[Terminé] Au soleil de la plage

28/01/2015

Il était encore tôt, le soleil se levait doucement créant un dégradé de couleurs vives. Assis sur le sable, les jambes a demi-pliée, mes bras derrières moi pour me soutenir je fixais l'ocean. Pour le moment la plage était calme. Les habitants de la maison ne se levaient pas si tôt, ils arrivaient plus vers 10 heures pour profiter des fins rayons du soleil. Moi je profitais juste du calme apaisant avant de commencer une nouvelle journée.
Devant moi, il y avait ma sorte de sacoche où ma lame entrait à la perfection. Même si je n'avais pas besoin de me défendre je ne la lâchais jamais. Mon père du moins ma mère me l'avait donné après le mort de mon père. Depuis je l'avais presque toujours sur moi.
Même si quelque cernes apparaissaient sur mon visage j'etais en forme. De toute façon lorsque je venais de me réveiller j'avais toujours des traces de mon sommeil récent. Enfin bref. Des pas sur le sable. C'etait qui qui venait à cette heure?

T'es qui?

29/12/2014

Je marche sur le sable sur lequel le soleil du matin se reflète. Il est tôt, presque personne ne se trouve sur la plage de si bonne heure. Sauf moi, bien sûr, qui ne dort presque jamais la nuit. J'essaie, certes, mais je ne trouve jamais le sommeil. Je me lève donc tôt, inutile de rester trois heures sur un lit à regarder le plafond. Je préfère me balader sur la plage et observer cette journée qui se répète indéfiniment.
Je sursaute en voyant un crabe juste à côté de mon pied et change de direction, partant plus vers l'océan bleuté. Je ne remarque même pas la personne assise à quelques mètres de moi. En tout cas, si ce particulier n'avait pas parlé, je lui aurais foncé en plein dedans. Mais je m'arrête seulement à quelques centimètres de lui.

« Je suis juste une fille qui se balade sur la plage. Tu as un problème contre ça ? » réponds-je.

Je m'assoie à côté du jeune homme, inconsciemment.

28/01/2015

Une voix féminine, accompagnée de bruit de pas qui s'approchaient m'avertirent que une nouvelle fois ma solitude allait être rompue. Mais je ne voulais pas. Je m'apprêtais à partir lorsqu'elle se mît à côté de moi en me lançant une réponse sur le même ton que moi.
Je serrais les dents et soufflais agacé. Sans regarder la fille qui venait de s'asseoir de répondais:

-Oui.

Je continuais à regarder le paysage. Sans me faire du souci pour la fille. T'en qu'elle se taisait. Je levais les yeux au ciel. Elle veut quoi là? M'embeter? Si c'etait ça, elle avait réussis! Je me levais en enlevant le sable de mon pantalon. Je me pris ma lame et me remis dans mon dos.

-Je sais pas ce que tu veux, si tu veux de la compagnie tu peux me suivre, après tu te démerdes.

Je n'etais pas réellement un solitaire. J'acceptais que l'on me suive, me parle ect...
Je ne suis pas du style à laisser les gens -sauf ceux trop trop chiant, et encore, j'arrivais à garder mon calme- si quelqu'un s'asseyait à côté de moi c'etait qu'il voulait un truc. Je sais pas moi. Enfin bref, je pris une direction sans savoir où je voulais aller réellement.

29/12/2014

Je le regarde se lever en haussant les sourcils. Je ne lui ai à peine adressé la parole, et monsieur se vexe ? Je ne suis pas le genre de fille à suivre une personne sans rien dire, comme si j'étais un chien. Non. La seule chose que j'accepte, c'est de me faire remballer après avoir vraiment énervé quelqu'un. Mais, il faut dire que je n'ai pas la coutume de parler à des gens. En fait, je devrais avoir l'habitude d'être seule, mais je n'y arrive pas. J'ai toujours l'impression d'être obligée de parler à quelqu'un. A chaque fois qu'une personne a la même réaction que ce jeune blondinet, je laisse tomber et me retrouve à nouveau solitaire, à fixer le ciel en me demandant comment cette éternité finira.
Je me lève aussi, assez énervée. Je n'ai pas l'intention de le laisser partir sans rien dire. J'ai envie d'avoir de la compagnie. Je veux avoir de la compagnie.
Inconsciemment, je fais lever un vent assez violent et le plage se métamorphose. Le sable s'élève dans les airs, mais je stoppe tout ça avant de créer une véritable tempête. Et puis, je me rends compte que les grains m'atterrissent dessus et me fouette le visage. Je ferme les yeux et me protège celui-ci avec mes mains.
Quand je rouvre les paupières, le jeune homme se tient devant moi, les cheveux remplis de grains de sable.

« Euh.. Désolée, je n'ai pas fait exprès. » dis-je en me secouant les cheveux.

