur mes joues pour enlever la plus grosse partie de terre, laissant voir le grand sourire dessiné sur mes lèvres. Je ne comptais pas laisser le jeu partir en bataille de boue, pas maintenant et pas comme ça en tout cas. Mais si je le voulais, je n'aurai qu'à lui faire un beau croche pied pour qu'elle retourne nager dans la terre. Je me passais une main dans les cheveux pour essayer d'en enlever le plus possible, mais pas la peine, ça restait. Seul une bonne douche me permettrait de tout enlever, et encore. Les petites mains baladeuses étaient parties, laissant une trainée de boue sur la plus grande partie de mon corps.

- Et toi je commence à avoir l'habitude de te voir ainsi. Mais ne compte pas sur moi pour te suivre à chaque fois, surtout que les marais ça sentait vraiment pas la rose !

Je fis mine de l a regarder de haut en bas, puis de me comparer ensuite. C'était malgré tout elle demeurait la plus sale.

- Bah, maintenant que je suis dans le même état que toi, je le veux mon câlin. Ajoutais-je en riant.

29/12/2014

La pensée des marais de la fois dernière m'arracha un frisson, et j'eus une impression bizarre, comme si mes poumons se remplissaient d'une substance horrible. Je soupirai et regardai le ciel, laissant partir cette pensée désagréable. Mais Sean avait raison sur un point : la boue, ça sentait évidemment meilleur que les marécages. Au moins, là, je ne dégageais aucune odeur répugnante. Et lui non plus.
Je souris au souhait de Sean. Bon, après tout, autant lui faire plaisir. Je m'approchai de lui et le pris dans mes bras, en profitant pour étaler un peu plus la boue dans son dos. Je posai ma tête sur son épaule et restai comme ça plusieurs longues minutes, me sentant bien. J'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver, dans ses bras. Je ne savais pas si, lui, était à l'aise, mais je m'en fichais parce que moi je l'étais et que je n'avais pas envie de partir. Après tout, étant tous les deux immaculés de boue, nous étions comme liés.
Une idée me vint, et je souris d'avance. Il m'en voudra sûrement pour le reste de sa vie, mais tant pis, j'avais désespérément envie de le faire.

- Tu vas sûrement me détester pour ce que je vais faire, là, maintenant, marmonnai-je à son oreille.

Et, tout en souriant, ne lui laissant pas le temps d'analyser ma phrase, je lui fis un croche-pied et il tomba en arrière, dans la boue. Je n'avais pas prévu de tomber avec lui, mais je fus emporter dans sa chute je-ne-sais-comment. Je me retrouvai donc affalée sur lui, et sûrement en train de l'étouffer. En revanche, j'avais la chance de ne pas être tombée directement dans la gadoue, je n'eus donc pas plus de boue sur moi. Sean, par contre, devait être complètement plein de terre.

- Pour être honnête, j'avais pas prévu une chute aussi violente, dis-je en me mettant à rire.

28/01/2015

Je sentais ses mains, dans mon dos, occupées à me mettre toujours plus de boue sur le t-shirt, au moins on ne pouvait pas dire qu'elle était égoiste, elle partagea tout, même ... ça. Faudrait que je pense à la remercier un jour ou l'autre, c'était trop de sympathie de sa part.
Je l'enlaçais dans mes bras, elle fit de même, puis nous restâmes un moment ensemble, jusqu'à ce que je décide que c'était le bon moment. Doucement, une de mes mains passa subtilement dans la poche de son pantalon ( pas de pensées pevers, merci, il n'y avait rien de tout ça ) puis, je réussis par je ne sais quel moyen à subtiliser la broche. A ses paroles, une pensée me traversa : " c'est toi qui me détestera quand tu t'en rendras compte." Je n'us pas le temps de prévoir ou de deviner ce qu'elle pensait faire, occupé à cacher le plus vite possibe le bijou dans ma poche. Et subitement, mes jambes se plièrent et je compris le sens de ses paroles. Il eut un bruit désagréable de mouillé lorsque je rencontrais le sol, et je sentis le froid de la terre s'imprégner dans mon t-shirt. En fait, j'aurai du lui faire ce croche-patte, avant qu'elle ne le fasse à moi. Je le saurais pour la prochaine fois. Mais elle n'avait pas bien calculé son coup, puisqu'elle tomba elle aussi, mais sur moi. Je l'avais au moins protégée et avais ammorti sa "chute". Mais si elle croyait que je ne réagirai pas, elle se fourrait le doigt dans l'oeil. Le temps de comprendre ce qui m'arrivait et je l'attrapais par les épaules, il ne restait plus qu'à me décaller brusquement, ce que je fis, et la jeune fille ne m'eut plus comme matelas, mais rencontra directement la terre trempée. Je me relevais à vitesse grand V, en éclatant de rire devant son visage qui était à peine visible avec toute les couches de boue.

