Tout feu, tout flamme [April Stratford]

Je me redresse lentement sur mes jambes engourdies. Le soleil vient à peine de se lever et l'air est emplit d'une odeur de frais particulière au petit matin.
Je m'étire afin de me réveiller et aussi pour chasser de ma tête les images de ce rêve si réaliste à quelques détails prêts.

Je ne sais pas si j'aime Louis. Je viens de le rencontrer et en plus il est homosexuel alors je ne vois pas vraiment ce qui me pousserait à ressentir la moindre chose envers lui. Pour finir, je me sens délaissée. Comme toujours j'ai tout gâché, il ne voudra certainement plus me parler. C'est dommage, ça passait vraiment bien entre lui et moi. Enfin, autant tout oublier, ça ne sert à rien de se faire du mal et de se torturer l'esprit à cause de cette histoire ou même de mon passé. Je suis ici pour mener une nouvelle vie, une vie meilleure et plus agréable.
Je pars pour la maison car mon ventre gargouille horriblement fort. Sur le chemin, je me rends compte que je n'ai plus mon pull noir. J'ai dû l'oublier au feu de camp et je n'ai pas vraiment envie d'y retourner, surtout si Louis y est encore. Tant pis, j'en ai plein d'autres dans ma chambre, ce n'est pas un en moins que fera la différence.

Je me mets à trottiner en direction de la Maison. Mes semelles claquent sur le sol détrempé des champs et je passe entre plusieurs terres cultivées. Les battements de mon cœur se calent rapidement sur mes foulées et j'atteins l'entrée de la maison. Je rentre dans la salle réservée aux repas et me dirige directement vers la sorte de buffet installé au fond de la salle sans prendre le temps de regarder les gens qui m'entourent.

J'arrive à la maison, et entre. Je vais vers la salle où la nourriture se trouve, et prends de quoi manger, avant de sortir de la maison. Je m'installe dans l'herbe, près de l'entrée, caché à l'ombre des arbres. Je mange tranquillement, et regarde les allers et retours des particuliers dans la maison. Je m'adosse a un arbre et observe les gens passer et repasser. Certains ont l'air heureux, d'autres non. J'essaye de deviner de quoi ils parlent, ou la raison de leur humeur. Certaines de mes hypothèses sont comiques et me font sourire. Je soupire et regarde le ciel. Il est dégagé, comme tous les matins. Certains nuages sont tout de même présent. J'essaye de déterminer quel forme ils abordent, mais aucun ne ressemble à autre chose qu'à un trait blanc dans le ciel. Je baisse ma tête et regarde de nouveaux la porte. Je me redresse quand une personne qui m'est familière arrive depuis le chemin en trottinant. Je m'enfonce un peu plus dans l'ombre et la regarde arriver. Et la, plus de doute. C'est bien April qui arrive. Voyons le bon côté des choses, elle a l'air en forme. Elle entre dans la maison, et une fois sûre qu'elle ne reviendra pas, je me lève en m'époussetant. Je réfléchie un petit peu avant de me décider à entrer dans la maison à sa suite. Une fois a l'intérieure, je devine qu'elle a dû aller chercher à manger, tout comme moi. À part si elle est venue chercher à manger cette nuit - ce qui m'étonnerait grandement -, elle n'a pas manger depuis au moins hier soir, et comme moi quelques instants plus tôt, elle doit mourrir de faim. Je passe la tête par la porte, et la voit, de dos, prendre à manger. Je ressors la tête précipitèrent en expirant. J'ai un peu peur de sa réaction du je vais la voir. Je plisse les yeux. Oh et puis à quoi bon... Je n'ai rien à perdre. J'entre dans la salle, et la vois assise à une table. Je m'avance vers elle sans qu'elle m'est vue, et m'assoie a la table en face d'elle, le pull en main.

- Salut April !

Je fais un sourire qui tient légèrement d'une grimace. J'ai peur qu'elle m'envoie bouler.

