Il pleut il pleut bergère, rentre tes blancs moutons.

02/01/2015

Le vent emmêlait mes cheveux et je devais les enlever régulièrement de mon visage. Assez casse pied, mais je n'allais tout de même pas les couper pour juste un peu de vent. Allongée dans l'herbe, à regarder les nuages volant lentement, j'avais bien fait attention à rester éloignée de la falaise. Je ne m'y risquerai pas. Plus du moins. Mais les plaines verdoyantes non loin des fermes, fournissaient un paysage calme, reposant, serein, je ne demandais rien de plus en somme. Une légère brise contrastait avec les rayons du soleil, c'était juste agréable. Yeux clos, bras derrière la nuque, mes pensées divaguèrent de gauche à droite, passant des formes multiples des nuages, aux animaux que l'on entendait grâce aux cloches des moutons. Le léger tintement apportait de l'harmonie à ce tableau et je ne pus m'empêcher de sourire. Peut-être que sourire pour un rien faisait idiot, mais si une personne ne profitait pas d'un moment pareil, c'était lui l'idiot. Puis ce que pensait les gens me passait par dessus la tête, je m'en fichais totalement.
Je baillais lentement, se lever serait une bonne idée, mais j'étais bien là. Apres quelques secondes de réflexions, je décidais de me mettre debout et m'étirais. Au loin, je discernais une carrure, méfiante à cause de ce qui était arrivé avec Elsa et William, je ne bougeais pas, me contentant de détailler celui qui avançait.

- Tu n'es pas ici depuis longtemps toi.

Dis-je finalement lorsqu'il fut assez proche pour l'entendre. La plupart des particuliers qui faisaient partis des "anciens" je les connaissais pour leur avoir parlé une ou deux fois, sinon c'était de vu. Or, ce jeune homme, je ne le connaissais pas du tout.

23/05/2015

Je marche distraitement dans la campagne calme du début d'après-midi. Le vent fait bouger mes cheveux, je le sens. Il me picote les joues et je gonfle mon torse. Récupérant le plus d'air pur que possible. Je ne me lasse pas de me promener à travers les champs de blé et à me balader dans les prés verts. C'est toujours la même météo, clémente et agréable. Seul le bruit des cloches des moutons et des beuglements des vaches se font entendre. Pour moi, le paysage a un semblant de paradis. Quand je vais là-bas, je vide ma tête et me détend, comme si je renaissais à chaque bouffée d'air frais, prenant le temps de me reconnecter avec moi-même. Ma solitude est voulue, elle me protège de toutes peines ou tristesses.
Alors que je passe à côté d'un attroupement de moutons et de chèvres, je remarque au-loin un mouvement dans l'herbe verte et fraîche. La silhouette se relève lentement et s'étire. Des cheveux assez longs virevoltent dans la brise légère. Je décide de m'approcher de la personne qui vient de se mettre debout. Ses contours se détaillent alors que je l’atteins. C'est une jeune fille blonde, elle a les cheveux assez courts et elle paraît ensommeillée. La quiétude l'habite, signe qu'elle a bien profité de ce moment de détente dans le pré. Elle constate que je ne suis pas là depuis longtemps quand il n'y a plus que deux mètres nous séparent. Je n'en sais trop rien, je trouve que deux ans c'est quand même assez longtemps. Peut-être qu'elle a des centaines d'années... La pauvre !
Je me ravise et déduis qu'elle ne m'a certainement jamais croisé, ce qui ne m'étonne pas car son visage ne me reviens pas non plus.

- Ça dépend ! Tu trouves que deux ans ce n'est pas longtemps ? la questionnai-je en souriant.

02/01/2015

C'était un jeune homme brun, aux yeux marrons sombres. Grand, il avait bien la tenue d'une personne moderne, à la différence de certains ici. Moi, on ne pourrait pas croire que je n'étais pas de son époque. Mon âge était proche de celui de vos parents à cette heure-ci, à quelques années près. Pourtant, si l'on me mettait à côté de lui, on pourrait jurer que j'étais une fille normal, hors de la boucle, que je n'avais pas trente ans de plus.
Il n'avait pas l'air bien méchant, son sourire semblait bien sincère, et je ne pus m'empêcher de faire de même. Deux ans. Tout dépendait du point de vu, de la personne et du cadre. Personnellement, je trouvais ça assez court. C'était logique, depuis le temps que j'étais ici, deux ans, ce n'était rien. Je souriais à mon tour, en hochant la tête avant de répondre, amusée :

- Oh que non. Tu verras dans cinquante ans et que tu seras encore ici. C'est de la poussière tes deux petites années !

