Mike Crawford.

MENTALITÉ

Je ne suis pas spécial ou extraordinaire. Ma particularité ne me fait pas quelqu'un de spécial ou d'extraordinaire. Mon immortalité ne me rend pas spécial ou extraordinaire. Je suis juste une personne banale. J'aime faire rire les gens, voir leurs lèvres se relever, leurs prunelles se baisser et leur voix fendre le silence. J'aime observer leur bonheur dans leurs yeux et le voir se répandre tout autour d'eux. Peut-être que j'essaie de rendre les gens heureux parce que, moi-même, je n'ai pas eu une vie très heureuse. En fait, je ne sais pas, je ne juge pas ma vie d'horrible. Des personnes ont une pire existence que la mienne. Je pense juste qu'oublier les mauvais moments est la meilleure chose à faire pour avancer et ne pas tomber une énième fois. Mais je ne suis pas souvent cette devise.

BIOGRAPHIE

J'ai toujours eu une vie paisible. J'avais des amis, une famille qui m'aimait pour ce que j'étais. Même après la découverte de ma particularité, ils ne m'ont pas rejeté. Mon arrière grand-père avait également la "chance" d'être un particulier, c'est pour cela qu'ils ne m'ont pas jeté dehors. Mais contrairement à mon arrière grand-père, mes parents ne voulaient pas que je les laisse pour partir seul. Je savais très bien que je pouvais leur faire du mal sans le vouloir, mais ils insistaient pour que je reste. Surtout mon grand frère qui ne voulait pas que je parte, parce qu'il m'aimait trop.
Je partis à mes dix-huit ans pour la boucle quand l'ombrune vint me chercher après un terrible accident qu'il s'était passé avec mon frère. Nous étions sortis dans les montagnes pour chercher le soi-disant ravin dont tout le monde parlait, en ville. Et nous l'avions trouvé. J'aurais préféré qu'il n'existe pas. Il s'approcha vraiment très près de ce dernier, malgré mes appels. Complètement paniqué, ne maîtrisant pas ma particularité, la vision de mon frère changea complètement pour un autre paysage. Il fit plusieurs pas en arrière sous l'effet de la surprise, et en un dernier hurlement, il tomba.
Il mourut par ma faute.
Je ne mangeais plus, n'en dormais plus. Souvent, je hurlais dans mon sommeil, ou une crise de panique me prenait et j'étais obligé de m'asseoir contre un mur, la tête entre mes mains pour me calmer.
C'est toujours dur.
L'ombrune arriva un jour pour m'emmener dans la boucle où elle m'assura  que je changerais, que j'oublierais. Je n'oublierais jamais, mais j'imagine que ça m'a aidé à me sentir mieux. A présent, je n'utilise ma particularité seulement dans des endroits où il n'y a aucun danger. C'est rare que je l'utilise, mais au moins je ne peux tuer personne, ici.