Je suis en train de manger mes flocons d'avoines lorsqu'une voix familière m'interpelle. C'est Louis... Instantanément, la honte m'envahit et le rouge me monte aux joues si bien que je dois l'être autant qu'une tomate. Je relève doucement la tête en souriant fébrilement.

- Heu... Bonjour Louis, articulai-je d'une voix gênée.

Je reporte tout de suite après mon attention sur mon bol de lait et de céréales en le surveillant du coin de l'œil. Je ne vois vraiment pas pourquoi il est là après ce que je lui ai fais. Ça nous met tous les deux très mal à l'aise, je le vois bien, et je ne sais que penser de sa présence à ma table.

- Et Heu... Je peux te demander pourquoi tu es là ? Enfin... Ça me dérange pas, enfin ça me gêne plus qu'autre chose, mais... Je pensais que tu me faisais la tête ou que tu ne voudrais plus avoir affaire à moi, expliquais-je en m'embrouillant et bégayant par moments.

Je relève la tête et remarque un pull noir sur son épaule. Je fais tout de suite le lien avec le pull que j'avais laissé au feu de camp. Peut être que c'est pour ça qu'il est ici. Juste pour me rendre mon pull.

Elle relève sa tête vers moi, les joue rouge et un fin sourire sur les lèvres. Elle est gênée, ça peut se voir à des kilomètres. Elle me répond en bafouillant avant de fixer son bol comme si c'était la chose la plus intéressante au monde.
Je fronce les sourcils. Elle ne comprend pas. Elle croit m'avoir fait quelque chose de mal. Enfin ce n'est pas mal ! Elle ne m'a pas non plus plaqué au sol avant de me dévorer de la bouche non plus... C'est vrai que c'est bizarre, d'avoir eu une pulsion de m'embrasser, mais ce n'est pas non plus mal.
Elle parle de nouveau, bafouillant et hésitant souvent. Je sourie. Sa gêne lui donne un air enfantin. Celui que l'on prend à 5 ans, lorsque l'on est pris la main dans le sac par ses parents, en train de manger tout le chocolat. Ou une bêtise du genre. C'est tout mignon quand on y pense. En plus elle a dit ça la tête baissée, les jours rouges, sans oser me regarder. J'ai envie de mettre une main sous son menton pour le relever. Qu'elle ose me regarder. C'est comme si elle avait peur de moi, c'est ce que je souhaite le moins au monde.
Elle relève enfin la tête et je lui sourie. Elle, ne sourit pas. Elle a vu le pull. Et elle pense que je suis là juste pour le lui rendre. Elle se trompe ! Enfin juste à moitié mais quand même ! Il y a aussi une part de moi qui veut qu'elle arrête de me fuir, et qu'elle acceptera de au moins être mon ami.

- Je viens pour te rendre ton pull et te parler.

Je lui tends son pull en espérant qu'elle accepte de me parler.

Ses paroles m'étonnent et me touchent par la même occasion. Il veut toujours me parler ou alors il va tout simplement me dire qu'il ne veut plus me voir mais j'opterai pour la première solution. Un sourire se dessine alors sur mon visage sans que je ne m'en aperçoive.
- Merci. Tu veux qu'on aille dans un endroit plus calme ? proposais-je.
Je reprends mon pull et le met, me décoiffant au passage. Je lève les yeux au ciel avant de passer une mains dans ma chevelure indisciplinée avant de prendre une cuillerée de céréales. Je croise mes jambes sous la table en donnant malencontreusement un coup de pied à Louis.
- Oh désolée ! m'exclamais-je, le rouge me remontant aux joues.
Il va vraiment finir par croire que je suis une maladroite qui ne sait pas gérer ce qu'elle fait ou ses pulsions.

Elle remet son pull et se recoiffe, en souriant. Je souris aussi. Elle a compris que je voulais simplement lui parler.

- C'est pas grave t'inquiètes ! Lui dis-je après qu'elle m'ai donné un coup de pied et qu'elle se soit excusée. Et oui je veux bien aller autre part. Mais finis quand même de manger.

