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 I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}

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Robbin A. Keller
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MessageSujet: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyMer 23 Nov - 20:35

Les chemins de terre avaient une consistance rugueuse sous les minces semelles de tes chaussures. Ces dernières parcouraient inlassablement ces sentiers inégaux depuis plus d’une vingtaine de minutes, sans que tu n’aies eu besoin de leur commander la direction. Cet itinéraire, cela faisait quarante ans que tu le parcourrais, et cela faisait quarante ans que tu t’y étais habituée, jusqu’à pouvoir te repérer et te guider les yeux fermés. Les moindres bruits naturels, les moindres bruits de vie quotidienne, les moindres rouages qui passaient près de toi suffisaient à t’aiguillonner. Bientôt, les routes esseulées se sont couvertes de traces plus ou moins marquées sur la terre, et tu as soupiré en pensant que jamais elles ne s’effaceraient. Elles resteraient toujours là, intactes, sans jamais se faire oublier par les paysans. Ils les empruntaient tous les jours sans s’apercevoir qu’il y avait une moitié de siècle qu’ils accomplissaient encore et encore ces pas. Et comment l’auraient-ils pu ? L’ombrune avait figé cette journée comme dans un cocon irréel, provoqué l’irrévocable répétition de ces longues heures.
Tu as soupiré et froncé les sourcils. Il ne fallait pas y penser, pas y penser, pas y penser. Sans quoi, ta vie deviendrait un véritable enfer d’ennui. Il y avait juste certains jours où cette solitude écrasante et coupée de la réalité pesait plus sur tes épaules. L’apparition aussi brusque que bienvenue des premières habitations coupèrent court à tes pensées. Si le village se profilait déjà à l’orée de la forêt, sa petitesse ne se révélait réellement que lorsque tu parcourais ses rues paisibles. Quelques façades aux briques claires n’avaient pas encore eu le temps de revêtir la décrépitude morose que les gens du présent connaissaient, et même si la guerre se faisait ressentir, elle n’en n’était pas encore au point où tous les habitants du village arboraient des mines soucieuses en permanence.
Tu es bientôt arrivée en centre-ville, où les courses quotidiennes t’ont pris une bonne dizaine de minutes. La tâche habituelle qui t’était assignée, heureusement en solo, dont tu t’acquittais avec indifférence. Était-ce le prix pour rester en sécurité ? Soit. Tu n’avais rien à faire d’autre, de toute manière.
En quittant la petite pharmacie improvisée, ta petite besace était remplie en médicaments. Il y en avait pour toute la maison, ni plus ni moins que ce qui était généralement utilisé. Malgré le confinement de la boucle, de nombreux enfants particuliers y résidaient et il était donc normal que de si, de là, des petits maux apparaissent, surtout auprès des petits. Alors, vous faisiez avec les quelques cachets et sirops de l’époque. Certaines fois, des nouveaux apportaient des réserves un peu plus modernes et plus efficaces mais, globalement, vous vous contentiez des moyens du bord.
Il te fallait encore passer par la papèterie et ton tour du village serait bon. Alors que tu parcourais la place du village, où s’étendait au-delà le parc, tu as toutefois remarqué un faux mouvement dans le ballet des habitants, un détail si infime que seul un œil habitué peut remarquer. Un peu comme une note volée dans une musique dont l’air et les paroles sont gravées dans la mémoire. Tu as regardé avec curiosité cette jeune fille. Elle ne devait pas avoir plus de quatorze, quinze ans, à voir ses traits encore délicats, sortis depuis peu de l’enfance. Elle ne faisait aucun geste qui aurait pu, en temps normal, la singulariser des autres villageois. Seul son regard un peu perdu et le fait que, jamais pendant toutes ces décennies, elle n’avait fait partie du décor, t’indiquait que c’était une enfant particulière. En temps normal, cela n’aurait strictement rien changé. Comme tu l’avais remarqué, vous étiez beaucoup dans cette boucle et l’ombrune ne vous interdisait jamais de sortir sauf en de rares occasions. Hors, tu ne connaissais pas, ne la reconnaissais pas, ne la replaçais pas dans l’étroite famille que vous sembliez former. Elle était nouvelle.
Tu as hésité, la main sur la poignée de la papèterie. Trois choix s’offraient à toi. Faire comme si de rien n’était – d’ailleurs, rien n’était – et poursuivre ton chemin sans t’intéresser à cette nouvelle. Venir vers elle et l’aborder, au risque d’être en retard et de fâcher l’Oiseau. Ou finir tes courses et aviser ensuite lorsque tu aurais fini.
Choisissant la troisième option, tu t’es engouffrée dans la petite échoppe. La tête en l’air, tu as distraitement demandé le matériel. Tu te demandais, en fait, qui était cette jeune fille. Ce qui avait composé sa vie précédente, comment elle l’avait vécu, si elle n’avait pas eu du mal à s’accommoder au quotidien de la boucle. Peut-être n’était-elle arrivée que depuis ce matin, si ça se trouve, justifiant par la même occasion le fait que tu ne la connaissais pas.
Un petit sursaut t’a pris lorsque, agacé de te tendre tes fournitures sans réponse, le marchand s’est énervé. « Mademoiselle ! » Tu as saisi le paquet de feuilles qu’il te tendait et l’argent a glissé dans sa main avec un sourire d’excuse. En quittant la boutique, tu l’as entendu grommeler : « Ah, ces orphelins ! En plus, celle-là ne me dit rien… » Tu as retenu un petit soupir agacé. Tu ne lui disais rien, oui. Étant arrivée après la formation de la boucle, tu étais sans cesse inconnue pour les habitants du village, malgré les quelques quarante ans que vous vous rencontriez occasionnellement.
Dehors, la fille était toujours là. Tu as un bref moment hésité, puis t’es dirigée vers elle d’un pas calme, ayant soigneusement placé les feuilles blanches dans ton sac. Arrivée à hauteur du banc où se tenait celle qui occupait tes pensées, tu t’es arrêtée et assise près d’elle. Tu l’as regardée un court moment pour préciser son image : un visage doux, le teint clair des pays nordiques, une rivière de cheveux et un profond regard. Tu lui as souri, pensant distraitement qu’à son âge, tu devais lui ressembler physiquement. En réalité, tu n’en savais rien, ton corps étant brusquement passé de douze à seize ans.

« Salut ! Tu es nouvelle dans la boucle ? »


Tu t’es abstenue comme à l’habitude de lui tendre la main, ou d’esquisser le moindre geste envers elle. D’abord, parce qu’elle risquait de se méprendre, et puis parce que ton don t’en empêchait. D’ailleurs, les habituels gants qui ne te quittaient jamais couvraient tes doigts fermés sur la poignée de ton sac. Après avoir constaté ton oubli, tu as ajouté :

« Je m’appelle Robbin. »


Dernière édition par Robbin A. Keller le Mer 23 Nov - 22:45, édité 1 fois
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Nastia S. Pichtchalnikova
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyMer 23 Nov - 22:00

Nastia n’était arrivée que depuis deux jours dans la boucle et ne cessait de s’étonner devant cette nouvelle vie. Une nouvelle chambre, des nouvelles personnes… Une nouvelle maison ? Trop d’informations à assimiler pour la petite Russe qui préférait se réfugier dans un grand silence. Ne pas parler couramment l’anglais n’était pas pour aider par ailleurs : Nastia avait de bonnes bases, pouvait à peu près comprendre, mais son accent ne trahissait que trop ses origines slaves. De plus, elle avait encore du mal à prononcer certains mots et cela lui donnait le vertige de se retrouver dans un lieu avec pleins d’enfants comme elle, parlant couramment une autre langue que sa langue maternelle… Tout n’était que bien trop compliqué pour elle, surtout qu’elle préférait encore cacher son don. Certains semblaient en avoir des beaucoup mieux, plus classes et surtout moins… Dangereux.