28/01/2015

Elle me suivait pas? Tant mieux. Je pourrais être seul, mais bon, à chaque fois que je voulais l'être quelqu'un arrivait et décidait d'engager la discussion. Plus que 10 mètres avant d'entrer à l'oree de la foret. Cependant, un vent vint me fouetter le visage. Il n'y avait pas ça d'habitude! Même il y a trente secondes c'etait juste une petit brise. Mais là! Nous étions passer de brise à mistral puis de mistral à tempête. Je ne savais pas trop comment réagir face à ça. Il n'y avait pas de cyclone dans cette boucle! Bientôt on va me dire qu'un volcan va entrer en éruption! Cependant le don. J'avais oublié. Je me tournais vers la fille en plissant mes yeux. Je ne voyais presque plus rien dans ce truc là. Je pris ma lame et la serrais dans mes mains, je ne tenais pas à ce qu'elle s'envole. Je marchais comme je le pouvais en essayant de ne pas tomber. Du sable venait dans mes yeux, tandis que je le sentais me passer sur le visage comme une baffe.
Plus la tempête durait, moins j'avais envie d'en connaître la cause et plus je voulais la stopper.
Je m''approchais de la fille, c'etait elle l'origine de cette tempête.
Si elle avait été un homme je l'aurais attrapé par le t-Shirt et la secouerais en lui gueulant d'arrêter. Mais là, c'etait une fille quoi! Je ne pouvais pas faire ça.
Lorsque enfin la tempête se calma je la fusillais du regard. Je passais une main dans mes cheveux pour enlever le sable.

-Tu peux pas faire attention ?! Imagine je t'envoie du poison dessus? Tu crois que je dirais "désolé je l'ai pas fait exprès"?

Remonté contre la fille et son don, j'aurais voulu la détruire petit bout par petit bout. Mon regard brun planté dans les siens je retenais une réponse acerbe.

-Va y, donne moi une excuse valable.

Je remettais rapidement ma lame dans mon dos en m'asseyant au sol. Je sentais que je pouvais attendre longtemps....

29/12/2014

Le poison. C'était donc ça, sa particularité ? J'hésite à reculer d'un pas. Je ne sais pas ce que je risque, je sais juste que le poison peut affaiblir ou tuer. Et je ne veux pas mourir. Même si je suis seule dans ce monde, je ne veux pas mourir. Pas d'une façon si stupide, du moins.
Je m'assieds juste en face de lui, plongeant mes yeux bleus dans les siens. Je devrais être en colère face à des propos d'une telle violence, mais je n'en ai pas l'envie. Cela ne servirait qu'à énerver un peu plus le jeune homme en face de moi. Je passe mes cheveux derrière une oreille et m'amuse en tripotant le sable entre mes doigts.

« Ecoute, t'énerve pas, d'accord ? Je ne peux pas toujours contrôler ma particularité. Tu m'as mis en colère et j'ai pas pu me contrôler sur le coup. » dis-je lentement.

J'inspire et expire rapidement, essoufflée par cette action instantanée de ma particularité.

« Je voulais juste passer un peu de temps avec quelqu'un. Et c'est tomber sur toi. Mais pas de chance, je vois que tu as pas trop envie d'avoir de la compagnie, alors je te laisse. »

Je me lève, secouant mon pantalon pour enlever le sable qui s'y ait accroché. Je décide de me diriger vers la maison des particuliers où je vais sans doute rester dans ma chambre toute la journée.

28/01/2015

Je la dévisageais de haut en bas. Attendez? Elle ne savait pas utiliser son pouvoir? Elle ne savait pas le contrôler? Elle ne contrôlait pas son don, quel particulier n'y arrivait pas? La plupart arrivait à la perfection. Je haussais un sourcil. J'avais l'impression qu'elle se fichait de moi.
Je ne savais pas si ses paroles avaient comme but de me blesser, si oui, la tentative avait échoué.
Je la regardais partir, cependant je me relevais précipitamment, courais et me mis face à elle. Ma main devant elle je continuais à la regarder.

-Attends là. Tu n'es pas maître de ton don? Comment ça se fait?

C'etait pas normal. Enfin pour moi non. Imaginez elle se met à créer des tempêtes de partout sans arriver à les arrêter! Et elle a pas peur? Moi si je n'arrivais pas à maîtriser mon don je me cloîtrerais. Je ne voudrais pas blesser ceux des alentours!

29/12/2014

Non. Il ne comprend pas. Pas tout en tout cas. Il me dévisage étrangement, et j'arrive à lire de la surprise dans son regard. Qu'est-ce qu'il a ? Je le laisse tranquille, il devrait être content, non ? Sauter de joie devant moi, même. Pourquoi ne le fait-il pas ?
Je me contente de soupirer et d'observer pendant quelques secondes ses yeux bruns et ses cheveux blonds encore remplis de sable. Les miens le sont aussi, d'ailleurs.