Je riais face au jeune homme. Il semblait bien ignorant du temps que beaucoup avait déjà passé ici. Il y avait des particuliers centenaires et encore en pleine forme ici ! Ce qui, au fond, n'était pas très étonnant pour nous, mais pour les nouveaux si. Comme s'ils pensaient rêver, un hôpital psychiatrique, pourquoi pas. M'enfin, la plupart y croyaient, ils avaient vu le propre don agir autour d'eux, ou sur les autres, ce n'était pas difficile de les convaincre que des choses hors normes étaient belles et bien possible.

- Tu t'ennuierais déjà ?

23/05/2015

La joie de la jeune fille devant moi est communicative. D'ailleurs, quand elle me répond, elle rigole et mon sourire ne peut s'empêcher de s'élargir. Je sens que l'on va bien s'entendre tous les deux. Je trouve que pour une fille qui est là depuis cinquante ans elle se porte plutôt bien. Ses cheveux blonds et ondulés lui donnent un air enfantin et ses yeux bleus sont pétillants de malice, ce doit être une bonne camarade quand on la connaît bien. Attachante et drôle je suppose, comme moi. J'aimerais bien savoir comment elle s'appelle et faire connaissance avec cette joyeuse inconnue mais je dois d'abord répondre à sa question, posée avec une pointe d'humour en elle.

- Non pas du tout ! J'arrête pas de lire tu sais, souriais-je. C'est juste que je n'ai pas rencontré beaucoup de personnes pour l'instant.

C'est vrai, je n'ai rencontré que le belle blonde au nom d'Enora, Louis et Sean. Ce qui me fait revenir à ma première question.

- Sinon, tu t'appelles comment madame la quinquagénaire ?

J'espère ne pas l'avoir vexée, je veux juste lui montrer que j'ai aussi un sens de l'humour et que je ne veux qu'être son ami. Pour l'instant, je ressens surtout en elle de la curiosité et de l'amusement, c'est plutôt un bon début.

02/01/2015

Il ne semblait pas si différent que moi. Je me souvenais très bien de mon arrivée. Je ne voulais parler à personne et rester dans mon coin pour nourrir une haine envers mes parents. Je n'avais pas rencontré grand monde, à la différence d'aujourd'hui, où je connaissais des personnes toutes aussi extraordinaires que particulières.
Lui aussi, aurait-il évité la compagnie des autres pendant un moment, le temps de se remettre d'un cauchemar ? Quoi qu'il en soit, il aurait vite accepté, je ne discernais aucun défaut que provoquait les sentiments négatifs sur lui. C'était mieux ainsi. Je redoutais souvent de la réaction des humains sur les autres particuliers. Et s'ils tentaient un jour de les tuer, par pure terreur, qu'adviendrait-il ? Personne ne croirait à une histoire tordue comme celles comportant le présence d'un de nous.
Je hochais la tête comme exaspérée avant de sourire. Il avait l'air blagueur le nouveau venu, tant mieux, les discussions ne seront pas ennuyeuses.

- Anaïs, et toi petit jeune ?

23/05/2015

Elle secoue la tête et l'exaspération se montre doucement en elle mais se fait refoulée bien vite par la joie. J'aime bien être traité comme un "petit jeune", ce que je suis bien évidemment.

- Je m'appelle Alex, répondais-je simplement.

Anaïs ne me semble pas farouche du tout, sauf que c'est fines lèvres légèrement pincés et ses yeux... Froids m'intriguent. si cela se trouve, elle est capable de tuer. Tuer... Comme mes parents l'ont été. Enfin, les enquêteurs m'avaient affirmé qu'ils étaient morts dans un accident de voiture mais je ne les croyais pas, et cela n'a toujours pas changé. Je suis certain qu'ils ont été victimes d'une embuscade, un guet-apens organisés par leurs ennemis politiques. Vu qu'ils étaient très présents dans la vie politique de la ville et que mon père allait être élu maire ainsi que ma mère aurait été son adjointe. Je me souviens que beaucoup de personnes paraient derrière le dos de mes parents et que je m'étais rendu compte que je ressentais leur haine derrière leurs sourires hypocrites.
Je me me rends compte que j'ai envie de connaître l'histoire d'Anaïs, sa vie, sa particularité, son histoire. J'ai besoin de converser avec elle, chose infaisable avec des humains qui sont étroits d'esprits et jugent tout le monde aux alentours, vous utilisant comme des pions et vous jetant comme des mouchoirs quand vous vous imposez ou ne servez plus à leur vie de faste, artificielle.

