Suite : Solitude mise à l'épreuve. {Enora Williams-Alex Smith}

Je reste debout, à observer sa chambre. Elle est tout en simplicité, comme la mienne. Pas beaucoup de meubles, ni de décoration.
Alex se met à me parler, et j'arrête d'observer sa chambre pour concentrer mon regard sur lui. Mauvaise idée vu que je ne suis concentrée plus que sur lui. La plupart de ses mots passent sans percuter, mais je comprends l'idée. Je peux bouger. Je fais un pas en avant, avant d'être coupée dan mon élan par Alex, qui recommence à me parler. Cette fois je fixe mes pieds pour comprendre tout ce qu'il me dit. Je n'aurais pas dû. Je suis hyper gênée recommence a me mordiller la lèvre. Je vais devoir me... déshabiller devant lui. Gênant jusqu'au bout. Mais c'est vrai que si je laisse la plaie comme ça, elle risque de s'infecter. Je marmonne quelque chose que même moi je ne comprends pas, avant de me racler la gorge. Je suis surement rouge comme une tomate, mais ma tête baissée est cachée par mes cheveux qui lui tombent devant.

- Bah heuuu... Je vais enlever que le haut alors... Attends retourne toi je vais l'enlever et me coucher sur le lit.

J'attends qu'Alex se retourne puis ouvre la fermeture éclaire et enlève le haut de ma robe doucement, pour ne pas frotter le tissu sur ma blessure. Une fois le haut enlevé je me dirige vers le lit et prend le drap, l'enroulant autour de ma poitrine, au dessus de la blessure. Je coince le bout pour que mon mini t-shirt improvisé tienne, puis me couche sur le ventre dans le lit d'Alex. La gêne ne peut pas être plus grande. C'est pas possible.

- C'est bon Alex !

Je sens son regard, on regard insistant sur mon corps. J'essaye de penser à autre chose pour ne pas qu'il ressente trop ma gêne.
J'ai la moitié du visage enfoncé dans l'oreiller, je dois avoir une bien drôle de tête. Un sourire idiot apparaît sur mon visage quand l'image de ma tête dans un oreiller s'infiltre dans mon esprit.
Alex finit par s'approcher, et s'assoir à côté de moi. Mon œil qui n'est pas dans l'oreiller le regarde, tandis quand mon cops commence à glisser vers le corps d'Alex, du au trou qu'il a créer en s'asseyant. Pas qu'il soit lourd, loin de là. Moi même j'aurais créer un trou dans le matelas, attirant quiconque allongé à côté de moi. Le lit grince, ce qui me fait pensait que ce lit doit surement être très vieux. Peut-être va-t-il finir par se casser...
Alex parle,m'annonçant que ce n'est pas une blessure grave - je le savais - mais que ma robe est bonne à jeter. Dommage, je l'aimais bien...
Et puis comment va-t-il aller me chercher une autre robe si il ne sait pas où se trouve ma chambre ? Je ne vais tout de même pas me balader habillée comme ça dans les couloirs...
Alex se relève et il part de mon champs de vision, avant de revenir s'asseoir à la même place deux minutes après, un gant de toilette à la main. Il le pose doucement sur ma plaie et je grimace en serrant les dents. Déjà l'eau est froide, et ensuite, même si ce n'est qu'un petite blessure, l'eau me pique horriblement.
Je desserre les dents pour répondre à Alex.

- T'es malade toi... Je vais pas te taper non plus ! Je suis pas une princesse. Je peux supporter la douleur quand même !

Et puis quoi encore... Le taper, non mais quelle idée.
Il frotte la plaie un peu plus fort, et ma main droite s'agrippe au coussin. Je ne suis pas une princesse. Je me répète inlassablement cette phrase pour ne pas émettre de petits cris aiguës. Et j'attends qu'il finisse de nettoyer la plaie.