La fillette grimaça en souvenir de sa dernière journée à l’orphelinat, qui lui tordait le cœur dès qu’elle y songeait. Secouant la tête comme pour chasser les mauvaises pensées et constatant que personne ne la surveillait, elle traversa le domaine du manoir afin de se rendre en ville. Se demandant si les habitants étaient eux aussi des particuliers, elle longea les maisons. Tout était si… Vieux, si loin des technologies qu’elle avait connu depuis toute petite. « Pas facile de revenir des années en arrière… » songea-t-elle, un peu triste. Bien sûr, elle n’avait jamais connu un grand confort dans son vieil orphelinat russe mais autour d’elle, les gens évoluaient. Tandis qu’ici… Tout restait figé. La seule chose lui semblant bien, c’était de ne pas avoir à vieillir même si elle s’inquiétait de devoir vivre des centaines d’années, si le temps restait figé.

Nastia, plongée dans ses pensées, heurta un villageois qui la regarda d’un air mauvais. Effrayée, elle eut peur que son pouvoir ne le blesse mais il ne se passa rien. Peut être que le contact n’avait pas été assez long ? Tant mieux, elle ne voulait plus jamais blesser quelqu’un, même un inconnu. Avisant un banc, elle s’y assit pour regarder les habitants passer. Leurs habits lui faisaient bizarre, de même qu’elle ne s’habituait aux siens qui lui semblaient si démodés. Entortillant une de ses longues mèches de cheveux autour de son index, elle marmonna quelques phrases russes, comme pour se parler à soi-même, comme pour se rassurer. La petite Russe craignait d’oublier sa langue si elle n’avait personne à qui parler… Même si sa vie d’avant était dure, elle ne voulait pas non plus tout oublier. Elle ne remarqua pas tout de suite l’air insistant d’une dame âgée, avant de comprendre que celle-ci, de fort mauvaise humeur, voulait s’asseoir à sa place. La dame, finissant par s’impatienter, lui saisit le bras. Aussitôt, Nastia, affolée, lâcha un « Не трогай меня! » en russe (« Ne me touchez pas ! ») avant de s’éloigner d’un pas vif, sous le regard interloqué de certains passants.

Au bout de plusieurs minutes, elle finit par remarquer un regard inquisiteur. Une fille, un peu plus âgée qu’elle, avec de longs cheveux blond platine, s’approchait. Elle semblait assez différente de tout les habitants du village, de par son jeune âge mais aussi parce qu’elle dégageait une certaine présence. Ses yeux bleus inspiraient une certaine gentillesse, donc Nastia ne s’enfuit pas directement en la voyant. Elle arriva à comprendre, avec ses bases d’anglais, les mots de la jeune fille :

« Salut ! Tu es nouvelle dans la boucle ? »

Nastia la regarda d’un air vide avant de saisir le sens de sa phrase. Guère habituée au mot boucle, elle se rappela de son premier jour où on lui avait apprit tout ce nouveau vocabulaire. « Donc boucle, c’est l’endroit figé dans le temps… Logique » murmura-t-elle tout bas, en russe. Devait-elle se présenter ? Pouvait-elle faire confiance à cette fille ? était-elle une particulière ? Nastia demeura muette jusqu’à ce que l’inconnue rajoute un :

« Je m’appelle Robbin. »

Robbin… Encore un nom à l’anglaise, assez dur à prononcer. La blondinette se remit à entortiller une mèche de cheveux autour de son doigt, hésitant à répondre. Peut être pouvait-elle juste s’en aller, et rester tranquille ? Néanmoins, si elle continuait à fuir tout contact, sa vie n’allait pas s’arranger. « Oh et puis zut, au pire si elle est méchante je m’enfuirais en courant… » se dit-elle dans sa tête. Nastia finit donc par répondre, avec son très « magnifique » accent russe :

« Oui je suis nouvelle… Je m’appelle Nastia. »

Après une courte hésitation, elle rajouta :

« Ça veut dire que tu vis ici ? »
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Robbin A. Keller
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyJeu 24 Nov - 8:15

La fille t’a regardée fixement, de ce regard intense et vif qui correspondait si peu à l’âge que tu lui donnais. Elle semblait être en proie à une profonde hésitation, ce genre d’incertitude où on se demande si, oui ou non, on se décide à faire confiance à quelqu’un, si oui ou non on est prêt à lâcher un petit bout de soi pour le confier à l’autre. Une partie de soi-même, pas forcément toujours la même ni la plus importante, mais à chaque fois une part, un petit quelque chose qu’on confie à l’autre comme un trésor dont il a la garde. Cette profonde hésitation t’indiquait plus que ce que la fille t’indiquerait probablement. Les gens « normaux », « ordinaires » ne réagissaient pas comme cela lorsqu’on les abordait. Ils souriaient, ils répondaient, ou ils s’écartaient impatiemment. Ceux qui, comme elle, s’embrouillaient à une simple question avaient vécu des choses qui leur avait ôté toute confiance, ou étaient très, très méfiants. Finalement, la fille t’a répondu d’une voix assez hésitante. Son accent slave très fort ne te surprit que très peu. Beaucoup de particuliers venaient des quatre coins du mondes dans chaque boucle, peu importe la profusion de ces dernières. Il arrivait parfois que des ombrunes trouvent des enfants particuliers et qu’elles ne se risquent pas à demander à une de leurs consoeurs de s’en occuper. Le temps était jouait souvent contre elles, et un courrier était si facile à intercepter, si facile à décoder ! Alors, le plus souvent, les particuliers étaient rapatriés dans la boucle de l’Oiseau qui les avait vus.
Tu as hoché la tête. Nastia, un prénom que tu n’avais pas souvent eu l’occasion d’entendre. Tu fis silencieusement rouler le patronyme sur ta langue. Le temps que tu remarques une autre hésitation de sa part, elle t’avait déjà demandé si tu vivais ici. Tu as vaguement souri, te replongeant brièvement dans tes souvenirs. Tu te souvenais encore de l’étonnement lorsque tu étais arrivée dans ta première boucle. Tout était nouveau, du concept même aux plus infimes détails de cette vie. Il t’avait fallu du temps pour réellement assimiler que oui, les gens qui n’étaient pas particuliers revivaient indéfiniment la même journée et que non, personne ne vieillissaient jamais. Tout cela devait probablement encore s’entrechoquer dans sa tête – après un bref examen mental, tu avais conclu qu’elle ne devait pas être arrivée depuis plus de quelques jours. Tu lui as répondu :

« Oui. Je ne sais pas exactement depuis quand tu es rentrée ici, mais en tout cas, cela fait maintenant… quelques années que je suis ici. »


Malgré tes efforts pour paraître confiante, tes derniers mots ont sonné d’une manière amère à tes oreilles. Quelques années… quel euphémisme. Tu as balayé ces pensées avec empressement.