- C'est quoi ta particularité Ana ? Si je peux t'appeler comme ça, lui demandai-je.

02/01/2015

Alec, Alex, pas grande différence, enfin, niveau caractère, j'espérais que si. Je ne voulais pas revivre une scène digne d'une enquête policière tout de suite. Juste une rencontre qui se passait bien. Pas de vol à cinq mètres, pas de personne qui nous empêchait de penser, sous peine de découvrir tout nos secrets, pas non plus de rencontre brutale dans un couloir, rien.
Bon, il n'avait pas l'air dérangé mentalement, il parlait avec calme et sérénité, une vraie conversation, sans que l'on parle une seule fois de notre don... Les habitudes reprenaient le dessus. Pourquoi devaient-ils toujours demander notre pouvoir ? Nous pourrions vivre normalement, sans y penser, faire comme si nous étions normaux. Mais non, ils devaient toujours demander ce qui faisait que nous étions ici. Toujours nous rappeler le pourquoi du comment. Il ne pouvait pas savoir, comme je venais de le dire, c'était un petit jeune, il apprendra dans vingt ans ce que ça fera de répéter à tous les coins de rues que l'on est ceci ou cela. Bref. Je hochais la tête pour mon surnom, en pensant brièvement que lui ne devait pas en avoir. A moins de l'appeler "Al" je ne voyais pas trop. Je regardais mes mains claires avant de relever les yeux pour le regarder.

- Je maitrise la glace. Lui répondis-je.

23/05/2015

De l'agacement s'engouffre en Anaïs aussitôt ma question posée. Je ne vois pas en quoi cela la dérange car nous sommes particuliers et devons donc connaître nos particularités, non ? C'est notre nature et nous devons l'accepter selon moi. Peut-être qu'elle ne le vit pas bien. Peut-être qu'elle en a assez de sa vie de particulière. Peut-être que je vais moi aussi me lasser de cet endroit, vouloir partir, rentrer chez moi et mourir en paix. Me diriger vers les marais, dire adieu à cette vie paisible, sereine et repartir dans le monde cruel des humains.
Un vent frais nous entoure tandis qu'Anaïs scrute ses mains si pales et me dévoile sa maîtrise de la glace. Un frisson parcourt mon échine et me fait frissonner, rendant a cette scène une tournure encore plus glaciale. Elle peut me tuer en me gelant ? pensais-je, m'inquiétant pour ma vie. Dans ce cas, mes poings ainsi que mes couteaux ne me seront d'aucune utilité face à l'eau glacée qui pénétrerait en moi, transformant mon sang en sorbet rouge et solide, empêchant l'approvisionnement de mon muscle vital. Je recule d'un pas chancelant qui se veut pour autant discret. Je n'ose pas aller plus loin dans la conversation, sachant que je l'ai déjà agacé auparavant en posant une de mes questions habituelles. Je veux me faire des amis, pas m'attirer des ennuis.

- J'espère que je ne t'ai pas dérangé. Enfin j'ai pas vraiment envie que tu me congèle sur place comme des vulgaires bâtonnets de poisson, expliquai-je.

Oui, la meilleure phrase de tous les temps me direz-vous, mais bon, je n'ai rien trouvé de mieux que ça. Exprimer ses sentiments ça peut être un bon moyen de s'en sortir...Enfin, je pense.

02/01/2015

C'était la première fois que quelqu'un - autre que mes parents - avait peur de mon don. Il y avait peur, je pourrais très bien être nécromancienne, et si l'on continuait dans ce sens, les pyrokinésistes étaient mortels, ceux capable de maitriser le vent des assassins, et moi ? Bah, apparemment ,je transformais les gens en bâtonnet. La seule qui s'était prise de la glace, était Enora, et elle m'avait poussé à bout, alors je ne voyais pas pourquoi je le transformerai lui alors que je n'avais jamais réservé ce sort à personne. Je riais aux éclats devant sa bêtise. J'étais une personne avec beaucoup de patience, ce n'était pas une simple question que me blesserait, pas une pareille du moins. Non mais quel idiot lui celui là ! Sans méchanceté, bien évidemment, juste de la moquerie, il devait être naïf ce petit tiens. Je hochais la tête pour lui signifier que je ne ferais jamais ça. Je n'étais pas un assassin, et si je devais tuer, ce ne serait que pour la survie de ceux que j'aimais, et là, je le ferais sans hésiter.