Alex continu de frotter ma blessure, et je fais tout pour penser à autre chose pour ne pas penser au sang qui s'écoule peut-être encore de la blessure. Alors je pense à tout et à rien en même temps, exactement comme je faisais avant, quand je n'arrivait pas à m'endormir. M'imaginer une nouvelle vie, toujours meilleure, toujours plus belle. C'est beau de rêver hein ?
Je suis coupée dans mes pensées quand Alex me parle. Je soupire suite à sa phrase. Mais qu'est-ce qu'il ne comprend pas dans "Je ne suis pas une princesse". Faut-il que e lui parle chinois ? Anglais ? Japonais ? Même si c'est mignon, ça ne me correspond pas, alors à quoi bon ?
Il frotte encore quelques instants, avant d'annoncer que c'est fini. Enfiiiin.

- Merci Alex ! Et ne m'appel pas "princesse".

Alex me répond immédiatement. C'est vrai qu'il est ce qu'on peut considérer comme un copain. Mais c'est pas une raison quand même ! Apparement pour lui oui. Mais bon, j'avoue que ça ne me déplaît pas vraiment. Ce n'est pas pour ça que je vais le dire à haute voix. Il s'est allongé à côté de moi, et s'est rapproché au maximum de mon corps. Je n'ai pas bougé, la moitié de la tête toujours enfoncée dans l'oreiller. Sa tête à lui doit être à même pas 5 centimètres de la mienne, et je sens son souffle chaud sur mes lèvres, ce qui me fait presque loucher sur les siennes. J'ai envie de l'embrasser, pourtant je reste toujours immobile.
Alex me regarde, comme pour graver chaque détails de mon visage dans sa mémoire. Je reste pudique et mes pommettes redeviennent rouges rapidement. Je l'observe quand même à mon tour, et remarque qu'il a l'air ailleurs, comme plongé dans ses pensées. Je me demande à quoi il pense.
Je sursaute un tout petit peu quand il pose un de ses mains sur mon épaule. Je ne m'y attendais absolument pas...
Il propose gentiment d'aller me chercher quelque chose pour le couvrir. Je m'apprête à accepter, mais je suis coupée dans mon élan quand il commence à enlever sa chemise. Le gêne se réinstalle pour la millième fois aujourd'hui. Le rouge persiste lui aussi. Je ne vois que son dos dénudé quelques instants, avant qu'il se retourne pour poser la chemise sur mes épaules. Je reste figée - ce qui ne change pas beaucoup - bloquée sur la vision de son torse. Franchement, j'aime bien la vue. Malheureusement, juste après avoir posé la chemise sur mes épaules il se rallonge à côté de moi. Pas que ça me déplaise qu'il soit à côté de moi, c'est simplement que le regarder et tout aussi bien. Je me surprends moi-même à penser ça. Ce n'est pas dans mes habitudes. Vraiment pas.
Il croise les bras de façon à pouvoir les passer derrière sa tête. Ce qui fait que j'ai son coude en gros plan. Il est tellement près que ma vision se floue. Je ferme alors les yeux et - ayant une flemme immense de bougé - m'exprime enfin.

- Sympa le paysage Alex !

J'hésite a utilisé son torse comme oreiller. Oh et puis merde. Il l'a dit lui même, je suis sa copine. Je me déplace alors doucement, veillant à ce que le draps tienne toujours, puis m'appuie sur mes bras pour me surélever. Me tête passe de son torse bien dessiné à sa tête. Voyant qu'il m'observe de ses grands yeux, je me penche un petit peu en avant et pose doucement mes lèvres sur les siennes, avant des les enlever rapidement. Ça lui fera les pieds tien. Je le regarde toujours, un sourire en coin collé au visage.

- Puis-je, monsieur Alex, utiliser votre magnifique torse comme oreiller ? Ou est-ce trop vous demandez ?

Sérieusement, je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça. C'est sorti tout seul. Pourtant, le rouge s'efface de mes joues petit à petit. La confiance commence déjà à s'installer.

Alex accepte rapidement en souriant, je me colle alors contre lui, ma tête sur son torse. Je soupire de bien-être et ferme les yeux. Je suis trop bien ici, dans ses bras. J'ouvre brusquement les yeux - mouvement qu'Alex ne peut pas voir - en sentant une décharge de douleur traverser mon dos. Je les referme en les serrant fort, comme si ça allait fait partir ma douleur. Je prends ma respiration bruyamment et la douleur se calme petit à petit. Je garde quand même les yeux fermés.