« De toute manière, je ne peux pas me plaindre. C’est beaucoup plus sûr, ici. »


Tu l’as observée, et as finalement pensé que peut-être que non. Peut-être que tu t’étais trompée, peut-être avait-elle eu une belle vie et que la laisser derrière elle était un choix qu’elle assumait difficilement. Quitter le présent… Quelle drôle d’idée. Certes, cette île était un véritable havre de paix englué dans une guerre pourtant lointaine. Mais ce n’était pas comparable, évidemment. Rien n’était comparable à la réalité, si morne ou peu commune soit-elle. Peut-être que Nastia était juste méfiante. Il était vrai que la majeure partie des particuliers n’avaient pas eu une vie facile. Il se pouvait bien qu’elle fasse partie des rares élus, même si cela te paraissait peu probable. Tu n’osais toutefois pas lui demander directement. Non pas par timidité, mais parce que si son existence n’avait pas été des plus roses, il était difficilement envisageable qu’elle se livre à une parfaite inconnue. Aussi as-tu enrayé :

« Alors, ça va depuis ton arrivée ? Tu t’y repères un peu mieux ? »
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Nastia S. Pichtchalnikova
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyJeu 24 Nov - 20:59

L’inconnue, ou plutôt Robbin hocha la tête, semblant méditer sa réponse. Nastia se dit qu’elle devait sûrement être une particulière pour être venue ainsi lui parler. A l’affût du moindre danger, la Russe restait tendue, prête à réagir. Depuis qu’elle avait rejoint ce nouveau « monde », elle ne cessait de s’interroger sur la « véritable » identité des autres gens particuliers. Si ça se trouve, une gamine pouvait être centenaire… Nastia la fixa tandis que Robbin répondit :

« Oui. Je ne sais pas exactement depuis quand tu es rentrée ici, mais en tout cas, cela fait maintenant… quelques années que je suis ici. »

Quelques années ? Etait-elle arrivée toute petite puis avait grandit parmi les autres enfants, dès le « départ » de sa vie ? « Ah mais non, j’avais totalement oublié que le temps est figé ici… » se souvint Nastia. Méfiante, elle se demanda quel était le véritable âge de son interlocutrice : avait-elle juste deux trois ans de plus ? Dix ans ? Ou… plusieurs dizaines d’années ? Elle frissonna en imaginant une vieille femme septuagénaire coincée dans le corps d’une jeune fille pour l’éternité. Remarque, ça devait toujours être mieux que la vieillesse, avec les rhumatismes, les maladies… En, Russie, Nastia avait maintes et maintes fois vu des personnes âgées fouiller les poubelles ou encore mendier dans la rue. Elles n’étaient d’ailleurs pas les seules, il y avait des mendiants de tout âge. En hiver, ils disparaissaient tous. Bien entendu, les enfants de l’orphelinat, lors de leur sortie, n’avaient guère le droit de les approcher. De toute façon, ils n’avaient pas d’argent à leur donner, tout simplement. Robbin ne semblait absolument pas aigrie, pas comme le personnel sous-payé de l’orphelinat qui semblait vouloir se venger sur tout les enfants sortant du lot, ce que Nastia avait des fois du mal à comprendre. La plus grande reprit la parole :

« De toute manière, je ne peux pas me plaindre. C’est beaucoup plus sûr, ici. »

Nastia eut la vague impression qu’elle semblait amère. Avait-elle des regrets ? Pour penser que la vie était plus sûre dans un endroit aussi… Etrange il fallait avoir vécu plusieurs évènements traumatisants. Du moins, c’est bien ce que Nastia pensait et cela confirmait son hypothèse : Robbin était peut être bien comme elle, une particulière. Mieux valait donc faire profil bas et jouer la gentille fille pour ne pas s’attirer des problèmes auprès des autres jeunes du manoir. La blondinette avait apprit à se méfier des autres ; cela pouvait aussi bien être une qualité qu’un gros défaut. Ne sachant pas trop quoi répondre, la Russe demeura silencieuse. Ce n’était pas comme si elle allait pouvoir entretenir une conversation complexe avec son accent qui déformait ses mots et son manque de vocabulaire mais surtout son manque de pratique. La présumée particulière lui demanda :

« Alors, ça va depuis ton arrivée ? Tu t’y repères un peu mieux ? »

Nastia hésita : en effet, elle commençait à un peu mieux se repérer, depuis les dernières 48 heures passées, mais elle restait encore un minimum choquée des évènements. Par-dessus tout, elle craignait de regretter son choix, car elle était partie sur un coup de tête. Il lui semblait que comme un fantôme, elle avait encore des choses à régler sur Terre. Même si elle n’accordait que peu d’affection à son orphelinat, elle n’oubliait pas qu’elle y avait passé la presque totalité de sa vie.  Et son pauvre Vlad-… « Non, ne pas penser à lui. » décida la jeune blonde en silence. Finalement, elle finit par se décider à répondre :

« Je suis encore un peu désorientée… Mais je pense que je vais m’y habituer, de toutes façons ce n’est pas comme si j’avais le choix. »

Son temps s’était fait un peu plus ferme et sombre que ce qu’elle l’avait voulu et elle le regretta immédiatement. Nastia n’avait pas vraiment de raison de se plaindre, du moins si tout se passait bien et si les autres se montraient sympathiques, car la nourriture était bonne, et sa chambre très agréable : pour la première elle en avait une pour elle toute seule. Cela l’avait étonné, étant donné qu’il devait y avoir beaucoup de particuliers, comme aucun ne pouvait mourir… Cela lui semblait presque inquiétant, comme une menace pouvant surgir à tout moment. Mais au moins, ici, elle ne semblait plus être considérée comme un monstre.

Nastia hésitait à demander à Robbin quel était son pouvoir. Elle craignait que ça soit classé secret défense ici et puis elle n’avait guère envie de dévoiler son propre don. La Russe s’en tint donc à une autre question :

« Euh… Et comment es-tu arrivée ici ?
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Robbin A. Keller
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyVen 25 Nov - 21:56

Nastia a mis quelque temps à rouvrir la boucle, juste ce qu’il faut pour trouver de quoi dire. Tu pouvais aisément la comprendre. Au début, vivre dans une boucle pouvait paraître merveilleux. Le beau temps perpétuel, l’incroyable variété de dons qui fusent et se déploient dans un ballet enivrant, les ennuis de la réalité tenus à une distance respectable de votre monde. Cependant, cela peut malgré tout sonner comme une pièce de théâtre, certes magique, mais répétitive. Vous continuiez de regarder, d’abord conquis par ce spectacle. Puis, au fur et à mesure que le scénario se déroulait, il commençait à perdre de son fantastique. Oh, il était toujours aussi peu commun face au présent. Mais que valait-il vraiment ? Lorsque vous saisissiez toute sa portée et le vice de son côté enjôleur, il était en général trop tard.
La fille a coupé court à tes pensées. Son ton n’avait pas la candeur d’autres personnes que tu avais eu l’occasion de voir et qui, en réalité, étaient bien plus âgés qu’elle. Au contraire, elle semblait bien consciente de la situation et de toutes les choses qui allaient avec, bien qu’un peu désorientée selon ses mots. Un peu troublée, hein ? Tu t’es retenue de lui dire que l’inverse aurait été plutôt inattendu. Tout le monde avait besoin de temps pour trouver ses repères. Ou tout simplement pour s’en créer. Il s’agissait d’un monde qui pouvait être fort différent de celui qu’on avait autrefois connu, surtout lorsque le temps creusait un fossé de plus en plus profond entre l’époque de la boucle et celle du présent. Pour une fille du vingt-et-unième siècle, se retrouver dans un univers aussi peu évolué technologiquement que celui de la deuxième guerre mondiale était chose délicate. Tu supposais qu’il lui était difficile de convertir toutes ses références, ses habitudes, et qu’il lui faudrait de la patience pour réellement réaliser la chose et enfin, se faire des amis. Mais comme elle le soulignait, Nastia n’avait pas vraiment le choix. Personne, d’ailleurs.