« C'est pas vraiment ça. » dis-je en baissant les yeux.

Je regarde mes pieds s'enfonçant dans le sable. Comment expliquer quelque chose d'assez personnel à une personne que l'on ne connait même pas et qui te remballe à chaque parole ? Dois-je vraiment lui dire, après tout ?

« J'arrive à la contrôler. Je sais faire des millions de choses avec. Mais c'est... C'est en rapport avec mes émotions. La colère, la haine font péter les plombs à ma particularité et c'est comme... »

Je cherche mes mots pour ne pas dire quelque chose de stupide.

« C'est comme si elle se déclenchait toute seule. Tu vois ce que je veux dire ? On ne dirait pas, mais ma particularité est assez difficile à maîtriser, comme toutes les autres d'ailleurs. Enfin, c'est plus compliqué que ça.. »

Je ne sais pas si il a tout compris, mais je l'espère, parce que je n'ai pas vraiment envie de tout répéter à la lettre. Après tout, pourquoi s’intéresse-t-il à ça ? Il y a deux secondes, il était prêt à me tuer, et tout d'un coup, il veut savoir tout de ma particularité et de comment je la maîtrise. C'est assez bizarre.

28/01/2015

Je n'étais pas un analyseur de charabias. Je compris un peu de ce qu'elle disait... Juste un peu.
Que ses sentiments prenaient en quelque sorte le dessus sur ses envies. Que si elle pétait un câble tout ballerait avec un coup de vent. J'avais aussi compris que si elle ne m'aimait pas je pouvais me faire emporter par une rafale. Sympathique.
Je haussais un sourcil.

Oui donc tu me hais.

Murmurais-je pour moi même. Oh c'etait pas grave hein, j'allais pas mourir aujourd'hui parceque quelqu'un me haïssait et d'ailleurs c'était sûrement pas la première ni la dernière à ressentir ça pour moi.

Donc c'est un moyen de montrer ta colère?

C'etait tellement pratique! Elle était un colère, Pouf! un coup de vent, plus d'ennemi rien. À par toi même et le fait de te dire que tu venais de tuer quelqu'un sans le faire exprès... C'etait vrai que je pouvais faire comme elle. Un simple touché -voulu- et la personne tombait au sol prise de sursaut. Elle pouvait finir dans la tombe comme s'en sortir mais en ayant pour toujours cette douleur en mémoire.

T'as pas peur pour ceux qui sont autour?

Différentes solution: soit elle a pas peur, soit elle s'en fout, soit elle arrive à se calmer à temps. Dans tous les cas la victime n'etait pas indemne. D'où le mot de victime.
Je repassais ma main dans mes cheveux pour enlever les dernière graines de sables. Je me frottais les mains l'une contre l'autre.

29/12/2014

Je soupire. Comment expliquer ce genre de chose à un inconnu ? Et puis, il est flic ou quoi ? Poser des questions, c'est son truc à lui on dirait. Je le regarde dans les yeux. Je lui dis tout ça, et je ne sais même pas quel est son nom. Je ne sais rien sur lui et je lui dévoile ce que j'ai au plus profond de moi. Enfin, c'est une façon de parler de ça.

« Je ne te hais pas. Je ne te connais même pas. Je ne sais même pas comment tu t'appelles. Tu m'as énervée sur le coup, c'est tout. »

Je fronce les sourcils. En fait, ce jeune homme émet des conclusions sans même savoir de quoi il parle. Comment je pourrais le haïr alors que, comme je l'ai dis plusieurs fois, je ne sais rien sur lui et sur ce qu'il est ? De plus, lui aussi ne me connait pas. Ce n'est pas en me posant des millions de questions sur ma particularité qu'il peut tout savoir sur moi. Savoir mes pensées, mes sentiments, mes sensations, mes goûts, mes défauts, mes qualités et tout le reste.

« Bien sûr que si. Bien sûr que j'ai peur pour ceux autour de moi. C'est bien à cause de ça que je n'ai pas d'amis. Personne ne veut m'approcher parce qu'ils ont peur de moi. D'après eux, je ne sais pas maîtriser ma particularité. Enfin, ils ne me connaissent pas, je ne vois pas pourquoi ils parlent. »

Et moi, j'ai la sensation de parler beaucoup.

28/01/2015

Ça promettait. Elle n'avait pas d'amis et n'en cherchait pas, elle ne devait pas se plaindre. De toute façon je ne comprenais pas pourquoi les gens s'apitoyaient sur leur sort. Ils sont pauvres, bah qu'ils travaillent comme moi avant ! Ils n'ont pas d'amis, qu'ils aillent en chercher.
Elle voulait que je dise quoi ? Plus là, avec tout son blabla... Elle voulait que je fasse quoi avec ça moi ? Je soufflais exaspéré. Je n'aurais jamais dût poser ces questions. Me voilà dans la mouise... Je ne savais même pas quoi répondre.