- C'est pas mon genre, tu es une proie trop faible pour moi, tu ne ferais jamais le poids. Riais-je pour l'embêter.

23/05/2015

Bravo ! J'ai gagné le gros lot moi. Elle me trouve complètement fragile et la moquerie a pris place dans son être, effaçant l'agacement. Elle rit, encore et toujours, d'un son clair et cristallin. Trop faible ! Non mais faut pas abuser là ! On voit bien qu'elle ne me connaît pas. Qu'elle ne connaît pas mon passé dans mon ancien lycée. Elle veut jouer à ça ? Pas de problèmes, moi aussi je sais me moquer. J'en avais l'habitude avec ma bande d'amis dans ma vie antérieure. C'était très méchant, j'en suis conscient mais à l'époque je n'avais pas encore découvert ma particularité, bien que je ressente le mal que je pouvais faire aux autres, je ne m'en souciais guère.

- Le poids ? C'est sûr au niveau du poids en kilogramme ; tu es plus lourde que moi, en graisse bien sûr. Moi c'est que des muscles. Je suis musclé de partout. Donc niveau force, là, je suis en supériorité. Sans compter tes pics de glace ou je sais pas trop quoi, plaisantai-je.

Elle a dit qu'elle ne s'attaquerait pas à moi, non ? Alors, autant la tester et rire un peu. C'est déjà mieux qu'avec Sean.

02/01/2015

Il le prenait comme ça ? Je n'avais jamais parlé de sa corpulence, moi. Juste du fait qu'il était faible et que son don ne devait pas lui être d'une grande utilité. Sinon, il n'aurait pas eu peur en apprenant que je maitrisais la glace. Juste des petits signes qui dévoilaient beaucoup sur la personne. Il suffisait parfois d'observer une personne pour réussir à la cadrer, sauf lorsqu'elle était complexe, dans ce cas, il fallait plus de temps. Je le dévisageais, faussement choquée et regardais mon corps. Eh ! mais je n'étais pas... je n'avais pas de graisse ! Je fronçais les sourcils avant de lever les yeux au ciel. Qu'il arrête de mentir sur sa propre personne, je voulais bien voir moi, ces soi-disantes " tablettes de chocolat". Non mais, il n'était pas vantard et modeste pour un sou.

- Ah ouais ? Et que comptes-tu faire si je crée une tempête de neige en claquant des doigts ?

Son poids ne ferait pas changer la balance, quoi que, il pourrait baller, comme rester en s'accrochant à quelque chose. Or, ici, en plaine, il n'y avait pas de branche, ni rien. Je ne mettrais pas deux secondes pour lui apprendre qu'il ne fallait pas me chercher. J'us un sourire moqueur, et relevais un peu le bras, prête à claquer des doigts s'il le voulait vraiment. Après tout, il ne demandait que ça ?

23/05/2015

- Je sais exactement ce que tu ressens en ce moment et je t'ai cernée depuis longtemps. Je sais que tu serais tout à fait capable de créer cette tempête de neige parce que tu as un caractère défensif très fort et que dès que ton orgueil est touché tu ripostes. Maintenant je ne veux pas finir ensevelit sous un monticule de neige immaculée, merci ça va aller, tu peux baisser ton petit bras, rétorquai-je.

C'est ce genre de fille qui, quand on l'attaque même pour rire ne se laisse pas faire et riposte par la force, voulant se montrer supérieure aux autres. Toute cette découverte sur elle, je la connaît grâce à mon empathie et ces gestes ainsi que sa posture le démontre encore plus.

- Je crois que tu l'auras compris, je suis empathique et je n'ai vraiment pas envie de faire de toi une ennemie d'accord ? J'en ai déjà un qui joue très bien dans ce rôle là, ajoutai-je.