« À partir du moment où tu es sûre de ce que tu veux, il n’y a pas vraiment d’autre chose à faire sinon jouer avec. Mais je t’assure que ce n’est pas aussi difficile que ce que certains pourraient penser. »



Vu la manière dont tu parlais, il y avait fort à parier que Nastia n’ait une vision bien néfaste de votre monde. Tu n’allais cependant pas lui mentir. Tenter de la convaincre, comme on avait essayé de te l’enfoncer dans le crâne, qu’il s’agissait d’un endroit parfait sans ennemis, puisqu’ils étaient au-dehors de ces murs temporels et totalement hors d’atteinte. Supposer que jamais le temps ne se rappellerait à elle, que la fille se ferait des amis qui n’auraient pas non plus l’envie de quitter cette petite île anonyme du pays de Galle.
Tu ne lui aurais pas dit ça parce que c’était faux. Les ennemis étaient bien présents, rôdant à l’extérieur comme des vautours. Ils attendaient voracement le moindre faux pas, la moindre petite erreur pour fondre sur vous. Et s’il était vrai que vous étiez difficiles à trouver, vous n’en n’étiez pas moins intouchables. Et quand ils vous touchaient, cela faisait mal. Cela heurtait, cela déversait le sang chaud sur le sol et y gravait à jamais votre douleur. Cela anéantissait les plus malchanceux et lacérait la raison des plus heureux. Cela faisait mal. Cela faisait boum.
Tu as inspiré un grand coup pour te ressaisir. Les souvenirs se déchaînaient encore dans ton esprit, et les corps mutilés de tes précédents compagnons défilaient comme un film d’horreur avec un entrain macabre. Tu as retenu un soupir et basculé la tête en arrière, laissant le soleil disperser tes préoccupations, percées par son éclat. Tu as vaguement entendu la question de Nastia, et tu t’es reconcentrée sur elle. Un sourire amer a fleuri sur tes lèvres. Et toi qui souhaitais t’extirper de ces embarrassants et encombrants souvenirs…
Tu l'as questionné, avec un petit rire :

« Tu veux la version courte ou longue ? »


Tu as passé une main dans tes cheveux, puis essayé de lui répondre aussi concisément que possible. Allez, Rob, un petit effort. Ne l’écarte pas trop vite de la boucle, l’Oiseau t’en voudrait…

« Pour faire simple, je suis arrivée dans une autre boucle à douze ans. J’ai dû la quitter assez rapidement quand elle s’est défaite et je suis arrivée ici. »


Tu as parlé d’un ton posé et distant, factuel. C’était la version la plus simple qu’il puisse exister de ton histoire, celle qu’un livre d’histoire retiendrait. Celle que tu servais à ceux qui ne posaient la question que par simple courtoisie, celle qui convenait pour des inconnus. Et puis, l’ombrune te l’avait clairement signifié à ton arrivée dans la boucle. Ne pas parler de ton ancienne directrice. Ne pas évoquer tes anciens amis. Ne pas révéler la destruction pure et simple de ton ancien refuge. Autant de secrets que tu conservais depuis longtemps en toi.
Un bruit sourd a soudainement retenti et t’a arraché un petit sursaut. Mais ce n’était rien, juste le garçon de la boulangère qui trébuchait comme d’habitude.  Comme tous les mardis, depuis septante-six ans déjà. Tu t’es détournée de ses pleurs qui ont alerté sa mère et t’es de nouveau intéressée à ton interlocutrice.

« Et toi ? D’où viens-tu ? Ton accent est assez prononcé… Ukraine ou Russie, peut-être ? Et ne t’inquiète pas pour ça, beaucoup de personnes ici viennent de pays étrangers, tu apprendras facilement. »

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Nastia S. Pichtchalnikova
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyDim 27 Nov - 17:52

« À partir du moment où tu es sûre de ce que tu veux, il n’y a pas vraiment d’autre chose à faire sinon jouer avec. Mais je t’assure que ce n’est pas aussi difficile que ce que certains pourraient penser. »

Voir la vie comme un jeu ? Pourquoi pas… Ca avait plutôt l’air d’être une assez bonne philosophie de vie que la jeune fille ne semblait pas, à première vue, être malheureuse. Apparemment, d’après les dires de Robbin, cela ne semblait pas être difficile. « Il faut juste se résigner de ce que la vie a fait de nous au fait… C’est un peu cruel mais ce n’est pas comme si on a tout le temps le choix » songea Nastia. Si elle avait pu tout choisir, jamais elle n’aurait voulu que sa mère l’abandonne, jamais elle n’aurait voulu croupir dans un vieil orphelinat jamais chauffé… Jamais elle n’aurait voulu de ses pouvoirs si étranges, qui lui avaient, de son avis, gâché sa vie. Tout ce qu’elle voulait, c’était oublié la douleur de ses derniers jours, qui avaient réveillés celle de toutes ces années. Théoriquement, elle était censée être heureuse dans cette boucle temporelle, mais le petit doute subsistait toujours. Nastia vit Robbin inspirer un grand coup, comme pour reprendre contenance avant de lui demander, avec un petit rire :

« Tu veux la version courte ou longue ? »

Nastia resta sous réaction, hésitant. Curieuse, elle avait bien envie de connaitre la longue version mais elle craignait de trop demander. Ou alors de ne pas tout comprendre, ou encore de devoir à son tour trop parler de sa propre vie et que cela finisse par se retourner contre elle. Pendant ce temps, la jeune fille se passa une main dans ses cheveux aussi blonds que ceux de la Russe, pour déclarer :

« Pour faire simple, je suis arrivée dans une autre boucle à douze ans. J’ai dû la quitter assez rapidement quand elle s’est défaite et je suis arrivée ici. »

Ainsi, une autre boucle s’était défaite ? Le résultat d’une attaque peut être ? Légèrement effrayée, Nastia ne put s’empêcher de frémir en imaginant un pays en guerre. Elle avait appris à l’orphelinat, avec les quelques cours d’histoires, plusieurs résumés de guerre du dernier siècle. La première Guerre Mondiale, puis le seconde… Et enfin la Guerre Froide, qui avait permit l’effondrement de son pays. Bref, rien de très réjouissant pour quelqu’un pensant enfin être en sécurité. Rester croupir dans un orphelinat lui semblait presque une idée plus séduisante que de vivre une guerre. « Stop, arrête de t’affoler, si ça se trouve tu te fais de fausses idées » se dit la petite Russe, pour se calmer. Elle devait cesser de penser au passé et du fait qu’aucun retour n’était possible, à moins de vouloir se retrouver face à une guerre faisant rage dans le monde « réel ».

« Et toi ? D’où viens-tu ? Ton accent est assez prononcé… Ukraine ou Russie, peut-être ? Et ne t’inquiète pas pour ça, beaucoup de personnes ici viennent de pays étrangers, tu apprendras facilement. »

La question de Robbin la sortit de ses pensées. Tout à son passé, elle avait presque oublié la présence de la gentille jeune fille. Ainsi, elle voulait savoir de quel pays elle venait… Presque fière qu’elle ait reconnut l’origine de son accent, la petite ne put s’empêcher de sourire. Néanmoins, elle se demanda si elle devait parler de l’orphelinat, qui faisait tout de même partie intégrante de sa vie. Lorsqu’elle était encore en Russie et assez jeune pour aller jouer dans le parc de jeux du quartier, les gamins de l’orphelinat ne se mêlaient jamais avec les autres, les non orphelins. Peut être par jalousie de les voir avec des parents ? De même, ces pensées étaient assez réciproques et il n’était que trop rare qu’un orphelin devienne ami avec un non orphelin. Si ça se trouve, Robbin avait des parents quelque part et la trouverait bizarre… Quoique, ce n’était pas possible comme le temps était figé ici. Trop compliqué à comprendre tout cela pour une petite nouvelle. Finalement, elle se décida à répondre, après avoir réfléchit pendant quelques secondes aux choses qu’elle pouvait se permettre de dire et à celles qu’elle préférait éviter :

« Eh bien… J’ai vécue en Russie toute ma vie, dans un vieil orphelinat à Moscou… D’accord, j’espère j’y arriverais moi aussi. Et toi, tu viens d’où ? »
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyVen 2 Déc - 18:44