-Déjà on va répondre à la question du nom, donc c'est Sean. Ensuite, tu veux que je te dise quoi ? Pauve' chou qui n'a pas d'amis... ?

C'était sarcastique, ironique, une antiphrase, le mesquin couvrait ma voix et l'envie de l'embêter brillait dans mes yeux. Eh ! J'y pouvais rien d'être comme ça moi ! Je connaissais pas cette fille, je ne savais pas quoi faire, ni que dire. Alors allez y pour trouver un sujet convenable...

29/12/2014

Je fronce les sourcils. Pour qui se prend-t-il de me parler comme ça ? Pour qui se prend ce Sean ? Je ne vais pas me mettre en colère, j'ai déjà assez de haine en moi. Et puis, qui sait ce qu'il peut se passer ? Je ne préfère pas avoir la mort de ce garçon sur la conscience, surtout que c'est lui qui me cherche. Croit-il que c'est un jeu ? Croit-il que c'est facile ? Non, ce n'est rien de tout ça. Je ne suis pas là pour me plaindre. Pas du tout, il se trompe sur mon cas.

« Ecoute, je vais être claire. Je ne suis pas là pour me faire des amis. Et surtout, ne croit pas que je viens me plaindre au premier venu. »

Je reste quelques secondes à le regarder dans les yeux, essayant de lui montrer mon mécontentement par ces derniers. Puis je romps le regard et décide de partir. En passant, je le bouscule à l'épaule puis cherche une sortie pour partir de cette fichue plage.

28/01/2015

Je ne pensais pas, dans un sens tu venais de le faire. Un petit sourire sarcastique esquissa mes lèvres tandis que je levais les yeux au ciel. Les iris plantés dans les siens je levais à mon tour un sourcil avant mettre mes mains dans mes poches. Je ne m'ecartais pas, j'étais peut-être fin et pas très trapu, mais j'avais de la force et ça je l'avais déjà prouvé avec William, qui était bien plus grand que moi. Je fixais la jeune femme avant de lui attraper le poignet d'un geste brusque. Je le regardais avant de lever les yeux vers son visage. Je faillis rire devant le mécontentement qu'elle essayait de faire apparaître dans ses iris. Je rétorquais d'un ton froid

-Tu as commencé la conversation tu te d'emmerdes, mais tu la finis, déjà se serra plus polie face à un mec que t'as faillis faire baller.

J'avais pas tout a fait tord, en réalité c'etait surtout parcequ'elle m'avait sortit de ma tranquillité et que à par me calmer je ne saurais la retrouver. Donc, bon on va dire qu'elle était là pour que je puisse me défouler avec des réponses acerbes... Et c'etait elle la cause.
Je me calmais doucement tandis que je sentais le sable me gratter sous ma veste. Je grimaçais en passant ma main sur mon t-Shirt.

29/12/2014

Sa main lâche mon poignet et je croise les bras en le regardant de mes yeux azurs. Je soupire une fois de plus. Je crois que ça ne sert à rien de fuir. Il n'a pas l'air de m'aimer et c'est très bien, parce que moi non plus je ne l'apprécie guère. Mais apparemment, il veut que je reste, et j'ai l'impression que je ne peux pas lutter contre sa volonté. Je m'assoie sur le sable et observe le soleil qui se lève derrière l'eau salée. Je caresse les grains dorés qui se faufilent entre mes doigts.

« Moi c'est Hope. »

Je fixe le sol. Que veut-il que je dise d'autre ? Il veut que je finisse la conversation, mais je ne veux plus parler de ma particularité. Il en sait déjà assez. Mais moi, je ne sais rien de la sienne.

« Alors comme ça, ta particularité est l'émission du poison ? J'imagine que tu peux tuer n'importe qui d'un simple toucher. »

Je regarde mon poignet que Sean a attrapé quelques secondes plus tôt. Je sais très bien qu'il sait la contrôler, heureusement d'ailleurs. Sinon je serais sans doute en train d'agoniser.

28/01/2015

Je la fixais, d'un regard presque sévère. Derrière ma taille fine et élancée je cachais un caractère dur à des moments, je le savais. Mais en même temps je ne savais pas être gentil avec quelqu'un envers qui je n'avais pas confiance. Elle, c'était le cas, je me méfiais de ses réactions même si je ne réfléchissais pas plus que ça à mes paroles.
Je répondais à sa question d'un simple hochement de tête, pas la peine d'en dire plus.
Je regardais mes mains, de nombreuses fois je m'étais demandée comment je faisais pour avoir du poison dans mon corps, sans mourir. Mais ça, personne n'avait et ne pouvait avoir de réponse. Même moi "propriétaire" de ce poison.
Je me frottais les mains ensembles avant de me lever. Je n'avais aucun sujet de discussion en tête, ça m'énervait, car la fille là, Hope venait d'en trouver un. Je me creuser la cervelle avant de dire.

