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 L'an de grâce 1745, Paris.

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Anaïs Young
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptySam 23 Nov - 22:46

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbEn temps normal, j'aurais certainement laisser mon regard couler sur le torse de William. J'aurais pris le temps de profiter du contact entre sa peau et ma paume de main, surtout depuis le temps que nous étions séparés. J'aurais profité qu'il me prenne dans ses bras et j'aurais respiré son odeur naturelle comme si j'étais en apnée depuis des heures. J'aurais insisté pour vérifier ses plaies, pour qu'il se repose et guérisse. Mais au lieu de ça, je sentis ma conscience vide de tout désir, de tout besoin. Alors je ne le touchai pas. Je ne fis rien, parce que cette idée ne m'atteint même pas l'esprit. Je n'y pensais pas, ailleurs. Occupée à réfléchir à d'autres choses, occupée à réfléchir à demain et à tous les autres jours après.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe partis chercher la chandelle pour l'éteindre quand William me demanda soudainement d'où venait cette idée. L'idée du mariage avec le marquis. Ma main resta en suspend quelques secondes, puis je laissai ma main retomber.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Ahem..."

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe saisis finalement la chandelle, et la rapprochai de nous, afin de ne pas avoir à me relever après, et je me rassis dans le lit, à côté de lui. De cette façon, il y avait toujours une lueur pour que je puisse voir son visage. Je faillis soupirer, mais à la place je caressai les draps du bout de mon pouce, pour jouer avec les plis du tissus.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Je ne voyais pas quoi faire d'autre pour que ça reste crédible. Son frère est allé trop loin, et lui, il a fait subir à une princesse une ordalie pour éviter un massacre. Si je n'avais rien dit, ça aurait été louche. Au moins, ça nous permettra d'aller plus facilement chez lui, puisqu'il a le bijou. "

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe lui souris, le visage couvert d'ombre car chandelle était derrière moi.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Mais faut qu'on parte avant la nuit de noce, hein."


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William O'Leary
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyDim 24 Nov - 23:27

           Anaïs s'était éloignée, à son grand damne, mais William ne fit pas de commentaires. Elle s’apprêtait à éteindre la lumière (enfin, pas en appuyant sur un interrupteur, on était bien loin de ça) mais se ravisa et lui répondit plutôt. William prit la peine de réfléchir à la situation. Il n'avait aucune idée de comment une princesse était censée réagir quand on la soumettait au jugement de Dieu dans un lointain pays étranger en plein Moyen-Âge. Il ne savait pas dans quelle mesure ce projet était viable en France, il savait juste que la société était très misogyne en ces temps-là, et se doutait bien que un mariage avait des conséquences politiques. Le Marquis devrait donc prendre des gants s'il voulait vraiment qu'Anaïs devienne sa femme, et par conséquent, eux aussi. Il leur faudrait jouer serrer pour ne rien laisser paraître. William soupira, déjà excédé alors qu'ils n'y étaient pas encore, imaginant le Marquis faire ouvertement la cours à la jeune fille. Est-ce qu'il était censé devenir son chaperon, en plus d'être traducteur et garde du corps (ledit garde du corps ayant plutôt échoué jusqu'ici) ? Il était fatigué de se poser ce genre de questions, et fatigué tout cours, d'ailleurs. Il en avait marre de réfléchir, pour changer. Et il avait froid. Comment était-il censé dormir avec un dos en compote ? Anaïs le sortit de ses interrogations d'ordre pratique.

          "Ah bah j'espère, merci bien. La question ne se pose même pas."

          Tu es à moi. Il se déshabilla, enleva chausses et pantalons, bailla et tapota le lit. Il ôta aussi la chemise.

          "Tu viens ?"

           Anaïs lui fit signe de prendre place, et il s'allongea comme il put sous les couvertures, sur le ventre, avec des gestes lents, après avoir enlevé le polochon. Il attendit qu'Anaïs le rejoigne et lui caressa le bras, sentant la chaleur de sa présence. Il se fit la réflexion qu'il aurait bien voulu l'avoir plus près encore, et s'endormit, épuisé.
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Anaïs Young
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMer 1 Jan - 16:45

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbLe lendemain, je fus réveillée à l'aube par le chant du coq, et certainement aussi par le léger frappement d'une servante contre ma porte. Ce fut comme un coup en pleine poitrine qui me força à me lever, et à commencer à secouer William, qui dormait toujours profondément. J'y allai doucement, mais d'une main vigoureuse malgré tout. Il devait retourner dans sa chambre, et bien que je n'avais pas envie qu'il souffre, la douleur le réveillerait.  Je n'allais pas non plus lui frapper dans le dos, c'était certain. Et comble du désespoir, cette malheureuse technique très peu agréable porta ses fruits car les paupières de William papillonnèrent quelques secondes avant que ses yeux ne s’entrebâillent, que ses neurones fassent le lien, et que ses réflexes prennent le contrôle. Je l'aidai à se lever, lui tendis ses vêtements pour ne pas les oublier, l'embrassai prestement, sans y prendre réellement garda, et il se téléporta aussi sec.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbC'était tout. Je me retournai, pantelante, vers la porte. Je savais la servante encore derrière. Elles attendaient toujours, quoi que je dise ou que je ne dise pas d'ailleurs.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Entrez," fis-je, d'une voix lasse.
Mathilde se permit alors d'ouvrir la porte, portant dans ses mains une nouvelle robe. Elle était d'un bleu effroyablement foncé cette fois, mais constellé de doux bijoux dorés, lui donnant cet air magique, féerique. Même une telle beauté ne me redonna pas le sourire. Au contre, elle m'emplit d'une lassitude toujours plus profonde. J'en avais assez de ces robes lourdes, inconfortables ainsi que de ce maquillage intempestif. Je retins de me frotter le visage de mes mains, mon regard n'exprima rien excepté un profond vide.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb-" C'est un cadeau de votre précepteur Vladimir, afin de rencontrer le marquis. Il lui a semblé bon de porter une robe à la hauteur de l'estime que vous portez à notre cher Marquis."
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "C'est très bien Mathilde, remerciez Vladimir pour moi. Je vais préparer ma toilette et les servantes pourront venir m'aider, disons, dans une heure ?"
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Très bien Madame."
Mathilde se retira discrètement, en laissant la robe sur le lit, et refermai la porte. Je fixai de longues secondes le vêtement, avant de me laisser tomber à mon tour dans le lit