Je regarde son bol encore à moitié plein. Si elle s'arrête de manger maintenant elle va avoir faim. Et je me rappel que quand mes soeurs avaient faim, c'était horrible. Elles criaient et pleuraient pour un rien, et si elles ne pleuraient pas, elles étaient d'une humeur massacrante. Quand c'était comme ça, je me souviens que j'allais m'enfermer dans ma chambre en attendant le prochain repas. Parce que rester à côté d'elles était limite suicidaire. Je souris à cette pensé, avant de regarder April,attendant une réponse.

Je regarde mon bol qui est encore bien rempli et me dépêche d'en reprendre une cuillerée. Je mange le reste en vitesse en jetant des petits coups d'oeil à Louis de temps à autres. Je débarrasse la table et me plante à côté de Louis en souriant, bras croisés pour me tenir chaud.

- Je te suis ! déclarais-je.

Mon ventre se sert légèrement et une petite boule y apparaît. Je ne sais pas si c'est du stress ou bien si j'ai mangé un truc qu'il ne fallait pas. Dans tous les cas, mon visage reprend ses couleurs rosées et mes pommettes chauffent.

Pas besoin de lire ses pensées pour voir qu'elle n'est pas tout à fait sûre d'elle. Pourtant, elle n'a pas de raisons d'être autant stressée, ça va, on va juste discuter. Enfin elle va devoir m'expliquer pourquoi elle est partie en courant surtout. Je veux dire, ça va je fais pas peur non plus. Voir je fais pas peur du tout en fait.

- On va juste aller dehors.

Nous retournons, en silence, dehors, et je l'amène là où j'étais avant de la voir passer, à l'ombre des arbres. Je m'assoie et m'adosse à l'arbre, avant de tapoter la place à coté de moi pour qu'elle fasse de même. Une fois qu'elle est assise, je tourne la tête pour la regarder, de profil.

- Tu m'expliques pourquoi t'es parti s'il te plaît ?

Nous nous dirigeons d'un même pas à l'extérieur puis je le suis au pied d'un arbre, où je m'assois à ses côtés. Sa question me surprend. Je pensais qu'il avait compris que c'est parce que j'ai eu honte de l'avoir embrassé alors qu'il venait de me dire qu'il était homosexuel.

- J'ai eu honte. Je te jure je suis désolée. Je sais pas ce qui m'a pris. Je suis partie parce que j'ai vraiment cru que t'allais me détester... Ou un truc du genre. T'es homo et je t'ai embrassé alors tu pouvais m'en vouloir, expliquais-je, confuse.

Je joue avec l'herbe en la passant entre mes doigts puis je créée une petite sphère de feu qui apparaît dans ma paume. C'est un signe qui montre que je suis mal à l'aise.

- Mais t'as pas l'air de trop m'en vouloir.

Je réfléchis à sa réponse. En fait je devrais peut-être plutôt la remercier. Durant son chaste baiser, enfin un peu après, quand mon cerveau s'est remis en marche, j'ai réalisé que finalement je n'ai pas détesté. Alors peut-être que finalement je suis plutôt bisexuel. Comme quoi c'est compliqué la sexualité.

- En fait je devrait plutôt te remercier. Grâce à toi je crois que je suis bisexuel. Drôle de remerciement, je sais. Je pense que si je rencontre une fille et qu'elle me plait, ça affirmera ce que je pense.

Je la regarde, elle et ses yeux bleues, en me demandant à quoi elle pense. Je préfère imaginer que vérifier par moi-même. Bien qu'elle soit très jolie elle ne m'intéresse pas du tout. Je la verrai plus comme une bonne amie. J'espère qu'elle ne pense pas que je parle d'elle en parlant d'une fille qui pourrait me plaire. Bien que e ne pense pas qu'elle puisse imaginer cela.

Elle joue avec l'herbe, très concentrée sur ce qu'elle fait. Je souris en me disant que mais sentiments en sont égard sont comme ceux que j'avais envers mes sœurs. Je ne sais pas si April prendrait bien le fait que je veuille la protéger. Elle a l'air trop fière pour accepter ça.