Tu l’as vue s’éclairer un court instant, son visage égayé par la présence d’un pourtant timide sourire. Tu ne savais pas trop à quoi l’associer. Simple politesse face à une inconnue à première vue amicale ? Fierté de se savoir reconnue, différente ? Soulagement de savoir que ses origines slaves se feraient moins remarquer par le temps ? Certes, la particulière garderait probablement toujours quelques échos des anciennes consonances qui avaient bercé son enfance. Quelques syllabes qui claquent, des mots qui s’enfuient de la mémoire au pire moment, des tournures de phrases parfois mal formées. Tu étais mal placée pour en parler – étant toujours restée dans le royaume de l’Anglais. Cependant, tu n’avais jamais vu au cours de ton séjour ici quelconque particulier qui n’arrivait pas à se faire à la différence de langage. Quand bien même il arrivait de la planète Mars, il apprenait parce que les choix ici n’étaient pas très variés. Assurer son anglais pour comprendre et se faire entendre, ou rester éternellement dans le flou et totalement dépendant de la bonne volonté des quelques autres personnes qui parlaient son dialecte étranger. À choisir, il n’y avait pas trop à hésiter.
La fille a répondu à ta question et coupé le fil de tes pensées. Un vague sentiment de malaise s’est précipité sur toi dès qu’elle a fini sa phrase et tu as pincé les lèvres un moment, juste le temps de voir arriver une foule de souvenirs cinquantenaires et de les refouler aussi brusquement qu’ils sont venus. Ainsi, Nastia avait passé son enfance dans un orphelinat ? Il y avait fort à parier dans ce cas que cela expliquait sa méfiance envers toi. Tu en avais vus défiler, des orphelins. Des enfants que les parents rejetaient à cause de leur différence, de leurs dons invraisemblables. Des enfants que souvent les orphelinats n’acceptaient que par obligation, eux-mêmes dégoûtés par ces êtres imprévisibles. Ils débarquaient dans la boucle, généralement mieux habitués que les autres à vivre dans une communauté d’enfants, et souvent indifférents à l’absence des parents qui pouvait parfois émouvoir les plus jeunes, mais si inaptes à faire confiance. Tu en avais remarqués à qui l’orphelinat et les foyers n’avaient fait ni chaud ni froid. Cela arrivait plus régulièrement maintenant que le présent avait tellement changé. Mais ceux-là restaient rares. Si rares ! La majorité de ceux qui étaient suffisamment âgés pour y poser un regard lucide étaient clairement conscients que si l’ombrune n’était pas venue les chercher, ils n’auraient pas quitté cet endroit et y seraient encore probablement. Cela ne voulait peut-être rien dire pour un étranger à cette affaire, mais tu n’ignorais pas le sentiment de honte qui prenait parfois aux tripes. L’abandon de ceux qui étaient censés vous protéger, vous accompagner, rester jusqu’au bout près de vous. La solitude et des bras étrangers, insensibles, qui les remplaçaient tant bien que mal. Le dégoût que vous inspiriez aux gens et qui vous éloignait définitivement de toute idée de famille. De vagues lambeaux de souvenirs devenus insoutenables pour les plus chanceux d’entre vous, ceux dont les proches les avait abandonnés à l’âge où ils avaient déjà des souvenirs.
Tu as serré les dents. Ne pas penser à tout cela, hein ? Visiblement, tu avais du mal à te concentrer ce jour-là. Pour la peine, tu te serais donné une gifle. Au lieu de quoi, tu t’es recentrée sur la question de la fille. Sur elle aussi, d’ailleurs, tu avais du mal à te concentrer.

« Je suis originaire d’Angleterre, mon village était situé à une centaine de kilomètres de la frontière écossaise. Enfin, je pense. » as-tu ajouté avec un froncement de sourcils.


À vrai dire, tout ce que tu pouvais lui indiquer de plus était le nom de la petite bourgade dans laquelle se trouvait ton ancien orphelinat. Il ne représentait absolument rien pour la plupart des gens, si bien que tu n’étais même pas certaine de t’en souvenir dans une trentaine d’années à force de ne jamais le mentionner. Les images, les sons, les odeurs et les ressentis, tu ne t’en doutais pas qu’ils seraient aussi vivants. Mais les noms ? Tu n’en n’étais pas aussi sûre.
Tu as soudain sauté sur tes pieds, lasse de repenser à ces choses que tu pensais désormais lointaines. De toute manière, si tu ne rentrais pas sous peu, il fallait t’attendre à une inévitable remontrance de l’ombrune. Tu t’es tournée vers la fille et l’as informé en montrant négligemment ton sac :

« Excuse-moi, je vais devoir y aller. L’ombrune m’attend et je ne voudrais pas qu’elle s’impatiente. »


Puis, avec un ton ironique :

«  Ce sont des objets hautement importants et vitaux pour la survie des enfants, tu comprends ? Le genre de trucs qui n’attend pas. »


Tu t’es apprêtée à tourner les talons, puis, au dernier moment, tu lui as lancé :

« Si tu veux, tu peux venir avec moi. Il va falloir qu’on passe par la maison, mais si tu veux après je peux te faire visiter ou… ou on peut discuter, si tu veux. Comme tu le souhaites. »


Discuter. Quelle drôle d’idée. Mais pourquoi pas, après tout ?
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyLun 19 Déc - 22:05

« Je suis originaire d’Angleterre, mon village était situé à une centaine de kilomètres de la frontière écossaise. Enfin, je pense. »

Cela ne voulait guère dire grand-chose pour la petite Russe. Elle se demanda où cela était situé par rapport à là ou elles se trouvaient maintenant. En Angleterre certes, mais ça restait un pays assez grand, bien plus petit que la Russie certes, mais chaque lieux pouvaient être très éloignés l’un de l’autre. Nastia hésita à lui en demandant plus, se demandant si elle risquerait de se montrer indiscrète ou non. Si ça se trouve, cette fille était là depuis tellement longtemps qu’elle ne se souviendrait plus de cela… La slave frissonna : « Cela veut-il dire que je finirai par oublier la Russie ? Là où j’ai grandit et les gens que j’ai connu ? ». Remarque, cela ne serait pas plus mal d’oublier les longues nuits d’hiver, ces années de solitude. Si toutefois ici tout se passerait mieux. Robbin reprit alors la parole, brisant le silence en montrant son sac :

« Excuse-moi, je vais devoir y aller. L’ombrune m’attend et je ne voudrais pas qu’elle s’impatiente. »

Nastia, n’ayant guère envie de se retrouver à nouveau toute seule, manqua de faire une grimace avant de s’interroger sur les raisons de l’ombrune. « Ah oui, une ombrune c’est la dame qui m’a amenée ici, je crois qu’il y en a d’autres au manoir… » songea-t-elle. Elle crut percevoir de l’ironie et ne put s’empêcher de sourire en entendant Robbin rajouter :

« Ce sont des objets hautement importants et vitaux pour la survie des enfants, tu comprends ? Le genre de trucs qui n’attend pas. »

Ayant compris que cela devait être de l’ironie malgré son faible vocabulaire anglais, Nastia ne put se demander ce qu’il y avait dans le sac de son interlocutrice. Regardant autours d’elle, les quelques magasins ne semblaient pas pouvoir une grande richesse d’objets. Elle se demanda si ce qu’elle partirait faire quand Robbin s’en irait. N’ayant guère envie de traîner dans les parages, elle rentrerait peut être au manoir, malgré le fait qu’elle n’avait absolument aucune idée de ce qu’elle pourrait aller faire. Peut être mettre de l’ordre dans sa chambre, mais dans sa précipitation, la jeune fille n’avait pas pu rapporter beaucoup de choses de son cher pays. A son grand regret. Alors qu’elle hochait la tête avec un vague sourire, Robbin tourna les talons avant de rajouter :

