Il pleut il pleut bergère, rentre tes blancs moutons.

23/05/2015

- C'est froid... tremblotai-je.

Des murs de neiges c'était formé autour de moi, ne me laissant qu'une sortie possible, une ligne droite vers Anaïs qui c'était transformé en machine à boules de neiges.
Je suis frigorifié et trempé mais je peux encore réfléchir. Il faut que je trouve une solution pour m'enfuir de ce piège à rat.
Le contact des boules de neiges simultanées avec ma peau avait fait l'effet de boules de feu sur moi doublé d'un jet à eau gelée.
Une idée germe en moi tandis que je simule un malaise. Je m'éloigne du mur du fond en me frictionnant les bras et en pliant de plus en plus les jambes. Arrivé à la limite de cet enclos de neige immaculée, je me redresse en vitesse et me retourne avant de courir vers le mur du fond. Quand je l'atteins à quelques centimètres, je m'élance et mes mains se retrouvent en haut de la barricade de neige. Avec l'élan, j'arrive à passer une jambe au-dessus et le reste suit automatiquement. Je me retrouve en dehors des murs et protégé par ses derniers.
Pour éviter de me retrouver à découvert face à la furie qui va revenir à ma rencontre, je donne un grand coup de pied dans le mur que je viens de sauter. Et celui-ci s'écroule en partie. Je récupère un gros tas de neige et vais me protéger, m'adossant au reste de la barricade et commençant à faire des boules.
Bien que je ne sente plus mes mains, je me dépêche de faire les boules avec le tas que je viens de récupérer. La neige qui me maintient commence un peu à fondre et me mouille un peu plus. Je peux presque sentir mes lèvres devenir bleues tellement le froid me prend.

- Qui est rouillé déjà ? criais-je par-dessus les molécules blanches qui me couvrent du danger de la blonde.

02/01/2015

Je fixais le jeune homme qui sautait tranquillement au dessus de la barrière. Il n'avait pas l'air de prendre conscience de mon don. Je pouvais tout faire avec la glace. Un nouveau regard pour le défier. Il semblait bien sûr de lui alors que mon élément se déchaînait autour de lui. Trop même. Avait-il une botte secrète ? Devrais-je me méfier ? Si ça se trouve, enlever le mur était dans son plan. Et puis zut, je n'avais pas grand chose à perde. Je dus faire un petit effort pour faire fondre le mur qui lui servait de protection. S'il continuait, et si je continuais, il risquait d'y rester. Et franchement, je ne tenais pas avoir un homme congelé sur les bras. Surtout que je commençais à me sentir légèrement essoufflée, depuis le temps, il n'était pas très couvert en plus, il devait geler sur place. Qu'il capitule une bonne fois pour toute et cet hiver se finira en un claquement de doigt. J'ignorais totalement sa question. Je n'étais pas rouillée comme il le disait. Je venais de lui montrer le contraire, et à se rythme d'ici quelque minute il ne se sentirait plus en aussi bonne forme.
Sans lui laissant le temps de comprendre ce qui se passait, je créais une patinoire en dessous de lui, et un vent froid remplis de flocon vint s'abattre sur lui, afin de lui faire perde l'équilibre. Il ne pouvait pas gagner contre le froid. C'était logiquement impossible, même pour un particulier.

23/05/2015

Le sol se dérobe sous mes pieds tandis qu'un souffle glacial se mêlant à des flocons blancs et gelés s'abat sur moi. Mes pieds glissent tel un savon en brique plein d'eau que l'on tenterait de prendre dans sa main et ce qui doit arriver arrive : je me retrouve couché sur un sol de glace, ensevelit sous quelques centimètres de neige.
Un douleur fulgurante dut au froid me traverse de la tête au pied tandis que j'essaye en vain de prendre appui pour me relever. Je ne comprends pas pourquoi mes doigts et mes pieds me font tant souffrir. En guise de réponse, je découvre des extrémités violettes et comme congelées. Des frissons s'emparent de moi alors que j'essaye de frictionner ma peau pour la réchauffer, celle-ci étant aussi chaude que des glaçons. Je sens mon rythme cardiaque ralentir en même temps que ma respiration. J'ai l'impression que mes forces m'abandonnent, que mon esprit me quitte.
Un dernier regard, une dernière parole. Un appel à l'aide. Un chuchotement.

- T'as gagné. Je crois que je vais pas bien.

02/01/2015

Je l'observais, attendant qu'il se relève, craignant une contre attaque de sa part. Mais, apparement, il était K.O. Je m'avançais doucement vers lui, sur mes gardes. Ça pouvait très bien être une ruse et au dernier moment il me sauterait dessus pour me balancer de la neige à la figure. Je fronçais les sourcils remarquant que effectivement : il avait pas l'air dans son assiette. Je pouvais lui faire confiance ? Hum... Vu la couleur de sa peau (c'est à dire aussi blanche que la neige) ça m'étonnerait qu'il tienne encore dans ce froid. Je fronçais les sourcils et me penchais vers Alex, désormais assis au sol (il pouvait être assis où en même temps ?)
J'étudiais les alentours : je n'allais pas le laisser frigorifier là. Par chance des fermes se trouvaient non loin. En priant pour qu'il arrive à se lever. Oh, et puis de toute façon j'avais déjà vécu pire niveau situation catastrophique. Entre l'estre, la falaise, Enora, la cabane et sûrement d'autre chose que j'ai oublié, ça, c'était rien. Je m'accroupis à côté de lui, faisant fondre d'un simple regard la plus grande partie de la neige.

- T'es capable d'aller jusqu'à la grange là-bas ? Demandais-je en désignant une construction de bois pas trop loin.