J'ai peur qu'elle ne se vexe et qu'une déflagration de neige ne me tombe sur la tête. Je suis assez troublé par cette fille, jamais je n'avais rencontré quelqu'un avec un instinct de survie aussi développé -à part Sean qui est une grosse exception. On dirait qu'elle serait prête à envoyer une quantité fulgurante de neige ou de glace au moindre accroc persistant dans sa vie, au moindre obstacle qui lui tienne tête.

02/01/2015

J'arquais un sourcil. Mes déductions étaient fondées, et apparemment, on ne pouvait pas plaisanter avec lui. Certes, j'étais parfaitement capable de lui envoyer une bonne dose de neige en pleine face pour rire. Il n'avait pas tord sur ce point, la neige que je maitrisais n'avait jamais tué personne, à moitié ok mais je ne contrôlais plus rien aussi. Et un peu de froid était toujours agréable, donc non, je ne voyais pas le problème.
Avais-je un égo si important ? A la limite, oui, je ripostais , mais il n'y avait jamais rien de méchant, zut à la fin ! J'étais susceptible, mais je venais de trouver bien pire. J'avais juste dit qu'il était faible, pas qu'il était... Je ne sais pas moi, attardé ! C'est lui qui a commencé à dire des choses méchantes, désolée, mais j'estimais ne pas avoir de kilo en trop. J'us un sourire qui annonçait rien de bon.
Je levais ma main lentement vers lui, où une boule de neige venait d'apparaitre. Avant qu'il ne puisse comprendre, je lui lançais la boule en pleine face.

- Le prend pas mal, ça me démangeait et c'est moi qui ai commencé, je vois pas pourquoi je serais ton "ennemie". Je souriais puis riais, j'étais persuadée que lui, allait riposter, mais comment ? Cadeau de la maison.

23/05/2015

Une boule de neige arrive en plein dans ma tête après un sourire machiavélique d'Anaïs. Ça la démangeait ? D'accord, j'ai pas été très cool et je me suis tout de suite braqué ; je le mérite. J'enlève la neige chaude qui commence à fondre à cause de ma chaleur corporelle. Cela faisait longtemps que je n'était pas entré en contact avec de la neige et cette sensation me replonge en enfance, quand je faisais de la luge le soir de Noël sur une bute de mon quartier. Une idée germe alors dans mon esprit. Pourrait-elle créer une etendue d'eau glacée ?

- D'accord t'as gagné. Maintenant j'ai un truc à te demander. Tu peux créer une patinoire s'il te plaît ? Dis oui, dis oui ! Tu vas voir ça va être drôle, fais moi confiance.

J'ai repéré deux palettes en bois près de la ferme la plus proche, on pourrait peut-être retomber en enfance et, justement, dans MON enfance. Elle sait maîtrisait sa particularité mais sait-elle s'en amuser ? Certainement mais j'ai quand même envie d'essayer.

02/01/2015

Je le dévisageais un moment. Il avait quelque chose en tête, contre moi ou pour s'amuser ? Les deux pourraient se regrouper et me faire payer cher cette petite boule de neige de rien du tout. Ce qu'il m'avait montré, était un mec très susceptible et qui ne savait pas rire. Il n'avait pas précisé pour qui ce serait drôle. Lui, et pas pour moi. S'il voulait se venger, il le payerait aussitôt par la suite, il pouvait en être certain.
Méfiante, je sentais mon don affluer de ma main pour s'en échapper. La neige devint lentement blanche, et les buissons se couvrirent d'un amas de neige rappelant l'hiver. Automatiquement, l'air devint plus froid sans pour autant me gêner. Avec le don de la glace, j'avais une forte résistance à la neige et l'hiver. Il devait se les geler, alors que moi, j'étais très bien en manche courte. Il aurait du s'en douter aussi, la glace engendrait le froid, c'était évident.
Le sol sous ne pied devint une fine couche de glace, avant de se solidifier. Je le regardais, lui demandant du regard si ça correspondait à ses attentes. Comme il venait de le dire, je lui faisais confiance. Après tout, je n'avais rien à perdre.

23/05/2015

- C'est parfait ! Mais il fait un peu froid quand même, déclarai-je.

C'est comme si je m'étais transformé en glaçon d'un moment à l'autre. Mon t-shirt fin laissait passer le froid et le vent devenus plus forts comme si je n'avais rien sur moi. Je frottai mes mains et me frictionnai la peau puis posais un pied sur la glace. Le sol ne me paraissait pas trop glissant pour y mettre une palette en bois sans qu'elle n'aille se balader toute seule au moindre coup de vent.

