Dr Vladimir Leski

MENTALITÉ

Vladimir est un homme singulier. Il a beaucoup vécu et s'amuse des gens plus jeunes que lui, allant parfois jusqu'à leur porter préjudice sans en tirer la moindre gêne. Il a étudié et malgré sa jeunesse apparence, il sait démontrer qu'il est le maître lorsqu'il le veut, car son charisme et son regard en effraient plus d'un. A l'inverse, il est aussi très doué pour feinter la gêne ou tout autre émotion qu'il ne ressent pas réellement. Doté d'une arrogance notable et d'un certain culot, il n'hésite pas à devenir le personnage qu'il joue pour tromper l'ennui. Les années changent un homme et Vladimir se fait fréquemment passer pour quelqu'un d'autre, dupant de la même façon la plupart de son entourage. Passionné d'arts, d'astronomie et de sciences en tout genre, extrêmement cultivé et médecin remarquable, il a monté une comédie grandeur nature... Dont les protagonistes ne sont même pas au courant de leur rôle d'acteurs.
Il a un charme irrésistible, mais il subsiste toujours une pointe de mystère en lui.

BIOGRAPHIE

Vladimir est vieux, très vieux. Il est né au fin fond de la Russie, dans une masure de paysans qui avaient à peine de quoi se nourrir sur ce sol infertile. Doté d'une beauté remarquable, il détesta rapidement les seigneurs qui passaient à cheval près de son village miteux. Quand sa famille décéda à la suite d'une épidémie qui décima des dizaines de personnes, il décida de partir. Il s’enrôla dans l'armée à quinze ans, fit la guerre, en ressortit toujours vivant, et ressentit pour la première fois la lassitude de voir les autres se succéder à ses côtés puis disparaitre.
Vladimir quitta l'armée et en l'espace de très peu de temps, acquit de solides connaissances en médecine. Il se maria avec une femme qu'il adorait littéralement. Une chance, elle était particulière elle-aussi, et avait comme don la projection astrale. Ils s'installèrent dans une boucle et vécurent des jours paisibles pendant plus de soixante-ans. Seulement, les années passaient et il remarqua rapidement qu'elle se détournait de lui, devenait maussade et l'évidence se présenta à lui : elle n'était plus heureuse dans ce corps jeune et cet esprit vieux. Mais plus que tout, elle avait un désir qu'elle ne pouvait pas exaucer : elle voulait être mère. Pour cela, elle devait sortir de la boucle et s'exposer à tous les dangers. Vladimir s’opposa violemment à ce projet, il voulait qu'elle reste sauve et n'admettait pas que son amour pour lui s'était fané. Finalement, voyant qu'elle se mourrait sans pouvoir avoir d'enfants, désespéré de voir son être chéri demeurer ainsi, il la laissa partir hors de la boucle. Quelque part grandi un de ses enfants, et qui c'est, peut-être est-ce un particulier. Lui-même refusa de quitter la boucle en sachant qu'elle ne l'aimait plus.
Un jour pourtant l'ombrune amena une vieille femme parmi les particuliers. Tourmentée, elle n'avait plus toute sa tête, il lui était arrivé des choses horribles en dehors de la boucle. Vladimir reconnut son amour perdu avec horreur. Après de longues visites où la vieille femme qui avait été si belle autrefois ne cessait de se lamenter sans le reconnaitre, le jeune homme se rendit compte qu'il était condamné à aimer quelqu'un qui s'était flétri alors que lui-même était resté aussi jeune que lors de leur rencontre. Sans pouvoir l'aider malgré ses connaissances, il l'emmena à l'extérieur de la boucle, et ce n'est que lorsqu'elle était sur le point de regagner le présent pour mourir qu'elle lui lança un dernier regard étrangement lucide. Elle s'éloigna et il la regarda vieillir, de l'autre côté de la barrière magique jusqu'à ce qu'elle s’éteigne en paix... Pour ne laisser qu'un petit tas de cendres.
Après un enterrement discret, Vladimir recommença une nouvelle fois sa vie et fit un choix crucial : puisqu'il n'avait plus rien à perdre, autant mordre dans l'existence à pleines dents. A dix-huit, doté d'un cerveau beaucoup plus vieux, il fit fortune en montant de magouilles, trafiquant armes, drogue, arnaques en tout genre dont les cibles étaient des hommes puissants. Il fut même cambrioleur à ses heures perdues.
Lassé de cette vie après une énième fusillade, il refit sa vie encore plusieurs fois, changeant régulièrement de boucles car il ne voulait plus gouter au monde réel. Oh, bien sur, certaines fois le monde réel lui manquait et lors de ses escapades des Estres le retrouvaient mais il savait se battre et il était pratiquement impossible à tuer, donc il s'en sortit à chaque fois... Jusqu'à ce jour où, traquer une nouvelle fois, il se retrouva par hasard dans une boucle. C'était il y a trente ans, quand, traqué et à demi-gelé, il trouva au détour d'un pic, après des jours d'errance, un gigantesque manoir enneigé, où brillait à la fenêtre une chandelle.
Une vieille, très vieille dame habitait là. Mais pas n'importe laquelle : c'était une ombrune, qui avait transféré les particuliers de sa boucle dans d'autres boucles car elle était à présente trop vieille pour s'en occuper.
Elle lui offrit le gîte et lui rappela l'existence d'autres gens comme lui. Vladimir construisit une vive amitié avec cette vieille femme discrète mais très intelligente, et lui proposa un jour une idée : faire un hôpital, un hôpital pas comme les autres où seuls les particuliers seraient soignés, parce que personne d'autre ne pouvait comprendre ce qu'ils vivaient. Les yeux brillants, elle accepta et se servit de ses liens immuables avec les autres ombrunes pour faire parvenir de quoi mener ce projet ambitieux à bien en secret. Vladimir dépensa une bonne partie de sa fortune pour construire un gigantesques complexe souterrain capable de contenir les plus dangereux des particuliers. Féru de lettres, il étudia précisément chacun des pouvoirs décrits dans les livres, et imagina des moyens de les empêcher de détruire ce qu'il avait bâti. Bien sur, tous ses documents et ses notes furent brûler, afin que jamais leurs ennemis ne les trouvent.
Lorsque l’Institut des Particuliers fut fini, Vladimir fit arriver des malades des quatre coins du monde, ainsi que leurs proches, en se faisant passer pour un employé du nom de Victor Leski, qui avait paraissait-il la faculté de la vision monstrueuse. Il s'est vite pris au jeu du double visage et parmi les employés particuliers, seul son second connait sa véritable identité et transmet les ordres à sa place. Car nul n'a jamais vu le visage de Vladimir, le fameux directeur de l'Institut.