Alec Jansson - I'm a psychopath ?

MENTALITÉ

Ma mentalité ? Ouh, c’est une question difficile. Il y a quelques jours je vous aurais répondu sans mal, mais maintenant, je ne suis plus sûr de rien. Je crois que j’ai une mentalité plutôt fragile, contrairement à ce que j’essaie toujours de faire croire. Derrière ce masque, il y a quelqu’un dont je n’ai pas encore tout appris. J’ai l’impression que cette personne est très noire. Peut-être parce qu’on l’a brisé ou alors tout simplement de nature ? Ou est-ce seulement mon imagination qui me joue des tours ? Oh, sans ça je serais quelqu’un de bien normal. Fier, qui ne montre pas forcément ses vrai sentiments mais pas timide pour autant, je serais directe, peut-être un peu trop impulsif mais avec une force de caractère qui pourrait en impressionner plus d’un. Malgré tout, je ne serais pas bien différent des autres. Pourtant, je le sens, il y a autre chose. Tout d’abord, d’où vient cette attirance pour le macabre, le lugubre ? Ces rêves étranges tachés de sang ? D’où viennent-ils si ce n’est pas de cette chose en moi. J'ai peur. Je suis terrifié de moi-même.  

BIBLIOGRAPHIE

Je suis né le 17 juin 1996 dans un petit village de la Suède. J’étais un garçon tout à fait banal. J’aimais mes parents, mes parents m’aimaient. J’avais des amis, des potes, les filles ne m’intéressaient pas encore. Bref, tout allais bien. Merveilleusement bien. J’étais heureux, tout simplement. Pourtant, ça ne pouvait durer.
Mes parents eurent un accident. Par ma faute. Je les ai vu mourir sous mes yeux. Ce fut un choc et c’est là que ma particularité s’est réveillée. Je n’ai pas pleuré, ni même hurlé. Je les ai regardé au milieu de la route, baignant dans leur propre sang, les yeux vides. Je m’en souviens parfaitement, et pourtant, je n’avais que cinq ans. Je me suis approché d’eux et me suis accroupi, ignorant le liquide poisseux qui collait à ma peau. Et puis, j’ai attrapé un bout de verre brisé et leur ai ouvert la poitrine, mais quelqu’un m’a tiré loin de mes parents, interrompant ainsi "cet acte abominable". Ils étaient tous horrifiés. Je n’étais pas conscient de ce que je faisais, mais maintenant, je sais ce que je voulais. Juste les réanimer, les ramener à moi.
J’ai été emmené dans une famille d’accueil. Eux aussi étaient si gentils ! Au début, je ne leur parlais pas, mais avec le temps, j’ai commencé à les accepter. Cependant, jamais je ne les ai appelés "Maman et Papa". Eux aussi, semblaient m’aimer. Ils faisaient tout leur possible pour moi. Même quand j’ai commencé avec mes expériences "bizarres" sur des animaux. Oh, je leur faisais peur, ça oui, mais ils continuaient à ne me vouloir que du bien. Ils avaient aussi une fille, Emilie. Je n’avais pas le droit de l’approcher, elle. Ils avaient peur de quoi ? Que je la découpe en petits morceaux ? Pour qui me prenaient-ils ? Pourtant, c’était exactement ça qu’ils craignaient. Je n’aurais jamais pu faire ça ! Pas à elle. Elle était ma petite soeur, et je la protégeais. Même au péril de ma vie.
Je grandissais et ma particularité avec moi. J’arrivais à faire ressusciter n’importe quel animal de petite taille, seulement pour le prix d’une autre vie. Je sentais en moi une envie gênante d’essayer sur un humain, je dois l’avouer. Il y eu une série de meurtres dans mon lycée et maintenant, j’ai des doutes. Le tueur en série ne serait-il personne d’autre que moi ? Je ne le saura probablement jamais.
Un jour, une ombrune est venue me voir. Elle a essayé de me faire comprendre, indirectement. Elle m’a proposé d’aller sur une île, où il y aurait des "autres personnes comme toi". Mais je ne pouvais, pas. Il y avait Emilie. Je devais la protéger. Mais ce que je n’avais pas encore compris, c’est que le plus grand danger pour elle, c’était moi. Ils avaient tous raison. Je l’ai compris bien vite lorsque j’ai tué un homme, et avec ma pleine conscience. C’était un accident ? Je ne sais pas. Mais il est mort. Et c’est tout ce qui importe. Je n’avais plus ma place là-bas. Je ne pouvais plus rester auprès d’Emilie plus longtemps. Alors je suis allé sur l’île. C’est le seul endroit qui reste pour moi. Aurai-je la force de me reconstruire là-bas ? Je l'espère.