23/05/2015

L'air autour de moi redevient normal et je sens que la glace disparaît peu à peu mais mon corps n'arrive pas à se réchauffer. Anais s'avance vers moi, méfiante, mais voit que je ne suis vraiment pas dans mon état normal.
J'essaye d'établir la distance entre les granges et la position où nous sommes. Ça devrait aller. Enfin, je pense. Rien n'est moins sûr. Je ne peux même pas me mettre debout pour l'instant alors comment savoir si j'arriverais à marcher, même une courte distance.

- Je pense que ça devrait aller. Faut juste que tu me supportes un peu je crois.

J'essaye de me lever à l'aide de mes mains et mes jambes mais n'y arrive pas, étant vider de l'énergie nécessaire à cette action.

- Et que tu m'aides à me lever, complétais-je.

Mon corps ne se réchauffe toujours pas et reste engourdi tout comme ma respiration et les battements de mon cœur restent lents. Ça ne me rassure pas vraiment mais je vais survivre. C'est toujours mieux qu'une dose de poison.

02/01/2015

Je l'observais pour évaluer les dégâts. Il n'était pas blessé, c'était le principal non ? Mais la neige ne lui avait effectivement pas réussi, et son état était quelque peu critique. Je l'avais prévu, mais je n'avais pas imaginé qu'il en ressorte... Ainsi. Je passais rapidement une main dans mes cheveux afin d'enlever les flocons indésirables présents. La grange n'était pas si éloignée que ça, mais il allait quand même devoir se lever, sinon je ne pourrais pas faire grand chose. Je ne faisais pas du tout le poids et je n'avais absolument pas la force de le lever s'il refusait d'obtempérer.

- Ouais... Ouais, bien sûr. Dis-je de manière vague en fixant la ferme au loin.

Je me redressais et lui attrapais le bras, l'obligeant ainsi à se mettre debout. Le réchauffer serait assez difficile. Refroidir pas de problème, mais faire l'inverse... Je doutais qu'il y ait une quelconque couverture dans le bâtiment, et du chauffage encore moins. La maison était trop loin, il ne tiendrait pas jusque là, c'était pareil pour le village. Définitivement il n'y avait que cette grange, plus qu'à prier pour qu'elle ne nous tombe pas sur la tête en y entrant ou qu'il y aient des animaux à l'intérieur. Je n'osais pas imaginer l'odeur, et où il reposerait, car si c'était le cas, les sols ne seraient pas d'une propreté inouïe. M'enfin, je me débrouillerai.

23/05/2015

Anaïs me tira par le bras, ce qui m'obligea à me mettre debout. Franchement je ne sais pas comment j'ai fait pour me mettre sur mes deux jambes et y rester. J'ai l'impression que mes muscles ont fondus -gelés serait peut être plus approprié-, je m'appuie sur son épaule avec ma main droite, pour être sûr d'avoir un appui au cas où je serai entraîné vers le sol, qui n'était plus couvert de neige.

- Merci. Pour la bataille de boules de neiges, rigolais-je.

Mon rire ne porte pas très loin mais c'est déjà signe que je me réchauffe, enfin je pense.
Je vais finir par croire qu'à chaque fois que je rencontre des nouvelles personnes il faut que ça se passe mal. Comme une sorte de malédiction : puni pour être resté deux ans dans sa chambre sans parler à personne.

Je fais un pas, puis un deuxième, prudemment. Les battements de mon coeur et ma respiration sont toujours trop lents, bien qu'ils aient accélérés légèrement. Tellement ma tête tourne, j'ai l'impression que je vais m'évanouir d'une minute à l'autre.

Pense à Eno, pense à Eno... C'est ce que je me répète. Pour me motiver.

- Je pense qu'on peut y aller mademoiselle l'enneigeuse, l'informais-je.

02/01/2015

J'étais peut-être un peu en tord. Peut-être un peu beaucoup en tord. Mais ce n'était pas faute de l'avoir prévenu, et puis il fallait me comprendre : ne sentant le froid comme tout être normal, je n'étais pas habituée à leur limite, et même si j'essayais de m'en faire une petite idée, la douleur du au froid demeurait qu'une vague idée peu précise. Il était assez grand pour savoir quand on devait s'arrêter non ?
Là il avait décidé d'arrêter, bonne résolution, maintenant j'allais devoir me débrouiller pour le réchauffer. Je retenterai bien ce que j'avais fait avec William et Elsa, mais n'ayant aucun entraînement, je me viderai de ma force en quelques minutes, et au final, je serai sur la touche et ce serait à lui de s'occuper de moi. Peut-être qu'il était préférable que je reste en bonne santé. Dans le pire des cas, je pourrai toujours essayer quelques secondes, si sa température est réellement trop basse.
Il déposa une main glacée sur mon épaule, de ma seconde main je déplaçais la sienne pour la passer autour de mes épaules, derrière mon cou. S'il tombait, il serait déjà mieux retenu (en espérant que je ne me casse pas la gueule avec, mais c'était une autre histoire). Je murmurais un discret : « Aller, c'est parti. » et nous commençâmes à marcher, la neige disparaissant sous nos pas, à mon passage.
Bientôt nous arrivâmes devant la grange, la porte s'ouvrit d'un coup de vent froid et violent, ce qui nous permis d'entrer plus facilement. Je l'aidais à avancer jusqu'à un tas de foin, libre à lui d'aller ailleurs après mais c'était ce qui se trouvait le plus proche de nous, et je partais ensuite fermer la porte de la bâtisse. Et ensuite ..?

- La prochaine fois qu'on se croise tu te couvriras mieux, ou alors tu iras te chercher un manteau avant de me demander de faire une patinoire. Dis-je, pensive.