- Mon nom de famille ? C'est Wiliams. Toi, je parie que c'est Alex... Je réfléchie un peu. Alex BROWN ! C'est ça ?

Si j'ai bon je l'embrasse. Ma décision est prise. Je me met à rigoler toute seul, Alex na va rien comprendre le pauvre. Avec la langue.
Encore un fois je suis surprise d'avoir pensée ça. Je change avec lui, c'est bizarre. Très bizarre.

- Brown ?! Non mais j'ai une tête à m'appeler Brown ?dis-je en riant. Non moi je m'appelle Smith madame !

Smith, le nom de famille le plus commun en Angleterre... Enfin, on ne choisi pas sa famille comme on dit. J'essaye de calmer du mieux que je peux la source d'envie qui a créé la bosse dans mon pantalon en fermant les yeux et en expirant un grand coup. Je sens que la fulgurante attirante que j'avais eu envers elle quand elle étai tenue se coller à moi se dissipe et la bosse s'affaisse peu à peu. Ouf...

- Bon alors je trouve qu'on a merder dans notre phase "apprendre à se connaître", non ? Donc vas-y raconte moi ta vie.

J'espère que ce n'est pas trop triste, qu'elle n'a pas une histoire horrible, un passé chaotique. Je ne veux pas être affecté par ses sentiments négatifs, ça me toucherai de trop.

Alex rigole suite à mon hypothèse. Mais je sais maintenant qu'il s'appel Alex Smith. Je connais une fille qui répond au nom de Smith... C'était une de mes bonnes amies. En même temps, ma prof de maths s'appelait aussi Smith. C'est un nom de famille commun anglophone j'imagine. Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Je ne me pose pas ce genre de questions. Il y a plus important pour moi.
Mes pensés son stopper par Alex.

- C'est vrai. On a... Comment dire... Zapper cette étape on va dire.

Je souris, les yeux toujours fermés. La tête toujours sur le torse d'Alex. J'ai envie qu'il joue avec mes cheveux. C'est bizarre non ? Je trouve ça trop bizarre moi de penser ce genre de trucs. Pourtant j'aimerais sentir sa main jouer avec mes cheveux. Bref.

- Ma vie ? Rien de bien intéressant tu sais... Je suis née le 12 février 1996. Donc d'après les lois des mathématiques, je rigole légèrement, j'ai 19 ans. J'étais fille unique, donc mes parents m'aimaient beaucoup. Mais, pendant l'année de mes 16 ans, lorsque j'étais à l'école, j'ai découvert mon don devant ma meilleure amie. J'ai eu peur. Peur de moi-même. Je me terrifiais, en quelque sorte. J'ai peut-être même eu plus peur que mon amie. Alors je suis rentrée en coup de vent, et j'ai fugué. Enfin pas vraiment, mais ce n'est pas important. Alors je suis aller à la plage, comme j'adore sentir le vent dans mes cheveux. Je rougis. Je trouve ça idiot de lui raconter tout ça. Pourtant, une fois lancée, je ne vais pas m'arrêter comme ça. Et l'Oiseau m'a trouvé.Je suis dans la boucle depuis deux ans maintenant.

Je reprends ma respiration. Voilà, rien de bien intéressant. J'ai plutôt raconté comment j'ai découvert mon don, mais je ne savais pas quoi dire d'autre d'intéressant sur moi. Je suis inintéressante, ce n'est pas de ma faute ! Ma vie a été normal. Enfin si on peut appeler normal une famille qui contient une particulière...

Je frissonne quand la main d'Alex se dépose sur mon épaule et commence à la caresser légèrement. Je soupire de bien-être. Ce n'est pas comme si il jouait avec mes cheveux comme je l'espérais, mais c'est tout aussi bien. J'apprécie la douceur de son toucher. Mes poiles se hérissent, et j'ai la chaire de poule. Mes yeux se rouvrent, fixés sur un point au plafond. Je me concentre sur la voix d'Alex, écoutant avec attention ce qu'il me dit. Je décèle une pointe tristesse dans sa voix. Et quelque chose comme du remord. Il se tait quelques instants, avant de reprendre. Quand il finit, je ressens de la tristesse pour lui. On sent qu'il n'a pas aimé laisser sa sœur.
Je prends deux secondes pour réfléchir à ce que je vais dire, avant de me lancer.