_____


L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Madame, je me ferai un honneur d'unifier nos royaumes grâce à un mariage," décréta le Marquis.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbNous étions simplement à deux autour d'une table, avec les serveurs qui surveillaient nos besoins, et William, un peu en retrait pour nous écouter. Il n'avait pas de place à table pour manger, il n'était pas un invité. Mais il avait au moins eu droit à une chaise. Certainement Charles-Edouard avait-il compris que le traitement de mes roturiers.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb-  "Mais n'avez-vous pas une bonne mère qui souhaiterait vous mariez à une noble famille de votre pays ? "
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb-  "Ma mère est morte en couche, et mon père est souffrant. Dans quelques-mois je serai la reine de son royaume, par conséquent, ce choix n'incombe que moi," déclarai-je d'un ton qui n'acceptait aucune contradiction.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb Le regard du marquis se plissa quelque peu, et il apporta un morceau de viande à sa bouche, l'air pensif. Je sentais des gouttes de sueur perler dans mon dos. Je misais toute notre survie sur ce pseudo-mariage. Je misais l'accomplissement de cette mission, sur ce mariage.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJ'essayais de masquer mon anxiété, mon regard était assuré, mais un de mes pieds tremblait fébrilement sous la table, tandis que ma main jouait avec les aliments dans l'assiette, geste que j'essayais de laisser paraître naturel. Mais William devait bien voir qu'il ne l'était pas. Il connaissait trop mon langage corporel, quand bien même j'essayais de le cacher. C'était même étonnant qu'il n'ait rien dit à propos de mon évident éloignement et de mon manque d'expression.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb-" J'aimerais..., amorça le marquis, vous inviter à une de nos chasses. Nous irons dans les forêts du royaume, ainsi vous en apprendrez un peu plus sur moi."
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbMon coeur s'était arrêté de battre dans ma poitrine. Il n'avait pas refusé, il en redemandait même ? Avais-je bien entendu ? Je retins un soupir de soulagement et entrepris de sourire au marquis.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "C'est avec honneur que j'accepte."


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William O'Leary
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyLun 6 Jan - 22:21

          Quelques jours s'étaient écoulés depuis la flagellation. Le marquis songeait apparemment qu'il était digne d'épouser Anaïs, ce qui rendait William de plus en plus revêche. Princesse ou pas princesse, ils n'allaient pas du tout ensemble et c'était William qui était destiné à se tenir aux côtés d'Anaïs. Il gardait ses réflexions pour lui, se contentant d'être aussi aimable et efficace que possible, cantonné à son fichu rôle d'interprète. Il pouvait avec satisfaction voir qu'il avait fait de sacrés progrès en langue française, et en particulier en ce qui concernait rabattre le caquet de certains très poliment. Oh, il le faisait rarement, simplement quand l'occasion s'y prêtait et que ses interlocuteurs n'étaient pas trop haut placés ou vifs d'esprit. William était très prudent dans toutes ses entreprises pour ne pas faire d'ombre à Anaïs. Le temps qu'ils comprennent ce qui venait de se passer, Anaïs et lui s'étaient déjà éloignés, et quand ce n'était pas le cas, ils pensaient avoir mal compris. Après tout, c'était une princesse qu'ils avaient devant eux. Tant qu'ils ne découvraient pas le pot aux roses, et c'était de loin ce qui craignait le plus William avec cette histoire de mariage. C'était déjà étrange qu'une princesse se déplace sans personnalité masculine appartenant à la noblesse. ça l'était encore plus sans une myriade de serviteurs personnels, un chaperon féminin, ses dames de compagnie, ses couturières et ses coiffeuses privées. ça l'était encore davantage à l'annonce d'un mariage. Ils allaient être découverts, ce n'était qu'une question de temps.
          Anaïs était particulièrement nerveuse lors de l'arrangement. William pouvait le comprendre, c'était un pari complètement fou qu'elle avait inventé pour les sortir de ce mauvais pas. Mais par je ne sais quel miracle, elle parvenait à rester stoïque, du moins, en apparence.

          Et le marquis accepta. William parvint à leur servir un sourire dégoulinant de fausseté, que par chance personne ne remarqua, et la conversation tourna ensuite autour des prouesses de chasse du marquis, que William s'empressa de traduire, légèrement penché en avant pour ne pas toucher le dossier de sa chaise.

William était globalement en bonne condition physique. Heureusement, car ses blessures le fatiguaient énormément. Ou plutôt, le fait de ne pas pouvoir trouver une position confortable autre que sur le ventre dans un lit, ce qui n'était pas acceptable pour traduire les propos d'une princesse russe, rendait les choses compliquées. Particulièrement quand ils durent monter à cheval, même s'il pouvait s'estimer heureux, Anaïs avait quant à elle une robe et montait en amazone.

Il la regardait chevaucher aux côtés du marquis, alors que lui-même servait de porteur pour les fusils du châtelain, puisqu'il était inconvenant que les femmes chassent. Il sentait une retenue dans l'attitude d'Anaïs quand ils étaient seulement tous les deux, et en souffrait parce que s'ils ne pouvaient même pas compter l'un sur l'autre parachutés dans un autre temps... Il ne leur restait pas grand chose. William avait bien essayé de lui parler, un soir, elle avait nié en bloc et s'était repliée sur elle-même. Il n'avait pas insisté. Peut-être aurait-il dû.

          Durant cette fameuse chasse, Charles les accompagnait, tandis que ses cousins menaient les rabatteurs. Ils attendaient au point de rendez-vous quand une clameur s'éleva, ponctuée de cris. Charles déclara qu'il allait aller voir. Ne le voyant pas revenir après une bonne dizaine de minutes, alors que les cris ne diminuaient pas, le marquis finit par se tourner vers Anaïs.


          "Restez ici, ma chère, je vais m’enquérir de ce qui se passe. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose."


           Anaïs lui répondit de prendre garde, et le voilà parti, laissant William comme un con avec ses deux fusils et Anaïs qui soupira. De soulagement ou de frustration ? William ne sut pas le dire.
          Il lui semblait que les cris lointains se rapprochaient, et puis soudain, une bestiole jaillit des fourrés, droit sur eux. Le cheval d'Anaïs se cabra, et William ne réfléchit pas, il tira.

