Evan H. Caster

MENTALITÉ

Tu ne sais pas la plupart du temps ce que tu fais. Tu es perdu, seul. Dans ta tête il y a des moments où tout se mélange. Tu ne sais plus ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Ton corps cri à l'agonie et tu ne peut rien n'y faire. C'est comme ça, c'est juste toi. On t'a décrété bipolaire. Ton esprit peut s'effondrer à tout moment, tu le sais mais tu ne peux rien y changer. La vie te semble vide la plupart du temps. Pleine à un beau matin puis dénuée de sens quand la nuit se met à tomber. Tu te sens invincible et la minute suivante tu peux te mettre à pleurer d'un coup sans raison bien précise. Tu te sens idiots, inutile. Tu es un poids pour ceux que tu aimes et ceux qui t'aiment. Tu admire les autres. La nuit tu te mets à infiltrer leurs rêves pour les comprendre. Pour savoir comment ils font pour garder constamment la tête haute car toi tu n'y arrives pas. C'est un mal qui te détruit à petit feu et tu résistes tant bien que mal. Tu ne sais pas ce qui te fait tenir. L'amour de la vie et la peur de la mort ? Tu te demande si c'est ça, ce serait si simple. Mais c'est bien plus compliqué au fond. Ta tête est sur le point d'exploser et tu pleures en silence en espérant que personne ne remarquera. Tu ne pleure que quand tu es seul. Le reste du temps tu vis normalement, sans penser vraiment. Réfléchir fait mal. réfléchir te fait du bien. Cette souffrance est comme une drogue.

BIOGRAPHIE

"Abi ? Abi ! Reviens !"
C'est ma sœur et elle est partie. C'est à cause de ça que j'ai changé je crois. "Comment as-tu pu ? Tu avais ta main dans la mienne."

"Abigail Jane Heath Caster est décédée mardi quinze juin 1924 à deux heure et demie de l'après midi."
Elle jouait dans la mer avec moi, puis une vague et plus rien. J'ai attendu au milieu de la mer, je ne savais pas quoi faire. Je repense à ce moment tout le temps quand je vais mal. Je me rappelle d'elle et de son corps mutilé. J'ai vu ses yeux s’éteindre quand elle a resurgit des flots. Elle murmurait le nom qui nous liait "Heath, Heath, Heath,...". Quand j'ai enfin réussit à la tirer sur la plage elle ne respirait plus. Plus aucun son. "Heath, c'est si proche de Death." Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Je n'avais que six ans, elle en avait huit. Nous étions des enfants, nous ne savions pas ce qu'était la mort exactement.

Maintenant elle est un souvenir et je dois continuer de vivre. La peur de la mort, l'amour de la vie. Si je n'ai pas connu la première des grandes guerre j'ai malheureusement connu la seconde. La mort omniprésente. J'ai été déporté malgré moi loin de ma famille et de mes quelques amis. Le Pays de Galles, Cairnholm. J'ai jamais tué personne, je n'étais pas soldat. En fait pour décrire le truc c'est plutôt que si je me suis retrouvé à Cairholm c'est que depuis un certain temps j'infiltrait des rêves affreux à chaque fois que je me couchais. Des rêves de mort, de guerre. Des souvenirs de celle que je n'avais pas vécue. Je ne contrôlais pas encore ce pouvoir étrange et je détruisais des esprits déjà fous de douleur. J'accentuait l'horreur. Je me détestais et je voulais cesser de torturer ces innocents. Quand je suis tombé dans cette boucle étrange, la boucle du 3 septembre 1940, j'ai rencontré des gens comme moi. C'était des personnes spéciales, particulières. Je me suis sentit bien auprès d'eux. Nous étions comme une sorte de famille. C'est au milieu de gens comme eux que j'ai eu envie de contrôler mes activités nocturnes, de réussir à créer des rêves pour les autres. C'est comme de peindre un tableau, de raconter une histoire. Sombre ou lumineux comme dans ma tête.