La sphère disparaît en même temps que mes épaules s'affaisse. Il me remercie parce qu'il pense que j'ai vraiment révélé sa sexualité. Ça me met mal à l'aise, peut être qu'il aurait préféré n'être qu'homosexuel. Parce que bisexuel ça ne doit pas vraiment être facile.

- Bah... De rien alors... souriais-je sans pour autant le regarder.

Je n'ai jamais pensé qu'il pourrait y avoir quelque chose entre nous mais j'espère que je n'ai pas cassé ce lien qui commençait à se tisser entre nous hier soir. Parce que je l'aime vraiment beaucoup, mais en tant qu'ami. C'est un peu comme le grand frère que j'aurai voulu avoir. Stop, le passé tu n'y repenses plus. Mon cerveau a mis en place des phrases d'alerte quand il sent que je risque de me mettre à chialer dans les prochaines minutes.

- Dis Louis... Ça te dérangerait de me prendre dans tes bras ? demandais-je timidement en croisant enfin son regard.

Même si je suis l'ainée, j'ai l'impression de n'être qu'une toute petit chose comparée à lui. Et parfois c'est bien de se sentir plus petit que les autres. Mais pas comme quand t'es SDF, non. Plus comme dans une relation fraternelle. Bref, le visage de mon cher demi-frère me revient à l'esprit et là mon cerveau n'a pas eu le temps de déclencher une phrase d'alerte. Les larmes me montent aux yeux mais seule une grosse goutte dévale lentement ma joue. Merde, merde, merde.

April évite mon regard. Je comprends pas trop pourquoi. Enfin c'est bon quoi, je ne vais pas la manger non plus. Je me trouve gentil moi ! Et modeste en plus. Je rigole intérieurement. J'ai besoin de personne pour me faire rire, c'est plutôt particulier.

Je tourne la tête pour la fixer, intrigué, à sa requête. Disons que ce n'est pas tous les jours qu'on me demande ça. Surtout qu'enfin, elle me regarde dans les yeux. Je lui souris, pour qu'elle aille mieux. Parce qu'à vrai dire, elle n'a pas l'air bien du tout là. Une légère grimace tord son visage, et ses yeux se remplissent de larmes. Mes yeux s'ouvrent grands, et avant que je d'avoir eu le temps de dire quoi que ce soit, elle cligne des yeux et une larme dévale sa joue. Je ne sais pas trop comment réagir, et par peur de la blesser, je passe un bras autour de sa taille et la rapproche de moi pour que sa tête soit sur mon épaule. Ses cheveux tombe devant son visage, et je n'y touche pas. De toute façon je ne sais pas si les larmes coulent encore, et je ne pense pas qu'elle souhait que tout le monde sache qu'elle pleure. Au pire il nous prendrons pour un couple, mais pour l'instant ce n'est pas ce qui m'inquiètes le plus.

- Hé, qu'est-ce qui va pas ?

Je sens le bras de Louis passer autour de mes hanches et me ramener contre lui, je me laisse faire et pose ma tête sur sa forte épaule. Je me sens tout de suite apaisée, en sécurité. Quelques larmes roulent encore le long de mes joues mais personne ne peut voir mon visage, mes cheveux les cachant, alors je ne prends pas la peine de les sécher. Ça fait du bien de pleurer de temps en temps.

- J'ai repensé à ce que j'étais avant d'arriver ici, avouais-je, la voix cassée par les larmes.

Je ne sais pas s'il comprendra ce que j'ai vécu, s'il comprendra pourquoi je pleure. Parce que les humains ne me comprenaient pas quand j'étais à la rue. J'ai peur qu'il me rejette et qu'il me voit comme une pauvre fille, si je lui raconte tout.
J'ai peur qu'il me prenne pour une faible parce que je pleure à cause d'un mec qui m'emmerdait et qui était mon demi-frère.
Même si je me doute que Louis ne fera rien de tout cela, je ne souhaite pas lui en dire plus. J'attends qu'il me pose ses questions, parce que sinon ça fait trop la fille qui soule les autres avec ses problèmes, et je ne veux pas le souler.