          Le recul et le bruit de l'arme le surprirent (il n'avait pas l'habitude des armes du XVIIIème) mais il avait apparemment fait mouche. La chose qui s'étala par terre était un sanglier. Le marquis revint au galop, tout affolé, et retrouva un pauvre serviteur qui avait tiré avec son arme et une princesse qui par miracle avait réussi à ne pas tomber de cheval et n'était pas très contente. Elle joua la jeune fille un peu ébranlée par cette aventure et ils rentrèrent. William était certain que c'était encore un coup de Charles.



          Malgré ses échanges avec le marquis, Anaïs n'avait pas encore les informations qu'il leur fallait. William rongeait donc son frein. Il faillit craquer une fois, lors d'une réception du marquis qui présentait Anaïs à ses plus proches amis. William était en train d'écouter les dires d'un couple et ouvrait la bouche pour les traduire à Anaïs quand un violent coup de paume dans le dos le fit chanceler. Sous le coup de la douleur, il serra tout à coup si fort son verre de cristal qu'il explosa en mille morceaux. C'était Charles, qui s'appuya sur lui en s'adressant à lui comme s'il était un bon copain.


         "Oh mais qu'avons-nous là ? La future marquise et son traducteur... Milady, si vous voulez bien..."


          Et il continua son cinéma comme si de rien n'était. William était trop sonné pour lui mettre un poing dans la figure devant tout le monde, même si ce ne fut pas l'envie qui manquait après coup. Il se rendit compte qu'il serrait trop fort le bras d'Anaïs juste à côté de lui quand la douleur reflua un peu et s'excusa platement auprès de leurs interlocuteurs pour le verre cassé. Il se força à respirer amplement. Il était presque certain que ce crétin avait rouvert ses plaies. Il sentait ses bandages coller. Sa chemise était de bonne facture, mais elle restait blanche. Il prétendit l'avoir tâchée avec le vin pour remettre sa veste. Maintenant, il avait mal, mais en plus, il avait chaud. C'était fou les sacrifices à faire pour sauver les apparences. William n'avait même plus l'énergie pour aller menacer Charles.

La suite fut un martyr, au moins pour lui. En plus, Anaïs et le marquis dansèrent ensemble, et William dût bien reconnaître qu'ils étaient très élégants tous les deux. Ils finirent de danser sous de nombreux applaudissements, puis s'éclipsèrent quelques minutes. La jalousie lui tordant le ventre, William prit une coupe de vin pour oublier la douleur et le reste, discrètement appuyé sur un meuble, puis la moitié d'un deuxième, avant de se dire qu'à ce rythme il risquait de finir soûl et ce n'était pas ce qu'il voulait. Anaïs et le marquis revinrent rapidement. Elle n'avait pas l'air d'avoir subi des attouchements de quelque sorte, et William en fut soulagé. Ce connard n'a qu'à bien se tenir, il a une reine des glaces en face de lui, songea-t-il avec une fierté mauvaise, en se servant de l'eau parce que sa tête lui tournait, et il ne savait plus si c'était à cause de la chaleur, du vin, de la douleur ou de son cerveau qui carburait à toute allure. De toute façon, avec sa chance de ce soir, ils finiraient certainement coincés pour la nuit embourbés dans un fossé à cause d'un raton-laveur qui aurait traversé la route au mauvais moment.

          Heureusement, ce ne fut pas le cas. Quand enfin, une fois rentrés, ils se retrouvèrent seuls, William n'enleva pas sa veste. Il se contenta de se diriger vers le buffet et de se servir de l'eau, avant de se retourner vers Anaïs qui se découvrait.


        "Par pitié, dis-moi que tu as appris quelque chose pour que cette soirée ne soit pas un véritable fiasco."
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMer 8 Jan - 17:35

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb"J'aimerais faire une grande réception, afin que vous puissiez rencontrer notre famille ainsi que nos amis les plus proches. Cela sera beaucoup plus calme que ce soir."
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbLe marquis s'était un peu écarté de la salle de danse, avec un air d'enfant mutin, un enfant joyeux qui souriait d'une manière étonnante par rapport à d'habitude. Il s'était permis de me prendre ma main, enfin plutôt de ne pas la lâcher après que nous ayons fini de danser, et ce détail ne semblait pas le déranger le moins du monde, quand j'essayais au mieux de fuir le regard sombre de William. Je n'étais pas le moins du monde à l'aise dans cette situation, à avoir ma main dans celle de cet homme, soit charmant soit-il. Nous étions au dix-huitième siècle et je craignais que des moeurs d'époque, que je ne connaissais pas, se dévoilent et me mettent dans de beaux draps. Il fallait dire que je ne vouais au marquis qu'une confiance assez mitigée. Il était propre sur lui, avait accepté bien aisément ma proposition d'alliance, semblait être trombé dans le  panneau mais... Etait-ce réellement le cas ? Cet homme était insondable, et je ne parvenais pas à le comprendre ni à deviner ses arrières pensées. Cette mission allait bien, beaucoup trop bien pour que ce soit normal.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbAlors quand il m'avait attirée loin, très loin de William, dans un endroit où il ne pouvait pas nous vor, j'avais eu un léger souffle au coeur. Et pas un souffle agréable, non, un souffle d'appréhension. Ce fut donc un soulagement lorsqu'il commença à parler d'une énième réception. Décidément, les aristocrates ne faisaient que ça à cette époque. Certainement pour occuper tout le temps libre qu'ils avaient.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "J'aimerais que vous choisissiez un bijou dans ma collection, pour cette réception. Je vous les présenterai en arrivant. "
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbSa demande tombait à pic. Un bijou dans sa collection ? Victor m'en avait parlé, de cette fameuse collection du marquis. Fruit de pillages et d'héritage suite aux colonisations de combreux pays, de beaucoup de civilisations désormais éteintes, la richesse du maruiq se comptait en pierres précieuses. Et c'était exactement pour ecla que nous étions là. Il voulait carrément me les montrer et que j'en porte un ? Le collier y serait-il ? En toute logique oui ! Aucun doute qu'il nous facilitait grandement la tâche, j'y croyais à peine. J'avais accepté immédiatement, avec un espoir dans les yeux qu'il avait du prendre pour de l'avarice. Oui, évidemment.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbQuoi qu'il en soit, en revenant, je vis William, au fond de la salle de réception, les pomettes assez rosées, le teint a contrario plutôt pâle. Je fronçai les sourcils. C'était l'heure de partir. La frappe de Charles l'avait définitivement achevé. Je pris poliment congé du marquis, prétextant une fatigue personnelle. Il me suivit jusqu'au carosse, je lui fis mon plus beau sourire avant que les chevaux ne se mettent à avancer et que nous nous enfonçions dans la nuit.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbInquiète, je jetai à plusieurs reprises des regards vers William, qui se tenait particulièrement droit pour que son dos ne touche pas le dossier. Nous ne fûmes pas d'humeur très bavarde, pour changer quand nous rentrions. La maison était calme, les domestiques devaient dormir. Mathilde descendit malgré tout, pour être sûre que nous allions bien, et me demander si j'avais besoin d'aide pour retirer ma robe. Je refusai poliment, affirmant que je m'en sortirai, me gardant bien d'ajouter que William m'aiderait. Elle la domestique s'en alla, aussi discrètement qu'elle était arrivée.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbWilliam ne put contenir plus longtemps sa lassitude, que je compris. Je lui souris discrètement, et me tordis dans les bras dans mon dos pour essayer de retirer les lacets de mon corsée. Il constata bien vite que mes bras étaient trop courts, et mes doigts trop gourts pour parvenir à attraper ces petits fils qui retenaient ma robe et me comprimait comme une cage thoracique trop petite. Je le remerciai d'un soupir puis hochai la tête.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Il veut faire une nouvelle réception, pour me présenter ses amis, et des membres de sa famille, je crois," nuançai-je, était peu sûre d'avoir tout compris. "Il veut me montrer tous ses bijoux, et que j'en choisisse un pour le mettre. "
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe me retournai, mon corset était largement déserré maintenant. Je posai par conséquent mes mains sur celle de William.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb"On pourra partir à ce moment," murmurai-je au cas où.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbLes murs avaient des oreilles, et certaines domestiques appréciaient écouter les conversations en se cachant dans les murs. Nous ne pouvions pas prendre le risque que le marquis apprenne quoi que ce soit, si proche du but.