29/12/2014

J'aurais dû me douter qu'il n'allait pas s'arrêter là. J'étais trop naïve pour croire qu'il allait juste me détester. Il m'attrapa les épaules subitement, et je fermai les yeux et la bouche le plus rapidement possible, consciente que je n'aurais pas le temps de me dépêtrer de cette situation. Je finis une fois de plus dans la boue, le visage recouvert beaucoup plus que la première fois. J'entendais Sean rire de bon cœur derrière moi, et commençais à me dire que je n'aurais jamais le dernier mot.
Essayant de ne pas glisser, je me mis à quatre pattes et crachai par terre. Ce n'était pas très charmant, mais au point où en étais... J'avais la sensation d'avoir la bouche remplie de boue. Prudemment, je me relevai sur mes pieds, et difficilement, je sortis de l'énorme flaque de boue pour un endroit un peu plus sec, pour être sûre de ne pas retomber. C'était bien la dernière chose que je voulais.
Je regardai Sean qui était mort de rire, et je ne pus m'empêcher moi aussi de rire.

- Je te jure que tu me le paieras, un de ces jours. J'aurais le dernier mot.

Je riais, mais quand je vis l'état de mes cheveux, je crus mourir. Enfin, si on pouvait toujours appeler ça des cheveux. Je ne les voyais plus, seulement de la boue. Ils dégoulinaient, et j'avais l'impression d'avoir une énorme choucroute sur la tête. C'était horrible, et je me demandais s'ils allaient revenir à la normale. J'essayai d'enlever le plus possible de terre mouillée avec les mains, mais cela ne servait à rien. Et si la boue séchait, c'était fichu.
Je me tournai vers Sean toujours rieur, et, consciente également de son état, pris les choses en main.

- Bon, je pense qu'on devrait aller se laver, dis-je en essayant d'essuyer mon visage, sans succès.

28/01/2015

- Oui, oui, je te crois. Répondis-je moqueur.

En tout cas pour moment, ce n'était pas elle qui l'avait, cet avantage. Moi au moins j'avais le visage dégagé ( enfin si l'on enlevait ce qu'elle m'avait mis avant et que j'avais partiellement nettoyé ) mais elle, c'était à peine si on voyait encore ses yeux ! Mes rires redoublèrent en la voyant se redresser et se tourner vers moi, Je ne l'avais pas ratée, c'était le moins qu'on puisse dire, en même temps elle m'avait cherché, c'était de bonne guerre. Je me passais une énième fois les mains dans les cheveux, m'attardant derrière mon crâne là où il y en avait le plus. J'aurai pu prendre de grosses poignets de terre si je l'avais voulu.
Quant à la douche, ce serait un passage obligatoire. Je ne comptais pas aller me coucher dans cet état ni même rester longtemps ainsi. C'était très désagréable, j'en avais plein les cheveux, les habits et même sous les vêtements. Bon, après tout il y avait bien des personnes qui prenaient des bains de boues, c'était donc bon pour la peau, non ?
Je hochais la tête, mais un problème s'imposait :