« Si tu veux, tu peux venir avec moi. Il va falloir qu’on passe par la maison, mais si tu veux après je peux te faire visiter ou… ou on peut discuter, si tu veux. Comme tu le souhaites. »

Pourquoi ne pas accepter ? Les villageois regardant bizarrement la blonde ne l’encourageaient guère à rester se promener parmi tout ses gens parlant une langue étrangère à la sienne. Nastia répondit donc :

« Oui je veux bien ! En plus je ne connais pas vraiment la maison, seulement ma chambre et l’endroit pour manger… »

Ne se souvenant pas comment dire « réfectoire » ou quelconque autre mot, elle avait lâché une expression quelque peu maladroite. Elle avait la vague impression que Robbin avait eu le même genre de passé qu’elle puis elle s’interrogea sur sa particularité. N’ayant guère envie de parler de la sienne tandis que les deux filles rebroussaient chemin, elle se décida finalement :

« Hum… Au fait, c’est quoi ta particularité, si ça n’est pas indiscret ? Tu es vraiment en mission ? »
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyMar 20 Déc - 2:02

La jeune Russe n’a pas mis beaucoup de temps à se décider. En même temps, il n’y avait pas beaucoup de choix qui s’offraient à elle : visiter la boucle toute seule, dans l’éventualité – très peu probable, mais soit – de se perdre ou de provoquer un incident, ou alors t’accompagner au moins jusqu’au manoir. C’est ce que tu as suppose, lorsqu’elle s’est mise sur ses pieds. Nastia t’a rejointe, et vous vous êtes engagées sur le chemin de retour en reprenant la « discussion ». Il était assez amusant – ou pathétique, à voir – de te dire que cela devait probablement être la dernière depuis… longtemps, si l’on excluait les « bonjour », « au revoir » et autres amabilités de ce genre. C’était fou, mais tu n’arrivais même pas à faire remonter la dernière conversation que tu as entretenue. Quelle vie sociale trépidante…
Tu as légèrement souri en entendant la jeune particulière se dépatouiller avec le vocabulaire anglais.

« « Salle à manger ou réfectoire peut-être ? » , lui as-tu suggéré avec un clin d’œil.

Il t’était, à vrai dire, difficile de comprendre la situation de la Russe puisque ne l’ayant jamais connue. Parler la langue de Shakespeare, comme la dénommait parfois Miss Tit, était naturel pour toi, aussi usuel que manger ou respirer. Et, si tu envisageais aisément les difficultés qui étaient provoquées par le brusque changement culturel, géographique et linguistique, tu ne l’avais jamais vraiment connu – surtout en ce qui concernait le dernier point. Les seuls contacts que tu avais eus avec les dialectes étrangers étaient ceux apportés par les autres enfants et adolescents, à qui tu n’avais jamais demandé de cours particuliers, comme il est aisé de s’en douter.

« Au moins, tu connais l’essentiel, lui as-tu glissé. Mais c’est vrai que la boucle peut être vaste quand tu viens de débarquer. Ce qui n’est pas plus mal, remarque. »

Oh que oui, c’était même une bénédiction, d’ailleurs. Tu n’imaginais pas te trouver coincée dans un endroit étriqué, avec si peu d’espace pour aller et venir à ta guise sans te sentir oppressée par le danger ! Les occupants d’une telle boucle devaient devenir dingues à force. Cependant, tu doutais qu’au bout d’un temps cette différence soit réellement présente. Grande ou petite, une prison restait une prison, et les années passées à l’intérieur usaient les nerfs. Tu t’es momentanément figée, brusquement, te rendant soudain compte de tes pensées. Prison ? Depuis quand étais-tu autorisée à ne fut-ce qu’envisager à ce mot ?
Tu as vite repris ta marche, de peur que la fille se demande quoi, en espérant qu’elle n’ait rien remarqué. Mais tu te serais bien giflée pour la peine. Penser ainsi, même le plus justement du monde, ne te vaudrait qu’une allée simple vers la folie assurée. Pour ne pas y être conduite, il fallait se priver de certaines idées, et celle-ci en faisait clairement partie. Heureusement, Nastia t’a de nouveau abordée à ce moment-là, permettant de couper ainsi le fil de tes pensées. Tu as légèrement grimacé en entendant sa question. Tu aurais préféré une autre, mais dans ton monde particulier, c’était une interrogation aussi courante que celles à propos de l’âge – physique et réel – ou le prénom. Et, en général, les gens se tenaient éloignés quand ils apprenaient ton don. Souvent, tu n’évitais donc pas leur question, ravie de leur donner une bonne raison de ne pas t’approcher. Et même si ici le but n’était pas le même, tu ne t’es pas défilée pour autant.  

« Sourcière. Je sais voir le passé des gens aussi longtemps que je touche leur peau. C’est pour ça que je porte des gants. »

Tu n’as pas tenu à développer plus que ça. Avec un peu de chance, elle ne poserait pas de questions et tu t’en sortirais sans incident. De toute manière, tu supposais que la jeune fille n’arriverait probablement pas à développer des pensées très complexes. Si en Russe tu lui faisais totalement confiance, tu te permettais de douter un peu plus de sa capacité à réaliser un exposé précis et détaillé dans la langue en vigueur sur cette petite île.

« Aussi non, ce sont juste mes tâches quotidiennes. Miss Tit me demande régulièrement d'aller chercher des fournitures pour les plus petits, des médicaments, des choses comme ça... »

Le silence se serait bien installé, seulement tu ne tenais pas spécialement à t'y réfugier, tout gênant qu'il aurait été. Et puis, tu étais curieuse à propos de cette Nastia. Tu ne savais pratiquement rien d'elle, mis à part ses origines et l'endroit où elle avait passé son enfance. Vous ne vous résumiez pas qu'à cela, n'est-ce pas ? Du moins, l'idée que ces bâtiments austères et très peu chaleureux vous définisse ne te satisfaisait guère. Tu l'as quitté depuis longtemps, dorénavant, mais même à sa sortie tu étais quelqu'un d'autre. Beaucoup d'autres détails de sa personnalité t'intéressaient. Mais d'abord, les bases.

« Et toi, tu as déjà découvert ton don ? Je sais qu’il n’est pas rare de voir des enfants entrer dans la boucle sans le connaître. »

Vous êtes arrivées à l’orée de la forêt, dont les arbres massifs vous ont englouties en un rien de temps.
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyJeu 22 Déc - 19:29

Robbin lui fit un clin d’œil en lui glissant les mots de vocabulaire qui lui manquaient et Nastia sourit, rassurée de voir qu’elle arrivait à entretenir une conversation normale. Elle avait l’impression d’avoir tellement peu pu parler comme cela avec les autres dans sa vie, hormis à quelques rares occasions, avant que les gens ne finissent par avoir peur d’elle s’il leur arrivait de la toucher. Elle lui dit encore quelques mots et la Russe cru percevoir un changement d’humeur chez son interlocutrice lorsque celle-ci évoqua la taille de la boucle. Cela fut si bref que Nastia se dit qu’elle avait sûrement rêvé. Pour elle, la boucle était censée être immense, peut être même englober toute la planète… Y aurait-il une autre Russie ? Non, cela ne lui semblait guère probable vu les quelques paroles qu’elle avait eu l’occasion de glaner ses derniers temps.

