Une mouette passa au dessus de ma tête. Mon regard se détacha quelques secondes du cercle répétitif des vagues pour s'accrocher au chemin de l'oiseau qui disparut à l'horizon.
Le silence était complet sur ce bord de mer, à part le vent dans mes cheveux, qui caressait ma peau. Je fixais un point sur la ligne au lointain et respirais en basculant ma tête en arrière, pour profiter de la lumière du soleil. On pouvait voir sur les plages plus éloignées des enfants, quelques particuliers sur le sable, allongés, ou entrain de marcher. Parfois même à l'orée de la forêt, sûrement en pleine discussion. Quant à moi je restais à l'écart, au calme. Ce n'était pas rare, mais ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait. Avec tout ce qui s'était passé, venir ici aurait été une torture psychique. Trop de pensée en même temps, trop de réflexion sur ce qui était arrivé. C'était ce que j'avais tenté de faire à l'Institut, m'occuper le plus possible, et sachez-le, trouver une occupation dans un lieu pareil, ce n'était pas une mince affaire. Heureusement que je ne sentais pas le froid, je ne savais pas ce que je serais devenue si je n'avais pas pu sortir et m'aérer.
Je mis mes mains sous mon menton, pour m'appuyer dessus, les jambes croisées, les coudes également calés contre celles-ci. Immobile, silencieuse. Attentive aux bruits des alentours et aux murmures des vagues.