- Si on entre dans cet état, Miss Tit va nous assassiner, c'est certain. [

29/12/2014

Spoiler:

28/01/2015

Personellement je ne savais pas du tout quoi faire, pour entrer. Je savais que Miss Tit ne serait pas d'accord que nous salissions son entrée et son parquet ciré, mais la tâche était impossible, même pour des particuliers. Entrer dans une maison, sans faire de trace sachant que nous étions recouvert de la tête aux pieds de terre, c'était impossible. Je réléchissais un moment, les bras croisés, jusqu'à ce que Hope m'annonce qu'elle avait une idée.
Une mauvaise solution, très très très mauvaise. Je me sentis blêmir en me remémorant la fois où elle m'avait fait "voler". Je m'étais carrément pris le plafond et ce n'avait pas été vraiment agréable, pour elle comme pour moi. Etant donné que c'était moi, ensuite, qui avais eu un bel hématome pendant des jours sur le haut du crâne. Alors retenter l'aventure, mais cette fois dans le jardin, et aller encore plus haut que la dernière fois, ne m'enchantait guère. Je n'avais pas le vertige, mais si mes pieds pouvaient rester au sol ça m'arrangerait. Au pire elle y allait de cette façon et moi je me débrouillais, au risque d'être de corvée de vaisselle ce soir, ce n'était pas grave.

- Euh, je sais pas si c'est une bonne idée. Marmonnais-je en secouant la tête.

29/12/2014

Je vis le visage de Sean pâlir, et je me doutais qu'il se rappelait la dernière fois que j'avais eu recourt à mon don. J'étais d'accord, c'était complètement farfelu de faire ça, et dangereux, surtout en étant même pas sûr de si j'arriverai à tenir. Autant faire le ménage les trois prochains mois plutôt que de mourir. De plus, je possédais la maîtrise du vent, pas le vol...
Je n'avais pas d'autres options, et on pouvait dire non à celle-là. On en revenait tous les deux au point de départ : comment entrer sans se faire arracher la tête ? Je croisai les bras et soupirai en me creusant la tête. Peut-être qu'on pouvait essayer de rentrer par l'entrée principale discrètement sans se faire voir. Mais avec tous les particuliers, c'était impossible. Et puis, ce n'était pas tous les jours qu'on voyait deux personnes immaculés de boue rentrer comme si de rien n'était en enlevant leurs chaussures.
Je regardai autour de moi. La maison était proche, mais personne ne pouvait nous voir de là où on était. J'observai les fenêtres des chambres, puis les arbres.

- On peut peut-être escalader un arbre proche de la maison et rentrer par une fenêtre ?

Franchement, Hope, tu as pas plus dangereux comme idée ? Sean arriverait sans doute aisément à grimper dans l'arbre. Mais moi, avec mes deux pieds gauches, ce ne serait pas une mince affaire. Déjà que je ne savais pas courir, alors escalader un arbre... Même si je ne tombais pas de ce dernier, je risquais sûrement de me casser la figure en passant la fenêtre. Mais bon, autant tout tenter, j'étais pas à une chute près.

28/01/2015

Hope et Sean décident de se rapprocher d'une manière assez incongrue. Donc si nous pouvions évités d'être renommé à cause de ça, ce serait cool.
Je me retournais alors vers Hope.

- Aller, viens.

Elle me suivait, puis nous arrivâmes sur un des côtés de la maison. Ma chambre était à la fenêtre et l'arbre se trouvait juste à côté. Je sortais de l'ombre (même si avec toute la terre, il ne devait pas être aisé de me reconnaitre) puis je m'approchais du mur. J'observais un moment les branches et ce à quoi je pouvais me raccrocher. Tout ce qu'il fallait espérer c'était que les branches ne se brisent pas sous notre poids...

- J'vais passer en premier, tu n'auras qu'à prendre les mêmes branches quoi moi.