« Sourcière. Je sais voir le passé des gens aussi longtemps que je touche leur peau. C’est pour ça que je porte des gants. »

Sourcière ? Nastia n’avait jamais entendu ce mot, mais elle trouvait son pouvoir fascinant. Cela ressemblait à sorcière, mais n’existait-il pas des sorcières gentilles, des sorcières de magie blanche ? La petite s’était souvent fait traiter de sorcière après les quelques incidents qu’elle avait « causés » à son grand désespoir. Pour se rassurer, elle se répétait que toutes les sorcières n’étaient pas mauvaises et gardait un vague espoir d’un jour réussir à contrôler ce pouvoir. Elle trouvait même le pouvoir de Robbin génial, bien mieux que le sien… La Russe aurait largement préféré pouvoir voir le passé des gens en les touchant plutôt que de leur aspirer leur énergie vitale. Cela lui semblait aussi bien plus utile, Nastia aurait bien aimé, comme pour s’offrir une protection supplémentaires, pouvoir connaitre le passé des autres afin de pouvoir s’en servir comme arme. Cela était assez sombre et manipulatoire comme pensées pour une si jeune fille, mais sa personnalité voulait toujours qu’elle se sente en avantage par rapport aux autres.

Porter des gants ? Cela lui rappelait un dessin animé qu’elle avait adoré, où la fille produisait de la glace avec ses mains et avait tenté de porter des gants pour en limiter les effets. Celle princesse avait du s’exiler puis avait ensuite pu revenir dans son royaume pour devenir reine. Ayant été isolée comme elle, Nastia se plaisait à s’y identifier, mais malheureusement elle ne semblait absolument pas avoir de sang royal. Remarque, peut être que l’entrée dans cette boucle était sa bénédiction à elle. La Russe l’espérait fortement.

« Aussi non, ce sont juste mes tâches quotidiennes. Miss Tit me demande régulièrement d'aller chercher des fournitures pour les plus petits, des médicaments, des choses comme ça... » rajouta ensuite Robbin.

Ainsi, les plus grands devaient s’occuper des plus petits, comme dans son orphelinat. Nastia n’aimait pas vraiment les plus petits, qu’elle ne pouvait s’empêcher d’envier. Eux n’avaient pas de problème, n’étaient pas regardé bizarrement à la moindre étrangeté…  De plus, ils pensaient qu’elle était un monstre, la plupart du temps, suivant l’exemple des adultes. Néanmoins, ici tout semblait différent. Il y aurait peut être des chances que les mômes de ce monde ne soient pas autant insupportables pour elle que ceux qu’elle avait pu connaitre au cours de sa courte vie…

« Et toi, tu as déjà découvert ton don ? Je sais qu’il n’est pas rare de voir des enfants entrer dans la boucle sans le connaître. »

La question fatidique avait finit par arriver. Ne sachant pas si elle pouvait expliquer son don sans s’attirer de problèmes, Nastia hésita une longue minute avant de reprendre la parole. Elle craignait que Robbin ne prenne la fuite en apprenant son don mais celle-ci semblait tout aussi complexé par la sien que la Russe. Ce point la rassura et c’est ce qui la décida d’expliquer sa particularités :

« Eh bien… Ma particularité c’est d’aspirer l’énergie vitale des autres si je les touche… »

Elle frissonna en disant ses mots. Même dit à l’oral, son pouvoir ne lui semblait que bien trop effrayant. Préférant vite changer de sujet, Nastia reprit la parole :

« Sourcière ça a l’air trop classe comme pouvoir ! J’aurais largement préféré ça au mien je pense… »
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyMar 27 Déc - 0:38

Le silence s’est alors installé, pendant lequel tu en as déduit que, oui, elle avait bien découvert son don. Sinon, pourquoi aurait-elle été aussi longue à se décider ? Tu pouvais aussi supposer que Nastia n’aimait pas beaucoup sa particularité, ou alors les autres le jugeaient trop dangereux et s’en méfiaient. Génial, comme ça elles étaient deux ! Bienvenue au club, ma sœur. Rendez-vous tous les premiers jeudis du mois dans la cave – pas trouvé mieux comme local, puisque les autres se méfient tellement de vous qu’ils refusent que vous les côtoyez. Aussi vous regroupiez-vous seules, entre pestiférées, à faire une petite dépression quant à votre vie sociale qui se limitait à deux ou trois particuliers échoués, ramassés sur le coin de la route. Vous pourriez également donner le change et essayer de remonter le moral de l'autre, selon quoi tout est possible, ou que ce ne sont que des préjugés. Mais au fond, vous saviez toute que vous tueriez pour ne pas avoir ce don.
Et encore, Nastia avait une chance de n’être qu’une invité de passage puisqu’elle était encore jeune. Jeune, inexpérimentée, ne contrôlant totalement pas son pouvoir. Avec un peu de chance, elle arriverait à le maîtriser et alors, au revoir la Russe. Tu serais de nouveau livrée à toi-même, avec pour seuls compagnons les rats et les cerveaux préservés dans le formol de votre fabuleuse, grandiose cave.
La jeune fille interrompit de nouveau tes pensées de plus en plus étranges (tu ignorais jusque-là être capable de telles divagations à toi toute seule). Apparemment, elle t’enviait. Ah. AH. Laisse-moi rire, as-tu pensé assez aigrement. Tu lui aurais bien fait remarquer, mais de un tu ne souhaitais pas vraiment l’exposer à tous les détails de ton pouvoir (et toutes les petites horreurs que tu avais vues), et de deux… Oui, finalement tu le gardais cette particularité bien désagréable, si la seule autre option était celui de Nastia. À choisir entre te faire du mal et faire mal aux autres… certes, dit comme ça il y avait une forte connotation masochiste, mais il n’empêche que les risques de blesser les autres étaient moins grands qu’avec le tien. Certes, les autres n’avaient pas toujours été très sympas avec toi. Certes, face à la menace il était infiniment plus précieux. Mais malgré tout ça…
Non, en fait tu le voulais bien le pouvoir de la jeune Russe. Juste pour voir la réaction des autres.

« Je te l’échange quand tu veux. »


Une petite boutade, lâchée d’une voix légère et d’un sourire vacillant. Tu avais l’impression de passer d’une émotion à l’exacte opposée ce jour-là, du sérieux à l’ironie, de la pesanteur du passé à la légèreté de ton présent direct. Tu as toussoté, un peu gênée, et pendant un moment votre voyage vers la maison a été totalement silencieux. Pour une fois, tu ne savais pas quoi dire. Cet échange était déjà tout à fait superficiel, tout à fait hors du commun pour toi. Arrivées à plus des trois quarts du chemin (ce qu’elle était grande, cette forêt), tu as finalement demandé :

« Et tu te plaisais, à l’orphelinat ? Je veux dire, c’était… c'était bien ? »

...
...
...
Tu ne rêves pas? Tu as réellement demandé si c'était bien? Imbécile ! Contente-toi de ne rien dire. Tu veux qu’on te rappelle combien ça a été génial pour toi ? Oh oui, sûrement, à n’en pas douter. L’isolement, les visions, la « folie »… tout était parfait. Franchement, tu étais à deux points de te gifler.


« Non, oublie. Ce que j'ai dit est totalement stupide. Bien sûr que ce n'était pas bien. Du coup… Était-ce supportable, du coup? »


Idiote, va.
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptyMer 28 Déc - 15:14

« Je te l’échange quand tu veux. »

Perplexe, Nastia haussa les épaules. Son pouvoir lui avait gâché sa vie. Sans lui, elle aurait peut être pu avoir une famille… Si ça se trouve, elle avait fait peur à sa mèr- Non. Il ne fallait pas y penser, cela ne pouvait qu’empirer les choses. La jeune Russe ne pouvait pourtant pas s’empêcher de trouver que le pouvoir de Robbin était bien plus intéressant que le sien. Et surtout moins dangereux. D’une nature très curieuse, la blonde aurait apprécié pouvoir voir le passé des gens. En particulier de son cher Vlad… « Encore une pensée douloureuse » se dit-elle, rendue un peu triste. Ce n’était pas les paroles de Robbin qui l’attristait, mais elle avait encore beaucoup de mal à s’habituer à ce nouvel endroit.