- Bouge pas, je reviens, lui assurai-je.

Je m'élançais vers la ferme la plus proche, courant dans les hautes herbes. Je l'atteins en quelques secondes et m'emparai des deux palettes remarquaient quelques minutes plus tôt et répartis aussitôt. Le vent s'engouffrait dans mes narines et dans ma bouche, brûlant et irritant ma trachée ainsi que mes bronches.
Je revins aussi rapidement aux côtés d'Anais et lui présentai sa nouvelle luge.

- Tiens ! Allez viens ! Regarde ça glisse pas trop, si ?

Je m'engageais avec vigueur sur la nouvelle patinoire. Sûrement trop car je me retrouve aussitôt les fesses au sol, en contact avec un froid à la limite du brûlant.

- Bon d'accord. Ça glisse carrément ! reconnaissais-je.

02/01/2015

Ma curiosité piqué au vif, j'attendis au silence le retour du jeune homme. Lorsqu'il revint, il avait deux planches en bois en main. Je priais silencieusement qu'il n'y ait pas d'écharde. Je ne voulais pas passer ma soirée, sous la bougie, à essayer de me retirer tous les minuscules morceaux de bois plantés dans mes mains. Je pris la planche, sceptique et dévisageais le jeune homme. Je n'étais pas certaine que ce soit une bonne idée. La preuve, il venait de s'écraser au sol en tentant de glisser. Je souriais, je n'étais pas la seule à être extrêmement maladroite, ça me rassurait. Parfois j'en arrivais à me demander si ce n'était pas un mauvais sort pour que les autres puisse se moquer de moi. cette fois, les rôles s'échangeaient. Je riais avant de prendre la luge à pleine main. Un peu de neige ? Aller ! Il commença à neiger lentement autour de nous. Je serais juste très fatiguée ce soir, mais pour le moment, je m'amusais.
D'un simple mouvement du bras, la neige se déplaça afin de former un amas compact. Il n'était pas gigantesque, mais la glace toujours présente en bas du tas nous permettrait de continuer. Je montais en courant, je faillis tomber et dévaler la pente sur les fesse, mais je réussis à me rattraper de justesse. Une fois en haut, je regardais Alex qui n'avait pas bougé.

- Tu viens ?

23/05/2015

Sa méfiance fut vite remplacée par la curiosité et l'amusement. Elle avait créer une neige temporaire pour en faire un tas assez grand pour nous servir de piste de luge. Elle me demanda de venir avec elle sur le monticule qu'elle avait conçu et escaladé en un rien de temps. Je me levai prudemment et, attrapant ma planche en bois, je courais vers elle sans glissade pour la rejoindre en haut.

- C'est GÉ-NI-AL ! m'exclamais-je.

Je m'assis sur ma planche et me frottai les mains, meurtries par le froid. Des petites crevasses y avaient fait leur apparition mais je m'en fichais. Tout ce que je voulais c'était que nous passions un bon moment sans catastrophe.

- Bon on y va ? la questionnai-je.

02/01/2015

- Ouais !

Je fis basculer mon poids sur le devant de la planche en bois, celle-ci pencha lentement jusqu'à démarrer la glisse. Il ne fallait pas s'attendre à des choses extraordinaires, la descente ne faisait pas des mètres et des mètres de hauteurs, mais c'était bien pour l'endroit où nous étions. J'avais du faire attention aux animaux dans les prairies ainsi qu'aux fermes.
Je riais dans la descente, là, on voyait vraiment quel âge nous avions. Et même à seize ans, je pouvais aimer faire de la luge, lui aussi apparemment, il devait bien avoir entre dix-huit et vingt-ans, comme quoi, nous avions tous un éternel enfant caché en nous. La neige fut vite remplacée par la glace, qui me permit de continuer ma route avec la planche.
Le bois ralentit doucement, je me levais en faisant attention à ne pas retomber. Je dégageais la piste pour le laisser passer et me rasseyais après m'être étirée.

- T'aurais jamais voulu avoir un autre don ? Lui demandais-je, un peu essoufflée.

23/05/2015

- Non, je suis comme ça et je n'ai jamais connu les autres dons. Et puis, je suis fais pour ce don là pas un autre je crois. Et toi ? articulai-je en un soufflement.