Je tâtais le terrain en gros. En premier lieu, j'observais les premières branches, c'était les plus grosses, soit les plus simples à atteindre en même temps. Je n'us qu'à lever les bras pour m'accrocher à une puis me relever sur la branche.
La suite, tout alla bien, avec un principe similaire à chaque fois, j'escaladais l'arbre en faisant attention à Hope en dessous de moi. Puis, j'atteignais enfin le haut avec le rebord de ma fenêtre. Monter aux arbres, risquer de se rompre le cou, tout ça parce que nous étions couverts de boue quand même... J'attrapais une branche et enfin le bord de la fenêtre, lorsque, soudainement, celle qui me soutenait craqua brusquement. Je me retenais de justesse, les mains crispées par peur de tomber, et lâchais un juron envers cette branche.
De plus, je sentis subitement une main me rattraper la cheville, associant mon poids, au sien.

- Hope ? ça va ? Lâchais-je en faisant un effort pour ne pas tomber.

Vu la situation, si je lâchais, je tombais, avec elle.

29/12/2014

Nous allâmes derrière la maison, juste en dessous de la fenêtre de Sean. Un grand arbre se trouvait contre le mur, avec de grosses branches qui nous aideraient à grimper. Je me demandais comment j'allais faire pour monter cet arbre, moi qui n'avait jamais fait ça de toute ma vie. Tout ça pour ne pas se faire repérer par Miss Tit. Peut-être qu'il valait mieux faire les corvées les trois prochains mois plutôt que de risquer de mourir en tombant de plusieurs mètres de haut. Mais c'était trop tard, car Sean commençait déjà à grimper.
Je le suivis lentement et prudemment, faisant attention à mettre mes pieds à la même place que Sean précédemment. Je me relevai difficilement sur chaque branche, n'étant pas du tout sportive et ayant de la compote dans les bras et les jambes. Mais à part ça, je m'en sortais assez bien. Les branches avaient l'air de tenir, ce qui était une bonne nouvelle.
Sean arriva à la fenêtre de sa chambre et s'y accrocha, prêt à passer le rebord. Malheureusement, il n'eut pas le temps. Sous son poids, la branche qui était au dessus de moi craqua, laissant Sean se suspendre dans le vide, accroché au rebord de la fenêtre. Le fixant, le coeur battant, je ne vis pas la branche qui venait de s'arracher tomber vers moi. Je perdis l'équilibre, et faillis tomber en avant si je ne me raccrochai pas à la cheville de Sean.
Nous étions tous les deux suspendus dans le vide, à plusieurs mètres de haut.

- SEAN ! criai-je, essayant d'attraper sa cheville avec mon autre main.

Mais je n'y arrivais pas, ma main pendait et elle ne pouvait rien attraper. Il n'y avait rien sur le mur qui pouvait nous aider, et l'arbre me semblait à des kilomètres. Sean devait faire tout son possible pour ne pas tomber. S'il lâchait, on tombait tous les deux. J'étais trop lourde pour lui.
Sans faire exprès, mon regard se tourna vers le sol, et une crise de panique me gagna. Le sol était si loin que j'en eus le vertige, et une véritable horreur se lut dans mes yeux.

- Sean, on va mourir !

J'étais complètement morte de trouille, désespérée. Il ne pouvait pas tenir très longtemps à nous porter tous les deux. Qui aurait cru que Sean Bower et Hope Brown mourraient en essayant de rentrer par une fenêtre, seulement pour ne pas provoquer la colère de Miss Tit ? Couverts de boue, on serait retrouvés par des particuliers traumatisés à vie d'avoir vu les corps de leurs amis.
On ne pouvait pas mourir de cette manière. Avec tout ce qu'on avait vécu tous les deux, ce serait complètement stupide. Complètement insensé. Et tout ça par ma faute, à cause de cette foutue broche.
Mes mains devenaient moites, et la boue commençait à s'humidifier. Elle qui avait séchée redevenait mouillée. Je glissai lentement de la cheville de Sean. Lentement, mais trop vite à mon goût.
Comment est-ce qu'on allait s'en sortir ?
Si l'on tombait, on mourrait. C'était sûr et certain. Je ne voulais pas que Sean meurt par ma faute. C'était moi qui avait volé la broche, moi qui l'avait mené dehors, moi qui était tombé, moi qui l'avait recouvert de boue et moi qui avait eu cette idée.
J'essayai de recouvrir mon sang froid.