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William O'Leary
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMer 8 Jan - 21:50

           William posa son verre d'eau pour desserrer le corsage d'Anaïs. Ce n'était pas que la regarder gesticuler en essayant d'attraper les liens dans son dos n'était pas risible, mais il n'était pas sadique au point de la laisser dans la panade très longtemps. Il s'efforça d'être doux, mais le corset était tellement serré qu'il dût tirer plusieurs fois plus franchement pour que les lacets consentent à s'enlever. C'était un véritable instrument de torture, ce truc. Comment Anaïs le supportait-elle donc ?
Elle lui appris de bonnes nouvelles, qui éclairèrent un peu sa soirée. La perspective de quitter ce temps le remplissait de joie. Ainsi donc c'était cette fameuse collection que le Marquis avait dévoilé à Anaïs lors de leur petite escapade... Enfin ! Après des jours d'attente, il avait commencé à découvrir son jeu ! Tout le travail d'Anaïs commençait à porter ses fruits.
         "C'est génial ! Tu as réussi !"
          William serra spontanément Anaïs dans ses bras, heureux. Ils avaient suffisamment observé la reproduction du collier que leur avait fourni Victor pour le reconnaître du premier coup d’œil, il n'y avait donc aucune chance que Anaïs le rate. Par contre, il se pouvait qu'il soit en vitrine, et qu'il ne compte pas parmi les choix possibles d'Anaïs. Si c'était le cas mais que la jeune fille parvenait à en trouver l'emplacement, William pourrait certainement se servir de son don pour prendre le relai et le dérober. Le jeune homme s'autorisa quelques secondes supplémentaires de répit, savourant la chaleur d'Anaïs contre lui, même s'il ne se faisait pas du tout au parfum que les servantes ajoutaient. Ils rentraient bientôt à la maison, c'était tout ce qui comptait.
          Il se sépara d'elle en sentant son dos pulser entre ses bras. C'était une sensation très étrange qu'il mis sur le compte de la fatigue mentale et physique de ce soir. En tout cas, rien qu'un câlin lui avait fait un bien fou et il se sentait plus léger. Il bailla avant de grimacer.
          "Bon c'est pas tout ça, mais je vais aller me laver."
         Il se dirigea vers la porte et se tourna vers Anaïs.
          "Ne m'attends pas si tu es fatiguée," ajouta-t-il avant de quitter la pièce.
         Il avait mal. Il sonna Mathilde et lui demanda d'aller chercher Jean, le portier, un type un peu paumé mais très pieux, et qui soignait les chevaux habituellement. Il était surprenamment méthodique et avait le mérite de suivre à la lettre tous les ordres de William, ce qui l'arrangeait bien surtout quand il s'agissait d'hygiène. Il dut lui rappeler plusieurs fois de désinfecter mais Jean se débrouilla comme un chef à part ça.
         Effectivement, certaines lacérations s'étaient rouvertes et William le sentit passer. Il regrettait toujours de ne pas avoir ramener d'anti-douleurs suffisamment efficaces de son présent, mais au moins, ses blessures étaient pansées. Il congédia Jean et se lava dans un baquet avant de remonter voir Anaïs. Plus d'une heure s'était largement écoulé et il fut surpris de voir de la lumière. Les cheveux encore mouillés, William souffla sa propre chandelle avant de pénétrer dans la chambre, content de rentrer dans une pièce moins fraîche. Anaïs ne dormait pas. Il s'assit sur le lit qui s'affaissa sous son poids et soupira de soulagement.
            "ça va mieux. Jean a pansé mon dos. Je te jure ce crétin de Charles un jour je vais l'emplafonner... Son frère sera peut-être fou de rage mais bordel, moi ça me fera du bien."
           Il enleva chaussures et chausses et se décala pour faire face à Anaïs sans tordre son buste. Il lui caressa le bras du bout des doigts.
           "Et toi ça va ?"
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyJeu 9 Jan - 15:40