Après une courte descente enfantine, je rejoins Anais en marchant lentement pour ne pas glisser. Je passe ma main gelée dans mes cheveux tout aussi congelés et me poste face à la blonde. Je pense vraiment que je ne suis pas destiné à une autre particularité. La maîtrise de la glace ? Non, je suis frileux et je ne me vois pas créer des châteaux de neige comme dans "La reine des Neiges". Vraiment, aucune particularité ne me semble "mieux" que mon empathie. Je ne peux pas l'utiliser pour me défendre mais j'ai mes couteaux pour ça, ainsi que mes poings.
Ça doit être son cas aussi. Au bout d'une cinquantaine d'année de froid et de neige, elle doit avoir fait le tour de son don et de ce qu'elle pouvait faire avec. Avait-elle passé tout ce temps seule ? Ou a-t-elle un petit ami ? Il faudrait que je lui pose la question. Je ne veux pas sortir avec elle bien sur mais je ne me vois pas vivre éternellement ici sans un peu de... Comment dire ? Compassion, amour. Enfin, vous voyez ce que je veux dire.

02/01/2015

Ne pas maîtriser la glace ? Autant ne pas en avoir du tout, j'y avait réfléchi, j'avais même maudit ce don en arrivant ici. J'avais sûrement maudit le monde entier, en fait. J'avais cherché à savoir comment aurait été ma vie chez les humains, sans connaître ce monde ainsi que ses habitants. Sans me savoir, une branche rare de l'humanité. Et bien, j'en étais arrivée à la réponse que ... ça ne servait à rien de se demander ça. Si je n'avais pas été ainsi..., mais je l'étais, donc pas la peine de chercher une issu. ça n'aurait jamais été différent, et ça ne l'était pas. J'étais comme j'étais, et maîtriser la glace me correspondait, elle me rendait encore plus unique, plus spéciale. Et il n'avait pas tord. Nous sommes fait pour un don, ce don, c'est nous. Nous sommes lui, comme il est nous. rien ne peut le remplacer, ou nous ne serions plus comme nous sommes maintenant.

- Jamais je n'ai imaginé ma vie avec un autre, juste sans. Je préfère largement avec. souriais-je.

Bah oui, mais vie avait beau être difficile avant, froide et sans famille. J'aimais ma vie, tout simplement, par ce que c'était la mienne, et que je ne cherchais pas à en avoir une autre.
Je posais mes mains sur la planche en bois pour m'appuyer dessus et me pencher un peu en arrière, attendant s'il voulait continuer la conversation.

23/05/2015

C'est vrai que je ne l'avais pas vu comme ça, pas sous cet angle là. Si je pouvais arrêter de ressentir les sentiments des autres comment serait ma vie ?
Non effectivement, je préfère avec. Par exemple le plus gros avantage c'est de pouvoir savoir si la fille qu'on aime nous aime aussi. Le pourcentage de râteaux et donc de zéro. Je ne compte aucun râteaux sur mon palmarès et deux relations amoureuses ainsi qu'un catastrophique coup d'un soir.

- Bon, tu veux faire quoi ? Parce que là j'ai très envie de faire une bataille de boules de neige. J'étais le plus fort de ma région fais attention ma petite. Tes articulations sont un peu rouillées en plus, alors... plaisantai-je.

C'est totalement faux, je ne suis pas le plus fort et je suis peut être l'un des seuls qui arrivent à viser avec des lames mais pas avec de la neige. Ça n'empêche que j'ai très envie de faire une bataille de boule de neiges même si, avec ma tenue, je risque l'hypothermie. Mais bon, on trouvera bien un pyrokinésiste dans le coin si cela arrive.

02/01/2015

Un sourcil levé, je le dévisageais, il croyait que j'allais gober ça ? Attendez, je maîtrisais la glace et monsieur venait de me sortir qui lui savait mieux que moi l'utiliser. Je pris ça pour un défi, qu'il perdrait à coup sur, et me relevais presque en un bond. Niveau articulation rouillé, j'estimais mettre assez entraînée avec William, ce ne serait as un petit empathe qui allait me battre dans mon propre élément.

- Ah ouais ? Demandais-je avec défi.