- Sean, je suis trop lourde pour toi, dis-je, essoufflée.

28/01/2015

Je grinçais des dents, en remarquant qu'elle ne faisait pas grand chose pour arranger la situation. Au contraire, elle se plaignait de plus en plus. Bon, toute personne normale crierait, évidemment ne sachant contrer la peur. Mais elle devait se calmer, non on allait pas mourir. J'avais, pour le moment une bonne prise sur la fenêtre, mais c'était certain que si nous restions très longtemps ainsi je lâcherai. De plus, la boue que j'avais sur les mains n'aidaient pas. Je sentais mes mains trembler, crispées à tel point que j'aurai sûrement mal par la suite.
Je pris une grande inspiration ayant pour but d'éloigner la vague de panique qui s'insinuait en moi, puis raffermis ma prise que je perdais petit à petit. Elle allait devoir se dépêcher, à ce rythme, c'était sûr que nous tomberions. Mais d'abord elle devait retrouver un minimum de calme. Si certaine personne réfléchissait mieux dans le feu de l'action et l'adrénaline, cela ne semblait pas l'être pour Hope, malheureusement pour moi. Je baissais légèrement la tête pour essayer de trouver un appui pour l'aider. Mais je ne discernais rien de ma position. Peut-être que de la sienne, si, enfin, je l'esperais.

- Hope, arrête. la coupais-je. Tu dois forcement avoir une branche proche de toi, essaye de l'atteindre, et assez rapidement si c'est possible.

29/12/2014

Sean avait raison, il fallait que j'arrête de paniquer. Je fermai les yeux et pris un grand bol d'air, puis expirai. Je devais me concentrer, et surtout me dépêcher. Tout dans la voix de Sean m'indiquait qu'il ne tiendrait plus longtemps sous l'effort. Et je commençai moi aussi à lâcher.
Je réussis à attraper la cheville de Sean avec ma main gauche, je pus donc -en flippant légèrement- lâcher ma main droite dans le vide. Ok, Hope, c'est pas le moment de paniquer. Je baissai les yeux sans m'en rendre compte et retombai nez-à-nez avec le vide, et un vertige me prit. La tête tournante, j'essayai de me reprendre. Avec tout ce qu'on avait traversé, on ne pouvait pas mourir d'une telle façon.
Je tournai la tête vers ma droite. L'arbre était assez proche, il me suffisait de tendre le bras pour l'atteindre. Je levai mon bras, essayant d'attraper la première plus grosse branche qui s'offrait à moi. Je le tendais de plus en plus. Il ne manquait que quelques millimètres pour permettre à mes doigts de toucher le bois. Mais même en forçant, je n'allais pas y arriver.
Je mis mes pieds contre le mur, jambes à moitié tendues. Je pris appui sur ces dernières, puis, tout en lâchant la cheville de Sean, je m'éjectai du mur. Je passai une fraction de seconde dans le vide, sans prise, avant d'agripper la branche. J'étais à présent dans la même position de Sean, mais accrochée à un bout de bois qui avait l'air de tenir sous mon poids. Je pris appui sur mes bras et passai mes jambes sur la branche. Prudemment, je me levai sur celle-ci, m'aidant du tronc à ma droite pour ne pas retomber. J'étais fière de moi, et en un seul morceau.

- Ok, c'est bon ! lançai-je.