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbWilliam me prit tout naturellement dans ses bras et, si je fus surprise quelques secondes, je finis par fermer également mon étreinte autour de lui, avec un léger sourire. Ce câlin avait été innatendu, terriblement impulsif et témoignait donc de son sincère soulagement. Il déclara juste après son intention de se laver, une intention pour le moins méritée. Il avait des blessures à nettoyer. Ces blessures qu'il refusait de me montrer, à chaque fois. J'avais bien compris, mais une certaine irritation me gonflait la poitrine quand je le voyais se soustraire subtilement de mes mains, alors que je tentai de vérifier l'étendue des dégats. Je le connaissais suffisamment pour savoir que c'était simplement pour ne pas m'inquiéter. Mais nul doute que cela ne fonctionnait pas le moins du monde. Au contraire, l'inconnu m'inquiétait, et ne pas savoir comme ses blessures allaient me rendait anxieuse. Lui-même ne pouvait pas réellement savoir, puisque c'était dans son dos. Et que comme tout humain bien formé, il lui était difficile d'examiner un tel endroit. Il devait alors faire confiance à l'inspection des bons domestiques de cette maison, qui ne s'y connaissaient pas en hygiène, et encore moins en cicatrisation. Enfin, c'est ce que j'imaginais.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbAprès qu'il soit parti, je finis de retirer tous bijoux et tissus qui servaient à décorer ma pâle peau et me vêtis d'une chemise de nuit blanche. Je détachai également mes cheveux, savourant la sensation de liberté puis je finis par me rincer le visage, avant d'enlever le plus de talque possible, ainsi que le doux maquillage que me mettaient les domestiques. C'était, la plupart du temps, des couleurs clairs qui s'associaient harmonieusement avec la couleur de mes yeux, et de mon teint. En tout cas, cela plaisait au marquis. Je mis bien une quarantaine de minutes pour ainsi me préparer à dormir, avant de me mettre dans le lit. William n'était toujours pas revenu. Alors j'attendis. D'abord, parce que je n'étais pas fatiguée. Ensuite, parce que je m'inquiétais. A propos de nombreuses choses. Ses blessures, notamment, cette idée d'être enceinte et qui ne m'enchantait pas le moins du monde alors que cela aurait dû être tout le contraire, surtout si je l'étais vraiment, pauvre petit être. Et puis le marquis, et son frère qui prenait un malin plaisir à blesser un peu plus William à chaque fois qu'ils se croisaient. Il fallait à tout prix l'éviter, c'était une évidence. Mais c'était beaucoup plus compliquer que simplement le penser. Il était toujours là, aux bottes de son frère. Mais la prochaine fois, je m'interposerai avant qu'il ne puisse toucher William. En théorie, j'étais sous la protection du Marquis. Il ne laisserait pas son frère me toucher et... Je vis de la lumière sous la porte, dans le couloir. Celle-ci s'éteint, et la porte s'ouvrit pour laisser passer un William aux cheveux mouillés, qui vint s'asseoir à côté de moi, après avoir refermé la porte. Lui aussi fit une remarque à propos de Charles. Je hochai la tête, fatiguée, non pas physiquement, mais moralement, malgré la bonne nouvelle de la soirée. Je laissai les doigts de William parcourir mon bras, délicatement, et les suivai du regard, un peu hagarde, pensive. Sa question me fit relever les yeux vers lui, et je souris, pâle.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Oui oui, je m'inquiète pour tes blessures, c'est tout," mentis-je.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbCe n'était pas tout mais malgré cette semaine qui avait passé, je ne parvenais pas à savoir quoi faire. J'avais abandonné l'idée de contacter discrètement Victor. Mais plus les jours passaient, plus les chances que William remarque quelque chose augmentaient. Enfin, il pourrait toujours se voiler la face en pensant que c'est impossible, comme je le faisais actuellement d'ailleurs, préférant avoir l'avis d'une personne fiable plutôt que d'une domestique du dix-huitième siècle.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- "Et j'ai hâte de rentrer," avouai-je avec plus de sincérité.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe lui souris à la lueur de la chandelle, regardant son visage avant de baisser de nouveau mon regard sur ses doigts et mon bras.
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMar 21 Jan - 22:22

          S'il ne s'agissait que desdites blessures, Anaïs s'inquiétait beaucoup trop pour elles. Il allait de mieux en mieux, n'en déplaise à ce cher Charles, et n'avait de toute façon pas été directement en danger de mort. Il disait pas directement, parce qu'il ne s'était pas senti si loin dans les cachots du marquis qui faisaient froid dans le dos (dos qu'il n'avait en plus pas en très bon état). Rien que d'y penser lui attira un frisson et il s'assit en tailleur dans le lit, rabattant les couvertures sur ses jambes, faute de trouver une position plus confortable. Être sur le ventre ne permettait pas une grande liberté de mouvement, ou du moins de regarder en face son interlocuteur. William n'aimait pas plus que ça avoir l'air d'une tortue embourbée à se tordre le cou pour voir qui lui causait, donc il choisit de rester comme ça pour le moment.
         Quand elle baissa de nouveau les yeux pour contempler ses mains, William se dit que tout de même elle semblait bien soucieuse. Tenir son rôle n'était peut-être pas aussi facile qu'elle ne l'avait d'abord escompté. Il était difficile de prendre la mesure que ce qu'un parachutage dans le temps et un jeu d'échec grandeur nature à mener impliquait avant d'y être. Il s'approcha et lui fit un bisou sur la joue, puis sur la bouche, avant de s'éloigner un peu et de se perdre dans les flammes qui crépitaient dans la cheminée.

          "ça va aller, commença-t-il avant de la fixer. Le plus dur est fait, tu sais. Tu as fait un boulot d'enfer. On aura bien mériter des vacances après ça !"

            Il étouffa un bâillement et la regarda en continuant à lui caresser le bras. Il la trouvait tout de même bien pâle, elle qui ne bronzait pas des masses d'habitude mais ici, sans talc, sa pâleur ressortait même à la lueur des flammes.

          "Tu vas pouvoir te reposer avant le grand final," sourit-il.
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyVen 1 Mai - 22:45