On marche ?

Ce n'était pas réellement une question puisque qu'elle me suive ou pas, je marcherais. Je passais en bordure de plage sans regarder si elle était derrière moi. Mains dans les poches mes yeux rivés sur l'horizon, pensif.

Comment as-tu découvert ton don ?

Je m'en fichais totalement, merci j'avais remarqué. Mais allons bon, je pouvais dire quoi d'autre ? Allez y, trouvez une autre question, parceque moi j'abandonne.

29/12/2014

Sean se mit à marcher sur le bord de la plage, le regard divaguant dans l'horizon. Je ne savais pas si j'avais réellement envie de le suivre. Après tout, il ne reflétait pas vraiment la gentillesse mais plutôt la sévérité et la force de vivre. Je le décidai de le suivre malgré tout, j'avais le désir de plus le connaitre. J'étais curieuse, et Sean avait déclencher mon intérêt pour lui. Je fis rapidement les quelques pas qui me restaient entre lui et moi pour me retrouver à ses côtés.
Quand il me demanda comme j'avais découvert mon don, je fis rapidement le tri dans ma tête. Je ne m'en souvenais plus trop, cela remontait maintenant à loin, à environ une soixantaine d'années. Je me rappelle de ma sœur Selena, de ma mère qui ne voulait pas que je m'en aille.

« C'était assez bête en fait. C'est arrivé par hasard, tout d'un coup le vent s'est mis à souffler à l'intérieur de la cuisine. Mon grand-père était un particulier, ma famille a donc tout de suite compris. »

J'essayais de résumer, mais je ne m'en souvenais plus très bien.

« Et toi ? Comment l'as-tu découvert ? » m'empressai-je de demander.

28/01/2015

Comment l'avais-je découvert. Bonne question. Je me mis à fixer le sable avant de chouter dans un coquillage.
Elle avait eu d'autre personne avec un don dans sa famille ? Chanceuse. Moi ma mère ne pensait même pas cela possible.

- J'ai tué un lapin sans le faire exprès. Ma mère était derrière. Elle n'est même pas partit, elle est revenue. Enfin bref, j'etais juste dans la foret à jouer lorsque j'ai tué la bestiole.

Il n'y avait pas de regret dans ma voix. Pourquoi y en aurait-il ? C'etait juste un lapin, on allait pas le pleurer quand même.
Je relevais les yeux et les plissais pour regarder le soleil puis la jeune fille. Elle n'avait pas du tout la même histoire que moi. Elle semblait avoir un passé plutôt joyeux. La mienne n'etait pas triste, je ne connaissais qu'une personne, elle devait mourir un jour, c'etait normal. En fait elle était plutôt solitaire. J'ai presque toujours été seul, sauf à l'armé. Là j'avais forcément mes camarades. Et c'etait en parti grace à eux que je pus sortir sans faire les années obligatoires. Je sortais mes mains de mes poches avant de les regarder. Je faisais ça souvent. Je ne savais même pas pourquoi. C'etait devenu une habitude.

29/12/2014

Un lapin ? C'était comme ça qu'il avait découvert sa particularité, en tuant un lapin ? C'était assez hors-du-commun, certes, mais quel pauvre animal. Bon, me diriez-vous que ce n'est qu'un mammifère parmi tant d'autres, mais tout de même.
J'observai Sean. Il avait confiance en lui. Pour toutes les actions qu'il avait réalisé ou qu'il réalisera dans un futur proche ou lointain, il savait quoi faire. Cela se voyait dans son regard. Il regardait toujours devant lui, jamais dans son passé. Je ne le connaissais pas assez pour l'affirmer, mais à sa manière de se tenir et de fixer l'horizon, je le pensais.

Je regardai mes chaussures prendre l'eau, celles-ci laissant des traces dans le sable derrière moi. Je me retournai pour observer depuis combien de temps nous marchions, mais les vagues les avaient déjà effacé. Et puis, tout à coup, j'eus la honte de ma vie. Mon pied heurta un coquillage -le seul coquillage énorme comme une pierre qui se trouvait sur la plage entière- et je trébuchai devant moi, la tête dans le sable et dans l'eau. Sérieusement ? J'étais vraiment faite pour m'emmêler les pieds et tomber. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait, bien évidemment.
Je me trouvais donc trempée sur tout le corps, un mélange de sable et d'eau salée qui ne faisait pas bon ménage. Je me relevai lentement, l'eau de la mer n'était pas très chaude, à cette heure-ci. J'essayai d'enlever les grains de sable sur mes vêtements, mais c'était peine perdue d'avance.