28/01/2015

Les muscles de mes bras contractés sous l'effort, je fixais la fenêtre en me persuadant que j'allais tenir. Je n'avais pas le choix de toute façon, je n'avais pas l'intention de mourir aussi bêtement maintenant. Je tressaillis en sentant la main de Hope lâcher puis une autre prendre le relais. Tant qu'elle tenait ma jambe, je savais que je pouvais un minimum l'aider (sauf si moi même je tombais, ce qui serait le cas d'ici peu si elle se raccrochait encore à moi). Je la sentais bouger, elle tentait quelque chose, comme je le lui avais demandé. Je soupirais une nouvelle fois (à force elle allait me prendre pour un ballon qui se dégonflait mais tant pis) et baissais les yeux en me forçant à ignorer la hauteur tout en reportant mon attention sur la jeune fille. Mon rythme cardiaque s'accéléra ou s'arrêta totalement, impossible de le dire, lorsqu'elle se lança afin d'atteindre une branche. Je soupirais une énième fois, rassuré, et relevais la tête. Je me hissais sur le haut de la fenêtre et l'ouvrais rapidement. Les bras à moitiés douloureux et endoloris par l'effort, je les frottais frénétiquement pour faire circuler le sang. Finalement, je me penchais de nouveau et aidais Hope à atteindre le dernier palier. Tout deux essoufflés par cette... Montée, je m'appuyais contre le mur, les bras croisés pour reprendre une respiration plus calme.
Brusquement, je me relevais en me rendant compte que nous étions dégueulasses et les murs blancs. Heureusement pour moi il n'y avait pas trop de marque (je ne savais pas par quel miracle d'ailleurs) et j'avançais vers Hope.

- ça va ?

29/12/2014

Je fus soulagée en voyant Sean passer par la fenêtre en un seul morceau. Il m'aida ensuite à faire de même, et je rentrai dans sa chambre, essoufflée, tout comme lui. Je fermai la fenêtre derrière moi et me jurai de ne plus jamais monter dans un arbre. C'était une horrible et très mauvaise idée.
Les mains légèrement égratignées par l'écorce, je les frottai contre mon pantalon, et avec la boue, ça commençait à faire mal. Mais ce n'était rien de grave, et ça pouvait attendre. Mon cœur battait toujours à mille à l'heure, et j'avais l'impression que ça ne diminuerait pas.
Sean s'avança vers moi et me demanda si ça allait. Oui, ça allait, à part le fait que en seulement quelques mois, nous avions failli mourir une bonne dizaine de fois. On était pas censé être en sécurité, dans cette boucle ? Ou alors, je portais vraiment la poisse.
Malgré ça, je ne pus m'empêcher de prendre Sean dans mes bras. Là, au moins, je me sentais bien et j'avais la confirmation que Sean l'était aussi. A cause de moi, il avait failli y passer, et qu'est-ce que j'aurais fait sans lui ? Moi qui ne sait pas tenir sur mes deux jambes plus de trente secondes. Je respirai, et je ne pus pas ne pas faire la grimace.

- Tu sens... très mauvais, dis-je dans son cou.

Mais j'imaginais que moi, c'était trente fois pire.

28/01/2015

La première fois que Hope venait dans ma chambre. Il n'y avait rien de spécial, elle ressemblait à presque toutes celles de la maison, quoi que avec quelques accessoires en plus. Des choses que j'avais pu garder de ma vie y a bien longtemps, certes il n'y en avait pas beaucoup, mais ils étaient quand même là. D'habitude c'était moi qui allait dans sa chambre, les rôles s'inversait et cette pensée m'arracha un sourire.
Je passais mes bras autour de Hope lorsqu'elle se mit contre moi, et soupirais en la sentant là. A propos de sa remarque ... Mon sourire devint moqueur. Elle osait me faire la remarque ? C'était moi qui avait la tête dans ses cheveux pleins de boue quand même ! Alors niveau odeur franchement, je la préférais propre. Puis c'était elle qui m'avait fait tomber dans la terre non ? C'était elle l'investigatrice de la chose, à cause d'elle que je puais et elle me faisait la remarque. Mais qu'elle chieuse quand même ! Je la reconnaissais bien là. Mon sourire s'étira.

