L'ancienne ville en friche s'étendait sous mes pieds et le vent qui venait de la côte ramenait mes cheveux en arrière, rafraîchissait mon corps brûlant. Je me calmai de mon évasion ultérieure face à une araignée. Mais pas une araignée qu'on trouve dans les chambres d'enfants et qui ne font que quelques millimètre de largeur et de hauteur. Non, c'était presque une tarentule que j'avais eu devant moi. Une arachnide de plusieurs centimètres de large et de hauteur cette fois-ci. Ma phobie avait repris le dessus et j'étais montée sur un toit à peine effondré, d'une autre maison de campagne, après avoir brûler l'insecte géant. Désolé, je n'aime vraiment pas les insectes et j'avais prié pour qu'un oiseau ne se trouve pas dans les décombres de la toiture où j'étais perchée. J'ai peur des oiseaux et des insectes.
Je longeais le contour de la maison comme un funambule qui marcherait sur de la pierre quand un trou plus profond et obscur toucha ma curiosité. Il devait y grouiller d'innombrables araignées pensais-je mais mon envie de découvrir de nouvelles choses et "d'aventure" fut plus fort. Je remarquai alors les restes d'un plancher en bois longeant la cavité profonde. Je m'accroupis et agrippais la pierre où je me postai pour enfin assurer un pied sur les bouts de bois frêles. Ça ne m'avait pas l'air solide du tout mais mon poids, je l'espérais, ne devait pas jouer un rôle important dans la future destruction des lamelles de chêne moisies. Étant quasiment certaine de la résistance du vieux plancher, je posai mon autre pied. La plus grosse partie de mon poids résidait cependant dans le haut de mon corps que mes mains supportaient. Un grincement se fit entendre et je me laissai glisser sur le bois. Un crissement sortit d'en dessous de moi et je compris que j'avais sur-estimé la qualité de mon appui. Le sol se décomposa alors sous mes pieds et, en une fraction de seconde, je me retrouvais de debout à allongée dans les décombres, le dos en compote. Je me relevais tant bien que mal, ça aurait pu être pire. Je n'avais que quelques égratignures et la chute fut moins grande que je ne m'y attendais. Je vérifiais mes cheveux et, à mon grand malheur, y découvrais des toiles d'araignées ainsi que leurs occupantes, toutes plus ou moins grosses.
- Dégagez ! Ahhhh ! Au secours ! hurlais-je en me levant vivement, ébouriffant mes cheveux blonds.
Sans que je ne m'en rende compte, le feu vint se loger dans mes mains et les araignées disparurent dans la bâtisse en ruines.
- Ah, ah ! Vous faites moins les malignes comme ça ! déclarais-je avec un air de triomphe.
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