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbVictor nous avait convié à nous éloigner un peu de la ville, le temps que le grand bal arrive. Enguerrand était venu nous trouver, William et moi, pour faire le messager, et avait expliqué se faire passer pour un membre du clergé séculier afin de prendre un peu tous les jours dans l’aumône et pouvait faire vivre sa famille. Une telle révélation m’avait surprise… enfin pas tant que ça, en réalité. J’avais commencé à comprendre qui était ce fameux personnage, et son intelligence ne dépassait en rien son audace et sa chance. Il serait sans nul doute excommunié si un vrai membre ecclésiastique l’apprenait.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbAinsi donc nous quittâmes Paris pour aller dans ses campagnes environnantes, une perte de temps selon moi, qui n’attendais que de pouvoir rentrer, mais c’était une perte de temps obligatoire, car je ne pouvais pas accélérer le soleil et la lune pour nous rendre au fameux bal du Marquis.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbQu’importe, j’allais essayer de recoller les morceaux avec William ces projets jours. Non pas que notre relation se portait mal, mais je me savais distante depuis qu’il était passé sous le fouet de Charles. Je peinais à le regarder dans les yeux en lui cachant ce qui se tramait et qui était, en partie, aussi sa faute. Je ne l’accusais pas d’être l’origine même de tout ça - bien qu’au sens pratique… ça l’était un peu quand même - mais il fallait avouer que notre penchant à oublier certains éléments primordiaux venaient de nous revenir dans la figure, et il ne le savait même pas. J’essayais juste de ne pas y penser, c’était ce que j’allais faire, oui.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbIl s’agissait d'un petit manoir un peu perdu dans la forêt, assez discret et qui rappelait sans aucun doute le chalet. Je ne doutais pas des intentions dissimulées de Victor de nous rappeler un peu notre chez-nous. Le valet et le cochet aidèrent William à amener les valises avec nos affaires dans le salon. Les domestiques, elles, étaient restées sur Paris, bien qu’elles aient longuement insisté pour nous accompagner. Mathilde avait du comprendre et avait finalement déclaré que ce cher Louis - William - suffirait amplement à me servir pendant cette petite semaine. Je l’avais remercié d’un sourire discret.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbLe valet ouvrit la porte. De toute évidence, ce petit château avait déjà été préparée et rangée pour notre arrivée. Un feu crépitait tranquillement dans un coin de pièce, cette dernière était assez simplette tout en étant luxueuse. Les trois hommes posèrent nos affaires dans le salon, puis le valet et le cochet repartirent sur Paris, après que je les ai remerciés de leur service, et offert quelques louis d’or chacun pour faire bonne figure. Ils nous quittèrent poliment et furent agréablement surpris par ma générosité, que j’avais naturelle en temps normal, mais que j’essayais de cacher derrière un masque plutôt strict… qui tomba immédiatement quand William ferma la porte. J’eus un rire, nerveux, naturel. Je ris en voyant William habillé de la sorte, comme si c’était la première fois que je le voyais ainsi accoutré, et je ris du ridicule de la situation.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbFinalement, je me relevai et fermai les rideaux qui menaient sur la forêt, par souci de discrétion.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb- “J’ai besoin de retirer cette foutue robe et ce foutu corset ou je vais mourir étouffée,” me justifiai-je avec un sourie, en voyant le regard intrigué de William. “Et on sait jamais, y a des histoires sordides à cette époque, d’hommes qui vivent dans la forêt, j’ai pas trop envie d’être vue et que ça se répande, on est trop près du but pour ça.
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptySam 2 Mai - 0:48

         Une virée à la campagne dans une contrée qui ne sentait pas la pisse ou la merde, et sans personne pour rapporter tous leurs faits et gestes à d'autres. Une respiration dans ce monde de faux-semblants exaspérant et fatiguant. L'idée était tentante, et Anaïs l'avait rendue réelle : en quelques jours, elle avait planifié leur voyage qui avait duré bien une demi-journée avant de parvenir dans ce manoir pour le moins bien situé, en tout cas dans une contrée verdoyante où William se sentait revivre. Assurément, ce retour au vert s'annonçait magique, et il ne se rendit compte que la nature lui avait à ce point manqué en posant le pied sur les dalles du perron : de petits buissons soigneusement taillés avant leur arrivée garnissaient le pourtour de la porte d'entrée, et une petit cour afin de laisser les voitures à chevaux complétait l'ensemble. Mais tout le reste demeurait vierge d'intervention : de hauts arbres étendaient leurs branches jusqu'à masquer le chemin de terre par lequel ils étaient arrivés. Le domaine s'étendait sur quelques lieues, il y avait amplement de quoi faire de longues balades à pied ou à cheval s'il leur en prenait l'envie.
        Ils avaient fait comme si le domaine était habité : ce n'était pas le cas, il était entretenu par un couple âgé qui s'occupait des allées, des arbres et de l'entretien des murs ou de la toiture. C'étaient eux qui, à l'annonce de l'arrivée de leurs maîtres, ouvraient rideaux, fenêtres, époussetaient tapis et changeaient les draps pour que tout soit prêt. Ils habitaient dans une petite dépendance sur le côté du manoir.
Les valets se chargèrent de monter les malles dans la chambre d'Anaïs, ce dont William leur en fut gré parce que de une, elles étaient frichtement lourdes, et de deux, il était bien incapable de se baisser et de les porter avec l'état de son dos. S'il n'en tenait qu'à lui, il se baladerait en chemise voir sans rien d'autres pour que ses plaies n'aient plus de contact ni de frottement avec quoi que ce soit, mais dans la vie, on ne peut pas tout faire. En plus, les chemises constituaient à cette époque les sous-vêtements pour les hommes et pour les femmes. Ce n'était pas convenable.
       William regrettait grandement de ne pas avoir emmené d'antalgiques avec lui, pour changer. Il avait du mal à garder une position confortable, et le cheval ou la calèche le mettait à rude épreuve. Peut-être que ces quelques jours allaient lui permettre de reprendre du poil de la bête ? Il était fatigué d'être fatigué et de devoir toujours faire attention à ce qu'il disait à tout bout de champ.
        Hannah avait été claire : pas de domestiques. Les seules personnes autorisées à rester étaient le couple demeurant ici à l'année. La femme leur ferait la cuisine à heures fixes, et William avait dû batailler pour qu'elle accepte que ce soit lui qui descende en cuisine et pas elle qui vienne tous les matins réveiller sa maîtresse comme toute bonne intendante se devait de le faire. Il avait rendez-vous à des heures précises et lui ferait savoir si Madame avait besoin de quoi que ce soit.
Le problème majeur, c'était que Jean ne serait plus là pour changer ses pansements. Et ça, ça dérangeait William. Il lui serait difficile de le faire seul, mais il essayerait. A moins qu'il ne demande au vieux jardinier, mais cette option avait été mise à rude épreuve quand il avait vu l'état de propreté du bonhomme.
       Quand il referma la porte du petit salon après s'être assuré que la porte principale était elle-aussi bien fermée, il respira un bon coup en se disant que courage, ça allait être bientôt terminé.
Anaïs eut un petit rire en le regardant. Quoi, il avait quelque chose sur le veston ? Il la regarda fermer les rideaux des hautes fenêtres, les plongeant du même coup dans la pénombre. Elle inventa une histoire rocambolesque de bonhomme dans les bois. Décidément, l'époque ne leur réussissait pas.