Je me demande ce qu’elle veut dire par là. Je m’imagine plusieurs scénarios :
- c’était peut-être une enfant battue
- elle était asociale
- elle était anorexique.
Toutes c’est possibilités sont horrible, évidement. Mon cerveau imagine toujours les pires choses.

- Tu veux m’en parler ? je lui demande doucement.

Je suis prêt à l’écouter, c’est mon rôle d’ami non ? En tous cas, je déteste la voir pleurer. Je déteste que quelqu’un pleure de toute façon. J’ai envie de protéger tout le monde, je suis comme ça. Bref, tout ça pour dire que je ne la jugerai pas. Tout le monde a ses petits problèmes. Pas tous au même degrés de... d’horreurs, ou je sais pas trop comment dire, mais en tout cas on a tous quelque chose à raconter.

Ensuite, à l'école, j'avais l'habitude d'écouter les problèmes de mes amis, et j'en avais beaucoup justement parce que je sais écouter sans juger. Et en donnant des conseils. J'étais une sorte de... Confident on va dire. Et ça ne me dérangeait pas, j'aime bien tout savoir de tout le monde. Et ouais, "Louis la commère". Non, en vrai, je suis curieux, c'est tout. Parfois un peu trop, mais ce n'est pas grave, ça ne m'a jamais porté préjudice jusqu'ici. Même si on dit : "La curiosité est un vilain vilain défaut".

Je me sens apaisée dans ses bras. Comme si j'étais protégée du monde extérieur bien trop cruel et dont je suis trop fragile pour l'affronter. Je n'ai pas vraiment envie de parler de mon passé, meme s'il faudra bien à un moment ou à un autre. Je ne sais pas comment il va réagir, ce qu'il va penser de moi et ça me fait peur. Après de longues minutes, je finis par lacher faiblement :

- Disons que tout le monde m'a tout le temps rejetée. En fait, je suis orpheline si tu veux tout savoir et on va pas dire que ma vie ait été belle. J'ai du mal à en parler, vraiment beaucoup.

J'espère que ça lui suffira. Je ne tiens pas vraiment à entrer dans les détails parce que je sais que je vais me mettre à pleurer et je ne sais pas si je vais réussir à m'arreter.
C'est fou, j'ai l'air forte et avenante comme ça extérieurement, mais si les personnes que je rencontre savaient la moitié de ce qu'il m'est arrivée chez les humains... Le pire, ce sont les personnes qui font des remarques légèrement déplacées à propos des anorexiques ou encore des enfants dans les foyers, des SDF, sans savoir que vous avez été ce genre de personne. Ca fait tout le temps mal d'entendre ce que les gens pensent réellement. Dans ces moments j'ai envie de leur répondre : Donc pour toi ils méritent de ne pas avoir de quoi vivre ? Je suis une sale gosse mal éduquée ? Et j'ai arreté de manger pour attirer l'attention ? tu penses vraiment tout ça ? Tu n'essayes pas de gratter pour voir ce qui se passe au fond de ses personnes ? Tu n'essayes pas de les comprendre ?
Mais je me retiens, parce que je n'ai ni l'envie, ni les capacités pour m'engager dans un débat, pour répondre à des questions indiscrètes, et qu'ils ne peuvent pas savoir ce que j'ai éprouvé. Alors je laisse glisser, et je pars, prétextant devoir rendre un service à un particulier imaginaire.
Louis n'est pas de ces gens là, j'espère qu'il comprendra quand meme que je ne veuille pas m'éterniser plus longtemps ici.
Je relève la tete en essayant mes joues et lui sourit :

- A bientot Louis.

Je me lève lentement et frotte mes vetements pleins de poussière. Arrivée à l'escalier, je me retourne et lui fait un signe de la main avant de rejoindre doucement ma chambre. Si je fais ça, c'est pour lui, pour ne pas qu'il ait un poids sur ses épaules, un boulet à trainer. Je sais qu'il entendra mes pensées et, sincèrement Louis, essaye de me comprendre, on se reverra, mais pour l'instant, je te laisse tranquille.