Il n'avait pas l'air de se rendre compte que je pouvais le faire mourir de froid en quelque seconde, qu'il n'était pas insensible à la glace. Rien que là, il devait être frigorifié, alors se recevoir une chute de neige dans la figure ne ferait qu'empirer son cas. Il l'avait cherché. Qu'il ne vienne pas se plaindre d'avoir froid par la suite. D'un sourire qui n'annonçait rien de bon pour le jeune homme, je n'us qu'à regarder le haut de sa tête pour qu'une couche importante lui tombe dessus. Je ne faisais pas les choses à la légère.

- T'inquiète pas pour ça, quelqu'un avait voulu savoir si je savais me défendre. Ok, ça avait mal fini, je fus prise d'un frisson en repensant à l'horrible soirée avant de changer de sujet, mais je peux te dire qu'il n'y était pas allé de main morte, il m'a dérouillée en quelque sorte.

Par ce que bon, sans lui, je n'aurais jamais cherché à me défendre avec mon don, et même si je n'avais pas découvert de nouvelle chose, je pense désormais pouvoir l'utiliser plus longtemps en me fatiguant moins. Peut-être voudrait-il s'amuser de nouveau à ça plus tard. Bref, pour le moment j'avais un mec qui voulait me faire payer la neige qui lui était tombé dessus. Mais il oubliait un détail, je pouvais faire fondre la glace avant qu'elle ne m'atteigne ...

23/05/2015

Anais se lève d'un bond et me provoque en duel. Je perçois tout de suite son regard de tueuse et ni une ni deux me retrouve avec un paquet de neige au dessus de la tête. Elle me dit autre chose mais je n'écoute pas vraiment, trop perturbé à cause du froid qui me transperce.

- Attends je vais chercher une doudoune, des gants, un bonnet, un pantalon de ski et des après-ski et c'est bon, plaisantais-je en souriant. Je te préviens, situ triches et que tu me transformes en yéti j'en connais une qui va pas être contente ! Tu joues comme une personne "normale" ok ? Même si tout le monde a un pouvoir c'est pas grave.

Je me relève à mon tour en essuyant le reste de la neige, la plus grosse partie étant déjà répandu en eau glacée sur mon t-shirt. Je tremble de partout et claque des dents mais le jeu me pousse à rester. J'ai toujours été assez insouciant de ma santé et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer.
Je me retourne doucement comme si de rien n'était et ramasse en vitesse de la neige, la transformant en boule compacte. Je me retourne lance rapidement et... Bingo ! En plein dans la tête ! Elle l'a pas vu venir celui là !
La fierté m'enveloppe mais mon cerveau me ramène vite à la réalité : maintenant, je vais souffrir.

02/01/2015

- Tu oublies que personne n'est "normale" ici. Dis-je au tac au tac.

Ah ouais "une" ? Qui donc, qui donc ? Sa mère l'aurait accompagné dans la boucle et elle se fâcherait ce soir en le voyant rentrer frigorifié ? Pauvre choupinet. Il n'avait qu'à réfléchir trente secondes avant de me défier dans la neige. Chacun pour soi maintenant, je le glacerais jusqu'à ce qu'il capitule. Surprise par la boule de glace, j'us juste le temps de créer un mur de neige pour l'arrêter. Autant utiliser des barricades. Il pensait avoir réussi ? Ah, bien, à moi de contre attaquer. Je souriais une nouvelle fois. Il était mort. D'un coup, trois murs de glaces se formèrent. Un derrière lui, un à sa droite et un à sa gauche. Désormais dans un cul de sac de glace, je n'avais qu'à créer un dernier mur et faire tomber de la neige dedans. Mais ce serait trop dangereux. Nous étions là pour s'amuser pas pour apprendre à se défendre. Ça se ressemblait, mais le but n'était pas de blesser l'ennemi. Ici, juste d'attendre qu'il abandonne. Une boule de neige vint de créer dans ma main, et je n'us qu'à la lancer au centre de la boîte pour le toucher. Mouais, il y avait plus simple. Je haussais les épaules , utiliser un peu, ou beaucoup son don, ça en revenait au même, il serait glacé à la fin, ce qui était logique. Il y aurait une avalanche, ça aurait été pareil, je n'avais eu qu'à relever la main pour qu'une dizaine de boules de neiges viennent s'abatte sur le jeune homme, lui, coincé.

- C'est pas moi la rouillée dans l'histoire ! Criais-je sarcastiquement.