« Et tu te plaisais, à l’orphelinat ? Je veux dire, c’était… c'était bien ? »

Surprise, Nastia releva la tête. « Bien ? » Non, cela ne pouvait pas vraiment être le mot pouvant convenir. Certes, il y avait eu des moments vraiment biens dans cet endroit, qui lui manquait un petit peu. Elle n’avait guère été heureuse là-bas, mais n’oubliait pas que c’ »tait le seul endroit qu’elle avait véritablement connu. Et puis, il y avait eu son cher ami… Etait-ce plus qu’un ami ? Il lui aurait fallut bien plus de temps pour le savoir.

« Non, oublie. Ce que j'ai dit est totalement stupide. Bien sûr que ce n'était pas bien. Du coup… Était-ce supportable, du coup? »

Que pouvait-elle bien lui raconter ? Nastia n’était pas en colère, mais la première phrase de son interlocutrice l’avait mise mal à l’aise. Elle pensait que celle-ci avait deviné comment cela avait pu se passer et donc qu’elle n’aurait pas à se justifier. Cela marquait encore un exemple de l’intolérance de Nastia pour les autres personnes : à ne pas comprendre que celles-ci pouvaient faire des erreurs, tout comme elle.

Nastia, en réfléchissant quelques secondes, finit par se rendre compte que c’était juste une marque de maladresse de la part de Robbin. Même en étant butée, la Russe avait bien finit par comprendre cela. Elle ouvrit la bouche, comme pour répondre, mais se ravisa le temps de mettre de l’ordre dans ses pensées. Elle craignait de se mélanger, ou de trop en dire. Des mots pouvaient en entraîner d’autres et Nastia voulait éviter que cela se passe. Elle finut donc par dire :

« Euh… C’était assez dur, comme beaucoup de gens, pour ne pas dire tout le monde avait peur de mon pouvoir, que je ne comprenais même pas. Comme c’était en Russie… (sa voix se brisa en évoquant le souvenir de son ancien pays), il faisait froid. Le seul truc bien, c’était un ami qui m’était très cher. Mais je ne risque pas de le revoir de toutes façons après ce qui est arrivé… »

A sa grande surprise, malgré ses efforts pour ne pas être triste et pour ne pas montrer la moindre faiblesse, une larme se mit à couler sur sa joue. Affolée, elle se l’essuya vite avant de demander à Robbin, comme pour retrouver son calme après avoir détourner la tête :

« Et pour toi ? C’était comment ? »
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MessageSujet: Re: I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}   I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia} EmptySam 31 Déc - 1:29

Tu as un moment craint que la Russe ne te réponde que par un mutisme vexé. En même temps, tu ne l’aurais pas volé. Étonnamment maladroite, ta question avait à tes yeux singulièrement manqué de tact. Pourtant, elle y a répondu au bout de quelques secondes, difficilement. Tu n’as pas vraiment osé la dévisager fixement pendant qu’elle te parlait, te contentant de quelques œillades discrètes.
Tu n’as pas dit quoi que ce soit après ça. C’aurait été probablement superflu et malvenu, et elle ne semblait pas trop encline à se dévoiler d’autant plus. De toute manière, qu’aurais-tu dit ? Que tu étais désolée ? C’était vrai mais n'aurait strictement rien changé. Qu’il n’y avait pas à pleurer puisqu’elle ne reverrait jamais ni son pays ni son ami ? À coup sûr, elle te reprocherait crûment ta cruauté. Que ce n’était pas de sa faute si elle blessait les gens ? En soi ça l’était, mais elle n’y pouvait rien. À choisir, c’était la chose la moins idiote que tu pouvais lui dire.
Cependant, tu ne lui as rien répondu. C’était une réponse si… commune, que cela en devenait blessant. Tu lui as simplement laissé le temps de reprendre le contrôle d’elle-même. Si la particulière voulait se confier, tu serais là pour l'écouter. Mais tu refusais de faire partie de ces gens qui obligent littéralement l'autre à lui vomir sa vérité pour son bien. Foutaises.
Nastia a recouvré un certain calme, après quoi ça a été ton tour de te faire interroger. Bien sûr. Question posée, question retournée. Cette odieuse, cette infâme demande à laquelle tu ne répondais jamais réellement. Tu n’en n’avais jamais envie, et de toute manière la réponse ne convenait en aucun cas, du moins pas la vraie. Les interlocuteurs s’attendant et souhaitent parler à quelqu’un qui va bien, qui n’a jamais eu d’ennui dans sa vie parce que c’est tellement plus aisé de s’adresser à eux ! Inutile de se soucier de leurs problèmes, inutile de leur demander comment ça va puisqu’ils n’ont pas de soucis et que leur moral est à son beau-fixe.
À cet instant, tu étais prête à lui répondre d’aller voir ailleurs si tu y étais. Mais ça n’aurait pas été juste, pas après lui avoir tiré une larme dont elle semblait vraisemblablement honteuse, pas après qu'elle ait décidé de te faire confiance. Alors, tu as fait l’effort de lui répondre un minimum. Réponse donnée, réponse retournée.

« Les gens te fuyaient ? Eh bien, pour moi c’était pareil. D’une certaine manière. »


T’ouvrir aux autres n’avait jamais été ton fort. Au plus, tu leur indiquais ton âge réel et l’endroit où tu étais née, mais c’était tout. Le reste, ils pouvaient bien chercher s’ils le voulaient. Les seuls qui connaissaient ton histoire étaient soit morts, soit bien décidés à ne pas la révéler – et au nombre très restreint de deux. Quoique, ça en faisait toujours un de trop, mais tu te voyais assez peu assassiner votre Ombrune. Des images de poignards et de sang ont un instant flotté dans ton esprit avant que tu ne les chasses d’une pensée agacée. Tuer l’Oiseau était une perspective d’avenir très risquée, et de toute manière tu n’en n’avais jamais eu l’envie.
L’orée de la forêt se profilait déjà plus loin, un point de verdure abondante habillant soudainement la terre nue. Tu en es revenue à la fille, et, sans savoir vraiment pourquoi, tu t’es mise à lui raconter des choses sur ton enfance.

« Les enfants de mon... village n’aimaient pas quand je les approchais. Ils me trouvaient étrange, et même les adultes se méfiaient de moi. En même temps, je ne maîtrisais pas du tout mon pouvoir à ce moment-là et il me pourrissait la vie très facilement. Je... restais la plupart du temps isolée, ce qui restreint les possibilités d’accident. »


Enfin, non. Cela ne restreignait rien du tout puisque tu arrivais très souvent à t’échapper. Tu n’es pas particulièrement intelligente, mais tu arrivais assez rapidement à trouver des échappatoires à ta réclusion forcée et trouvais toujours des moyens pour entrer en contact avec les autres.
Soudainement, tu t’es sentie étouffer. L’air se réchauffait au contact de ta peau et te fuyait sournoisement. Tu as inspiré lentement et occulté un instant la fille à côté de toi. Le sentier de terre, les troncs brunâtres, l’air humide de la forêt, le léger poids de ton sac. En ne faisant attention qu’à ton environnement, tes souvenirs se sont petit à petit éloignés à ton plus grand soulagement. Vous avez passé le dernier arbre pour déboucher dans un jardin plein d’enfants piailleurs, joueurs et aux particularités qui se manifestaient sans impunité. Jets d’eaux tout droit sortis de nulle part, essaim d’abeilles vrombissant autour d’un groupe, gamins s'affrontant dans une course surnaturelle.
Tu vous a dirigées vers la maison et t’es vivement exclamée :

« Bon, suffisamment parlé du passé ! On est toutes les deux là pour un certain temps, donc, bon. Tu as une idée de comment tu vas passer tes journées dorénavant ? »

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I won't let your past hurt you. Not the way it destroyed me. {ft. Nastia}
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