- Oui, moi aussi je t'aime. répondis-je avec sarcasme et la serrant un peu plus fort contre moi pour que la terre lui colle dessus.

Après quelques secondes, je la repoussais doucement pour regarder l'état de mon t-shirt et de mon pantalon. Ouais, bon, finit le sarcasme, faudrait penser à se laver. D'accord les bains de boue ça pouvait avoir des effets bénéfiques sur la peau, mais quand même, on était pas des animaux. Je m'essuyais les mains sur la dernière partie propre de mon t-shirt et avançais vers une commode pour en sortir deux serviettes.

- Bon, je crois qu'il faudrait se laver.

29/12/2014

Il me repoussa doucement pour aller chercher deux serviettes. J'en profitais pour observer la chambre de Sean. C'était bien la première fois que je la voyais, d'habitude, c'était lui qui venait dans la mienne. Je me demandai pourquoi, d'ailleurs, il ne m'avait jamais invitée chez son "chez-lui". Je haussai les épaules, ce n'était pas important, après tout.
Je m'avançai vers lui et récupérai une des deux serviettes qu'il tendait. Ça allait être vraiment difficile de nous nettoyer. Surtout moi qui avait de la boue collée sur tout mon corps, de la tête aux pieds. En regardant le sol, je me rendis compte de toute la terre que nous avions laissé sur le sol. Après la douche, nous aurions besoin de tout nettoyer avant que quelqu'un vienne dans la chambre et voit toute cette saleté. Je me tournai vers Sean.

- Tu vas te laver en premier ou... ?

Je ne finissais pas ma phrase, un sourire espiègle sur le visage. Je riais intérieurement à ce que j'allais dire et à la tête prochaine de Sean. Comment allait-il réagir ?
Je m'approchai doucement et lui attrapai le T-Shirt.

- Ou tu veux qu'on y aille ensemble ? finis-je en lui faisant un regard séducteur, clignant des paupières rapidement.

J'étais vraiment morte de rire à l'intérieur, et je le cachais plutôt bien.

28/01/2015

Je me tournais vers la porte de la salle de bain. La courtoisie voulait qu'on laisse passer les dames d'abord, règle assez importante à mon époque et toujours aujourd'hui d'ailleurs, que je n'oubliais pas. Vue les difficultés que ma mère avait eues à me faire rentrer dans les crânes les règles de vie, je n'allais plus les oublier de sitôt. J'avais eu le droit de m'en souvenir tout au long de ma vie même. Je haussais les épaules, désignant la porte de la pièce d'à côté d'un mouvement du menton pour lui montrer que je lui laissais la place, hé oui, la galanterie. Mais au lieu de s'y avancer en prenant la serviette, elle vint plutôt vers moi, enjôleuse, et m'attrapais le bas du t-shirt. Je la fixais, étonné par son brusque changement : elle passait de jeune fille maladroite pleine de terre à la jeune fille qui se voulait sensuelle... Toujours pleine de terre. En même temps j'étais moi aussi dégoûtant alors on allait un peu oublier ce détail. Qu'est-ce qu'elle voulait hein ? Pas très compliqué de le comprendre... Un mince sourire aux lèvres, je me retenais de rire. Elle voulait jouer à ça ? Bien sûr... Je pris un air détaché presque hautain, enlevais ses mains de mon t-shirt, et croisais les bras sur mon torse.

- Tu crois que j'ai envie de me laver avec la fille qui a osé me dégueulasser ? demandais-je en secouant la tête.

29/12/2014

Son air était à deux doigts d'être carrément hautain, et je fronçai les sourcils face à sa remarque. Peut-être se voulait-il drôle, ou voulait-il se moquer de mon brusque changement d'attitude, mais moi, je n'étais pas d'accord. Je croisais les bras à mon tour et lui tournai le dos. Une chose était sûre : il ne voulait pas de moi. Je laissai mon air vexé de côté, ce n'était pas le moment de provoquer une énième dispute.