- Étant fille unique, c'est seulement mes parents que j'ai laissé dans le monde... Réel on va dire. Ils me manquant beaucoup, évidement. Je les ai laissé en disant que je reviendrais. Sauf qu'évidemment, je ne suis jamais revenue. C'est surement pour ça que je m'en veux d'être partie comme ça.

Je ne veux pas m'attarder sur mon passé. J'aimerais aussi en savoir plus sur le sien. Autant poser des questions alors.

- Elle avait qu'elle âge ? Je fronce les sourcils. Et en quoi était-elle vulnérable ?

Pour moi c'est peut-être dû son jeune âge. Ou pas. En même temps, c'est pour ça que je pose la question.
Prise d'un élan d'affection, je cherche sa main grâce à l'une de mes mains. La trouvant, je la saisie et entremêle mais doigts aux siens. Je la presse légèrement, comme pour le réconforter pour sa sœur perdue à jamais.

C'est jeune 13 ans. Autant dire qu'on a encore toute la vie devant soie. Sauf peut-être la petite sœur d'Alex apparement. On ne se sort pas forcément d'un dépression. Et puis une dépression à un si bas âge ! Comment est-ce possible ? Mais avant que je n'ai eu le temps de poser ne serait-ce qu'une question, Alex passe une main dans mes cheveux. Je sourie en me disant que c'était justement ce que e voulais. Alex change de sujet, et je n'insiste pas en voyant bien qu'il n'appréciait pas l'ancien sujet. Pourtant j'aimerais en savoir plus sur lui. Je finie par me faire une raison. De toute façon, il finira bien par s'ouvrir à moi.

- C'est à dire ? Comment je me suis entraîné ? Ou que je raconte plus précisément l'accident qui m'a fait le découvrir ?

À vrai dire, je n'avais pas très bien compris sa question. Surtout parce que j'étais concentré sur la tristesse contenue dans sa voix. Encore une fois, j'exerce une pression sur sa main, espérant de toute mes force que ça va l'aider.

Je sourie, le regard toujours au plafond, quand sa main presse - aussi doucement que moi il y a quelques secondes à peine - ma main. Quand vient se deuxième question, je reste comme pétrifié, incapable de parler. Merde. J'ai complètement oublié le nom de ma meilleure amie. Ce n'est pas normal. Quoi que... Ça fait un peux plus de trois ans que tout cela c'est déroulé. Et pendant ces trois ans là, j'ai oublié certains passages de mon ancienne vie, plongée dans un magnifique univers magique qui pourrait parait comme parallèle. Une autre dimension, ou glacer des choses, les brûler, voler, ou encore de téléporter serait normal. Normal que j'ai oublié certaines choses, donc. Pourtant, je n'abandonne pas, et cherche cœur et âme son prénom dans mon cerveau, un prénom qui sonnait bien. Mélodieux. Original. On aurait dit qu'il était étranger. Au bout de deux minutes de silence pendant lesquelles la main d'Alex caressait encore mon épaule, son nom me revient. Un magnifique prénom.

- Elle s'appelait Taïs.

J'ai l'impression de redécouvrir son prénom. Il résonne encore et encore dans ma tête.

- Pour en revenir à mon don. Il n'y a plus rien à dire je pense. Je ne me suis jamais vraiment entraîné. Je l'utilisais simplement pour des chose simple comme aller chercher des livres placés en haut des étagères à la bibliothèque. Je pense qu'à force de l'utiliser comme ça, je l'ai petit à petit maîtrisé. Ensuite, je l'ai découvert bêtement. Tu veux vraiment savoir comment ?

Autant dire que j'ai un peu honte d'avoir eu peur comme ça.

Je rigole un peu, avant de répondre enfin à sa question.

- Si tu insistes... Et fait, c'est simplement qu'un jour, à l'école, ma meilleure amie est arrivée sans que je la remarque, et m'a fait peur. J'ai fais un bond en arrière, et je suis restée en l'air plus longtemps que la normale. Enfin bref, c'est comme ça que j'ai découvert mon don.