Bien entendu, Sean s'était retourné et riait aux éclats. Je m'aurais plus attendu à un « fais attention ou tu marches » ou encore « tu n'es vraiment pas douée », ce que j'aurais sans doute assez mal pris en temps normal. Mais en fait, j'avais envie de rire. Oui, on se moquait de moi, mais je trouvais ça drôle. Sean riait toujours, se tenant le ventre. Et moi, je décidai de lui faire une petite blague. Je me concentrai pour que le vent prenne place, et une petite vaguelette de la taille de Sean se fit pousser par le mistral et tomba sur lui, le trempant de la tête aux pieds lui aussi. J'éclatai d'un rire mélodieux, et la brise se stoppa. C'était si drôle. Je comprenais maintenant ce qu'avait ressenti Sean en me voyant tomber.

« Alors ? demandai-je entre deux sourires. Qu'est-ce que ça fait de se faire ridiculiser par une fille ? »

28/01/2015

Nous avancions donc en silence sur la plage, près de l'eau. Je m'apprêtais à ouvrir le bouche pour répliquer quelque chose, mais avant que je ne puisse le faire, la jeune fille se tapa la honte de sa vie. Un coquillage au sol, elle venait de se prendre le pied dedans pour atterrir la tête la première dans une bouillie de sable et d'eau. Je la regardais d'abord quelques secondes, avant d'eclater de rire. Qui ne le ferait pas ? Se moquer des autres n'était pas forcément dans mes habitudes, mais là, avouez que il y avait de quoi rire ! Je fis mine d'enlever une goutte du coin de l'oeil avant de m'approcher d'elle. J'allais l'aider à se relever, mais elle l'était déjà. Elle souriait, elle avait l'air de rire de sa connerie, je n'etais pas tombé sur une susceptible, c'etait déjà ça. Enfin avec ce qu'elle avait fait tout à l'air je pourrais dire qu'elle avait des sautes d'humeurs.
Cependant j'écarquillais les yeux en voyant une vague s'approcher. C'etait elle qui venait de faire ça ? Avec le vent normal. La prochaine fois je me méfierais d'elle.
Je ne pus pas faire grand chose, je mettais mes bras devant mes yeux et les fermais. Ça piquait à mort le sel et la sable.
Une fois la vague passée je crachais de l'eau avant de me frotter la visage pour enlever le sable. Je passais rapidement ma main dans mes cheveux. Au moins je n'avais pas d'algue sur moi, c'etait déjà ça. Mais je me sentais collant à cause de l'air Marin et de l'eau. Je la regardais quelques secondes, les sourcils froncés. Elle, elle riait au éclat. Je ne voyais pas ce qu'elle trouvait drôle. Je m'étais pas vu. Je m'approchais de l'eau et discernais mon visage. Du sable un peu partout, les cheveux trempés et décoiffés, le t-Shirt et tout les habits mouillés. Puis j'eclatais de nouveau de rire. J'etais susceptible, pas trop quand même, mais pas idiot. Je n'allais pas l'engueuler alors que j'avais ri devant elle quelque minute avant.

Je me suis pas fait ridiculiser par une fille.Répondis je comme si elle m'avait vexé. Ce n'est pas terminé.

Rajoutais je avec un sourire mesquin. Rapidement, j'enlevais mes chaussures et relevais un peu le bas de mon pantalon. Il serait mouillé, forcément, mais moins. Je rentrais dans l'eau. Oula, c'etait pas très chaud. Je donnais un rapide coup de pied dans la mer pour envoyer de l'eau sur la jeune fille.

29/12/2014

Quand je vis Sean remonter son pantalon et se précipiter vers l'eau de la mer, je m'attendais à tout. Il riait aussi, légèrement, et j'étais contente de savoir que c'était une personne qui savait s'amuser. En parlant de ça, j'avais l'impression que cela faisait une éternité que je n'avais pas autant ri. La dernière fois, cela devait bien être avec ma sœur Selena, avant que je rentre dans la boucle. Ça faisait du bien.
Je suivis Sean dans l'eau, et il me balança de l'eau dessus. Je passai une main dans mes cheveux trempés, puis lui en lança en retour. Au bout de quelques minutes, nous étions tous les deux mouillés de la tête aux pieds, mais nous avions toujours le sourire aux lèvres. Je tombai dans l'eau salée, ce qui me permettait d'enlever le sable qui collait à mes vêtements. Elle était fraîche, certes, mais ça ne me dérangeait pas plus que ça. Nous étions un peu comme deux gamins, jeunes et à la fois exténués par ce jeu.

« J'en peux plus Sean, arrêtons-nous là ! » lui dis-je, toujours le sourire aux lèvres.