- Très bien. Mais ne te plains pas quand tu ne pourras pas enlever la boue dans ton dos, dis-je d'un ton sarcastique, comme lui auparavant.

Je soupirai puis regardai la serviette dans ma main. Je n'avais même plus envie de prendre une douche avec lui après sa remarque désobligeante. Je me retournai face à lui et pointai la porte du doigt.

- Vas-y en premier, je t'attends ici, annonçai-je d'une voix qui ne se voulait pas sèche mais qui l'était tout de même.

J'étais carrément vexée par son attitude et même s'il avait sorti cela sur le ton de la plaisanterie, je n'arrivais pas à me défaire de l'idée qu'il se forçait de rester et de faire toutes ces choses avec moi.

28/01/2015

Oh merde, je l'avais vexée. J'étais tombé sur la fille la plus susceptible de la boucle quoi ? Même plaisanter je pouvais plus le faire. Alors quoi, la seule chose que nous pouvions faire sans qu'elle ne se mette à râler c'était se rouler dans la boue ? Eurk, non merci, une fois d'accord, mais pas deux. J'arquais un sourcil, surpris, en essayant de comprendre qu'est-ce qu'elle avait mal pris dans mes paroles. C'était assez tiré par les cheveux quand même. Pfiou, j'allais devoir faire attention à ce que je disais sous peine qu'il y ait un contre sens. En levant les yeux au ciel, je m'approchais d'elle et l'entourais de mes bras pour la faire reculer. Mes lèvres se placèrent dans son cou, je l'embrassais une fois et souriais. Aaaah bordel, aller cerveau, joue ton rôle, trouve un truc à dire.
Je secouais la tête, me demandant du même coup comment une toute petite remarque de ce genre avait pu la toucher à ce point. Tout le monde ne réagissait pas pareil, certes, j'allais devoir faire plus attention.

- Quoi, je suis trop vieux pour réussir à atteindre mon dos ? Tu veux m'aider ?

29/12/2014

Quand ses bras s'enroulèrent autour de moi et que ses lèvres embrassèrent mon cou, je fus parcourue de frissons et mes lèvres s'étirèrent en un sourire. Sean avait beau faire des remarques sarcastiques, il avait toujours ce don pour atténuer ma contrariété. Et puis, au moins, il ne se mettait pas en colère. Qu'est-ce qui se serait passé si on s'était engueulés encore une fois ? Il fallait absolument que j'apprenne à me contenir et à mettre de côté mes remarques déplaisantes, parce qu'avec Sean, on était pas sorti de l'auberge.

- Bah, t'es plus très jeune quand même ! dis-je en posant mes mains sur les siennes.

Je ris toute seule quelques secondes, avant de me retourner vers lui et d'entourer son torse de mes bras. Je plongeai mes prunelles dans les siennes. C'est vrai qu'il est grand... pensai-je.

- Désolée, faut pas m'en vouloir de t'aimer.

Je me mis sur la pointe des pieds et approchai mes lèvres des siennes pour l'embrasser. Quand je sentis son souffle sur mon visage, à quelques millimètres, je souris et me détournai, m'éloignant de lui avec la serviette à la main, en riant. La boue commençait à coller à la peau, et j'avais bien l'intention de me laver le plus vite possible.

- Bon, je vais me laver en première alors. A toi de voir si tu veux me rejoindre... annonçai-je en éclatant de rire, me dirigeant vers la sortie de sa chambre.

J'ouvris sa porte et la refermai derrière moi, puis rentrai dans la salle de bain et me déshabillai en restant en sous-vêtements -on ne sait jamais- avant d'aller dans la baignoire vieille de cent ans et d'ouvrir l'eau. Celle-ci à mes pieds était déjà noire. Eh bien, il était temps.

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