         "Le seul bonhomme sordide que tu risques de rencontrer, c'est le jardinier, sourit-il. Et crois-moi, je m'y connais en hommes de la forêt."

        William alla jusqu'à elle, aussi raide qu'un manche à balais parce que son dos était encore bien douloureux après ce voyage sans amortisseurs.

         "Retourne-toi," dit-il par habitude.

         Elle obéit et il commença à décrocher l'arrière de la robe, puis les lacets du corset. Normal qu'elle veuille enlever sa robe vu la lourdeur des jolis tissus et le corset trop serré qu'elle était obligée de porter. La question était...

          "Que vas-tu porter si tu enlèves tout ça ? Je ne pense pas que celles qui sont en haut soient vraiment plus confortables."

         Peut-être serait-ce mieux de porter ces robes sans corset ? Ou voulait-elle porter des vêtements d'hommes ?
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptySam 2 Mai - 12:56

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbWilliam avait raison, mais je ne pus m’empêcher de lâcher un soupire libéré quand il tira les lacets afin de les détendre. Se balader en t-shirt et en culotte n’était pas vraiment le plus… convenable à cette époque, alors que c’était presque une habitude au chalet, notamment le matin quand je n’avais pas encore le courage de m’habiller. ça ne dérangeait pas William - au contraire je dirais - mais je doutais fortement que les propriétaires du manoir soient de cet avis, s’ils me voyaient passer. Quelle époque difficile.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbEt les seuls vêtements que j’avais dans les malles en haut étaient similaires à ceux que je portais là, sophistiqués et lourds. La mission n’était pas censée durer aussi longtemps, et il n’avait donc pas été prévu de me fournir des vêtements… plus simplistes.Peut-être que je pouvais prendre des vêtements à William alors ? C’était une réflexion à approfondir, oui. Ce serait certes beaucoup trop grand, et je n’avais pas de ceinture à ma taille sous la main, mais je pourrais toujours utiliser les lacets des corsets pour serrer ma taille. Et puis, il fallait qu’il en ait suffisamment, et que la dame de service ne se demande pas pourquoi il y avait deux fois plus de vêtements d’homme, et pas vraiment de lingerie féminine. J’attrapai les mains de William avant qu’il ne s’éloigne, et les posai sur mon ventre, sans trop savoir pourquoi, et fermai les yeux, pour arrêter de me prendre la tête, ou du moins essayer.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbPour toute réponse, je haussai les épaules.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe ne sais pas. Je verrai en temps voulu,” ajoutai-je après quelques secondes.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe levai un coin du rideau pour voir la forêt.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbTu vas pouvoir te reposer.
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptySam 2 Mai - 23:54

Pour la première fois depuis lui semblait-il une éternité, Anaïs prit l'initiative de l'étreinte. William joignit ses mains sur le devant de sa robe. Elle voulait qu'il reste ? William allait se faire une joie d'exaucer ses vœux. Il lui fit un bisou sur la nuque, heureux de la serrer dans ses bras. Se reposer ? Oui, ils étaient là pour ça. Peut-être alors que l'anxiété masquée qu'il lisait dans ses yeux quotidiennement allait s'estomper, pourquoi pas disparaître ?

"Toi aussi, lui répondit-il. Toi aussi."

Ils restèrent un moment ainsi, dans le petit salon du manoir bien trop grand pour deux, dont les poutres craquaient sous le vent qui s'était levée. La maison vide vivait de ces petites bruits auxquels ils n'étaient pas habitués.

"Alors, quel est le programme, princesse ?" finit-il par chuchoter, avec l'impression de ne l'avoir pas appelé comme ça depuis des décennies.

Il fallait dire qu'en ce moment, les "milady" bienséants étaient bien plus courants.

"ça m'a manqué de t'appeler comme ça ! Bon, et si nous disions merde à la bienséance ? Tu veux faire quoi ? Manger, chanter, boire, allumer un feu ?"

Tout en parlant, il se sépara d'elle et recula de quelques pas, montrant le "salon" désert garni d'une grande cheminée et d'une table en bois sculptée. Bon, il ne serait pas à même de danser sur la table pour le moment mais de toute façon il était fatigué des valses mondaines, et il était un peu près certain que Anaïs aussi.
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyDim 3 Mai - 22:38

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbWilliam resta un moment là, à me tenir dans ses bras et je laissai ma tête retomber contre la sienne lorsque je ressentis ses lèvres dans mon cou. Le programme ? Je ne savais pas vraiment. Nous avions une forêt pour nous tous seuls presque tous seuls mais les petits vieux n'allaient pas se risquer comme ça dans une forêt), un Manoir aussi, pour nous tous seuls, des chevaux non loin, des baignoires suffisamment grandes pour deux, des chambres pour jouer au chat et à la souris à n'en plus finir ..! Alors le programme, je n'en savais trop rien, nous avions le temps d'y réfléchir... ou de voir ce dont nous avions envie sur le moment. Je devais néanmoins inclure dans ce non-programme une conversation pour lui parler de ce que Mathilde m'avait dit. J'y avais réfléchi, et ces quelques jours de repos me semblaient être la meilleure solution pour lui en parler.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe me retournai, les mains dans les tissus de la robe pour observer William de dos, puis ris. Il avait bien raison, c'était plus simple d'abandonner toute forme de complication, qui ne nous allait guère. Néanmoins, je n'avais pas vraiment envie de me mettre à boire soudainement, et le feu était déjà allumé. Je m'approchai, en sachant pertinemment qu'il disait ça pour plaisanter, et mis mes mains devant le feu, sans trop savoir pourquoi. Je fixai quelques secondes les flemmes, puis basculai mon regard vers lui.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb"Je te propose qu'on réfléchisse à ça demain, et qu'on se repose juste, sans faire quoi que ce soit jusque ce soir. "

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe m'assis dans le canapé, et entrepris de desserrer un peu plus mon corset, puis baissai la tête pour voir William derrière-moi. Je souris.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bb"Tu crois que tu saurais faire ça ?"
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMar 5 Mai - 0:20

Apparemment, pas de programme précis jusqu'au lendemain, du moins c'était ce qu'elle était en train de dire. William aurait bien fait comme elle, s'affaler dans le canapé, enfin le curieux meuble tapissé aux boiseries apparentes. A défaut de le pouvoir, il prit une chaise (qui était plutôt lourde, soit dit en passant), la retourna et s'assit dessus à califourchon. Il y alla lentement, mais il fut soulagé de ne pas avoir à porter son propre poids. Il n'y avait que peu d'occasions qui le lui permettaient. Il bâilla sans pouvoir s'en empêcher, la tension se relâchant un peu. Il savait qu'il aurait du mal à ne rien faire et qu'il finirait sans aucun doute par faire le tour du domaine au moins une fois, avec ou sans Anaïs. Peut-être s'il n'arrivait pas à fermer l’œil, ce serait mieux que rester le nez dans un oreiller en essayant de dormir. Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'il allait se remettre à courir non plus : rien que les shorts seraient un anachronisme qui pourrait bien le faire arrêter pour attentats à la pudeur. Il ne savait pas où terminaient les personnes atteintes de troubles psychiatriques à cette époque, mais vu dans quel délabrement vivaient les personnes saines d'esprit, il ne voulait pas le savoir.