La suite n'a pas était une partie de plaisir... J'ai fugué, en quelque sorte. Enfin, rien de bien intéressant.
Je me tais et attends une autre question de la part d'Alex. Je suis presque sûre qu'il en a d'autre. Question auxquelles je répondrais volontiers.
Nous sommes enfin dans la phase "apprendre à se connaître". La phase qu'on avait... Un peu sauté on va dire. Pas qu'un peu en fait. Un petit gloussement s'échappe de mes lèvres à cette pensée. 'Fin c'est la vérité hein, on s'est embrassé à la première rencontre, avant de se connaître. Et maintenant qu'on a l'occasion de se rattraper, autant la saisir. Du moins, c'est ce que nous essayons de faire. Après, apprendre à se connaître, à se comprendre complètement en une seule journée est impossible.
Les images de ce qu'il s'est passé en une matinée, et je pense à l'idée que Alex pourrait ne pas être quelqu'un pour moi, ou que je pourrai le trouver énervant à la longue. Ou que lui ressente ces sentiments à propos de moi.
Je ferme les yeux fortement avant de les rouvrir pour chasser ses pensées de mon esprit.
Pense à l'instant présent. Juste l'instant présent.

Elle a eu peur à ce point là ? Serait-elle peureuse au point de crier au moindre bruit derrière elle ? Un léger rire s'échappe de mes lèvres alors que je me repasse sa réponse dans ma tête.

- Sérieusement ? T'as eu peur juste pour ça ? Froussarde va, plaisantais-je.

Moi qui aime faire peur aux gens que j'aime, si elle me tape à chacune des blagues que je lui ferai... Autant rester seul. Non arrête, tu ne peux pas penser ça Alex. Ma raison n'a peut être pas tort mais je sais pertinemment que je préfère être seule que mal accompagné. Enfin, on ne sait jamais, peut être qu'elle se révèle être la fille parfaite pour moi. Celle qui me comprend et qui m'accepte comme je suis : quelqu'un qui a besoin d'espace, solitaire mais aussi affectueux, qui aime taquiner les personnes qui lui sont chers et sensible. Si elle ne conçoit pas cette idée de moi, c'est tout simplement que ce n'est pas la bonne. Un peu strict comme manière de pensée mais au moins je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux pas. Une fille chouineuse et susceptible serai le pire des cas. Heureusement, elle n'a pas l'air comme ça de premier abord. Une question germe et commence à prendre rapidement racines dans mon esprit : Est ce que je n'ai pas été trop vite ?
Suite à ça, cette question grandit jusqu'à créer un arbre dont le fruit n'est autre qu'une autre question : Est ce que c'est la bonne ?

- Oui et alors ? Je suis comme ça c'est tout !

Ça se voit surement, mais je suis plutôt susceptible. Et puis qu'Alex se moque de moi, ça me fait aussi un petit peu de peine. J'expire fortement pour essayer de penser à autre chose, mais rien n'y fait. Je suis décidément trop susceptible quand une personne qui m'est cher me critique.
Je frisonne en réalisant que je suis toujours enroulée dans la drap. Je me lève précipitamment, me dégageant peut-être trop rapidement de l'emprise d'Alex.

- Je-... Heu... Comment je m'habille ?

Si je veux rentrée il faut bien que je m'habille. Je secoue tout doucement la tête en réalisant ce à quoi je pense. Mais pourquoi je pense à partir moi... Donc voilà, génial... Maintenant je m'emmêle les pinceaux et ne sais plus quoi penser. Alors je reste planté là, debout, un bras pour tenir le drap, le regard sur Alex, la bouche entrouverte comme si j'avais été coupé en pleine phrase, et les yeux ronds. Une bonne tête de poisson sorti de l'eau. De plus en plus génial. Pour couronner le tout, je sens mes joues chauffer. Je papillonne des yeux pour essayer de sortir de ma torpeur, sans résultat. Je reste donc ainsi, dans cette position, à attendre une quelconque réaction de la part d'Alex.

Tout ce qui vient d'elle ou sort de sa bouche n'est que susceptibilité et vexation. Génial...

- Ecoutes, je te taquinais c'est tout ! commençais-je sur un ton neutre. Si tu ne conçois pas qu'on puisse rire un peu... finissais-je, de plus en plus irrité.