28/01/2015

Au bout d'un moment, le soleil commençait à être plutôt haut et des rayons chauffaient les alentours. Enfin la fraîcheur matinale allait être remplacée par la tiédeur du midi.
La jeune fille souriait toujours et moi de meme. Sous mes airs sérieux et solitaire je savais m'amuser et rigoler.
J'étais meme parfois amical. Tout dépendait de l'entrée que faisait la personne et la mienne par la même occasion. Je passais de nouveau une main dans mes cheveux pour enlever un peu d'eau et de sable, surtout pour le remettre à peu près en ordre.
J'hochais la tête pour acquiescer avant de sortir de l'eau en silence. Je lançant un regard a Hope pour voir si elle me suivait. Trempé et collant a cause de l'air marin, je me mettais au soleil pour ne pas avoir froid, m'allongeais et posais mes bras sous ma tête en regardant le ciel. Je dus plisser un peu les yeux lorsque je m'approchais du soleil puis mes prunelles dérivèrent vers un nuage solitaire dans l'océan de bleu.
Hope venait de se mettre à côté de moi, je me retournais pour détailler ses traits fins. Blonde, des yeux bleus nuancés avec du gris, à la différence des miens, marrons sombres. C'est qu'elle n'était pas vilaine ! Mais passons ce détail, elle deviendra surement une amie. Pas plus. Enfin.

- Hope, comment tu vivais avant ? Enfin hors de la boucle ? Tu avais une famille ?

Cette question pouvait paraître hors sujet. Mais en meme temps je voulais savoir si tous les particuliers avaient eu une vie plutôt dure. Moi c'était plus simple. Je n'avais pas eu le temps de pleurer la disparition de ma mere. C'était une question de survie. Alors j'avais passé vite fait l'étape "tristesse", "désolation" ou autre pour me soucier que de moi meme.
J'arrêtais de regarder la jeune femme et continuais de regarder le plafond bleu qui s'étendait au dessus de nous

29/12/2014

Je suivis Sean hors-de-l'eau et m’asseyais à ses côtés. Il s'allongea sur le sable devenant tiède avec le soleil se levant de plus en plus haut. Je restais assise au soleil, espérant que mes vêtements et mes cheveux sèchent rapidement. Malheureusement, il faisait encore un peu frais ce matin -ce qui me donna quelques frissons- et je ne pensais pas que ça sécherait vite.
Je me tournai vers Sean, celui-ci me détaillait. Qu'est-ce qu'il faisait, là ? Il n'avait pas l'impression que je le regardai aussi. Je fis pareil de mon côté. Blond, les yeux marrons, presque noirs. Un garçon normal, en fait.
Quand il me posa sa question, je fus surprise. Il avait vraiment envie de me connaitre ? Il avait peut-être changé d'opinion sur moi, parce que jusque ici, je n'avais pas l'impression qu'il voulait faire ami-ami avec moi. Enfin, tant mieux si il avait changé d'avis.

« J'avais une sœur, elle s'appelait Selena, commençai-je. J'étais très proche d'elle, elle m'a détestée quand j'ai dû partir pour rentrer dans la boucle. »

Je repensai à elle, à ses sautes d'humeurs, ses fous-rires, ses goûts, ses amis. Je me souvenais de tous ces détails comme si c'était hier, et dieu savait depuis quand ça datait. Quel âge avait-elle, maintenant ? Environ soixante-dix ans. Peut-être même qu'elle avait eu des enfants, et des petits-enfants. J'aurais aussi pu vivre cette vie, loin de tout. Faire comme si ma particularité n'existait pas, et vieillir comme une personne normale aux côtés de mon époux et de mes enfants. Mais je n'étais pas une personne normale. J'étais une particulière, pour l'éternité.

« Et toi ? » demandai-je pour changer de sujet et en savoir un peu plus sur lui.

28/01/2015

J'avais l'impression que à chaque fois qu'un particulier entrait dans un boucle un malheur lui arrivait. Enfin, parfois c'était des orphelins qui découvraient leur don, certain ont êtes jetés dehors par leur famille, d'autre ont été abandonné. Et comme Hope, se sont disputés avec un membre de leur famille. À chaque fois ils arrivaient avec des souvenirs douloureux de leur passé. Comme si le destin prenait un malin plaisir à les torturer avant de les envoyer ressasser pour l'éternité. C'etait frustrant et hypocrite. Enfin bref, je n'etais pas là pour avoir pitié des personnes dans cette boucle.
Et moi ? Pas grand chose. Enfin une enfance solitaire.