"Je vais essayer mais je te promets rien," fit-il, le menton sur sa paume.

Il déserra le col de sa chemise plutôt inconfortable, et regarda Anaïs :

"Et toi ? Tu as été plutôt occupée ces derniers temps, ça ne va pas te manquer de regarder les autres te faire des bigoudis pendant des heures ?"

Il n'avait jamais assisté à la chose, mais savait combien de temps lui prenait sa "toilette" le matin. Encore plus lorsqu'ils étaient censés sortir pendant la journée, et juste après le déjeuner, c'était reparti, parce qu'une dame se doit de changer de toilette souvent. Les hommes changeaient aussi de chemise, et le blanc le plus pur possible était privilégié. Après tout, puisque l'eau est poison il faut bien changer de vêtement pour se débarrasser un peu de l'odeur.
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMar 5 Mai - 22:05

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbWilliam saisit la première chaise qui lui tomba sous la main et s’y assit à l’envers, puis posa sa main sur sa paume de main. Je l’observai, très calmement, avec un léger sourire, en observant son visage, et sa posture nonchalante. Son simple geste, de desserrer le col de sa chemise m’apparut comme à la fois terriblement naturel et attirant. J’avais le sentiment de ne pas avoir pu l’observer de la sorte depuis un moment, que les événements m’en avaient empêché, mais pas seulement, que tout mon corps, et ma tête aussi, n’étaient pas parvenus à se calmer suffisamment pour se poser quelques choses et parvenir à estimer la chance que j’avais de l’avoir lui, de l’avoir rencontré, alors que nos destins auraient pu être si différents. J’aurais pu naître à cette époque, par exemple, et William bien après, ou peut-être le contraire. J’aurais été réellement mariée à l’âge de seize ans à un homme de trente deux ans, ce qui était vieux pour l’époque. Après, peut-être qu’avec les boucles nous aurions pu nous trouver d’une manière ou d’une autre malgré tout. Je n’en savais trop rien. Mais j’avais de la chance, et ce simple geste sembla réveiller en moi ce sur quoi j’avais refusé de me pencher depuis ce que m’avait dit Mathilde.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJ’avais envie de le toucher, qu’il me prenne dans ses bras, sentir ses cheveux lorsqu’il sortait de la douche au chalet, caresser sa peau et profiter de sa chaleur.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe me redressai un peu, en me disant que je devrais penser à me changer, puis reportai mon attention sur William, avec un léger sourire paisible.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe devrais pouvoir m’en passer quelques jours, je peux faire ce sacrifice pour toi.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbJe me levai et lui tendis une main gantée de velours d’un blanc pur.

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbOn va voir notre chambre ?
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MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptyMar 5 Mai - 23:31

William arqua un sourcil. Pour lui, vraiment ? Bien sûr, parce que ce n'était pas du tout un calvaire au quotidien, quel grand sacrifice que tout cela ! Elle se leva, sa robe nageant autour d'elle lui donnait un air dépenaillé qu'il n'était pas du tout habitué à voir, surtout dans une tenue d'époque : les servantes qui s'étaient appliquées à la tirer à quatre épingles seraient vertes si elles la voyaient ainsi. Elle allait marcher sur le bas de sa robe et finir les quatre fers en l'air, si ça continuait. Il pourrait toujours la convaincre de lui enlever le reste, qui sait ? A peine était-il assis qu'elle voulait déjà remonter.
William se leva de bonne grâce en lui prenant la main :

"Si tu insistes..."

Il l'entraîna après lui dans le hall d'entrée où un grand escalier menait aux hauteurs du manoir, illuminées par de larges fenêtres. William s'arrêta au pied des marches.

"Après toi... Il faudra bien quelqu'un pour te rattraper si tu tombes dans les escaliers," se justifia-t-il, un sourire aux lèvres.
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Âge : 16 ans
Particularité : Maîtrise de la glace
MessageSujet: Re: L'an de grâce 1745, Paris.   L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 EmptySam 9 Mai - 10:58

L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbNon plus vraiment émerveillée par les lieux, à force de cotoyer les hautes sphères et la maison du marquis, je trouvai le Manoir beau, mais assez lassant en ce qu’il avait toujours ce style d’époque, lumineux et de velours rouge. Oh je n’en pouvais plus de ces tapis et de ces escaliers en marbre. Le chalet et sa simplicité me manquaient.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbUne fois en haut, je regardai à droite et à gauche, sans trop savoir où aller. Le Manoir était grand et je n’avais pas suivi le cochet lorsqu’il avait aidé William à monter nos affaires. Ce dernier vint bien vite à ma rescousse et me guida vers une porte plus à droite. Il l’ouvrit et me laissa passer, je le remerciai avec un sourire et une mini révérence d’époque, comme pour me moquer de la situation. Finalement, j’observai la chambre. Elle était bien plus grande que celle que j’occupai à Paris, les fenêtres étaient plus larges - la vue plus belle - un lit baldaquin était poussé contre le mur à ma gauche et de grands rideaux y étaient accrochés - de velours rouge, encore - enfin, des armoires ornementées d’or se situaient à ma droite, ainsi qu’un meuble à coiffer, que j’allais m’empresser de fuir pendant ces quelques jours. Je fis glisser les rideaux, encore une fois, puis sortis de ma robe et l’abandonnai au sol, me retrouvant en petite tenue d’époque, des habits de lin blancs. Je me laissai tomber dans le lit et portai mon regard sur William, avant de tapoter le lit.
L'an de grâce 1745, Paris. - Page 2 Alin-a-4b4f0bbViens avec moi.
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L'an de grâce 1745, Paris.
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