Voilà qu'elle se redresse d'un bon et qu'elle demande à se rhabiller. Se rhabiller pour partir je suppose. Elle m'énerve à être susceptible à ce point. J'ai l'impression qu'il faut la traiter exactement comme une princesse. Voilà, c'est bien ça : une princesse. Il faut faire ce qu'elle veut, ne pas trop la perturber ou même la taquiner et se plier à ses quatre volontés. Je me relève vivement sur le coup de la colère et me met face à elle.

- Tu sais quoi ? Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu ne veux pas que je t'appelles princesse. Ce surnom te vas tellement bien ! Je suis désolé mais je ne supporte pas ta susceptibilité. L'auto-dérision tu connais ?! m'empourprais-je.

Je prends ma tête dans mes mains en me retournant vers mon armoire pour y prendre un jogging noir trop petit pour moi suivi d'un de mes t-shirts et les lui balance sur le lit.

- Pars. Allez vas-y ! Si c'est ce que tu veux... De toute façon je suppose qu'il faut toujours aller dans ton sens sinon ça ne te va pas. En plus, je suis sûr que tu trouveras bien quelqu'un pour t'écouter te plaindre de moi. concluais-je avec amertume. Désolé, vraiment mais là c'est bien une chose qui m'énerve.

Je m'assois sur la chaise en bois terni de mon bureau vieillissant et me frotte les yeux pour tenter de me calmer.

- Et arrêtes avec cette tête de merlan frit. C'est très déstabilisant. dis-je simplement.

Je baisse la tête. Les paroles d'Alex me blessent. Je relève la tête dans un sursaut. Je ne dois pas paraître toucher. Seulement, il est empathe. Il doit sûrement déjà savoir que je suis en colère et blessée. Je marche vers le lit, un bras pour tenir le drap. L'attrape les affaires d'Alex et me dépêche d'aller dans la salle de bain. Une fois à l'intérieure, je la ferme à clé, et j'expire longuement en répriment un sanglot. Je mords l'intérieure de ma joue en fermant les yeux, et finit par les rouvrir, en lâchant le drap. Il tombe au sol, et je me dépêche de me changer, enfilant les affaires un peu trop grande d'Alex. Le t-shirt sent son parfum. Je ferme les yeux, et une larme roule sur ma joue. Je me regarde dans le miroir et essuie ma joue. Je sort de la salle de bain, sans jeter un regard à Alex. Je laisse ma robe dans la chambre et sort en claquant la porte derrière moi. Je cours jusque ma chambre et m'effondre sur mon lit. Je ne pleure pas. Je me mets en boule et je réfléchie. Je ne pense qu'à une seule chose. Jamais je n'aurais dû aller si vite. Et tout simplement ne jamais avoir de quelconque sentiments plus fort que de l'amitié envers quelqu'un. C'est horrible. Ça déchire. Je suis comme l'ombre de moi-même. Je ne réalise pas vraiment. C'est trop douloureux. Trop dure. Je ferme les yeux, et m'endors. Sans m'en rendre compte.

Elle ne m'a pas adressé un mot ni même un regard. Elle est partie, comme ça, blessée et énervée, mais sans rien dire, sans rien tenter. On ne va pas dire que j'ai été d'une très grande écoute non plus mais... C'est moi, point.
La porte claque mais je reste pourtant encore quelques minutes assis sur ma chaise, la tête entre mes mains, yeux clos à me poser des tas de questions. Qu'est ce que j'ai fais ? Ai-je bien réagis ? Ne suis-je pas trop direct ou pas assez tolérant ? Est ce que je l'aime ? Est ce qu'elle m'aime ? Le comble pour un empathe c'est de douter de ce que l'on ressent soi et de douter de ce que l'on ressent des autres. Et c'est exactement ce qui se passe en ce moment pour moi. Je doute de tout. Je me lève en ouvrant les yeux et vais m'allonger sur mon lit, le regard fixant le vide ou le plafond, je n'en sais rien.
C'est comme si mon cerveau c'était mis sur pause, je n'arrive plus à penser à rien, quelque chose fait barrière. Lentement, le trouble et la fatigue m'emporte, me plongeant dans un sommeil qui ne sera certainement pas réparateur et ne m'apportera sûrement aucun conseil.