- Mon père est mort lorsque j'avais 4 ans, il a disparu avant la fin de la guerre. Nous étions pauvre et ma mère avait du mal à me nourrir tous les jours. À 6 ans, je pense, j'ai découvert mon don. Peu de temps après, elle disparut, elle auss Je suis resté seul, volant ce dont j'avais besoin jusqu'a ce que je trouve un travail. Je suis parti à l'armé, mais j'en suis vite sorti. À la fin j'ai attrapé un foutu virus. J'ai failli en mourir mais une ombrune m'emmena dans la boucle et me soigna.

Je reprenais ma respiration après ce long discours. Je n'etais pas troublé par mon passé, ni tendu. J'etais plutôt calme. Je repensais à ma mère et aux rares souvenirs où je voyais mon père. Puis à l'armé. Les soirées de corvées de vaisselles ou le nettoyage des dortoirs pour telles ou telles raisons.
Je fermais les yeux quelques secondes avant de soupirer et de les rouvrir.
Je regardais la jeune fille sans savoir ce qu'elle allait répondre. De toute façon ça m'importait peu. Mon passé n'etait pas un problème que je baladais nuit et jour. On ne pouvait pas le changer, ça ne servait à rien de chialer pendant des heures.
En temps normal j'aurais posé une question que tout particulier pose: Si tu pouvais revenir dans le monde des mortels avec ta famille tu le ferrais?
Mais je ne voulais pas. Déjà, je sortais de ces principes et en plus elle me demanderait "et toi" or, je n'avais aucune réponse. Je n'avais plus de famille, plus rien à faire la bas. Quand à rester ici ... Enfin pas la peine de s'embeter avec ça.

29/12/2014

Son histoire était triste, et je ne pus m'empêcher d'avoir un peu de compassion pour lui. Il avait eu un passé difficile, beaucoup plus pire que le mien. Bien sûr, je ne m'en plaignais pas, j'avais eu une enfance heureuse par rapport à d'autres personnes comme Sean.
Je l'observai sans rien dire. Ses cheveux blonds luisaient sous la lumière du soleil et dans ses yeux presque noirs, l'on y pouvait voir les vagues se jeter sur le sable. Ses yeux n'avaient rien d'extraordinaire, mais je les trouvai magnifiques. Ils montraient tellement d'émotions. Et puis, ils exprimaient la confiance.
Je ne savais pas quoi dire. En fait, j'avais juste envie de rester là, assise sur le sable, fermer les yeux et écouter l'eau salée déferlée sur le sable fin. Ce serait une journée vraiment parfaite si il continuait à faire beau. Je fermai les yeux et m'appuyai sur les bras, à moitié couchée, à moitié assise. Je ne savais même pas ce que faisait Sean à mes côtés. Et si il prenait mal le fait que je ne dise rien par rapport à son histoire douloureuse ? Cela ne faisait vraiment pas poli, presque de l'irrespect, à mes yeux. Il me racontait sa vie, me faisait confiance, et je ne lui disais rien en retour ? Je me faisais presque honte moi-même.

« Est-ce que tu veux qu'on fasse quelque chose ou... ou juste parler ? » lui demandai-je en ouvrant les yeux et me tournant vers lui.

28/01/2015

Quelque chose ? Il n'y avait rien à faire après ce que je venais de dire. Je restais quelques minutes sans répondre à sa question, toujours étendu au sol, savourant le petite bout de ciel qui apparaissait dans notre champ de vision. Je respirais calmement ,cherchant un échappatoire ou une continuité à cette discussion. Je n'en avais pas. Je n'etais pas doué pour parler avec des gens. Enfin parler si, tout dépendait du caractère en face de moi. La preuve, je parlais avec elle et il y a quelques minutes je rigolais en lui balançant de l'eau dessus. Mais là, un mur s'interposait et je ne trouvais rien de convenable. Je soupirais avant de m'asseoir totalement. Je prenais du sable dans les mains pour le relâcher. Puis je me tournais vers la jeune fille.

- Réellement ? Je m'en fou, tu peux me poser des questions, je n'ai rien à cacher.

Je haussais les épaules puis regardais la mer. Encore mouillé je me passais une main derrière les oreilles. Pas très galant mais c'etait assez désagréable.

- Avant, j'aimerais t'en poser une. Tu es née quand ?

Pas exceptionnel, certe. Peut-être qu'elle était née en 1950 ou en 1919. En voyait les personnes ici, on ne pouvait jamais définir leur date de naissance. Puisqu'ils avaient le même physique que il y a dix ans voir plus. C'etait parfois perturbant de ce dire que telle personne était plus vieille que vous alors qu'elle ne semblait avoir que 15 ans. Mais bon, il fallait s'y faire, comme toujours ici.

» [Abandonné] Au soleil des tropiques! On s'amuse et on rit! (June K. Wilson)
» [Terminé] 0 ami + 0 ami = 1 ami !
» [Terminé] Here comes the sun -Alice Cox-
» [TERMINÉ]Dans l'histoire d'une vie.
» Balthazar Gillepsie (terminé)